lundi 30 janvier 2012

Postures et impostures présidentielles


Hier soir, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur huit chaines de télévision. Ce faisant, il cherchait à casser la dynamique positive enclenchée depuis une semaine par François Hollande, sans pour autant véritablement rentrer dans la campagne comme candidat…

Les postures du chef de l’Etat

C’est toute l’originalité de cette campagne présidentielle que de voir le président prendre des initiatives tous azimut en fin de mandat. Certaines sont de vrais sujets, comme la taxation des transactions financières ou la réforme de la fiscalité de notre protection sociale. L’augmentation du COS, l’obligation d’augmenter le nombre de jeunes dans les entreprises ou la banque de financement de l’industrie devront être étudiées dans le détail pour pouvoir les juger définitivement.

Comment instaurer une taxation des transactions financières dans un cadre national et pas européen ? Faut-il mettre en place une restriction des mouvements de capitaux pour y parvenir ? L’idée est bonne, mais Nicolas Sarkozy l’aborde de manière superficielle, oubliant de réfléchir aux conditions nécessaires à sa bonne mise en place. La TVA sociale est surtout une hausse d’impôts qui ne changera pas grand chose à notre compétitivité, comme le soutient NDA.

Bref, Nicolas Sarkozy nous propose des débats intéressants, mais comme le plus souvent, bâclés et qui ne vont pas jusqu’au bout des choses. Il traite les questions qu’il pose de manière superficielle, uniquement pour occuper l’espace médiatique et dicter leur agenda aux média, en oubliant complètement de les traiter à fond. Comme d’habitude, il s’agit de simples postures destinées à éviter de rester dans un tête-à-tête intenable avec un très mauvais bilan.

Les impostures du candidat

Ce faisant, le président de la République peut continuer à faire mine de gouverner pour éviter d’avoir à rentrer en campagne et débattre de son bilan ou des propositions qu’il pourrait faire aux Français. Il fait tout pour faire une campagne courte car il sera plus facile pour lui de s’en tenir à des postures et des impostures. Malheureusement, ce refus de rentrer dans l’arène du débat public et ce profond manque de courage démocratique ont le goût d’une imposture.

Autant on pouvait encore se dire qu’il n’était pas totalement injuste qu’il refuse d’annoncer sa candidature l’an dernier, autant l’exercice d’équilibriste auquel il se soumet depuis quelques semaines ne fait qu’accentuer sa langue de bois naturelle. Il est évident pour tout le monde que Nicolas Sarkozy sera candidat, ce que tous ses proches, Claude Guéant ou Brice Hortefeux, confirment à longueur d’interviews, mais il refuse d’admettre cette évidence.

Bref, Nicolas Sarkozy ressemble de plus en plus à Valéry Giscard d’Estaing en 1981, enfermé dans ses certitudes, complètement coupé de la réalité, ne se rendant pas compte que son discours tourne à vide, que les Français ont largement décodé les ressorts de sa communication après un quinquennat où il a beaucoup trop parlé, beaucoup trop promis, jusqu’à dire tout et son contraire avec la même force de conviction, démonétisant sa parole jusqu’à l’absurde.

L’intervention d’hier soir est celle d’un président qui s’agite pour essayer de faire oublier son bilan calamiteux et bâcle des débats pourtant importants. Nicolas Sarkozy va dans le mur, mais pire, il le fait en accélérant et en klaxonnant. Il récoltera donc ce qu’il a semé depuis cinq ans le 22 avril.

5 commentaires:

  1. Même s'il faisait profil bas hier soir, n'oubliez pas que Sarkozy a toujours plusieurs fers au feu et qu'il s'emploie à détourner, avec maestria, l'attention des français. A première vue, ça fonctionne.

    N'oublions pas les véritables enjeux qui se trament au Sommet Européen :

    la marche forcée de Merkel et Sarkozy pour nous concocter doucettement le TRAITE BUDGETAIRE et la création de COURS CONSTITUTIONNELLES chargées de vérifier les comptes des Etats, vote à la majorité qualifiée par les 17 de la zone euro et ... "des volontaires".
    Majorité qualifiée et "volontaires', je vous laisse à penser ce que revêt ce système électoral en terme d'équitabilité de représentativité de la démocratie (poids des intervenants pour faire fléchir dans la bonne direction qui les arrangent, quelques votes monnayés par procuraton interposée,

    et, évidemment pas de consultation des peuples par référendum mis au placard.

    Donc, méfiance sur l'air supposé nunuche de sieur Sarkozy.

    Une question : le temps de parole de Sarkozy sur son intervention d'hier soir, sera t'il décompté du temps de parole des candidats à l'élection présidentielle puisque nous avons appris la candidature de N. Sarkozy de la bouche de la chancelière Merkel ?

    Impostures !

    GAIA

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  2. @ Gaia,

    De toutes les façons, ce qui a été fait pourra être défait.

    Concernant le temps de parole, le CSA a déjà indiqué qu'il fallait suivre Nicolas Sarkozy comme candidat probable, heureusement.

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  3. Je n'ai pas vu Nicolas SARKOZI mais suppose qu'il a fait ce qu'il savait le mieux faire : parler.
    Si je n'ai pas entendu, au moins ai-je vu des images ..toutes d'ors et de pourpres...comme les aiment les pauvres gens... paraît-il : ceux qui ont été une fois à l'ELYSEE savent qu'ils sentent la poussière...les autres, pas.
    Ce n'est pas à Laurent PINSOLLE que parlait N.SARKOZI, dimanche : c'est à ses colleurs d'affiche qu'il pensait, ceux qui votent par devoir...et non par raison.

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  4. Cessons de faire de la réclame a cet individu a la rhétorique de pétomane

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  5. puisque la france et en crise on nous dut de faire des effort.

    deja que le president montre l 'exemple qu'il reduise son salaire ainsi que le salaire des ministre et des deputé , et les ministre qui on plusieurs mandat demissionne pour en gader que un la sa serais un exemple quand au referendum il ai president jusqua maintenant il en a pas fait un seul .

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