mercredi 18 février 2015

L'arbitrage Tapie est bien une affaire d’Etat




Fraude sur l’arbitrage ?

L’enquête a logiquement retenu le grave « manque d’indépendance » d’un des trois arbitres, Pierre Estoup, qui avait des liens non signalés avec l’avocat de Bernard Tapie, maître Maurice Lantourne. Les éléments rassemblés par les Décodeurs du Monde sont accablants. En outre, les circonstances sont tout de même extrêmement troublantes. Bernard Tapie, qui a longtemps milité à gauche, a appuyé la candidature de Nicolas Sarkozy en 2007, puis a été reçu à de multiples reprises à l’Elysée après l’accession de son favori à la présidence de la République, et il est difficile de croire que Nicolas Sarkozy n’a pas validé le choix de la procédure d’arbitrage sur un tel cas. Un donné pour un rendu ?

Affaire d’Etat au carré ?

Qui plus est, je persiste à penser que l’on peut totalement contester le bienfondé de la demande de Bernard Tapie. On peut soupçonner que le Crédit Lyonnais a racheté Adidas au ministre d’alors, quelques semaines avant la défaite des législatives de 1993, pour l’arranger, personne n’ayant souhaité racheter l’entreprise à la valeur qu’il avait demandée, pour faire une simple opération blanche. Mais à cette possible première affaire d’Etat, s’ajoute le soupçon qui sort renforcé par ce jugement sur cette procédure d’arbitrage qui ressemble un peu trop à un arrangement entre amis, aux frais des Français, d’une indécence dont les deux principaux protagonistes sont malheureusement un peu trop coutumiers.

Merci donc à la cour d’appel d’invalider cette procédure ubuesque d’abitrage qui avait abouti au versement de 400 millions d’euros à Bernard Tapie. Reste à espérer que le jugement qui sera donné en septembre sur le fond de l’affaire en éclaircira les différentes zones d’ombre.

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