mardi 10 mai 2016

La nouvelle abdication de la Grèce face à ses créanciers tortionnaires

Ce qui se passe en Grèce est absolument stupéfiant, même s’il était possible de l’anticiper. J’aurais préféré avoir tort et que le pays se libère du jougs financier, dont on voit bien, après six ans, qu’il ne fonctionne pas. Malheureusement, Tsipras poursuit et a fait voter un énième plan d’austérité, qui ne marchera pas.



Perseverare diabolicum est

Dimanche, le premier ministre qui avait fait campagne il y a plus d’un an pour mettre fin à l’austérité et la tutelle humiliante de son pays, a donc réussi à faire voter un nouveau plan d’austérité, après ceux passés l’an dernier. Sa majorité, qui craignait sans doute davantage de nouvelles élections que les contradictions avec ses promesses d’il y a 18 mois, a approuvé un nouveau plan d’austérité de l’ordre de 3% du PIB du pays. Les études du FMI montrent pourtant que cela va faire baisser le PIB du pays, et donc alourdir plus encore le poids de sa dette… Bien sûr, ce plan est plus équilibré, mais la grève générale indique bien qu’il va toucher presque tous les Grecs, notamment par la baisse du seuil d’exemption de l’impôt sur le revenu. L’idée est d’obtenir vite les sommes promises en 2015.

Derrière ces nouvelles exigences se trouve la volonté d’assurer un excédent primaire du budget de 3,5% du PIB (avant paiement des intérêts). Mais même si le FMI juge aujourd’hui que cet objectif n’est sans doute pas réaliste et semble ouvrir la porte à une renégociation de la dette Grecque, les pays européens n’y sont pas tout à fait prêts. En effet, comment espérer que le pays retrouve la croissance en prélevant tous les ans 3,5% du PIB de plus qu’il ne dépense ? Le pays risque de s’enfermer dans une récession dont le seul résultat sera de rendre la dette plus insoutenable encore. Dans cette construction totalement folle qu’est la monnaie unique, il est délicat pour les créanciers d’accorder une remise à Athènes. Mais si elle avait gardé sa monnaie, une relance à la Japonaise serait possible.

Mais s’il est possible de comprendre le point de vue de l’Eurogroupe, à savoir qu’une décote accordée à la Grèce pourrait alors provoquer des demandes, plus importantes, de l’Espagne ou de l’Italie, la question qui se pose depuis 6 ans, c’est de comprendre pourquoi les Grecs persévèrent eux aussi dans l’erreur, erreur difficilement contestable aujourd’hui après 6 années de plans inconclusifs et un risque de défaut toujours présent. Malheureusement, comme je l’avais pressenti dès 2010, il est très difficile pour la Grèce de dire « non » à la main qui l’a tellement aidé pendant trente ans, surtout étant donnée l’évolution de la Turquie. C’est sans doute aussi une conséquence de la complexité institutionnelle de l’UE, qui pousse ainsi nos dirigeants européens à prendre de si mauvaises décisions.

Derrière la routine apparente de ces plans qui passent aux forceps malgré l’opposition de la population, il ne faut pas oublier les souffrances colossales du peuple Grec depuis six ans, que ce nouveau plan ne corrigera pas, mais aggravera plus encore. Mais quelle folie s’est emparée des hommes qui nous dirigent pour mener de telles politiques, dont l’échec est pourtant aussi patent ? 

8 commentaires:

  1. et pendant ce temps là , un autre mec le caméron répand la terreur dans sa nation l'angleterre en expliquant que le oui au pseudo brexit serait la ruine des anglais et aménerait la 3 ème guerre mondiale en europe mdr !!

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  2. Mr Herblay

    " Mais s’il est possible de comprendre le point de vue de l’Eurogroupe......

    il n'est pas possible de comprendre une assemblée qui n'a pas d'existence juridique légale dans l'UE et qui décide quand même du destin de la population...

    Stan

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  3. @ Stan

    On peut comprendre néanmoins qu’ils ne veulent pas accorder une décote de sa dette à la Grèce, qui leur imposerait une perte étant donnée l’architecture monétaire européenne

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  4. Mr Herblay,

    Je vous avais bien compris

    mais en même temps, il faut répéter sans cesse que les décisions sont prises par une bande d'individus masqués puisque cette officine n'a pas d'existence légale.

    Les délibérations et décisions qui ont finalement force de droit sur une zone de 500 millions d'habitants, partent bien d'une zone de non droit

    Ce qui me trouble, c'est qu'en parlant de décote de dette, d'architecture monétaire européenne, et en citant en même temps une décision de l'eurogroupe, vous renvoyez à des points d'un traité, (passons le fait qu'il ont été globalement rejeté en France), donc à des références officielles, admises par des pays comme étant la norme légale qui doit s'imposer à tous..

    C'est comme si vous essayez de me faire comprendre qu'un groupe de malfrats en taule, désigné par nos gouvernants, s'est réuni pour définir le budget de la France. Il suffirait alors que nos ministres et parlementaires l'acceptent pour qu'on puisse comprendre qu'il s'impose à nous, parce qu'uniquement passé dans des pattes d'officiels....

    De fil en aiguille, sur le moyen terme, on finit donc par comprendre l'incompréhensible, à accepter l'incroyable, parce qu'une bande de voyous, de sociopathes, sans existence démocratique impose sa propre loi à la zone..

    Je rappelle à l'occasion d'ailleurs que les points des traités, les règles de fonctionnement de la BCE, ne cessent d'être violées opportunément depuis quelques années...

    Voyez vous Mr Herblay, c'est ça que je ne comprends pas fondamentalement. La décote d'une dette, ou pas, n'est qu'un épiphénomène dans une relations de cause à effet de braquages successifs à grande échelle.

    Allez, rions un peu..

    Relevons quand même que d'habitude ce sont des voyous qui braquent les banques, au XXI eme siècle, le droit aujourd'hui permet aux banques de braquer les citoyens grâce à l'aide précieuse de ceux que nous élisons pour nous protéger.

    et la 2eme anecdote, c'est que juncker qui a permis d'évaporer des milliers de milliards d'euros de la zone, ce qui a contribué à baisser la colonne "recettes publiques" de la france, est toujours président de la commission, et libre, quand celui qui a dénoncé ce détail, risque d'aller en prison...

    et la France, comme les autres courent toujours derrière leurs dépenses en faisant payer leurs citoyens...


    celui qui comprends tout ça a beaucoup d'humour, je l'envie..

    Stan


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  5. je vais exprimer ça autrement :

    si vous avez une décision importante, difficile à prendre;, le fait que vous soyez sous la pression directe des personnes concernées, ou non, va influer directement sur la qualité de la décision..

    les banques e d'autres organismes l'ont compris depuis un moment.

    exemple :

    vous êtes une PME, vous allez voir votre interlocuteur d'une agence bancaire locale pour demander un prêt avec un budget tel qu'on vous le réclame dans ces circonstances..

    1° si c'est l'interlocuteur local qui décide, il vous connait, connait votre gestion et parfois, même avec un plan un peu juste mais rigoureux, il va accéder à votre demande//

    2° même circonstance, mais le dossier est envoyé à un quidam dans un centre régional indistinct. Là si vous n'êtes pas dans un ratio large...c'est cuit ..

    eh bien ce modèle a été dupliqué partout...plus que des standards automatiques, des interlocuteurs qui renvoient à d'autres, et ainsi de suite, jusqu'à résolution. Prière de ne pas compter trop votre temps.

    la responsabilité est diluée de manière à ce que les décisions dures soient renvoyées à la symbolique de l'institution sans visage et techniquement liée aux seuls chiffres ou ratios.....

    l'UE est commode pour nos politiques locaux, le principe fait appel à ce qu'on appelle communément un "renvoi au tiers" Vous faites appliquer la décision mais vous invoquez le fait que vous ne pouvez faire autrement puisque c'est un "supérieur" quelque part ailleurs qui vous y oblige..

    dans ces conditions même un âne bâté est capable de tenir un poste à responsabilité puisqu'il ne fait qu'appliqué un ordre venu d'ailleurs....

    regardez dans l'histoire, des horreurs ont été commises par des hommes responsables qui ont ensuite fait valoir qu'ils obéissaient à des ordres...

    il m'arrive souvent de penser qu'en cas de catastrophes, les premières personnes à être protégées, sont celles qui inspirent directement les pires conneries à la communauté..

    si on devait protèger aujourd'hui les responsables qui dirigent ce cirque, il ne faudrait pas une génération pour que toute cette bande de guignols créee les mêmes problèmes qu'aujourd'hui au nouveau monde qu'ils devraient gouverner...

    Stan

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  6. Voila c'est fait ! Dans notre belle démocratie Valls fait passer la loi Khomri en force ...

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  7. Réponse rapide : Carlosduvrait@yahoo.fr
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