mercredi 29 février 2012

Comment sortir d’une monnaie unique ?



La sortie en elle-même

L’auteur propose un mode d’emploi en treize étapes. La première consiste à convoquer le Parlement un samedi pour passer une loi qui établira tous les détails de la sortie, de la mise en place du contrôle des changes en passant par la redénomination des dettes. Puis, il faut créer une nouvelle monnaie, qui devrait reprendre le nom de celle qui précédait l’euro. Il recommande une parité d’un pour un pour faciliter la transition et de convertir tous les dépôts et les dettes.

mardi 28 février 2012

La sortie de l’euro, c’est possible, et pas difficile…

C’est aujourd’hui la dernière ligne de défense des partisans de l’euro : la fin de la tour de Babel monétaire édifiée à Maastricht provoquerait un cataclysme économique. Pourtant, d’innombrables économistes, dont des prix Nobel, affirment le contraire, comme Jonathan Tepper dans une étude passionnante.

La peur, dernier rempart de défense de l’euro

Il est proprement incroyable d’écouter les éditorialistes ou les politiques évoquer une sortie de la monnaie unique. Au Grand Journal, Nicolas Dupont-Aignan a eu droit à une mise en scène scandaleuse où l’image passait en noir et blanc, histoire de bien signifier que cela serait « passéiste ». D’autres vous regardent comme si vous étiez à moitié fou et n’hésitent pas à prendre à témoin le monde des économistes, pour qui les conséquences seraient catastrophiques.

lundi 27 février 2012

Marine Le Pen en seconde division


Le bilan du premier Des Paroles et Des Actes de Marine Le Pen était mitigé. Si elle avait eu beaucoup de mal sur la partie économie, elle était restée calme et posée face à des critiques parfois très agressifs. La performance de jeudi dernier est en net retrait.

Débat en climat hostile

Il faut être honnête : Marine Le Pen n’est pas souvent traitée comme les autres invités politiques. Yann l’avait très bien souligné en juin dernier en montrant qu’attaquer Marine Le Pen était une sorte de rite initiatique pour les journalistes, surtout quand ils viennent de la gauche. A ce titre, la prestation assez lamentable du patron de Libération, Laurent Joffrin, jetait finalement une lumière positive sur Marine Le Pen, bien plus posée et courtoise que lui.

dimanche 26 février 2012

La double faillite de l’éducation nationale


Presque tous les indicateurs sont au rouge pour notre système éducatif, entre notre classement PISA, le fait que 20% de nos élèves quittent le système éducatif sans maîtriser les savoirs fondamentaux, mais aussi la démoralisation profonde de nos enseignants.

Un problème de contenu…

Les raisons de cet immense malaise sont multiples et de nombreux intellectuels se sont penchés sur ces problèmes. Les méthodes d’éducation sont en cause : l’apprentissage de la lecture par la méthode globale a démontré de graves limites sans que les ministres n’aient réussi à véritablement l’éradiquer du fait de la résistance de l’administration de la rue de Grenelle. Paradoxalement, nous multiplions les enseignements exotiques alors que les bases ne sont pas possédées.

samedi 25 février 2012

Après le MES, le TSCG : l’horreur européenne continue


Depuis deux ans, l’Europe multiplie les traités et les fonds pour essayer de faire fonctionner la monnaie unique. Après le MES, une sorte de FMI européen post démocratique de 700 milliards d’euros, les dirigeants européens devraient signer le TSCG la semaine prochaine…

La camisole budgétaire européenne

Je vous invite à lire l’excellente tribune de Jean-Pierre Vespérini, qui fait un sort au TSCG, le « pacte budgétaire ». Il s’agit de limiter à 0,5% le déficit budgétaire structurel des Etats qui le signent. Seuls le Royaume-Uni et la République Tchèque le refusent pour l’instant, ce qui ne lui donnera pas le statut officiel de traité mais de simple accord. A côté, le traité de Maastricht, qui imposait un déficit budgétaire de 3% du PIB maximum, apparaît comme presque laxiste… C’est dire !

vendredi 24 février 2012

Les parasites fiscaux à peine égratignés


The Economist a publié récemment un article sur la lutte contre le secret bancaire en Suisse. L’occasion de faire un état des lieux approfondi sur les principaux parasites fiscaux de la planète et les mesures en place.

Tour du monde des parasites fiscaux

The Economist reprend les chiffres du BCG. Selon cette source, la Suisse viendrait en première position et abriterait plus de 2000 milliards de capitaux (dont plus de 1000 venant d’Europe), suivie par la Grande-Bretagne, l’Irlande et les îles britanniques (1900 milliards, dont 750 venant d’Europe). Puis, suivent les Caraïbes et Panama (900), Hong-Kong et Singapour (900), les Etats-Unis (700) et le Luxembourg (600). En tout, cela représente 3000 milliards de capitaux européens !

jeudi 23 février 2012

Silence sur le MES



Une Europe antisociale

Les raisons de s’opposer au MES sont doubles. Tout d’abord, il s’agit d’un traité profondément antisocial. Cette Europe, c’est l’Europe de l’austérité et de la dépression économique, sans la moindre mesure de croissance. Une Europe qui s’enfonce dans les erreurs du président Hoover aux Etats-Unis de 1929 à 1932 ou de la France de Laval qui cherchaient indéfiniment à équilibrer leurs comptes, au point de casser la croissance et d’aggraver le mal au lieu de le régler.

mercredi 22 février 2012

Grèce : l’Europe achète du temps

Lundi, un énième plan de sauvetage des créanciers de la Grèce a été accepté. Comme on pouvait le prévoir, les peuples trinquent et ce plan, qui est dans la lignée des précédents, ne règle absolument rien. La Grèce fera à nouveau défaut. La seule question qui se pose est de savoir quand.

Des hypothèses irréalistes

Merci au Figaro d’avoir publié les hypothèses du plan concocté par la troïka technocratique avec le gouvernement grec. Elles méritent d’être détaillées. Le plan prévoit une contraction du PIB de 4% cette année, 1% en 2013 et un retour à la croissance à partir 2014 (2.5%, puis 3% en 2015). Le solde budgétaire primaire (avant intérêt) doit être équilibré en 2012 (contre un déficit de plus de 2% en 2011) puis atteindre 2% du PIB en 2013 et enfin 5% à partir de 2014.

mardi 21 février 2012

Sarko l’embrouille

Il paraît que plus c’est gros, plus ça passe. Il faut espérer que l’adage ne soit pas vérifié d’ici deux mois car le président candidat démontre une capacité incroyable à dire et faire tout et son contraire, et inversement. Mais dix ans de ce spectacle semblent avoir eu raison de la patience des Français.

Candidat du peuple contre les élites ?

C’est la dernière ficelle trouvée lors de ses premiers meetings de campagne. Lui, le président de la République, au pouvoir depuis dix longues années, serait le candidat du peuple contre les élites, qui soutiendraient François Hollande ! Mais de qui se moque-t-on ? Bien sûr, une partie non négligeable des médias soutient le candidat socialiste, mais lui aussi a droit à ses troupes de choc, à TF1, au Figaro, à Europe 1 ou dans une partie du service public !

lundi 20 février 2012

Le scandale du MES

Mardi, le Parlement doit se prononcer sur le Mécanisme Européen de Stabilité, encore un nouveau traité européen anti-démocratique et antisocial. Malgré son apparent et récent intérêt pour le référendum, Nicolas Sarkozy préfère une procédure d’urgence au Parlement plutôt qu’un vote populaire…

Un nouveau machin européen

Le MES est le prolongement du FESF, qui expire en 2013. Je vous conseille vivement le papier de Raoul-Marc Jennar, qui détaille parfaitement tous les problèmes posés par ce MES ou celle de Romain Rochas sur le blog Réalités ou Illusions perdues. Comme ils le soulignent, il est proprement délirant qu’un véritable débat public n’ait pas lieu devant l’importance du dispositif, qui engage notre pays à hauteur de 142 milliards d’euros, plus du double du budget annuel de l’éducation nationale !


dimanche 19 février 2012

La double oppression de la Grèce


Les négociations reprennent demain pour enfin accorder les crédits promis à la Grèce en échange du vote du gouvernement et des parlementaires d’un énième plan de rigueur, qui prévoit une baisse du salaire minimum de 22%. Athènes reste sous la coupe d’une double oppression.

L’oppression économique

Il y a bien longtemps que ce n’est plus la graisse qui est attaquée par les plans d’austérité sauvages imposés par la troïka technocratique. Ce sont les muscles, et même les os, comme le rapporte The Economist, Après avoir imposé une baisse très forte du traitement des fonctionnaires (environ 30%), ce sont désormais les bas salaires du privé qui sont attaqués, avec la baisse du filet de protection qu’est le salaire minimum, baissé de 22% (et même 32% pour les jeunes) !

samedi 18 février 2012

Le double discours de Sarkozy et Hollande


Cette campagne électorale ne semble pas devoir se placer sous le signe de la vérité. Les deux candidats manient avec une dextérité assez incroyable le double langage, comme l’illustre l’interview de François Hollande au Gardian ou encore le début de campagne du président.

Hollande, entre adversaire et ami de la finance

Selon le Guardian, François Hollande a déclaré en parlant des années 1980 et de l’arrivée des socialistes au pouvoir : « C’était la guerre froide et Mitterrand a nommé des communistes au gouvernement. Aujourd’hui il n’y a pas de communiste en France… La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir », déclenchant une belle polémique.

vendredi 17 février 2012

Pourquoi il faut monétiser la dette publique


Mercredi, nous présentions le chiffrage du projet présidentiel de Nicolas Dupont-Aignan. Nous avons essayé de démontrer qu’il existe une voie qui permet de concilier croissance, progrès et responsabilité budgétaire. Mais une condition, la monétisation de la dette publique, reste mal comprise.

A l’origine de la loi de 1973

Comme l’explique bien Jean-Pierre Gérard, l’interdiction de la monétisation directe de la dette publique par la Banque de France (la fameuse loi de 1973) doit beaucoup au contexte de l’époque. En 1971, les Etats-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or. En 1973, l’ensemble du Système Monétaire International hérité des accords de Bretton Woods est abandonné avec le passage aux changes flottants. On peut y voir une raison majeure de cette fameuse loi.

jeudi 16 février 2012

Sarkozy : annonce, histoire et imposture

Hier soir, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il était candidat à sa réélection. Si cette annonce était tout sauf une surprise, elle a encore accentué la bipolarisation de la vie politique devant l’avalanche de commentaires qu’elle a généré, ainsi que sur l’affrontement à venir avec François Hollande.

Une annonce prévisible mais précipitée

Quelques personnes se posaient la question de la candidature du président de la République, imaginant qu’il pourrait passer son tour devant l’état de l’opinion. Je n’y ai jamais cru, écrivant plusieurs fois, même quand il était au plus bas dans les sondages, qu’il était évident qu’il se présenterait. Non seulement aucun dirigeant français ou européen n’a renoncé à se représenter quant il en avait la possibilité, mais Nicolas Sarkozy semblait encore moins capable d’un tel renoncement.

mercredi 15 février 2012

De la solidarité avec le peuple grec


Dimanche soir, le Parlement grec a voté un plan absolument inhumain qui avalise une baisse de 22% du salaire minimum (qui va passer sous les 500 euros nets par mois). Face à cette horreur européenne, il convient de réfléchir aux issues qui s’offrent à la Grèce.

Quand les transferts ne sont pas suffisants…

Bien sûr, davantage de solidarité permettrait d’aider la Grèce, mais cette solidarité est aujourd’hui freinée par le trucage des comptes, les déficits et le fait que les pays européens et le FMI financent déjà la trésorerie du pays depuis deux ans, même si la Grèce n’est pas responsable de tout. Du coup, elle est difficilement vendable aux peuples et aux dirigeants politiques, notamment en Allemagne, qui tient les cordons de la bourse dans cette construction baroque qu’est la monnaie unique.

mardi 14 février 2012

Bayrou, adepte du régime grec


Le candidat du Modem a révélé le chiffrage de son programme la semaine dernière. Sans surprise, il a creusé le sillon de la rigueur qui est une de ses marques de fabrique. S’il fait plaisir à Jean-Michel Aphatie, sa recette serait une vraie catastrophe pour les Français.

Entre Aphatie et Churchill

François Bayrou ne pouvant pas se distinguer de François Hollande et Nicolas Sarkozy facilement sur les questions économiques, puisqu’il est lui aussi favorable à la monnaie unique, au libre-échange ou à la libre circulation des mouvements de capitaux, il a décidé de se différencier sur la question de l’austérité. En effet, alors que Nicolas Sarkozy promet un retour à l’équilibre budgétaire pour 2016 et François Hollande pour 2017, le candidat du Modem propose carrément 2015 !

lundi 13 février 2012

L’Europe saigne la Grèce, pour sauver l’euro



La grande régression sociale

22% de baisse pour le salaire minimum ! Voici ce que la majorité des ministres et des députés ont accepté pour satisfaire les exigences de la troïka technocratique, FMI, Commission Européenne et BCE. Comme d’habitude, il y aura des suppressions de postes dans la fonction publique, des baisses de dépenses sociales, notamment pour les retraites. Le plus incroyable reste le fait de persister dans l’erreur tant on constate aujourd’hui que cette voie est une impasse.

dimanche 12 février 2012

De l’Europe et des projets présidentiels


Cette semaine, Magali Pernin, du blog très recommandable Contre la Cour, spécialisé sur l’europe, a fait une étude du programme de Nicolas Dupont-Aignan au regard du droit de l’Union Européenne. L’occasion pour moi d’apporter quelques réponses personnelles à ses questions.

L’Union Européenne paralyse notre Etat

Le constat fait par la bloggeuse est totalement juste. Des pans considérables de notre programme sont en totale contradiction avec le droit européen (réforme financière, droits de douane, étiquetage, réforme agricole, réforme des services publics...etc.) C’est bien pour cela qu’il faut dénoncer les traités européens très rapidement pour pouvoir appliquer sans tarder ce programme, sans le conditionner aux négociations parallèles qui auraient lieu avec nos partenaires européens.

samedi 11 février 2012

Sarkozy, le président de la fracture républicaine


La semaine prochaine, Nicolas Sarkozy devrait annoncer sa candidature à un nouveau mandat. Il semblait vouloir attendre le mois de mars, mais sa stagnation dans les sondages le pousse à avancer cette annonce., et à prendre un virage droitier très marqué.

Le président de l’anti République

A dire vrai, le virage droitier du président n’est pas vraiment une surprise. En 2007, il avait réussi à faire une campagne où il parvenait à dire plus ou moins tout et son contraire, en fonction des cibles électorales auxquelles il s’adressait. Pour les patrons et la droite, il se faisait libéral, dénonçant les 35 heures, appelant à « travailler plus pour gagner plus », pour être le « candidat de la France qui se lève tôt ». Avec la plume d’Henri Guaino, il s’adressait aux ouvriers et dénonçait l’euro cher.

vendredi 10 février 2012

Usine Renault : Tanger sera-t-il le Vilvoorde de Sarkozy ?


On ne pouvait pas rêver plus mauvais timing pour le président de la République, qui essaie en vain de conjurer de mauvais sondages. Renault inaugurait hier une nouvelle usine au Maroc, où sera produit le nouveau monospace de la marque Logan.

Quand Dacia cannibalise Renault

La stratégie de Carlos Ghosn est compréhensible dans le cadre actuel de la globalisation néolibérale. Le marché automobile est un marché difficile, plus concurrentiel que la plupart, où les marges sont donc nettement plus faibles et où le moindre retournement de marché se traduit par des pertes. Même PSA, malgré une gamme très dynamique et un renouveau spectaculaire de Citroën, a fait des pertes en 2011, du fait de la mauvaise conjoncture économique.

jeudi 9 février 2012

Le scandale des temps de parole


C’est dans une certaine indifférence que les temps de parole des candidats à l’élection présidentielle du 1er au 27 janvier ont été publiés par le CSA. Pourtant, l’examen des chiffres révèle un biais absolument scandaleux dans la couverture de la campagne.

L’iniquité, notamment à la radio

Bien sûr, nous ne sommes pas encore dans la campagne officielle, qui imposera l’égalité de temps de parole entre les différents candidats. Mais théoriquement, nous devrions être dans un régime d’équité entre les candidats. En réalité, la quasi totalité des grands médias ont démontré un biais absolument scandaleux dans la répartition des temps de parole politique au mois de janvier, privilégiant outrageusement Nicolas Sarkozy et François Hollande au détriment de tous les autres.

mercredi 8 février 2012

La campagne ubuesque de Nicolas Sarkozy


Parce qu’il a bien géré sa campagne de 2007, beaucoup pensent encore que le président peut rebondir. Mais la pré campagne totalement abracadabrantesques du candidat non officiel de l’Elysée remet sérieusement en cause une telle hypothèse.

Une déclaration de candidature déjà ratée ?

Le président de la République sera bien candidat à sa réélection, comme on pouvait le pronostiquer. Toutes ses déclarations, dimanche dernier, lors des vœux à la presse, devant les députés UMP ou en déplacement ont levé le peu d’ambigüité qui pouvait subsister sur le sujet. Aujourd’hui, les stratèges de l’Elysée se posent les questions de la date de candidature officielle. Un temps envisagée tôt, elle avait été repoussée à mars mais les mauvaise sondages plaident pour l’avancer un peu.

mardi 7 février 2012

La mauvaise polémique de Claude Guéant


Le ministre de l’intérieur, coutumier du fait, vient de déclencher une nouvelle polémique en déclarant que « toutes les civilisations ne se valent pas ». Malgré les critiques d’une bonne partie de la classe politique, il reste droit dans ses bottes. Un nouvel exemple de toutes les dérives du pouvoir en place.

Réactiver la guerre des valeurs

La réponse de Claude Guéant est assez habile, mêlant attaque et défense. Comme le rapporte le JDD, son cabinet a cherché à minimiser l’affaire en disant que la phrase avait été sortie de son contexte. Mais au-delà de cette ligne de défense, la majorité y trouve un motif pour attaquer violemment la gauche puisque le ministre avait introduit son propos en précisant : « contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas ».

lundi 6 février 2012

La sortie de l’euro gagne la bataille des idées, mais pas celle des médias

Lentement, mais sûrement, la sortie de l’euro gagne le soutien d’un nombre grandissant d’économistes, notamment Joseph Stiglitz et Paul Krugman. Pourtant, d’un point de vue médiatique, le débat reste tout aussi caricatural comme l’a montré l’émission de M6 hier soir.

Les critiques de Joseph Stiglitz

Joseph Stiglitz critique les politiques menées dans la zone euro depuis deux ans, avertissant dès mai 2010, que « l’austérité mène au désastre ». Mais s’il soulignait que les pays en difficulté auraient besoin de dévaluer, il ne passait pas le Rubicon. Dès octobre 2010, il avait souligné que « la différence des politiques convenant aux pays enregistrant des excédents commerciaux élevés et ceux qui sont déficitaires implique que la monnaie unique subit des tensions intenses ».

dimanche 5 février 2012

De Gaulle, le plus démocrate des démocrates


Depuis 1958, beaucoup mettent en doute le caractère démocratique du Général de Gaulle. On lui reproche la centralisation du pouvoir autour du président, le caractère plébiscitaire des référendums et les circonstances de son accession au pouvoir. Retour sur un bien mauvais procès.

La démocratie permanente

En mai 1958, face à une question d’un journaliste évoquant les circonstances de sa possible prise de pouvoir, le Général de Gaulle avait souligné qu’il avait restauré la démocratie en France en 1945 et lui avait demandé s’il pensait vraiment qu’il souhaitait démarrer une carrière de dictateur à 67 ans. Il est vrai que l’appel des généraux en faveur du Général à Alger, la menace de coup d’Etat et sa condition de militaire pouvaient donner une fausse impression.

samedi 4 février 2012

Les illusions du modèle allemand


Comme le rapporte Régis Soubrouillard sur Marianne 2, Nicolas Sarkozy a évoqué pas moins de quinze fois l’Allemagne dans son intervention télévisée de dimanche soir. Mais cette lubie présidentielle destinée à vendre sa réélection ne résiste pas à une analyse de fond.

La France, ce n’est pas l’Allemagne

Bien sûr, il est toujours intéressant de regarder ce qui se passe en dehors de nos frontières pour voir si on peut s’inspirer de bonnes pratiques qui pourraient nous profiter. Mais là, Nicolas Sarkozy a poussé l’exercice jusqu’à la caricature, instaurant notre voisin comme le modèle absolu, qu’il faudrait suivre sans la moindre nuance. Par-delà le fait qu’il soit un peu tard dans le quinquennat pour avoir cette révélation, cela montre l’épuisement idéologique de l’équipe au pouvoir.

vendredi 3 février 2012

La Grèce a besoin de sortir de l’euro


Cette année sera la quatrième année de récession en Grèce. Le taux de chômage approche les 20%. Les plans actuels semblent davantage accentuer le mal que le soigner. Pourtant, les dirigeants européens persistent à ne pas étudier sérieusement la seule solution viable, une sortie de l’euro.

L’horreur économique à Athènes

On mesure sans doute mal l’immense régression sociale imposée aux Grecs. Cet article de Presseurop décrit bien une partie des conséquences des plans d’austérité imposés sans discontinuer depuis deux ans. Deux blogs, greekcrisis et Yanis Varoufakis montrent à quel point la population souffre de cette politique mortifère : chômage, perte de pouvoir d’achat, suicide, départ d’une partie de la jeunesse. La saignée qui est imposée pour rester dans l’euro est inhumaine.

jeudi 2 février 2012

Lettre ouverte à Jean-Pierre Chevènement


Par un drôle de hasard, j’ai fini mardi « Sortir la France de l’impasse », votre dernier livre, dans un train me ramenant d’un débat sur les 20 ans de Maastricht avec Yannick Jadot, député européen des Verts. Et le lendemain matin, vous avez annoncé le retrait de votre candidature.

Une inspiration républicaine et progressiste

Avec Philippe Séguin, vous avez été mes premiers tuteurs idéologiques, il  y a 20 ans, lors des deux débats, celui sur le traité de Maastricht et celui sur « l’autre politique ». Vous avez été les premiers hommes politiques critiques des conséquences de la mondialisation et de l’affaiblissement des Etats, notamment en Europe. C’est vous qui m’avez fait m’intéresser au gaullisme et au Général de Gaulle. C’est pour cela que je garde votre visage sur la bannière de mon blog.

mercredi 1 février 2012

Mitt Romney achète la Floride

Décidemment, les rebondissements des élections primaires républicaines sont dignes des meilleures série télévisée ! Après un premier haut au New Hampshire et un effondrement avec la perte de l’Iowa et la défaite en Caroline du Sud, Mitt Romney est remis en selle par sa victoire en Floride.

Romney casse l’élan de Gingrich

La victoire de Newt Gingrich en Caroline du Sud avait bouleversé la dynamique électorale car cet Etat se donne presque toujours au futur vainqueur. En outre, sa très large avance remettait fortement en cause l’inéluctabilité de la nomination de Mitt Romney. Les révélations sur son taux d’imposition semblaient avoir joué en faveur du chef de la révolution conservatrice de 1994, malgré toutes ses limites. Il semblait pouvoir fédérer l’électorat le plus conservateur du parti.