mardi 24 juillet 2012

Vel d’Hiv : la faute de François Hollande


Dimanche, à l’occasion des cérémonies de commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, François Hollande a mis ses pas dans ceux de Jacques Chirac en parlant de « crime commis en France par la France ». Une déclaration critiquée par de nombreux patriotes républicaines, à juste titre.

Une erreur historique

Je vous invite à lire le très bon papier de Yohann Duval, qui prend la distance qu’un chef de l’Etat devrait être capable de prendre quand il s’empare de notre histoire, prenant appui sur des déclarations de Philippe Séguin et Jean-Pierre Chevènement. François Hollande a bien fait une faute dimanche en parlant de « crime commis par la France ». Ce faisant, il fait comme si la France n’avait été représentée que par Vichy. Il casse le fil de notre République, qui a fait un détour par Londres.

Jean-Pierre Chevènement écrivait en 1992 qu’avec un tel amalgame « Charles de Gaulle ne serait qu’un général dégradé, déserteur et condamné à mort par coutumace. (…) Les résistants ne seraient que des terroristes. Les Juifs qui ont échappé aux rafles seraient des délinquants, s’étant soustraits à la loi. Les hommes de la Milice et de la LVF serait des anciens combattants (…) » et que la France aurait alors été considérée comme un pays vaincu à la fin de la guerre.

La révolte des patriotes

Bref, derrière la pseudo-modernité de la déclaration, il y a une profonde erreur historique, remettant même en cause les lois de la République, qui ont déclaré Vichy nul et non avenu, une erreur stupéfiante pour un président. Heureusement, un certain nombre de voix se sont exprimés pour dénoncer une telle lecture de notre passé commun. Henri Guaino a souligné l’abomination que lui inspirait la rafle tout en disant que la France « était à Londres, elle était avec la France libre ».

Jean-Pierre Chevènement a fait un rappel historique pour souligner l’erreur de François Hollande. On pourrait y ajouter qu’il s’agissait alors de la zone occupée. Nicolas Dupont-Aignan a répondu sur Twitter en disant « qu’une autre France était à Londres ! Une autre France résistante ! Une autre France a caché les Juifs ! En les niant, on les fait mourir deux fois ! ». Debout la République a publié une tribune d’un jeune adhérent, dénonçant ce mauvais procès.

L’internationalisme des imbéciles

Comment ne pas penser à ce trait d’esprit de Jacques Sapir qui voit dans la haine ou le rejet de la nation, « l’internationalisme des imbéciles ». Après tout, cette repentance permanente, bien française, qui consiste à toujours faire le procès de notre pays, quitte à travestir l’histoire, en oubliant les aspects qui pourraient contrarier cette vision caricaturalement noircie de notre héritage commun sert bien un objectif, comme le souligne Eric Juillot, dans son très bon livre sur l’Europe.

Comme le soulignait Jean-Pierre Chevènement en 1995, « pour les tenants de l’idéologie postnationale (…), l’amalgame entre Vichy, la France et la République est pain béni ». Quel meilleur moyen que souiller l’idée nationale pour chercher ensuite la rédemption dans le projet européen ! L’abaissement des nations est un élément essentiel de la communication des défenseurs de l’Europe et il est effarant qu’un président de la République tombe aussi aisément dans le panneau.

Oui, la rafle du Vel d’Hiv est une abomination, et fait bien partie d’un crime monstrueux contre l’humanité. Mais il faut une lecture bien erronée de l’histoire pour dire qu’il a été commis par la France. Cette volonté de réécrire l’histoire est-il le seul moyen de pousser notre peuple à s’abandonner à l’Europe ?



Lire également le papier de Bertrand Renouvin sur le sujet.

67 commentaires:

  1. Mais il ne s'agit pas d'une erreur de Hollande. Il faut partie de cette clique pro-allemande qui veut détruire la République. C'est un girondin. Le problème est que l'opposition est très faible.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'opposition n'est pas faible, elle est représentée par des acteurs importants, mais diabolisés et interdits par les médias du pouvoir.

      Supprimer
    2. L'opposition ( l'UMP ) partage la haine de la France qui caractérise les socialistes.
      Sancelrien

      Supprimer
    3. hollande n'est absolument pas tombé dans le panneau l'ue est bien la disparition des nations remplacées par des régions et la il est bien dans son rôle de valet de Bruxelles

      Supprimer
  2. Ça part d'une bonne intention, mais c'est très maladroit et cette manie d'institutionnaliser l'histoire, comme Sarko avec la Turquie, ressemble un peu beaucoup à la science officielle de l'URSS.

    Il y aurait bien plus lieu de repentance au sujet de l'esclavage ou de la colonisation, mais à ce compte là une bonne part des pays, y compris au proche orient ou en Afrique sont concernés. Par ailleurs, en quoi une part des descendants d'une population sont ils responsables des exactions d'une part de leurs ancêtres.

    Faut arrêter de donner des cours d'histoire en grande messe pour se faire passer pour un bienfaiteur de l'humanité. Il y a des profs d'histoire dans les écoles, laissons les faire leur boulot.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. mais les profs d'histoire racontent bien une histoire estampillée officielle

      Supprimer
  3. Bonjour, vous pourriez ajouter ce texte de Bertrand Renouvin publié sur son blog :

    RépondreSupprimer
  4. @ Pinsolle
    Ah d'accord ça serait un complot pour convaincre le peuple à s'abbandoner à l'europe, alors qu'il s'abbandone déjà à l'islam en tout tranquillité avec Hirsch qui dit que l'intégration sera faite quand les familles catholiques appelleront leur fils mohamed. Non franchement penser que l'europe a quelque chose à voir la dedans c'est faux. Au contraire la France et ses intellectuels avec son monde diplomatique traduit en toute le langue (qui d'ailleurs parfois vous estimez) a été la reine de la culpabilité occidentale et à distillé cette culpabilité au délà de ses frontières. Si non il la rafle a bel et bien été commis par des français et sur le sol français faudrait quand même le dire de temps en temps.
    @ Olaf
    Quand à la colonisation ne vous inquietez pas ça verra sans doute cette année avec hollande s'il va en Algérie. On en verra des belles. Sur la Turquie je ne suis pas d'accord avec vous, le fait qu'on parle d'un génocide qui est non seulement nié en Turquie mais tout ce qui en parlent passible de poursuite me paraît normal, on donne des leçons au turques installé en France qui sevissent avec leur négationnisme, ou bien vous considerez que c'est à eux de faire la loi et decider quel ou quel autre monument dedié au génocide arménien doit être abbatu comme en Belgique où ils sont puissant?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas le rôle des politiques de donner des cours d'histoire. Les négationnistes sont des paranos et ce genre d'interventions ne fait que les renforcer dans leurs convictions.

      Supprimer
    2. Peut-être mais ce le rôle des politiques quand une communauté installé en France est à 99% négationnistes de se saisir de la chose. La censure n'est pas la bonne voie, mais il faudrait que qulqu'un se saisisse encore une fois de ces problèmes. Et puis je rajoute que c'est Chirac qui a commencé avec la Turquie et avant lui les socialistes donc Sarko n'a fait que pursuivre la ligne de la France sur la question.

      Supprimer
    3. @Fiorino : non, pas par des francais, mais a l'époque par des Allemands Francophones : la France était alors un pays vaincu, sous domination Allemande. le sol Francais était pour partie devenu le sol allemand, et pour une autre partie "quelque chose d'autre". Vichy n'est pas Paris...

      le rapport entre l'europe et l'islam ? vous fustigez les "conspirationnistes", mais dans le genre vous n'êtes pas mieux... Ainsi pour vous il y aurait en France une conspiration islamiste ? alors quoi ? vous préconisez la déportation des musulmans ? pure analyse d'extrème droite, si les Francais musulmans voulaient vivre la charia, ils iraient vivre dans un pays où c'est le cas, par exemple l'Iran ou la Lybie.

      Vous devriez modérer vos propos, car la sagesse tirée de l'histoire nous rappelle qu'il n'est jamais bon d'humilier tout ou partie d'un peuple, comme l'a si bien dit Régis Debré, que personnellement je considère comme un patriote républicain de cette "gauche" certes minoritaire, mais infiniment raisonnable et respectable :

      "dire oui à la paix et non aux nations, ignorer les États pour défendre les individus, c’est ignorer combien il en coûte d’humilier un peuple et que, partout où la puissance publique s’efface, triomphent l’ethnie, les mafias, le FMI et les clergés. Soit la guerre de tous contre tous."

      je suis a 100% d'accord avec lui, de ces exemples, on en a à la pelle !

      Age

      Supprimer
  5. Comme noté par olaf, on continue les mêmes sottises que sous Sarkozy, en matière d'instrumentalisation de l'histoire, mais dans un autre registre, celui de la culpabilisation. Il serait effectivement temps de laisser les historiens enseigner l'histoire. Mais c'est aussi une faute politique grave, car on pouvait reconnaître la responsabilité d'une certaine conception de la France dans la rafle, sans abaisser pour autant l'image de la France dans son ensemble aux yeux des Français et des étrangers.

    YPB

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Encore une fois, la question de la négation du génocide arménien à commencé avec chirac qui en arménie a declaré qu'un peuple se grandit en reconaissant son histoire et c'est sous sa présidence que l'assemblé a voté avant la reconaissance après l'inteditction de la négation du génocide arménien, même si uniquement à l'assemblé par la deuxième. Si la déclaration de hollande n'est pas parfaite, mais l'image de la France est tellement abaissé par les actes antisémites gravissimes qui ont lieu sur son sol ces derniers temps (au fait il s'agit bien des français même si de confession musulmane) et l'incapacité à les prévenir, que franchement cette déclaration n'aura pas bcp d'écho à l'étranger.

      Supprimer
    2. Il serait temps d'arrêter de tout confondre au nom d'obsessions primaires indéfiniment ressassées.

      Le problème posé par l'attitude turque réside dans la négation de l'idée même d'un "génocide" arménien. La Turquie conteste que le gouvernement Jeune-Turc de l'époque ait conçu le projet d'anéantir la majeure partie de la communauté arménienne dans le cadre d'un plan concerté. Bref, il y aurait eu effectivement des massacres, mais aucune volonté génocidaire, ce qui est pourtant en contradiction avec les conclusions des observateurs de l'époque, dont des Allemands et des Autrichiens alliés des Turcs dans la guerre. C'est tout l'enjeu du débat. C'est exactement comme si l'Allemagne d'aujourd'hui niait l'existence d'un projet génocidaire nazi, en reconnaissant tout au plus quelques dérapages, quelques excès regrettables, liés aux circonstances exceptionnelles de la guerre.

      Aucun rapport par conséquent avec la rafle du vel d'Hiv. Personne en France ne conteste la réalité de la Shoah, ni la complicité active du régime de collaboration vichyssois. Mais Vichy n'était pas la France : un régime d'exception mis en place avec la défaite, dans des conditions constitutionnelles douteuses, à la suite d'un accord d'armistice contraire à l'honneur militaire, sous influence matérielle et idéologique de l'ennemi, en rupture avec toutes les traditions de la République, et même avec celles de la monarchie quant au traitement des juifs. Ceux-ci n'avaient pas été aussi persécutés en France depuis le Moyen-Âge. Et encore Saint Bernard avait-il fait fermement savoir, en réaction aux massacres de juifs commis sur le passage des croisés, que c'était un péché mortel que de tuer les juifs, de les persécuter ou de les expulser.

      YPB

      Supprimer
  6. Ce qui me semble fascinant dans le discours de François Hollande, c’est l’absence totale de référence au cadre politique de l’époque, c'est-à-dire l’existence d’une Europe contrôlée, dirigée et soumise par l’Allemagne. La Rafle du Vel d’Hiv existe indépendamment de son contexte, comme si Lidice, Lodz ou Chepetovka n’existaient pas. Seule Auschwitz est évoquée, comme un lointain lieu du crime, désincarné de toute identité. Pour François Hollande la Shoah c’est l’alliance entre « l’obstination dans le délire raciste et la rationalité industrielle de l’exécution ». Bref c’est personne.
    Dans le texte du discours pas moins de 13 références explicites au rôle de la France et aucune sur l’Allemagne. Pire, l’Allemagne est dédouanée de tout « Pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour cette opération ». A croire que François Hollande ignore que la France était occupée.

    Au moment où la Grèce interroge autrement ce moment de l’Histoire, François Hollande en lisse la réalité. La Rafle c’est la France, donc la Shoah c’est la France. Il y a un détournement fascinant de l’Histoire. Evoquer l’Europe sous la botte de l’Allemagne nazie est devenu malpoli.

    Comme vous, je m’interroge sur cette propension à une histoire de France sous évaluée. Certes, nous avons la Rafle du Vel d’Hiv, mais nous avons aussi Bir Hakeim, Monte Cassino et Normandie Niemen. Pourquoi le bruit ici et le silence là. Le mythe de 14 -18 est encore plus révélateur : des tranchées, les femmes à l’arrière, les exécutions des mutinés (dont on sait qu’elles sont très exagérées) et les fraternisations de Noël. Rien sur la victoire de 18. Au pire, on évoquera seulement la cruauté française au traité de Versailles. La nation victorieuse ou inventive est passée sous silence, comme si elle était infréquentable.

    L’histoire de France est devenue celle de l’incompétence technique (ligne Maginot), de la lâcheté collective (Munich) et de la barbarie (Les tortures en Algérie). Exit Barthou et l’invention des chars, notre génie propre, et allons nous fondre dans une Europe allemande.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Léonard

      C'est exactement cela. Vos analyses sont passionnantes à lire et d'une profondeur remarquable.

      YPB

      Supprimer
    2. @ Léonard

      " Au pire, on évoquera seulement la cruauté française au traité de Versailles. "

      Et reprenant ainsi les poncifs hitlériens... Ou quand la république française régurgite la propagande nazie...

      Supprimer
    3. @ Léonard

      Belle analyse.
      Néanmoins j'ajouterai une touche d'optimisme :
      les victoires finales de 18 et 45 n'ont pas été oublié, par certains politiques peut-être, mais pas par les français.
      Tous les ans on continu à commémorer ces 2 dates.

      Supprimer
    4. On oublie de parler du mouvement de la dissidence en 1940 quand les antillais qui auraient pu se désintéresser du sort de la métropole , se sont embarqués sur des embarcations de fortune pour gagner les États Unis puis l'Angleterre pour une certaine idée de la France . Au moment où il faut rassembler les français , Hollande fait comme Sarkozy , il clive le pays et nous casse le moral .

      Supprimer
    5. @ Léonard,

      Vous dites avec lucidité que ce qui fut la matrice des crimes ignominieux d'alors, soit avant toute chose la machine de guerre nazi - et nous connaissons (et reconnaissons) ici la qualité de ceux qui en furent principalement les victimes, et nommément désignées comme tel - serait comme "désincarnée de toute identité".

      C'est juste dans une certaine mesure, puisqu'au-delà cette désincarnation s'opère, vous le dites vous-même, au profit (si j'ose dire) d'une sorte de substitut palliatif représenté commodément par l'Etat français, et même dorénavant la France elle-même selon les propres réflexions du "père de la Nation".

      J'aimerais pousser plus loin et tenter de renverser la perspective, car si l'on conçoit que cette propension, fortement teintée d'idéologie, ne tombe pas en effet du ciel, et doit bien servir au passage quelques intérêts déterminés, encore ne faudrait-il pas tomber dans les mêmes manquements, concepts abstraits ou interprétations abusives que l'on reproche à d'autres de faire ou d'élaborer, et ainsi NOMMER tous ceux - dont au premier chef un certain groupe de pression à visée communautariste - qui agitent incessamment l'épouvantail de la culpabilité, manipulent et instrumentalisent l'histoire autant que la mémoire collective, et agissent de concert (sans doute aussi en coulisses) dans l'optique de maintenir le peuple (pas seulement français d'ailleurs) dans une culture de la repentance qui confine désormais à la haine de soi.

      http://www.lepoint.fr/politique/vel-d-hiv-le-crif-accuse-guaino-de-pretentieuse-auto-appropriation-du-gaullisme-23-07-2012-1488507_20.php

      Et pour ma part les choses sont claires : certains (je dis bien certains) des mêmes qui furent hier les victimes de l'odieuse barbarie nazie, se servent aujourd'hui de ce statut afin de chercher à l'imposer idéologiquement dans le débat public au motif qu'ils seraient les éternelles victimes de l'histoire, parfois même, dans une scandaleuse hiérarchisation des souffrances, exclusivement aux autres.

      Ce qu'ils ne sont pourtant plus - c'est même une aberration formelle - eu égard à la réalité objective des rapports de forces actuels (qu'ils soient sociaux-culturels et surtout géopolitiques), tant il est vrai que l'exercice en génuflexion auquel vient de se livrer, forcé et contraint et peut-être même sous la dictée afin de satisfaire à leur désidératas sans bornes, le Président de la République (au même titre que se livre chaque année d'ailleurs l'ensemble de la classe politique, médiatique, journalistique française au dîner annuel de son organe prétendument "représentatif"), tant il est vrai donc que cet exercice démontre, s'il le fallait encore, le pouvoir de nuisance considérable - et déterminant - de ces organisations à buts, encore une fois, essentiellement communautaristes.

      Ce qui est doublement scandaleux et condamnable, outre donc ce qui vient d'être signifié et qui est pathétique à tout point de vue, puisque ces privilèges exorbitants, indument octroyés, se font au prix d'une violation patente de la lettre et de l'esprit des textes et des principes constitutifs de notre République !

      Supprimer
    6. @ Julien,

      J'ai grandi dans une région (Vendée) où le ressentiment contre la révolution a été vif jusqu'à 1914 - à cette date, il était interdit aux enfants de chanter la Marseillaise - et sensible jusqu'aux années 80. Je comprends que les victimes et les descendants de victimes ont besoin de parler et qu'on reconnaisse leur statut de victimes.

      La Shoah c'est autre chose que la Vendée. C'est une autre durée, une autre échelle, une autre intention, ce sont des formes multiples de violence. Pour comparer, le Rwanda c'est un pays et quelques mois, la Shoah c'est un continent et plusieurs années. Il faut vraiment avoir conscience de ce que ça a été avant de parler d'instrumentalisation de l'Histoire par les victimes.

      D'autant que la Shoah a été sous-évaluée très longtemps. Ce sont les Russes qui ont délivré Auschwitz et ils n'ont pas fait de films, tandis que les Américains ont filmé les camps de concentration - d'où longtemps une confusion. Il a fallu attendre les années 80 pour prendre la mesure de ce qu'a été la Shoah et les années 2000 pour intégrer les massacres en Russie (ouverture des archives soviétiques).

      Si pour vous cette commémoration peut sembler redondante, pour les victimes et les historiens, c'est quelque chose d'assez récent (une trentaine d'années) marqué par de grandes découvertes et des travaux importants (rôle de l'Eglise, de la Wehrmacht,...).

      En commérant la Shoah, les Juifs veulent-ils se poser en victimes éternelles ? Je ne crois pas que la question se pose en ces termes (même si le fait existe, mais c'est périphérique). Il y a avant tout la volonté qu'on reconnaisse ce qui s'est passé. Car ce qui s'est passé avec la Shoah est inégalé dans l'Histoire. C'est aussi simple que cela.

      Supprimer
    7. @ Léonard,

      Deux remarques :

      1/ Vous tombez dans le travers que je dénonçais précédemment, à savoir qu'en hiérarchisant les souffrances votre propos institue incidemment un statut particulier de victime à certains (ce qui aura pour effet néfaste de les enfermer dans un schéma de pensée malsain, gage d'éternel ressentiment, et quiconque a conscience de l'histoire humaine sait que le ressentiment en est un des puissants moteurs), ce dont d'autres, tout aussi légitimes, ne profiteraient pas. Et sous quels prétextes ? Il y a là une dissymétrie de traitement inconvenante et surtout selon moi, injustifiée.

      Car vous prenez vous-même comme élément de comparaison, déjà contestable en soi (rappelons tout de même qu'il semble très difficile à quelqu'un qui n'a pas vécu ces drames humains de juger de la portée effective des traumatismes, tant individuels que collectifs, qui leurs sont inhérents), le Rwanda, afin d'introduire l'argument selon lequel l'on doit comparer ce qui est comparable. Et bien évidemment, rien ne serait comparable à l'holocauste.

      Pourtant les faits parlent pour eux en l'occurrence, car figurez-vous qu'en ce qui concerne le génocide du Rwanda, et même en prenant l'estimation la plus basse (800.000 machettés en moins de 3 mois), l'intensité (si je puis dire) des massacres fut supérieure à celle que l'on pu connaitre à la pire période des camps de la morts nazis (de 43 à 44). Pour ma part et dans ces conditions, je n'aurais la prétention d'affirmer, et déjà par respect pour les victimes - pour toutes les victimes - que l'horreur et la souffrance furent, réellement et symboliquement, d'ampleur "inégale".

      En conséquence de quoi, et sauf à considérer dangereusement, soit de manière statutairement différenciée, les évènements dramatiques que le genre humain a pu connaitre par le passé, il n'y a pas lieu ici d'entreprendre ce genre de fâcheuse comparaison.

      2/ Vous passez par pertes et profits le fait, qui se voit pourtant comme le nez au milieu de la figure (mais qui, il est vrai, est très politiquement incorrect de rappeler), que l'holocauste soit un puissant facteur de sidération émotionnelle des esprits et un instrument idéologique qui sert indéniablement les intérêts, notamment géopolitiques, de ceux qui, toute honte bue, ne manquent pas de s'en servir afin de pousser certainement leur avantage.

      Ce faisant vous dénierez sans doute qu'il puisse exister, en particulier, un grossier chantage à l'antisémitisme qui est directement à relier au sujet précédent sur l'holocauste, puisqu'en étant son extension parfaitement logique et prévisible. De la même manière qu'il puisse exister un puissant et fort bien réel lobby pro-israélien en France à tendance communautariste qui instrumentalise la mémoire collective (et ne s'en préoccupe moralement pas, lui, outre-mesure), travestit les faits (preuve est faite sur la question de la responsabilité de la France lors de l'occupation), quand il n'opère pas ledit chantage, la disqualification systématique, voire la sanction professionnelle et économique, à l'encontre de tous ceux qui ne se seraient pas ralliés intégralement à ses vues hégémoniques.

      Ce serait là tout bonnement refuser de réfléchir non seulement par le biais d'une analyse sociologique et structurelle sérieuse, que par le truchement de rapports de force entre puissances antagonistes et qui sont pourtant le fondement à toute politique quelle qu'elle soit et où qu'elle se trouve. Soit une une vision assez adolescente de la réalité politique tout de même.

      Supprimer
  7. Bonjour Laurent.
    Merci pour cet article.
    J'avoue que je ne cesse de m'interroger sur les intentions d'Hollande avec une telle déclaration.

    Il y a surement l'idée en reprenant la ligne de Chirac, de faire passer le message que l'intermède Sarkozy est bien finie, la parenthèse est finie, on peut reprendre la pente amorcée par Chirac. On sent une filiation avec cet autre élu corrézien.

    Je pense qu'il y a aussi une volonté de souiller la nation française quand il parle d'un crime de la France au lieu d'évoquer un crime de l'état à la légitimité contestable de Vichy. Remettre la France dans le camps des vaincus pour mieux lui imposer la rédemption dans l'Europe.

    Il y a une sorte de syndrome de Stockholm chez Hollande.

    RépondreSupprimer
  8. Non seulement Hollande réhabilite indirectement Vichy en en faisait le seul représentant de la France, mais en plus la repentance a des relents tout... pétainistes. Quel était le discours de Pétain en 1940 ? Nous méritons la défaite car nous nous sommes trop laissés aller dans les années 20 et 30, nous récoltons le fruit de notre inconséquence, tous les Français sont responsables de cette décadence, désormais nous n'avons qu'à nous taire et à travailler... N'est-ce pas le discours convenu des repentants ? Et encore Pétain croyait agir pour le bien de la France et promettait des lendemains meilleurs. Ce n'est même pas le cas de la flagellation mortifère d'aujourd'hui.

    RépondreSupprimer
  9. "Ce crime fut commis en France, par la France. (...) Pas un seul soldat allemand ne fut mobilisé pour cette opération" (François Hollande).

    Je suis d'accord avec Léonard : à force d'insister lourdement sur les responsabilités de la France, on finit par occulter complètement le rôle des commanditaires de la rafle : les Allemands. Dans cette sinistre affaire, l'administration française fut le sous-traitant d'une opération décidée à Berlin par Himmler et Heydrich.

    Cette soudaine disparition des Allemands et de toute référence au contexte de l'occupation est très suspecte.

    Ironiquement, Hollande ajoute qu'il entend "lutter sans relâche contre toute forme de falsification" (de l'Histoire). C'est mal parti !

    Marc-Antoine

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Suspecte dites-vous Marc-Antoine ? Absolument.

      Vous le faites judicieusement remarquer : nous assistons à une invraisemblable inversion du sens des mots et des concepts, inversion assez orwellienne tout de même, et qui, tragique ironie de l'histoire, fut usitée par ceux-la même dont nous dénonçons aujourd'hui la barbarie sans nom ! Tout cela est très inquiétant je ne vous le cache pas, et dit quelque chose de ce qui est en train de se profiler à l'avenir.

      "Le travail rend libre", "la guerre c'est la paix", "l'ignorance c'est la force".

      Supprimer
  10. Juste pour rire, ils étaient de quelle nationalité les gens qui ont décidé de la rafle ? Et ceux qui l'ont effectué ?

    Un pays fort est un pays qui sait regarder son passé dans les yeux, et y voir et reconnaitre ce qu'il a fait de meilleur et ce qu'il a fait de pire.

    Un pays fort ne se cache pas derrière l'étranger ou quelques boucs émissaires pour éviter d'assumer les zones noires de son passé.

    Oui, c'est l'administration française qui a organisé la rafle du Vel d'Hiv et oui c'est la police française qui l'a mise en oeuvre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Au lieu de débiter des bêtises vous devriez essayer de vous intéresser aux travaux d'historiens qui ont une analyse plus fine que vous de cette période complexe. Voici quelques liens :
      http://vichyetlashoah.blog.lemonde.fr/2012/07/14/le-gouvernement-de-vichy-et-la-rafle-du-vel-dhiv/
      et
      http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=1357

      Supprimer
    2. @RadTransf : alors vous, vous faites très fort dans le révisionnisme historique !

      Ces pauvres allemands ne seraient que des "boucs émissaires", presque des victimes, et auraient juste poliment demandé aux méchants Français de leur livrer des juifs, sans aucune pression ? on imagine les grands yeux de bambi en verre qu'a du faire le bon adolphe pour faire plier un peuple aussi vil !

      Avec des âneries pareilles, on ne saurait que vous conseiller de vous replonger dans les livres d'histoire ! votre vision des choses a tout de celle du collabo par excellence !

      Age

      Supprimer
    3. Les révisionnistes sont les fanatiques qui essaient de falsifier l'histoire pour satisfaire leur petit nationalisme étriqué.

      Ce sont des personnes, dont manifestement la maladie mentale leur fait voir des mots - comme "allemands" - que je n'ai pas écrit et à batir toute une "argumentation"dessus.

      Supprimer
  11. Il y a des commentaires qui vont un peu loin...

    L'Histoire de France, et l'Histoire de l'Humanité tout court, est parfois belle et parfois honteuse.
    Croire que Hollande veut souiller la France c'est quand même fort.

    Le Vel d’Hiv c'est une faute franco-allemande commise en France.
    C'est donc bien un « crime commis en France par la France ».
    Il faut regarder la réalité en face : pendant la Seconde Guerre mondiale la France était divisée. Il y avait au moins deux France, une à Londres et une à Vichy.
    Ceux sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, heureusement la 1ère était dans le camps des vainqueurs et il a été très facile de dire qu'elle était la seule. Au sortir de la guerre c'était important pour la cohésion nationale mais à présent il est important de regarder la réalité en face et d'accepter tout l'héritage. Car si on se réclame d'un héritage il faut tout prendre : les bijoux de famille et les dettes.
    On peut être fier et se réclamer de la résistance mais il faut également se rappeler qu'il y a eu la milice.
    Se rappeler seulement que de ce qui nous plait est trop facile.
    Ceci est vrai pour tout les pays, ainsi les américains peuvent être fier de ce réclamer de Martin Luther King mais doivent également se rappeler que le Ku Klux Klan était également américain... Evidemment c'est lourd à porter, mais c'est la vérité.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Puisque c'est à moi que ce commentaire s'adresse, je vous répondrai que lorsqu'on veut faire une analyse historique objective, il faut connaitre les faits et non les inventer.

      Le Vel d'Hiv était en zone nord. Suivant la convention d'armistice les policiers et gendarme de la zone Nord étaient directement sous le commandement allemand. Donc ce crime est le fait de commanditaires allemands, réalisé avec la complicité de français. Mais alors pourquoi Hollande essaie-t-il de dédouaner l'Allemagne ?

      Ensuite l'administration de Vichy a été placée devant un dilemme. Comment y a-t-elle répondue ? Elle a préféré envoyer des juifs apatrides et non pas des juifs français. Cette administration savait-elle en 42 qu'elle les envoyait vers la mort ? Rien n'est moins sûr.

      Donc le discours de François Hollande est rempli de choses fausses. Ce discours relève d'une vision moralisante. Un discours politique peut être moralisant. Mais un discours historique ne doit énoncer que des faits. Ce discours montre qu'au-delà de n'avoir aucune idée pour sortir le pays de la crise, Hollande est d'une inculture crasse. Il s'était déjà gauffré en voulant citer Shakespeare, mais là il fait encore plus fort.

      Supprimer
    2. Tout est question de dosage.
      L'histoire officielle en France, depuis le début des années 70, c'est ce qu'on appelle la légende noire, qui aurait succédé à la légende rose.
      Cela revient en fait à une instruction à charge de cette période, et plonge parfois dans l'anachronisme.

      Par exemple, lorsqu'on reproche aux Français de juillet 40 d'avoir été pétainistes, on le fait souvent sur de mauvaises bases.
      On oublie que Pétain avait plutôt une réputation d'un général républicain, que l'opinion pensait la victoire définitive de l'Allemagne quasiment acquise et qu'il n'était pas possible à cette date de savoir qu'il allait collaborer ou déporter des juifs.

      De même, sur les acteurs de la rafle des 16 et 17 juillet 1942, on se demande rarement ce que pouvait être l'information (et l'information 'intégrée') de la population, du policier de base, et des différents niveaux hiérarchique sur ce qui attendait les personnes arrêtées.
      Différentes informations pouvaient en effet circuler dans les différents milieux, et être jugées plus ou moins fiables (précédents des rumeurs de traitements inhumains dans le Nord occupé pendant la première guerre mondiale / recoupement avec d'autres sources).

      Quelques éléments (sans doute non exhaustifs) :
      - Il y a des déclarations de Thomas Mann à la BBC en janvier 42 sur des gazages (il mentionne des juifs hollandais sur lesquels ont été testés des gaz de combat) ;
      - il y a le rapport du policier de RG Sadosky, envoyé le 20 juillet donc rédigé et mentionné avant ;
      - il y a aussi le témoignage de Germaine Tillion, qui est surprise lorsque Mauss lui fait part de ses soupçons courant juin, et qui explique qu'elle n'a pas réalisé ce que cela signifiait (dans son livre "Ravensbruck") ;
      - le témoignage de Raymond Aron sur la période avant la libération des camps : "Qu'en savions-nous à Londres ? Les journaux anglais l'ont-ils évoqué ? S'ils l'ont fait, était-ce hypothèse ou affirmation ? Au niveau de la conscience claire, ma perception était à peu près la suivante : les camps de concentration étaient cruels, dirigés par des gardes-chiourme recrutés non parmi les politiques mais parmi les criminels de droit commun ; la mortalité y était forte, mais les chambres à gaz, l'assassinat industriel d'êtres humains, non, je l'avoue, je ne les ai pas imaginés et, parce que je ne pouvais pas les imaginer, je ne les ai pas sus."
      - le livre d'Adam Rayski et Stephane Courtois :
      http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1988_num_53_2_3786_t1_0527_0000_3

      Supprimer
    3. de Anonyme 13:36 à Trubli

      Ce commentaire ne vous était pas adressé à vous en particulier. Mais cela signifie donc que chacun peut se sentir concerné, donc vous pouvez bien évidement y répondre. J'espère que vous ne vous êtes pas senti agressé car ce n'était pas mon intention.

      Concernant votre analyse de Hollande il est possible qu'elle soit vrai et pour ma part je n'en sait rien.

      Etant rapide et général mon commentaire pouvez semble t'il porter à confusion. A l'évidence c'est dommageable. Cela rend votre précision utile.
      Toutefois vous remarquerai que je n'ai pas écrit que Vichy avait participer à cette rafle. j'ai écrit que " c'est une faute franco-allemande ". Je ne pense pas qu'on puisse contester cela.
      Vous remarquerai également que je n'ai pas inventé les faits comme vous le dites.

      Supprimer
    4. Il y a en contrepartie des réflexions qui ne vont pas assez loin :
      "Il faut regarder la réalité en face : pendant la Seconde Guerre mondiale la France était divisée. Il y avait au moins deux France, une à Londres et une à Vichy" dites-vous.

      Vous ne pouvez pas, au nom de la théorie des "deux France", laquelle est régulièrement mise en avant par les défenseurs du maréchal Pétain (si ce n'est pas votre cas, vous auriez dû y prendre garde avant), faire l'économie de ce constat fondamental : il n'y a pas équivalence, équilibre, sur le plan moral et politique, entre la France de Vichy, celle de la collaboration et de la Révolution nationale d'une part, et celle de Londres ou de la résistance intérieure d'autre part. Vichy est en rupture avec des siècles d'histoire de France, pas seulement avec la tradition républicaine. Vichy naît d'une lâcheté et d'un renoncement : l'armistice. Vichy naît dans l'ignominie de la livraison des réfugiés politiques allemands aux nazis. Vichy naît d'une double contradiction indéfendable et suicidaire : prétendre redresser la France en s'associant à la puissance qui voulait l'abaisser, prétendre défendre l'Empire tout en refusant d'y poursuivre la lutte. Vichy, né d'une catastrophe, a perduré dans l'illégitimité démocratique, a vécu de la trahison permanente de la tradition politique et philosophique française, comme de celle de l'intérêt national. Vichy n'invente pas l'antisémitisme, dont l'affaire Dreyfus avait révélé la puissance, mais en fait une politique d'État, s'associant par la même occasion même aux crimes d'une puissance non seulement étrangère, mais ennemie de la France.

      Il n'y a rien dans le régime de Vichy qui relève d'une quelconque continuité historique avec un passé de grandeur française, parce que ce régime a constamment vécu de la trahison de notre intérêt national au profit d'une association criminelle et sans avenir avec l'occupant. Et si ce sont des Français qui ont accompli le crime, on ne peut pas faire croire que la rafle du Vel d'Hiv aurait eu lieu si la France n'avait pas été sous la botte allemande. Or, François Hollande ne dit pas qu'UNE France a commis le crime du Vel d'Hiv, mais LA France. À force de vouloir contraindre de manière aussi insistante tout un peuple à la repentance collective, on n'aboutira qu'à multiplier en son sein le nombre des indifférents ou des réfractaires.

      Les hommes et les femmes qui ont fait le choix de la Résistance ne pensaient pas enfin que Vichy était une autre France, une France alternative. À leurs yeux, Vichy incarnait la trahison même de toute l'histoire de France, de toutes les valeurs françaises. Les résistants étrangers le pensaient aussi. "Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement" écrit Missak manouchian dans sa lettre-testament. Le peuple français dit-il : à ses yeux, les hommes de Vichy n'en faisaient pas partie, parce qu'ils avaient renoncé à ce qui fait la dignité d'être un Français. C'est ce que François Hollande n'a pas compris.

      YPB

      Supprimer
    5. Le témoignage d'un officier français à la fin de la guerre :

      "Hallucinant. La réalité est là, mille fois pire que tout ce que je pouvais imaginer, pendant deux nuits je ne pourrai fermer l'oeil...Je comprends à présent l'interrogation du Bourgmestre de Feldafing...A Feldafing, manifestemment la population savait...Je renonce à mon intention de conduire ma Compagnie à Dachau !"

      http://charles.delestraint.free.fr/p5.htm

      Même des officiers évadés de prisons, non de camps, ne se doutaient pas de la réalité. On sait par ailleurs avec Timisoara plus récemment que l'information n'est pas toujours très fiable.

      Supprimer
    6. Vichy n'a pas "inventé" l'antisémitisme , certes ; mais l'Allemagne avait déjà "expérimenté" l'extermination de peuples : les Herrero et les Nama de Namibie ont lourdement et cruellement payé leur résistance à l'occupation allemande dans leur pays .

      Supprimer
  12. Robert Lohengrien24 juillet 2012 à 14:16

    Il est vrai q'une "autre France" a existé, celle qui a résisté, avec les moyens qu'elle avait à l'époque, et de nombreux francais courageux ont caché des personnes persécutées. Il y en avait aussi qui les ont dénoncé.

    Mais: J'ai eu, dans le passé, la chance de dialoguer avec des juifs et résistants. Ils m'ont dit que la discrimination et même la persécution (internement dans des camps)des gens appartenant à la réligion juive a commencé bien avant l'invasion par les allemands.
    Je ne pouvais vérifier, bien entendu, ces récits. Mais j'aimerais savoir: vrai ou faux? Et quelle serait la partie du vrai?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les persécution et internements ont frappé très tôt les réfugiés étrangers, et Vichy a repris à son compte les abominations antisémites. Mais jusqu'en 1942 il s'agissait d'un antisémitisme "ordinaire" ; ce n'est qu'à partir de là que commence la déportation des Juifs en Allemagne - et que la population française se retourne contre Vichy et participe activement ou tacitement à la préservation des Juifs français.

      Mais il est vrai que depuis 1789 il y a deux France : une France des "élites" qui trahit systématiquement son pays au nom des puissances "européennes", des émigrés aux collabos en passant par les Versaillais. Et une France patriote qui se reconstitue au-delà des heures sombres de l'histoire. Hollande et nos dirigeants actuels appartiennent culturellement à la première de ces France, celle qui a honte de son peuple et de son identité collective, et cherche sa légitimité ailleurs... en "Europe".

      Supprimer
    2. @ J. Halphern

      "Mais il est vrai que depuis 1789 il y a deux France : une France des "élites" qui trahit systématiquement son pays au nom des puissances "européennes", des émigrés aux collabos en passant par les Versaillais. Et une France patriote qui se reconstitue au-delà des heures sombres de l'histoire."

      Il ne faut pas être trop manichéen non plus. La Collaboration n'est pas monolithique, pas plus que ne l'est la Résistance. Si on prend un personnage comme Pierre Laval, on ne peut pas dire qu'il a sciemment vendu son pays. Laval avait fait le pari de la victoire de l'Allemagne et pensait que par son talent il obtiendrait de Hitler de singulières concessions. Comme l'a dit de Gaulle et comme il l'a reconnu lui-même dès 43, il a joué et il a perdu. Cela n'excuse en rien sa légèreté et ses mauvais calculs qui se sont révélés criminels. Mais il pensait sincèrement que même en mettant jusqu'au bout "les mains dans la merde" (ce sont ses mots), il servirait la France (voir sa biographie par Fred Kupferman). Les choses ne sont pas en noir et blanc. Il y a bien eu une foule de pétainistes résistants...

      Supprimer
    3. " sa légèreté et ses mauvais calculs qui se sont révélés criminels"
      C'est toute la cruauté de l'histoire. Nul être humain n'est volontairement mauvais, et en l'observant avec attention nous retrouverons toujours notre semblable. Mais une petite bifurcation, une erreur de perspective peuvent mener où l'on n'aurait jamais voulu aller. L'erreur banale du politicien banal passe aux profits et pertes, elle s'efface dans la médiocrité. Quand l'histoire s’accélère les conséquences de la même "petite" erreur s'appellent crime contre l'humanité.

      Supprimer
  13. "Croire que Hollande veut souiller la France c'est quand même fort."

    Il ne le "veut" pas, c'est pire. C'est une manière de faire l'histoire 'à charge" où il ne s'agit que de débusquer les mythes, les fautes, les faux-semblants pour discréditer la référence nationale. C'est un peu comme un tribunal kafkaïen qui récapitulerait toutes les faiblesses d'un accusé pour en présenter un portrait assez repoussant pour justifier la sentence sans jamais aller au fond des accusations.
    Hollande est le produit de cette culture du dénigrement national. Je ne lui prêterai pas le machiavélisme de calculer ses déclaration pour affaiblir la France et faciliter l’emprise européenne... mais c'est significatif d'un climat intellectuel et tombe à pic pour les post-nationaux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le plus probable dans cette affaire est que F. Hollande ait voulu profiter de l'affaire pour écraser Sarkozy. La filiation avec J. Chirac est une manière de dire "nous fermons la parenthèse" et les allusions à l'oeuvre de la police et de la gendarmerie sont des échos aux affaires de Sans papiers et de Roms que tous les gens de gauche comprendront.

      Ce choix d'instrumentaliser l'histoire est la question allemande, car si on fait un parallèle avec la politique de Sarkozy, on peut aussi en faire un avec l'Europe allemande d'aujourd'hui. D'où probablement, le masquage des faits. Dans sa bouche, l'affaire du Vel d'Hiv devient une affaire strictement française.

      Outre le choix de prendre un évènement historique pour l'instrumentaliser, ce qu'il y a de choquant, c'est le fait que François Hollande veuille surfer sur l'auto-dénigrement national. Au fond - et alors qu'il est président de la République, cela ne lui pose aucun problème. Il trouve cela normal.

      Supprimer
  14. Trop, c'est trop ! Y en a marre, à la fin !

    Quelles que soient les horreurs dont a été victime le peuple juif pendant la Deuxième Guerre Mondiale ( horreurs qu'il n'est pas question de nier, pas plus que le fait qu'elles ont été trop souvent perpétrées par certains Français avec le soutien actif du régime de Vichy - PAS avec l'aide de la République Française, b... de m..! ) il y a une chose qu'il ne faudrait pas oublier non plus.

    De par son importance, la communauté juive de France est, tout de suite après celle des Etats-Unis et celle d'Israël, la troisième du monde. On me permettra d'en déduire que les Juifs de France ne se sentent, au fond, ni trop malheureux ni trop menacés chez nous. Et c'est très bien.

    Je continue : la prétendue lutte contre l'anti-sémitisme en France ( comme la lutte contre le racisme en général dont elle n'est au fond qu'un avatar à moins de prétendre qu'une vie juive vaut plus qu'une vie non-juive, ce que je ne saurais admettre ) n'est que le fonds de commerce d'une poignée de fausses Belles Ames, d'une poignée de miteux hypocrites, et je suis charitable.

    Voilà ce que j'écrivais récemment ailleurs :

    Celle-là était trop belle pour que je la laisse passer !

    http://fr.ria.ru/world/20120405/194196151.html

    Sauf erreur de ma part, la Lettonie ( où je suis allé très peu de temps après son accession à l'indépendance ) est membre de l'Union Européenne depuis 2004.

    Que fait Bruxelles ? Rien.
    Que fait Monsieur Bernard Henri-Lévy ? Rien.
    Que fait Monsieur Harlem Désir ? Rien.
    Que fait le CRIF ? Rien.
    Que fait la LICRA ? Rien.
    Que fait Madame Kosciusco-Morizet ? Rien. Ah si ! Elle fait mine de s'évanouir devant la benjamine de l'Assemblée Nationale.
    Que fait Monsieur Laurent Fabius ? Rien.
    Que fait Le Monde ? Rien.
    Que fait Libération ? Rien.
    Que fait Le Nouvel Observateur ? Rien.

    Tas de grotesques, va !

    Faites suivre, s'il vous plaît ! Cela vaut le coup.

    Sancelrien

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. et couronné par Mac Donald

      sans oublier les waffen ss musulmans

      Supprimer
  15. Mr Pinsole oublie les villes fantômes et barbares d’un American Dream qui tourne au cauchemar quotidien pour les 99,5% des américains.
    Le nombre de villes quasiment insolvables ou d’ores et déjà en faillite aux USA ne cesse d’augmenter, imposant une économie urbaine d’apocalypse, avec une régression extraordinaire de tous les services publics. Les échos de cette situation sont de plus en plus nombreux et montrent l’absence totale de programmes nationaux, d’efforts du gouvernement central pour tenter d’enrayer cette tendance. Bien entendu, le gouvernement est lui-même enfermé dans une dette colossale et dans des dépenses colossales pour une politique étrangère de guerres multiples, d’aides à l’étranger pour conserver son hégémonie, d’un réseau de plus de 900 bases à travers le monde. L’Empire se vide de l’intérieur tandis qu’il continue à exercer sa violence extérieure sans aucune contrainte.
    • The Observer du 15 juillet 2012 consacre un reportage à la ville de Scranton, en Pennsylvanie, sur le point d’être déclarée en faillite. Cela permet d’évoquer le problème général du tissu urbain US, confronté à une situation de crise de “barbarisation” sans précédent.
    • Le 16 juillet 2012, le site The Economic Collapse consacre un long article à la situation dans douze grandes villes des USA, surtout du point de vue sécuritaire. (L’article donne un très grand nombre de liens renvoyant à des articles publiés sur la situation dans ces villes.) Parmi ces douze villes, on trouve Chicago, Detroit, Philadelphie, Cleveland, St Louis, New Orleans, Oakland, Baltimore… La réduction radicale des services publics, notamment de la police, des pompiers et des services sanitaires, entraîne un effondrement de la sécurité, une augmentation catastrophique du banditisme, l’abandon des taches fondamentales d’entretien du domaine public, avec des quartiers entiers vivant en état de quasi sécession par rapport à l’ordre public, non seulement “zones de non-droit” mais zones détachées même de la référence du droit. Les statistiques nous donnent la référence froide de cette situation (la ville de Flint, dans le Michigan, détient un record, avec un coefficient d’assassinats plus élevé que celui de Bagdad). Certaines scènes font penser à des films hollywoodiens sur la barbarie post-postmoderne s’installant dans les lieux de la civilisation après de grandes catastrophes ou la désintégration de tout l’ordre social. Ainsi, de la ville de St Louis, avec ce “détail” qui nous a particulièrement frappé, où la barbarie et la sauvagerie que produit ce Système semble tout frapper, – à la fois la situation sociale, l’être humain, l’animal, absolument tout…
    Il est évident que ces remarques, exemples, extraits divers, etc., sont de plus en plus partagés dans la mesure où les nouvelles dans ce dernier texte concernent indirectement la situation économique et sociale des campagnes aux USA, avec son effet général sur le pays. Ce qu’on observe, c’est bien un processus de déstructuration puis de dissolution du tissu urbain, avec la réflexion complémentaire que cette déstructuration et cette dissolution s’expriment par la barbarie et la sauvagerie.
    Revoyons nous dans 6 six mois ou même avant et l'article de Monsieur Pinsole ressemblera encore plus à qu'il est déjà : chronique d'un aveuglement annoncé.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. euh ... wé pourquoi pas ... mais le rapport avec le sujet ?

      Age

      Supprimer
    2. est ce une réponse
      au sujet du 22 juillet ?

      Supprimer
  16. En seulement 60 ans, on est passé presque sans transition d'un mensonge (la France entièrement innocente) au mensonge inverse (la France entièrement coupable) et la vérité historique n'y trouve toujours pas son compte. La France doit reconnaître sa responsabilité pour les actes qu'elle a commis de sa propre initiative et sous sa pleine souveraineté, pas pour les crimes des Allemands auxquels elle a été mêlée !


    Hollande aurait dû dire : ce crime fut commis en France occupée par les nazis avec le concours de la police et de l'administration française. Cette manière d'exonérer les Allemands de leur responsabilité (première) est très suspecte. Hollande semble vouloir sacrifier la vérité historique à la réconciliation franco-allemande au risque de fâcher les Français entre-eux.

    Il espère aussi rassurer la communauté juive sur la détermination du gouvernement à combattre toute résurgence de l'antisémitisme mais les organisations juives se comportent un peu comme les marchés financiers : plus on cherche à les rassurer et moins ils le sont.

    Marc-Antoine

    RépondreSupprimer
  17. @ Tous

    Au global, merci pour la tenue des commentaires sur un sujet aussi délicat. Cela fait plaisir de lire de tels commentaires.

    Plus qu’une volonté de souiller la France, je crois qu’il y a plutôt un rejet instinctif de l’idée nationale dans une parti de la gauche (mais qui existe aussi dans la droite fascinée par les Etats-Unis).

    @ Olaf

    Bonne intention ? Juste un coup médiatique plutôt, non ? D’accord pour les politiques qui font trop d’histoire.

    @ Patisam

    Fait.

    @ Fiorino

    Pas uniquement. Cela vient de la gauche et de la droite. Lisez le résumé du livre d’Eric Juillot, qui est très bon.

    @ Age & YPB

    Merci pour vos réponses à Fiorino, pondérées et réfléchies.

    @ Léonard,

    Très juste. Merci pour cette mise en perspective.

    @ Trubli

    Je crois qu’il s’agit de mettre ses pas dans ceux de Chirac, pour éviter de se trouver coincer entre une droite de plus en plus hostile et une gauche radicale forcément de plus en plus critique. Plus l’internationalisme des imbéciles évoqué par Sapir.

    @ RadTransf

    La France, ce n’était pas Vichy…

    @ Anonyme

    Bien sûr, la situation aux Etats-Unis est loin d’être bonne, mais je crois que la croissance a toutes les chances d’y rester supérieure à celle de la zone euro ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'idée sous jacente c'est que l'UE évitera ces dérives, ce qui ne se constate pas vu comment ça se passe en ce moment avec la mise à la rue de populations et d'exacerbation des tensions entre pays. L'union URSS n'a pas plus empêché des exactions.

      Supprimer
  18. De toute façon il faut être réaliste ces commémorations ont fait un flop dans l'opinion les Français se posent des questions sur leur avenir pas sur leur passé ; la cote de hollande est déjà en train de s'effondrer et Nigel Farage a sans doute raison nous allons tous nous retrouver au mois d'Aout

    RépondreSupprimer
  19. Vous partez du principe que FH est un homme d'Etat. FH est un homme dans l'Etat. Une fois les choses bien remises à leur place, la colère et l'agacement, s'envolent... il faut donner leur juste poids aux "choses"...

    RépondreSupprimer
  20. J'ai le sentiment que le régime de Vichy représentait, en grossissant un peu le trait, l'UMPS de l'époque.
    C'était les carriéristes, les politiciens professionnels prêts à vendre la souveraineté de la nation pour garder leur fauteuils.
    Nos grands donneurs de leçons mondialistes ont toutes les "qualités" pour faire de bons collabos si ils étaient mis dans la situation de 1940.

    RépondreSupprimer
  21. Comme il est plus ou moins écrit dans les autres billets, l'assimilation en Vichy et la France, opérée par Hollande dans une ligne très politiquement correcte, repose sur un déni d'occupation. Si la France a été libérée en 1944, c'est bien que, par définition, elle n'était pas libre auparavant. Et si elle n'était pas libre, comment pouvait elle être responsable ? Si tel avait été le cas, la France aurait été partagée entre les vainqueurs à la Libération, comme l'Allemagne l'a été. La différence, c'est que la Nation allemande a porté les bourreaux nazis au pouvoir et que Pétain est lui arrivé à la tête de l'"Etat français" sous la pression d'une humiliation militaire, de façon antidémocratique et que le gouvernement a, par la collaboration, entériné les velléités de la puissance occupante...

    "La vérité", c'est que aujourd'hui, on confond autocritique et auto-flagellation. Quand on parle de la division de la France durant la 2è GM, on ramène toujours à la distinction entre Résistants et Collabos, entre le Bien et le Mal. Évidemment, les premiers doivent être couverts de gloire car ils ont contribué à la libération du pays et les seconds de honte car ils l'on asservi et emmené à la mort d'innombrables innocents. Mais l'équation est hyper réductrice si on veut analyser calmement l'histoire - difficile mais salutaire s'agissant d'une période aussi sensible -. Résistants comme collabos ont été minoritaires dans le pays. Le pays était surtout exsangue, asservi, humilié. Au sein de la population, certains avaient plus de sympathie pour Pétain ou pour de Gaulle, mais globalement, tous ou presque aspiraient à recouvrer leur liberté...

    Le drame, c'est surtout qu'on est en train de faire passer un peuple victime d'une Occupation non désirée pour les coupables des crimes les plus abjects. Comme l'on dit clairement d'autres, des Français, l’État français ont été coupables, mais la France, le peuple français ne le sont pas. L'assertion est injurieuse pour tout patriote comme pour tout citoyen. Elle traduit une énième pollution de l'Histoire par la mémoire et l'incapacité à regarder l'extrémisme le plus absolu avec mesure et discernement. Ce n'est pas parce que les Juifs, au Vel' d'hiv' et ailleurs, comme d'autres, ont été victimes des pires crimes que la France doit être criminalisée alors qu'elle a elle-même été souillée par les Nazis. Les Français non-juifs - distinction anti-républicaine mais dont il convient historiquement de prendre acte pour la période - ont certainement pâti de la période pour ne pas mériter un tel affront. Ou alors, il faut accepter que Vichy n'a pas seulement renversé la République entre 1940 et 1944, mais l'a également mis à mal au-delà de la Libération. Bien curieux paradoxe et bien curieuse façon de regarder l'Histoire et de se projeter vers l'avenir...

    RépondreSupprimer
  22. @ Olaf

    Très juste.

    @ Patrice

    Peut-être…

    @ Moi-même

    Pas vraiment. Je n’ai pas voté pour lui le 6 mai alors que pourtant, j’ai une bien piètre opinion de Nicolas Sarkozy et de son bilan.

    @ Lambda

    « Le drame, c’est surtout que l’on est en train de faire passer un peuple victime d’une Occupation non désirée pour les coupables des crimes les plus abjects ».

    Complètement d’accord. Hollande se rend-il seulement compte de l’énormité de ses propos.

    RépondreSupprimer
  23. La chose qui m'étonne le plus c'est pourquoi passe-t-on tant sous silence l'histoire des FFL. C'est une histoire magnifique, porteuse des grandes valeurs de la Nation. A un moment donné, des métropolitains, des coloniaux, des volontaires des DOM et TOM, des Espagnols, des Polonais, se sont retrouvés sous le drapeau français pour se battre pour la liberté. C'est tout de même quelque chose d'extra-ordinaire et qui est beaucoup plus passionnante que cette tendance sinistre à l'éternel auto-flagellation - laquelle n'est d'ailleurs pas sans arrière pensée.

    RépondreSupprimer
  24. Je suis très étonné de ne pas trouver trace dans ces très nombreux commentaire, dont beaucoup de très intéressants et riches de connaissances, de ce qui me paraît le coeur de la question. Dans cette affaire la "gauche" "officielle" camoufle, excuse et justifie sa propre histoire, et prépare sa politique de demain. Il serait bon de ne pas l'ignorer.
    Les deux ouvrages de M. S. Epstein (un paradoxe français, et Dreyfusards sous l'occupation) démontrent sans le moindre "bémol" possible, et de façon écrasante, que la gauche "officielle", c'est à dire les dirigeants politiques, syndicalistes, associatifs, etc ...., "de gauche", ont quasi dans leur totalité finis comme "collabos". Les trajectoires de Doriot ou de Déat non rien de spécifique, elle ne se marquent que par un arrivisme qui a rendu le virage plus précoce et peut-être plus ignoble, quoique dans la trahison le plus ignoble est sans doute de ne pas même l'assumer. Aujourd'hui M. Hollande fait reposer la faute des collabos (je n'entre pas à dessein dans les nuances de responsabilité, les doutes possibles sur la connaissance qu'auraient pu avoir les exécutants de base ou pas de la "solution finale", etc ....., tout ceci qui a été fort bien discuté ci dessus, est hors du sujet du jour), sur la France et les français donc. Ce faisant il camoufle, excuse et justifie ce qui a été de la responsabilité complète de la "gauche" "officielle" quasi unanime : la collaboration finale. De fait si la France était à l'oeuvre dans les rafles les collabos n'en étaient pas, et leurs héritiers actuels n'ont pas à s'interroger sur leur responsabilité ACTUELLE dans la, par exemple mainmise allemande sur la France, pas plus qu'ils n'ont à expliquer et justifier leur politique ACTUELLE . Ces "ancêtres" devenus collabos étaient juste des précurseurs que l'histoire actuelle justifie et que l'on peut réhabiliter pour poursuivre dans la même voie.
    La posture de M. Hollande n'est pas une nouveauté. Il serait bon que les français se souvinnent d'un histoire pas si ancienne. Le premier geste de M. Jospin, devenu premier ministre suite à la dissolution- suicide de Chirac, a été de réhabiliter les mutins de 1917, lui dont le père avait été frappé d'indignité nationale à la libération. Il serait bien sûr de la plus grande naïveté de ne pas voir le parallélisme des gestes, comme la poursuite des objectifs chez ces acteurs. Soulignons les filiations : Hollande placé au premier plan du PS par Jospin, lui-même "bébé" Delors, Delors dont on sait l'apprentissage chez Monnet, qui lui même était un agent américain qui lui avaient confié le rôle de satelliser la France. On se souviendra aussi que les mêmes américains avaient prévu de mettre la France sous la coupe d'une allemagne aussitôt que vaincue, et reconstruite, et servant alors de bras armé des Etats Unis d'Amérique en Europe. C'est la raison pour laquelle Roosevelt a conservé si longtemps son ambassdeur à Vichy, le gouvernement fantoche de Pétain servant superbement ce plan. Il a fallu la grandeur de De Gaulle et, soulignons le fortement, la large levée des résistants dans le PEUPLE français, pour que ce plan échoue, et cependant les chausses trappes, ont le sait, ont été montées jusqu'au dernier moment.
    Les déclarations actuelles ne sont donc pas une seconde des erreurs ou du racolage de voix, même si ce dernier aspect n'est sans doute pas inexistant. Il s'agit bien d'une stratégie de long terme de la part de ces "dirigeants" de "gauche".

    RépondreSupprimer
  25. Suite, avec toutes mes excuses pour la longueur !
    Je ne veux pas allonger ce commentaire en le symétrisant. De fait nombreux sont les ouvrages, de M. Bloch et Pertinax à Mme Lacroix-Riz aujourd'hui, qui ont souligné comment cette trahison des dirigeants de la "gauche" pouvait être vue comme le pendant, en général plus tardif et provenant de motifs sottements idéologiques, de gauche de la trahison longuement construite des classes possédantes françaises durant les années 20 et 30. Que l'on se souvienne simplement des maitres de forge français vendant le plus gros de leur production à l'allemagne pour lui permettre le réarmement que l'on sait, ou la vente par les mêmes des usines Skoda tchèques recue si mes souvenirs sont exacts comme dédommagement de guerre, gros fabriquant d'armes, à la même allemagne dans le même contexte. Les classes possédantes en question trouvaient, elles, simplement que la docilité, gagnée au besoin dans les camps, des travailleurs allemands, devaient être enseignée par le fer allemand autravailleurs français trop indociles. 36 était passé par là, et toutes les révolutions depuis plus d'un siècle que l'allemagne n'a jamais connues.
    Pour des raisons donc bien différentes, mais hélas concourantes, les bourgeoisises à la têtes des partis de droite comme "de gauche", ont trahi, et continuent à le faire, et toujours pour les mêmes raisons. Il serait bon que des cercles de réflexions du type de celui-ci, qui aimerait contribuer à sortir la France du gouffre, ne se trompent pas de problème en restant à la surface des évènements. Ce serait reprendre l'héritage de De Gaulle au bon endroit.

    RépondreSupprimer
  26. Assez d'accord sur cette analyse , je pense a François Durand de Grosrouvre pour en être l’icône

    RépondreSupprimer
  27. l'esprit munichois nouveau est arrivé vu par Ivan Roufiol

    http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2012/07/la-politique-de-lapaisement-qu.html

    RépondreSupprimer
  28. Cet article et les commentaires vertueux qui suivent ont l'avantage de se donner bonne conscience. En collant à un Vichy maléfique toutes nos turpitudes.
    En ce cas, que faites-vous de la première rafle du Vel d'Hiv en 39, sous la 3ème République, organisée par le gouvernement français et son armée pas encore défaite.
    Curieusement votre mémoire défaille
    Amicalement
    Franz

    RépondreSupprimer
  29. Ayant tapoté le commentaire qui précède depuis mon téléphone, je me permets d'y revenir en y apportant quelques éléments de réflexion. Je suis quelque peu atterré par l'attitude de certains qui, tout en prétendant absoudre le peuple français rendent les socialistes d'aujourd'hui responsables des évènements. Sans parler de certains commentaires qui frisent le révisionnisme.

    Il ne s'agit pas de porter la culpabilité de nos parents. J'ai eu la chance, pour ma petite conscience, d'avoir un père qui a vaillamment combattu du bon côté. Et pas qu'un peu puisqu'il fit partie des Corps Francs de De Lattre. Mais en quoi aurais-je été plus responsable s'il avait été un salaud de collaborationniste ? En l'occurrence, il s'agit de la responsabilité de l'Etat français. De la même qui permet aux satrapes de Bruxelles d'affirmer que nous sommes responsables des dettes contractées par celui-ci sous prétexte que nous avons élus ses dirigeants.

    L'argument prétendant que Vichy n'est pas la France sous prétexte que De Gaulle est parvenu à en légitimer une autre ne tient pas. Il ne tient pas pace que, je le répète, le Vel d'Hiv ne sort pas de nulle part et n'est pas le produit des nazis. Puisqu'il semble qu'un certain nombre de contributeurs se prétend informé, lisez le livre de Lilo Petersen "les oubliés" (éditons Jacob Duvernet nov 2007.

    La première raffle du Vel d'Hiv a lieu le 15 Mai 1940. Qui gouverne la France ? De quelle République s'agit-il ? Parmi les raflés, 5000 femmes d'origine Allemande. La plupart ayant fui le régime nazi pour leur origine juive. Personne ne l'ignorait. Elles ont été envoyés dans des camps de concentration français. A Gurs en particulier. Une partie d'entre elles ont fini dans les camps Allemands. Parfois en repassant par la cas Vel d'Hiv nouvelle version. C'est l'armée française qui a été chargé de la tâche. Celle qui ne va pas tarder à être défaite dans les conditions que nous savons.

    Le communiqué déclarant que "les ressortissants Allemands, Sarrois, Danteikois, et étrangers de nationalité indéterminée, mais d'origine allemande, résidant dans le département de la seine… " et qui concerne "les hommes de 17 à 55 ans", " les femmes célibataires ou mariées sans enfants" enjoint aux hommes de rejoindre le Stade de Buffalo et les femmes le Vélodrome d'Hiver le 15 Mai 1940. Ce communiqué est signé par le général Héring, gouverneur militaire de Paris.

    Elsbeth Weichmann écrit "Nous avions seulement trop tendance à faire confiance aux assurances de nos amis français" Or, que leurs ont-ils fait subir ? La même le décrit ainsi :
    "quatre à cinq mille femmes de multiples nationalités, sensibilités, couches sociales ; sans possibilité de se laver, avec des cabinets insalubres, sans abri anti-aérien, sous un toit de verre, surveillées par l'armée". Les premiers départs se feront le 23 mai (8 jours après) et le criblage aura lieu à partir du 24 mai. Les autres y resteront en moyenne deux semaines, dans des conditions épouvantables.
    De cela la France s'en lave les mains puisque c'est tombé dans l'oubli si ce n'est le déni. Ce qui est grave est que, pas vos propos vous intriduisez la notion de notre responsabilité pour ces faits. J'aimerai savoir comment vous allez vous en tirer. Une non réponse signifiant alors que ce qui précède ne relève que de propos tronqués en vue de propagande idéologique ?

    Amicalement
    Franz

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous ne pouvez pas prétendre avoir droit à une réponse et inférer du silence d'autrui qu'on vous donne raison. C'est de la provocation. Votre question n'avait pas besoin de s'appuyer sur la manipulation de la mauvaise conscience de vos contradicteurs pour paraître légitime.

      J'ai fait partie de ceux qui ont exprimé un désaccord profond avec les propos du Président de la République. Je me suis relu après avoir découvert votre commentaire, que j'ai considéré avec beaucoup de sérieux. Je suis historien de formation, ce qui ne me rend pas forcément plus compétent que le commun des mortels pour traiter de questions historiques, mais m'a au moins appris à ne pas les traiter à la légère.

      À la réflexion, je ne trouve rien à retirer de mes affirmations. Votre procédé d'analogie (l'internement des ressortissants Allemands ou apatrides d'origine allemande en mai 1940 annonce la rafle du Vel d'Hiv et a la même portée morale) est abusif à mes yeux. Autant mettre sur le même plan n'importe quel déni de justice, n'importe quelle discrimination, n'importe quelle atteinte aux droits de l'homme et la Shoah. À ce titre, les Américains ne valent pas plus que les nazis, puisqu'ils ont internés les personnes d'ascendance japonaise qui vivaient sur leur sol, y compris ceux qui avaient acquis la nationaité américaine.

      Je refuse de participer à cette confusion. D'abord, d'un point de vue moral, parce qu'il y a des degrés dans l'abjection, et c'est précisément ce qui semble vous échapper. Interner des étrangers sous responsabilité française pour les contrôler est une chose, livrer des juifs à une puissance antisémite pour qu'il soient déportés vers l'inconnu en est une autre. Ensuite, parce que cet internement de mai 1940, à tort ou à raison, visait initialment au moins à servir l'intérêt national, non celui d'un État étranger. On peut trouver abjecte cette espionnite, cette xénophobie, et elle l'est en effet. Cela ne suffit pas à la placer sur le même plan que la complicité française de fait dans le projet nazi d'extermination des juifs d'Europe.

      Je parle de complicité française et non de complicité de la France, effectivement. Je ne répéterai pas ce que j'ai écrit à cet égard. Je fais partie de ceux pour qui cette distinction fait sens. Napoléon disait : "« J'assume tout : du sacre de Reims au Comité de Salut public ». Mais il faisait référence à deux fondements de l'identité et de la grandeur de la France. Vous prétendez placer l'appel du 18 juin sur le même plan que la rafle du Vel d'Hiv de 1942 ? Ce sont bien des événements de l'histoire de France, mais l’un affirme la foi dans la continuité de la souveraineté nationale, tandis que l’autre ne vit que de sa renonciation au jour le jour, sous la pression de l'occupant.

      Libre à vous de considérer que la distinction est oiseuse. Je pense au contraire qu'elle est essentielle et sans aucun rapport avec une quelconque volonté d'oubli de l'histoire. Nous devons assumer totalement les crimes de la colonisation, parce qu'ils étaient ceux de la France souveraine. Mais le Vel d'Hiv de 1942 n'est pas le crime de la France souveraine, de la France totalement libre de ses décisions. D'autres que moi l'ont rappelé. Il ne vise pas non plus les mêmes finalités que celui de 1940. À cet égard, l'analogie que vous prétendez établir entre les deux événements, sous prétexte qu'il s'agit du Vel d'Hiv, sous prétexte qu'il s'agit d'un internement est parfaitement abusive. Placer la France vaincue et soumise à son vainqueur sur le même plan que la France résistante n'est pas un contresens moins lourd de conséquences.

      Je ne répondrai pas à d'autres commentaires de votre part.

      YPB

      Supprimer
    2. @ YPB
      Exactement ! J'applaudis des deux mains à votre réponse qui fait le tour de la question.

      Supprimer
  30. Anonyme3 août 2012 17:25

    Au moins ma provocation a amené une réponse. Ce qui n'était pas le cas depuis le 29 juillet. Pour ma part, je ne suis pas historien et plutôt inculte. Je salue d'ailleurs ta modestie sur ce point et ton souhait de t'exprimer en citoyen. Cela me permet à partir de mon opinion de faire progresser ma réflexion. Est-ce si difficile ?

    Je ne confond ni l'appel du 18 juin, ni la Shoah avec cet évènement dramatique. Mais à l'inverse d'autres, je pense qu'il participe d'une continuité et annonçait la suite. Qui n'a pu s'accomplir qu'avec la participation active des instruments de l'Etat. Par exemple, il apparaît que les Allemands ont largement bénéficié de notre expertise en matière de fichage, largement développée entre les deux guerres par notre administration. Est-ce que ce goût immodéré pour le fichier (voir l'affaire des empreintes pour les passeports ou le prélèvement d'ADN pour les manifestants) a faibli depuis ? Que deviendra-t-il s'il échouait entre d'autres mains.

    Je ne me satisfait pas d'un constat en prétendant qu'il existerait une France déconnectée de l'autre. Il existe des individus qui ont su prendre leur responsabilité et que nous avons raison d'honorer. Mais aussi un système capable du meilleur comme du pire. Or, je n'ai pas le sentiment que nous ayons tiré les leçons de ces dérives. Exactement comme pour le sang contaminé, à une toute autre échelle, qui a conduit une organisation créée pour sauver des vies à les détruire. On se désole mais, faute d'outils de contrôle pertinents, la machine continue.

    Nos camps de concentrations n'ont certes rien à voir avec ceux des nazis. Nos méthodes n'étaient pas comparables, l'antisémitisme sans comparaison. Mais c'est bien cela qui a permis l'instauration du régime de Vichy et sa redoutable efficacité en obtenant l'adhésion d'une partie non négligeable de la population. Ce n'est donc pas une entité hors sol. Elle a prospéré sur un substrat favorable. Ce sont ces raisons qui m'amènent à penser que la France ne peut pas s'absoudre de toute responsabilité dans la "vraie" rafle du Vel d'Hiv.

    Pour finir, je te conseille quand même la lecture du bouquin de Lilo Petersen. Qui montre que ce "contrôle d'identité" n'a pas été une formalité anodine mais relève d'un acte de barbarie et qu'il a conduit une partie de ceux qui l'ont été, sans aucune charge trouvée contre eux, vers les chambres à gaz. Je persiste à penser que ce refus de se souvenir est suspect.

    Amicalement
    Franz

    RépondreSupprimer
  31. Sois modeste ! c'est le genre d'orgueil qui déplaît le moins.
    J. Renard

    RépondreSupprimer