vendredi 13 juillet 2012

PSA, triple victime de l’Union Européenne



Victime de la politique européenne

Il ne faut pas négliger la responsabilité des politiques européennes dans les annonces faites hier par PSA. En premier lieu, le trou d’air des principaux marchés de PSA (France, Espagne, Italie) doit beaucoup aux politiques absurdes mises en place par les gouvernements de ces pays. Les politiques d’austérité sauvage poussent les consommateurs de ces pays à repousser le renouvellement de leurs voitures, provoquant un effondrement des ventes, dont PSA n’est qu’une victime.

Ensuite, PSA est aussi la victime du libre-échange anarchique mis en place sur le territoire européen. Alors que tous les constructeurs asiatiques peuvent encore compter sur un marché protégé de la compétition internationale pour leur assurer des marges leur permettant d’affronter le retournement des marchés, les constructeurs européens dépendent d’un marché ouvert à tous les vents. PSA affronte les constructeurs coréens en Europe sans pouvoir vendre en Corée…

Enfin, PSA est également une victime de l’euro cher, qui le rend moins compétitif. En ayant été plus lent à délocaliser sa production que Renault (PSA produit encore 44% de ses voitures en France, contre 23% seulement pour l’ancienne régie nationale), le groupe produit trop dans des pays à monnaie chère (une 208 coûte 700 euros plus cher à produire en France qu’en Europe de l'Est). Comme pour l’aéronautique, l’euro cher pénalise tout ce qui est fabriqué en France.

PSA, victime d’un système

Il est sidérant de lire que PSA a fait l’erreur stratégique de ne pas assez délocaliser, contrairement à Renault. En effet, un tel raisonnement est une véritable invitation à l’arrêt complet de toute production sur notre sol ! Cela devrait au contraire montrer l’impasse du libre-échange anarchique dans laquelle nous nous trouvons, et qu’il faudrait absolument remettre en question. Mais personne à l’UMP, au PS, au Modem ou chez les Verts ne semble le comprendre aujourd’hui.

Malheureusement, la décision de PSA est logique dans un tel contexte. Déjà, le groupe a nettement moins délocalisé que Renault et sa perte opérationnelle de 700 millions d’euros au premier semestre, du fait de la baisse du marché européen, lui imposent des économies. Et cela se fait malgré la réussite de la stratégie de montée en gamme de Citroën, le succès de la plupart des derniers modèles, alors que Renault est surtout sauvé par les performances de Dacia et Nissan.

A ce titre, il faut souligner que Nicolas Dupont-Aignan avait alerté l’opinion sur les difficultés d’Aulnay et de PSA lors de la campagne présidentielle, comme il l’a rappelé sur le site du JDD ou dans un communiqué sur le site de Debout la République. Tout ceci était malheureusement écrit. L’industrie automobile est une industrie extrêmement compétitive. Dans le cadre actuel, la baisse du marché européen impose au constructeur français de faire des économies en France.

Le plan annoncé par PSA n’est pas le plan d’une entreprise profitable qui cherche à augmenter ses profits. C’est le plan d’une entreprise victime d’une concurrence déloyale et d’un cadre européen qui la pénalise. Les vrais responsables sont tous les politiques qui soutiennent cette mauvaise Europe.

41 commentaires:

  1. Entièrement d'accord avec vous, Laurent.
    De mon côté je suis frappé par le timing : à peine 48 heures après la Grande Conférence Sociale ! Un bon gros crachat en pleine figure de François Hollande, Ayrault et Montebourg par Laurence parisot, le MEDEF et PSA ! Plus un message extrêmement clair :

    "En France les politiques n'ont plus aucun pouvoir ; celui-ci appartient entièrement aux banques et au patronat".

    On coprend que les socialistes préfèrent s'occuper du mariage gay...

    Sancelrien

    RépondreSupprimer
  2. Tout à fait d'accord avec votre analyse. On reproche entre autre à la famille Peugeot sa frilosité c'est à dire de ne pas avoir délocalisé à temps, c'est un comble !
    Lisez les commentaires des différents sites (le Point, le Figaro, Boursorama, nel Obs) tout le monde y va de son écho sur l'actionnariat, le cout du travail etc..mais personne ne parle du contexte européen. Il faut que Nicolas Dupont Aignan fasse de la communication de masse !

    RépondreSupprimer
  3. En même temps VW a distribué des primes de plusieurs milliers d'Euro. La TVA est a 25% au Danemark qui s'en sort pas trop mal.

    RépondreSupprimer
  4. Chronique d'une catastrophe annoncée… L'un des derniers épisodes en date dans le feuilleton des renonciations européistes était l'accord de libre-échange UE-Corée de juillet 2011, dont les constructeurs automobiles redoutaient les conséquences. Avec raison d'ailleurs, au vu des conséquences : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/20120404trib000691958/auto-le-traite-de-libre-echange-europe-coree-fatal-aux-europeens.html

    YPB

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. le salaire brut moyen en Corée est de 3000 dollars us cela n'a rien a voir avec la chine il y a de quoi se battre en ue si pas en France

      Supprimer
    2. @patrice lamy

      Il ne faudrait peut-être pas oublier que la Corée du Sud comme tous les pays asiatiques fait du dumping monétaire. Elle n'hésite pas à maintenir sa monnaie à des niveaux faibles pour favoriser ses exportateurs. Ce sont ds mercantilistes. Qui plus est, lorsque l'on connait la mentalité locale il n'est guère d'espoir à se faire sur le fait qu'ils achèteront un jour nos produits. Furent-ils deux fois moins cher et de meilleure qualité que les leurs.

      @Laurent

      La situation macro-économique du pays se dégrade encore plus vite que prévu. Le gouvernement est déjà foutu à mon sens. C'était prévisible. Cependant, les médias continuent leur travail de sape intellectuelle en racontant n'importe quoi et en obscurcissant les raisons réelles de la désindustrialisation. Il suffit de lire le nombre de commentaires débiles mettant sur le compte de la soi-disant nullité de la qualité française la débâcle actuelle. Je me demande vraiment s'il est encore possible de sauver ce pays eu égard au niveau de propagande dans laquelle la population est enfermée.

      Supprimer
    3. sur la mentalité d'accord il n’achèterons pas nos produits sauf le luxe mais les constructeur de l'ue peuvent se battre sur d'autres marchés ; ce que je crois c'est que l'automobile est un combat d’arrière garde surtout pour les constructeurs Français qui ne font pas de très haut de gamme la voiture électrique étant une tartufferie il faut que la France se réoriente d'urgence sur nos atouts je parle souvent de robotique avec l'inria ou des challenges intéressants nos chercheurs un calculateur a 100 petaflops par exemple

      Supprimer
    4. Si, il y a, en plus de tout ce qui est dit, libre échange etc... un problème réel de qualité et de sa gestion dans beaucoup d'entreprises françaises. Là je parle d'expérience, de même ce qu'ont pu constater plusieurs ex-collègues dont un plus particulièrement qui a vu des trucs invraisemblables dans diverses entreprises industrielles en France et dans divers secteurs entrainant gabegies ou pertes de marché. De plus il y a des erreurs importantes de positionnement sur le marché et de gestion de l'innovation, sans parler du management du personnel souvent totalement à côté de la plaque.

      De plus les professions techniques et scientifiques sont dévalorisées en France au profit des énarques, marketeurs, juristes, financiers...

      Donc tout ça, plus la crise par dessus, les dégâts sont énormes et de plus en plus rapides.

      Supprimer
  5. Quand je pense a Montebourg qui au primaire rever d'une démondialisation et qui se retrouve a faire le tapin pour Hollande et Bruxelle...

    RépondreSupprimer
  6. Je me permets de vous soumettre une réflexion, j’aimerais savoir si elle est exacte.

    Quand j’achète un véhicule fabriqué en France, je contribue à un ensemble de dépenses collectives (sécurité sociale, retraites, impôts). Celles-ci sont implicites et comprises dans le prix demandé. Quand j’achète un véhicule fabriqué à l’étranger, hormis sur la part de TVA (mais qui est valable dans les deux cas), je ne contribue pas à ces dépenses collectives et j’accrois le déficit public et la dette

    Si ceux qui achètent un même produit fabriqué en France participent à cette contribution et ceux qui achètent un produit fabriqué ailleurs n’y contribuent pas, cela signifie que la contribution n’est pas également répartie entre tous les Citoyens.

    Or, l’article 13 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen stipule :
    « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés. »
    Il y a donc une incohérence entre le principe du libre échange et le respect des droits de l’homme et donc avec la Constitution (et donc avec la loi).

    Cela signifie que le protectionnisme (ou quelque soit le nom qu’on lui donne) n’est pas « une politique », c’est « un droit ». La revendication au respect d’un droit et la revendication à une politique ne sont pas les mêmes choses.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le problème, c'est quelle est la part fabriquée en France d'un produit que vous achetez. Seul un étiquetage permettrait de le savoir et c'est infaisable, une usine à gaz. La façon la plus simple d'éviter un déséquilibre commercial est de transférer les charges sociales sur la TVA et d'appliquer un impôt négatif ou des allocations sociales progressives pour les faibles revenus, en compensation. Après tout quand un pays a investit dans les infrastructures( routes, autoroutes...) qui permettent, par exemple, aux voitures de rouler et d'être recyclées en fin de vie, il semble normal que les importations contribuent.

      Supprimer
  7. En plus des imbécilités monétaires (euro), stratégiques (libre échanges) et la crise dans les pays du sud qui diminue la consommation, il faut ajouter la soumission intégrale au Etats-Unis qui impose un blocus iranien:
    www.youtube.com/watch?v=_He8rNza6w4&feature=player_embedded

    RépondreSupprimer
  8. @ Sancelrien

    En fait, Philippe Varin a expliqué qu’il voulait attendre la fin des élections et que le très mauvais début d’année du marché européen (où PSA, qui plus est, est principalement exposé aux marchés qui vont les plus mal) l’avait poussé à une telle décision.

    @ Anonyme

    Tous les doctes experts qui parlent des erreurs stratégiques de PSA sont hallucinants. Même JC Mailly y cède, comme s’il était spécialiste de la stratégie d’entreprise. Il reprochait à PSA de ne pas s’être assez internationalisé. La différence entre PSA et Renault n’est pas énorme sur le CA hors Europe. Qui plus est, Peugeot est victime du boycott de l’Iran et du fait qu’elle a moins délocalisé que Renault.

    @ Olaf

    Oui, mais VW est quand même le constructeur généraliste le plus en forme de toute l’industrie. N’oublions pas que GM et Chrysler ont fait faillite. Fiat n’est pas très vaillant. Ford non plus. Toyota a subi une grave crise… C’est tout le secteur qui va mal en dehors des constructeurs allemands qui bénéficient d’une monnaie pas assez chère pour leur pays et de la bonne image qu’ils ont construite.

    Pas faux sur le reste, même s’il ne faut pas généraliser. Nous avons de belles réussites (LVMH, L’Oréal, Danone, Pernod Ricard, Carrefour en dehors de France, Airbus…)

    Complètement d’accord sur le financement de la protection sociale.

    @ YPB et Patrice

    Très juste. Il est effarant d’avoir ouvert le marché européen aux coréens sans réciproque. Le problème est que les constructeurs coréens ont sans doute de fortes marges sur leur marché, qui leur permet d’investir sur les autres marchés, quitte à éjecter des constructeurs européens.

    Attendons de voir pour la voiture électrique. Tout le monde regardait la Prius de haut avant que ce soit un grand succès.

    @ Yann

    Très juste. Mais on se fiche de la propagande. En 2005, nous avons balayé cette propagande.

    @ Léonard

    Raisonnement très intéressant. Je ne suis pas juriste, mais cela semble juste. Après, les pesanteurs font qu’il ne faudra pas compter sur un recours juridique pour changer la situation. C’est au politique de le faire.

    RépondreSupprimer
  9. LP

    "même s’il ne faut pas généraliser. Nous avons de belles réussites (LVMH, L’Oréal, Danone, Pernod Ricard, Carrefour en dehors de France, Airbus…)"

    Ce qui confirme mon diagnostic de terrain car toutes du CAC, payant peu d’impôts et créant peu d'emplois en France puisque qu'internationalisées et par conséquent employant dans leurs business unit un management et des employés d'origine locale dans les pays où elles sont implantées, donc ayant une autre culture du management que celle française et d'autres formations scolaires que celles françaises.

    Voici plus bas d'autres détails concernant les handicaps de la production française, et si on ne veut pas le voir aussi, c'est l'impasse qui consiste à dire on est les meilleurs, mais les autres ne le voient pas, syndrome de Calimero :
    http://www.slate.fr/story/59135/economie-connaissance-defaillances-genie-francais

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais que reprochez vous précisément au management français et au fonctionnement des entreprises françaises ? En quoi les autres pays sont ils meilleurs ? Pourquoi le Danemark ( que vous évoquez plus haut ) s'en sort bien ? Je précise que ces questions ne sont pas agressives et que je ne défend pas un modèle particulier, c'est juste que vous pestez souvent contre les entreprises françaises sans donner d'explications précises. Je veux juste avoir des réponses. En un mot : comment nous améliorer?

      Supprimer
  10. J'ai pas mal argumenté sur le blog de LP, de Malakine et de Yann, avec liens à l'appui. Faites la recherche de mes coms avec Google data mining :

    https://www.google.fr/advanced_search?q=facebook&hl=fr&biw=1600&bih=701&prmd=imvns

    Rien que sur mes coms sur ce billet je donne les infos de base, mais non, rien ne se passe, c'est toujours la faute des autres. La France est nickel chrome. Si les francais deviennent idiots, qu'y puis je.

    Je signale aussi que j'ai travaillé dans plusieurs pays européens, je suis trilingue, et que je suis en Allemagne, avec une tri formation d'ingénieur, d'école de commerce et de juriste, dégouté de travailler en France pour juste assister à une gabegie de ressources industrielles.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. De plus, une bonne part des constats avaient été faits par mon père dans les années 60-70. A l'époque, gamin, j'écoutais sans trop m'intéresser. Puis je suis rentré dans la vie active dans l'industrie, et j'ai constaté ce qu'il disait, plus bien d'autres choses. En résumé, le système élitiste français est à mettre à la poubelle, une vermine infernale. Jamais, je vous dis bien jamais je ne reviendrais travailler en France dans les conditions actuelles de fonctionnement de ses entreprises.

      Supprimer
    2. Que la tradition française de management, le poids des grandes écoles et le mépris de la pratique nuise à la productivité française, c'est entendu. Mais même avec un déficit de productivité, un pays doit conserver sa base industrielle, ce que permet normalement le commerce international régulé. D'où les problèmes majeurs de l'euro et de la mondialisation financière qui paralysent tout le reste. Pour le moment tous nos défauts se paient en délocalisation, ce qui ne nous donne aucune marge pour les corriger.

      Supprimer
    3. Que le système français soit mauvais je veux bien le croire mais c'est que nous voulons tous ici c'est l'améliorer alors que reprochez vous PRÉCISÉMENT au management français ? (corrigez moi si je me trompe )

      - le système est trop hiérarchisé et trop rigide

      - les dirigeants ont tous faits les mêmes grandes écoles et ont tous la mêmes idéologie, leur parcourt professionnel est déterminé par l'école qu'ils ont fait et non leurs réalisations concrètes en entreprise

      _ les dirigeants sont trop arrogants et coupés de la base ainsi que de la réalité du monde économique

      - il y a peu d'évolution possible pour les ouvriers, techniciens et ingénieurs, ces derniers manquent de liberté et de moyens et doivent se contenter d'obéir aux ordres

      - le bon travail n'est pas récompensé ( par exemple les inventeurs ne touchent pas le fruit de leur travail ) ce qui n'encourage pas à l'innovation et au progrès

      Je vous laisse corriger et/ou compléter cette liste.
      Cordialement.

      Supprimer
    4. De même quelles sont les solutions ?

      -s'inspirer des systèmes allemands et anglo-saxon pour corriger notre système tout en essayant de garder les bons cotés de notre système

      - ou en finir tout simplement avec les grandes écoles et copier le système allemand ou anglo-saxon ?

      Cordialement

      Supprimer
    5. Concernant la France un site à consulter avec beaucoup d'articles sur le sujet :
      http://gestion-des-risques-interculturels.com/risques/defaillances-manageriales-des-entreprises-francaises-1-mirages-de-l%E2%80%99autonomie/

      Toujours sur ce site, l'affaire iranienne de Peugeot qui s'est engagé dans une très mauvaise alliance avec les US et tout ce que ce pays peut avoir parfois de néfaste, Renault pourrait à son tour subir des pressions de l'UANI, lobby bushiste très puissant:

      "nous avons là des anciens de l’administration Bush, des services de renseignement américains, britanniques, allemands et israéliens, et d’anciens hauts responsables européens pro-Bush. Peut-on imaginer la puissance de lobbying de l’UANI lorsque se conjuguent toutes ces influences ?"

      http://gestion-des-risques-interculturels.com/analyses/peugeot-contraint-de-renoncer-au-marche-iranien/

      http://www.tehrantimes.com/economy-and-business/96624-peugeot-factory-hit-hard-by-iran-sanctions-

      Supprimer
  11. @ Olaf,

    C'est juste, les réussites françaises sont concentrées sur les multinationales quand l'Allemagne a réussi à créer un tissus de moyennes entreprises (le fameux Mittelstand). Je n'ai pas dit que tout allait bien loin de là, mais je trouve que les commentaires faits à l'égard de la stratégie de PSA sont totalement exagérés. L'entreprise traverse une baisse de ses marchés principaux (européens) de 20% en 5 ans, un boycott de l'Iran (un des rares pays où elle avait pris des positions fortes en dehors de son bastion européen...). La stratégie de PSA n'est pas si mauvaise que cela. Au contraire, sa gamme est plutôt une réussite (3008, gamme DS, renouveau de Citroën, qui allait très mal). En France, PSA a conservé sa PdM d'il y a 25 ans quand Renault a beaucoup souffert.

    Notre mode de fonctionnement n'est ni "une vermine infernale", ni "nickel chrome". Il y a des choses à faire pour promouvoir l'innovation, faciliter l'esprit d'entreprise, mieux associer les salariés à la vie de leur entreprise...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. LP

      Quelle est ton expérience dans l'industrie en France ou ailleurs ? En ce qui me concerne, mes propos sont étayés d'une longue expérience en labos et sites de production et renforcés par l'expérience d'ex collègues, tous ingés et plus, qui me confirment. Notre mode de fonctionnement merdique a au moins 50 ans d'age et rien a changé. De Gaulle a tenté et a été viré par referendum. Alors cette crise de l'Euro a au moins le mérite de chambouler les quilles de cette société française rancie et autiste sur ses propres égarements.

      D'un autre côté, il ne faut pas se leurrer, l'industrie verra son nombre de salariés décliner partout du fait de l'automatisation et de la densité robotique, faible en France comparée à l'Allemagne, comme par hasard.

      Supprimer
    2. je crois que nous nous en sortirons pas avec des modifs de bricoles a droite a gauche je pense de plus a plus qu'il faudrait proposer une nouvelle constitution remettant tout a plat et faisant sauter les blocages de la société par exemple les syndicats représentatifs de plus rien et inscrire en dur notre souveraineté inaliénable ; en lieu et place des referendums proposé par NDA ce serait d'ailleurs un électrochoc une sorte de coup d'etat permanent comme disait Mitterand qui s'est coulé dans la V eme nickel chrome pour le coup

      Supprimer
    3. L'influence des syndicats en France est ridicule, ils sont absents des 9/10e des entreprises et avalent les couleuvres faute de moyens de s'opposer efficacement. Ils ne sont pour rien dans les difficultés de l'industrie, sauf peut-être d'avoir par leur faiblesse laissé les coudées franches à des politiques régressives.

      Supprimer
    4. je dis que tous les travailleurs devraient être syndiqués je me suis sans doute mal exprimé mais avec un vrai choix de façon a ce que les relations soient plus harmonieuse dans l'entreprise

      Supprimer
    5. je suis d'ailleurs plus radical et je pense que le vote devrait être obligatoire ou bien s'exclure soit même de la Nation

      Supprimer
    6. Juste un bémol concernant le commentaire sur l'automatisation : la majeur partie des emplois industriels détruis en France n'ont pas disparu, remplacés par des machines ou des logiciels. La majeur partie des emplois industriels en France ont été vecteurs de création nette d'emploi (mis en évidence par le rapport Demmou) au sein des pays émergents, Chine en tête. Je peux développer si quelqu'un le souhaite.

      Et cela sans compter tous les emplois non-crées sur notre territoire du fait des distorsions de concurrence liées au coût du travail entre sphère socio-économiques radicalement hétérogènes. Ce qui en terme d'emploi est tout à fait considérable (2 millions d'emplois perdus, dont une fraction seulement l'aurait été pour raison d'automatisation/automation).

      Supprimer
  12. Je me permettrai de compléter la conclusion de cet article, lequel pour l'auteur "les vrais responsables sont tous les politiques qui soutiennent cette mauvaise Europe", en lui adjoignant ceci : en dernière instance les vrais responsables sont AUSSI tous ceux qui, parmi les citoyens, ont cautionné par leurs votes consciemment ou inconsciemment cesdits politiques acquis aux préceptes du libre-échange et du mondialisme, dont sans doute - cruelle ironie - de nombreux salariés de PSA, par conséquent victimes de leur propre inconséquence.

    Finalement le cynisme effroyable de ceux qui prônent un certain darwinisme social, dont de nombreux libéraux, se vérifie effectivement sous nos yeux : les plus médiocres, ignorants, et donc manipulables (et ils sont légion), savent très bien se tirer une balle dans chaque pied. Une circonstance atténuante tout de même pour ces malheureux : la propagande politico-économico-médiatique bât son plein.

    RépondreSupprimer
  13. Sur l'automobile il faut dire aussi que les politiques font tout pour décourager les automobiliste qui servent surtout de vache a lait et enrichissent les copains coquins avec des gogoleries de type bonhomme désolé/souriant ou éthylotests jusque dans les tracteurs ceux ci ont dut oublier le vieil adage du beurre et de l'argent du beurre ; alors il ne faut pas s’étonner si certains s'organisent pour garder leur véhicule le plus longtemps ou ne plus en avoir

    RépondreSupprimer
  14. @Laurent Pinsolle
    Je vois 2 causes évidentes à la chute vertigineuse des ventes chez PSA et ailleurs chez ses concurrents :
    - Le budget anciennement dédié à l'achat d'un véhicule est capté par l'immobilier (loyer ou remboursement d'un prêt) qui a pris entre +100% et +200% en 10 ans suivant les régions alors que les salaires ont suivi l'inflation de 20% sur la période. L'arbitrage des priorités s'est alors fait en dévafeur de la voiture.
    - Les mesures pour chasser hors des villes les voitures (suppression des places de parking, réduction volontaires des voies de circulation pour augmenter les embouteilages, course aux procès-verbaux, etc ...) et pour décourager les voyages en voiture (radards automatiques, prix du carburant surtaxé, ...)
    Le secteur automobile est sacrifié au détriment d'autres priorités. Pourquoi pas ? mais dans ce cas pourquoi essayer de le dissimuler ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec les nouveaux radars embarqués, le prix de l'essence, les risques écologiques, la stagnation ou régression du pouvoir d'achat, les risques de chômage...je trouve assez compréhensible que les gens lèvent le pied sur les dépenses automobiles. La question est surtout de permettre une conversion aux licenciés dans des secteurs plus porteurs.

      Supprimer
    2. Pour ce qui concerne la régression du pouvoir d'achat et le risque du chômage, ne serait-il pas plutôt utile de s'attaquer à leurs causes objectives pour relancer un secteur industriel victime de maux qui n'ont rien d'incurables, au lieu de croire en une hypothétique destruction-créatrice cher à Schumpeter en tout point invalidée par la mondialisation à l'oeuvre ?

      Sans doute pensez-vous que les "émergents" aient vocation à limiter leur production à des biens manufacturés de faible valeur ajoutée, comme le croyaient naïvement ceux qui prônèrent jadis l'ouverture économique et poussèrent ce modèle de "développement" ? Aux vues des chiffres et des tendances, le pari est pourtant désormais perdu.

      Supprimer
  15. @ Olaf,

    Je connais un peu par expérience professionnelle (conseil) et intérêts personnels (automobile). Je connais également des entrepreneurs industriels (PME). Bien sûr, j’ai conscience qu’il y a beaucoup de choses à faire (innovation, développement des PME). Ayant travaillé dans des environnements de management français et anglo-saxons, je connais les limites de notre culture.

    Mais je persiste, dire que notre mode de fonctionnement est « une vermine infernale » me semble aussi exagéré que de dire qu’il n’y a pas de problème. Il y a des entreprises françaises qui fonctionnent bien tout de même.

    @ Patrice,

    Je n’ai pas réagi sur l’autre post concernant la constitution. Même s’il y a des choses à changer (revenir sur la réforme de 2008, fusionner conseils généraux et régionaux, réformer le Sénat), je crois que ce n’est pas l’urgence. Je ne pense pas que les Français comprendraient un parti qui mettrait cela comme priorité. La crise que nous traversons n’est pas spécifique à la France. Ce ne sont pas nos institutions la première cause de nos problèmes.

    Juste sur l’automobile.

    @ J Halpern & Patrice

    Cela doit rejoindre une réflexion globale sur la participation. Je suis d’accord sur le vote. Mais quelle sanction si on ne vote pas ?

    @ Julien

    Très juste. Une bonne partie de notre effondrement industriel vient de notre déficit commercial et une autre de l’externalisation de beaucoup de services qui faisaient partie des entreprises industrielles auparavant.

    Pas faux sur le vote. Mais le problème vient pour moi davantage des politiques. En 1995, Chirac est élu sur une plate-forme alternative inspirée par Séguin, qu’il déchire dès son élection en nommant Juppé à Matignon. En 2007, personne ne pouvait représenter cette alternative. Et le FN parasite le débat.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui mais les Français sont en état de sidération et un acte fort comme une nouvelle constitution serait sans doute une bonne médecine . Sur la participation aux vote pas vraiement de sanction mais une impossibilité de passer des concours d’état sans une carte d’électeur tamponné serait un bon début

      Supprimer
    2. @ LP

      Je ne sais si le FN parasite le débat, sans doute d'ailleurs ses dirigeants défendent-ils leurs opinions socio-culturelles et projets politiques. Comme l'ensemble de l'échiquier du même nom.

      Ce que je sais en revanche, et qui est inéluctable en l'état actuel du rapport de force infiniment en faveur de la Banque et des principaux détenteurs de capitaux (oligarchie qui possède rappelons la quasi-totalité des médias de masse), est que : quel que soit le parti qui promouvrait une réorientation radicale de notre politique, tant macro-économique, qu'institutionnelle à l'échelle de l'Union, ou même encore géopolitique (tout cela allant de pair par ailleurs, puisque faisant partie intégrante d'un projet de civilisation crédible et cohérent), il aura à subir - nécessairement - une diabolisation systématique proportionnée à ses résultats électoraux. C'est du simple évident bon sens.

      Assurément cette diabolisation est aussi - surtout je dirai même - le signe et sinon le symptôme que vous représenterez le cas échéant une menace sérieuse, directe et objective vis à vis des intérêts de la caste au(x) pouvoir(s). Alors que ceux qui ne la subissent pas, quand bien même feraient-ils des scores sensibles aux élections, témoignent en réalité de leur imposture intrinsèque, qu'elle soit d'ailleurs consciente ou non.

      C'est l'ennemi qui vous désigne fort logiquement comme sont plus redoutable adversaire. Et personne d'autre. Dont acte.

      Supprimer
    3. D'accord avec vous sur les facteurs de la "diabolisation" du FN - il faudrait toutefois y ajouter la politique de l'épouvantail. Le discours de rejet du FN à l'encontre de la part de notre population d'origine immigrée détourne ses électeurs des vrais combats et fournit un argument facile pour rabattre une partie des classes populaires vers l'UMPS. De ce point de vue l'orientation du FN les mène à l'isolement et/ou à des politiques inacceptables. Par ailleurs les thèmes anti-immigrés constituent une passerelle vers une partie de l'UMP, qui réintégrerait le FN dans le jeu moyennant abandon de ses thèmes véritablement souverainistes.
      Je ne prétends pas que les dés soient jetés, l'évolution du FN est une question ouverte mais jusqu'à nouvel ordre la plus extrême méfiance est de mise.

      Supprimer
    4. @ Julien

      Oui, mais le FN est un parti d'extrême-droite qui charrie tellement de déclarations et de faits critiquables qu'il reste (heureusement, à mon sens) sous un plafond de verre extrêmement solide malgré un contexte extrêmement porteur.

      Il est bien évident qu'un parti alternatif modéré sera lui aussi caricaturé. DLR est bien placé pour le savoir, mais c'est aussi à nous de savoir éviter certaines critiques qui peuvent faire mal.

      Ensuite, je crois qu'à un moment, les faits précipitent l'évolution. C'est ce que l'on a vu en Grèce avec Syriza, parti qui a moins de 10 ans, qui est passé près de l'accession au pouvoir...

      @ J Halpern

      Je ne crois pas du tout à l'évolution du FN. Pour moi, ce n'est qu'une stratégie de communication visant à élargir leur base électorale. C'est d'ailleurs ce que MLP expliquer benoîtement en avril 2010 sur Europe 1 dans une interview proprement hallucinante de transparence.

      Supprimer
  16. "Il y a des entreprises françaises qui fonctionnent bien tout de même."

    J'ai probablement pas de chance, mais où j'ai travaillé, plusieurs entreprises françaises, c'était nul l'ambiance.

    De même pour mes ex-collègues et amis, ingénieurs, docteurs et MBA pour certains. Alors pour une boite qui tourne correctement, combien sont des repères de psychopathes ? Lis le blog de Filoche sur ce qui se passe concrètement, c'est instructif. Moi, je sais de quoi je parle, je n'ai pas fait une visite rapide d'entreprises. J'y ai travaillé au quotidien. Ce qui est beaucoup plus efficace pour voir les aberrations et les pressions faites. C'est en fait le modèle du salariat qui est à revoir.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Attention à une tendance à l'auto-dénigrement qui est un jeu national (mais qui n'exclut pas une certaine arrogance tout aussi détestable). La France avec ses bandes molletières et sa ligne Maginot est un mythe - au même titre que la super qualité allemande (dont on peut redire beaucoup de choses).

      Je ne peux pas juger de l'entreprise, mais il ne me semble pas que que les autres fassent toujours beaucoup mieux. On a dit beaucoup de belles choses sur l'organisation japonaise et je n'ai pas vu que Tepco, pour prendre un exemple, ait pu être un modèle.

      Supprimer
    2. @ Olaf,

      Je bosse depuis 15 ans. J'ai fait 5 boîtes, de cultures très différentes (françaises et anglo-saxonnes) dont je comprends et sais que parfois, notre mode de fonctionnement peut être très mauvais. Mais ce n'est pas toujours vrai et l'herbe n'est pas toujours verte ailleurs. Ce qui me gêne dans ce discours, c'est qu'il est en noir et blanc. Je veux bien que la réalité soit gris foncé, mais dans les faits, le noir et le blanc ne s'appliquent qu'à des cas particuliers, rarement à une généralité aussi large.

      Supprimer