samedi 11 juin 2016

Des grèves et des incohérences ultralibérales




Des grèves, de l’intérêt général et de l’égoïsme

En premier lieu, je tiens à préciser que je ne vois pas tout mouvement de grève comme une manifestation d’égoïsme, loin de là. C’est un droit important dans nos démocraties. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une bonne partie des mouvements récents semblent plus que légitimes, entre des agriculteurs soumis aux variations erratiques des marchés et à la concurrence déloyale d’Europe et d’ailleurs, ou chauffeurs de taxis qui affrontent des marchés cherchant à les écraser pour acquérir un monopole par le biais d’Uber. En outre, je suis personnellement totalement opposé à la loi dite travail, qui organiser la déconstruction de notre droit du travail d’une manière assez perfide. Tout ceci peut naturellement justifier des mouvements de grève, mais l’Euro pose la question du moment de ces grèves.

En effet, les ultralibéraux, comme bien d’autres, dénoncent l’égoïsme des grévistes qui profitent de cette manifestation pour mettre la pression sur le gouvernement et essayer d’obtenir des avantages particuliers. En somme, ils attendent des grévistes qu’ils mettent leurs intérêts particuliers derrière les intérêts collectifs qu’aurait notre pays à accueillir une telle compétition dans une situation sociale moins troublée. Mais ce faisant, ils demandent justement aux grévistes de ne pas suivres leurs préceptes. Les ultralibéraux ne sont-ils pas les premiers à expliquer que la somme des égoïsmes produirait de l’intérêt général et qu’il est tout à fait logique et même souhaitable que chacun ne cherche que son propre intérêt, oubliant l’intérêt collectif ? Ainsi, ils reprochent aux grévistes d’agir en ultralibéraux…

Quand on conçoit la société comme une somme d’égoïsmes où il faut laisser faire les rapports de force, à moins qu’il soit trop écrasant (et encore, on entend peu les ultralibéraux sur les abus de position dominante), profiter de l’Euro pour défendre ses intérêts n’est-il pas simplement logique ? 

12 commentaires:

  1. marrante votre démo Mr Herblay

    j'en ai une autre, juste pour le plaisir


    (salaire moyen équipe de France) / (salaire moyen équipe de roumanie)

    résultat 2 – 1

    gaffe ; si jamais un des aquacéphale de bruxelles se mettait à réfléchir, il pourrait se servir de l’issue de ce match pour démontrer l’efficience des politiques européenne de dévaluations internes des salaires sur les résultats et la compétitivité….

    et dans ce cas là, plus personne n’aurait envie de féliciter les joueurs français….

    à l’inverse, si peu qu’on réfléchisse, on pourrait s’interroger sur le nécessaire versement d’un salaire exubérant, sans tabou et sans limite, pour une soi meilleure efficacité de résultat…

    pour comprendre le libéralisme moderne, celui des « réformes », il faut bien posséder deux cerveaux : un pour expliquer l’inexplicable, et un autre pour expliquer l’inexplicable…

    si la France gagne, il va falloir que le gouvernement en tire les conséquences : les gros salaires participent à une meilleure compétitivité d’un pays..

    roulez jeunesse ……………


    Stan

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  2. @LH,

    Le libéralisme mène une guerre totale à la solidarité au nom de l'intérêt individuel des grands détenteurs de capitaux. Le libéralisme ne se juge pas à ses paroles, mais à ses actes. Le storytelling et le marketing ont lieu à l'échelle industrielle à l'ère libérale. Le libéralisme n'est pas un processus de construction mais de destruction, ce qui sur le plan "culturel" a pris le nom de déconstruction. L'âme du désastre est libérale. L'objectif du libéralisme c'est l'état de nature, le lieu idéal de la pure concurrence où l'instinct trône. Le lion mange l'antilope. C'est parfaitement libéral. L'hubris est libérale. Le libéralisme a l'art de la dissimulation, l'art de se faire passer pour autre que ce qu'il est ; l'art de nous faire croire par exemple qu'il a inventé les libertés. ou même la liberté. Peut-être que le libéralisme est pire que l'état de nature étant entendu que les lions ne se dévorent pas entre eux. Le libéralisme est une doctrine de la destruction, rien d'autre. Il est unitaire, cohérent, c'est aussi ce qui fait le succès et l'efficacité de son développement.

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  3. puisqu'on évoque les incohérences ultralibérales, il y a celle de l'organisation d'un tel évènement tel que des jeux internationaux, outre le fait qu'il puisse y avoir des retombées pour l'image d'un pays...

    à l'époque où on ne comptait pas trop, les démonstrations sur les coûts énormes supportés par une collectivité laissaient totalement froide la population du pays organisateur. C'est peut être toujours le cas....à voir.

    sauf qu'au moment où les dépenses publiques évoquées et reprochées sans cesse à l'égard des citoyens, servent de prétextes aux "réformes" il est peut être temps de creuser un peu ce qui se passe avec l'euro...

    1° des constructions de stade et d'infrastructures extravagantes sous forme de PPP qui vont coûter cher et longtemps aux citoyens du pays, pendant que dans le même temps, l'UEFA, (organisme privé), va encaisser les bénéfices grâce aux exonérations fiscales de toutes sortes...

    d'aucun pourront me rétorquer qu'il faut compter avec un supplément de consommation pour l'économie réelle, pendant la période ...je demande à voir.

    - vont gagner les quelques médias qui ont eu les moyens de raquer, autres quelques rares sponsors des produits dérivés

    - vont gagner les commerçants et officines autorisées par l'UEFA aux abords des stades, moyennant redevances, puis ceux qui sont sur les trajets... (déductions faites des casses possibles si l'on tient compte des chauds supporters et du service d'ordre public affecté à la sécurité ...en période d'état d'urgence pour le français moyen..

    reste les dépenses à crédit pour les français...

    vaut mieux en rire car Confucius a dit "quand la rage te fait cracher contre le ciel, tu finis toujours par te cracher sur la tête.."

    Stan

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    1. Vous pourriez venir à Lyon, voir comment la ville de Mr Collomb (sans parler de ses comparses du PS, des Répub. etc) ont déroulé un beau tapis pour la construction du nouveau stade, alores que le stade de Gerland avait été rénové pour la coupe du monde. L'argent public a coulé pour un stade privé: on a même construit un tram spécial. Et pendant ce temps le musée des Tissus -gloire Lyonnaise, un musée unique au monde - risque de fermer.

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  4. J'ai un peu de mal avec cette demonstration ... les ultralibéraux comme vous dites, n'ont-ils pas été élu ? La grève est un droit, certes. On peut aussi choisir un autre moyen d'expression : le vote.

    Pour ma part, c'est la double peine. J'ai pas voté pour Hollande, et je subis sa politique désastreuse. Et maintenant ceux qui ont voté pour lui me pourrissent la vie ....

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    1. avec le 49.3 QUE DEVIENT LE VOTE ? ? ?

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    2. Il peut s'exprimer à travers la motion de censure. Et vos élus ne l'ont pas votée.

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    3. Une tendance lourde du système politique actuel est d'ignorer purement et simplement le corps civique, sauf démagogie ponctuellement nécessaire en période d'élections. E. Todd a trouvé des mots assez justes pour qualifier ce fait, qui remonte à loin, mais que le mode particulier de gestion du pouvoir par les responsables socialistes a exacerbé, et qui explique, à son avis, la conflictualité particulière des rapports sociaux actuels :

      "[...] en fait, nous traversons une rupture systémique. Parmi les instruments du droit constitutionnel, on avait la distinction entre le mandat impératif et le mandat représentatif. Tout le monde est aujourd'hui d'accord sur le fait que seul le mandat représentatif permet un fonctionnement normal des démocraties libérales, avec des citoyens qui votent, qui élisent des représentants qui prennent des décisions librement à l'intérieur des lignes générales préférées par les électeurs. Or, les intervenants ne semblaient pas se rendre compte que le comportement actuel de François Hollande et du PS suggère l'existence d'un troisième mandat ; le mandat "jemenfoutiste". Ici, l'élection devient parodique, les électeurs votent, mais il est entendu dans l'esprit du grand parti politique de gauche que ce que dit l'électeur n'a aucune importance, et qu'il a donc le droit de faire exactement le contraire. Ce qui est tolérable à droite, comme Jacques Chirac en 1995, mais avec Hollande, c'est quand même plus compliqué. C'est une rupture. Parce que s'il y a des lois, il y a aussi l'esprit des lois. Actuellement, le respect des règles constitutionnelles formelles nous aveugle sur le fait que l'esprit des institutions est bafoué. Il y a une évolution des mentalités, dans la Ve République, qui fait que le corps électoral ne compte plus." (http://www.atlantico.fr/decryptage/emmanuel-todd-fais-somme-que-socialistes-ont-fait-bon-concept-est-violent-et-doux-fois-agit-fascisme-rose-2718343.html).

      YPB

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    4. Dit autrement : la dictature, c'est ferme ta gueule. La démocratie, c'est cause toujours.

      Blague à part, quand bien même on arriverait à trouver un système qui "respecte l'esprit des lois", on s'apercevrait que le peuple français est divisé, que les seuls moments ou il est capable de former une majorité c'est pour dire non, et qu'il zappe.

      Le côté obscur de la diversité, c'est la division. Et c'est notre plus grand frein.

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  5. Rassurant de voir un blog "de droite" lucide et pour le coup "objectif". Comme quoi c'est possible. Bel article!

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  6. "Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une bonne partie des mouvements récents semblent plus que légitimes"

    Il y a pas si longtemps que cela, vous qualifiez un autre mouvement en désaccord avec un des aspects de la politique du gouvernement de "petite minorité qui refuse de se soumettre".

    Laurent, on ne peut pas vous en vouloir d'avoir vos opinions. Mais ne jugez pas la légitimité d'une contestatation à travers ce prisme. Vous valez mieux que cela.

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  7. A la guerre quand on négocie une trêve elle doit être bilatérale. La Russie et les USA ont réussi à en obtenir une entre le gouvernement syrien et plusieurs groupes rebelles.

    Or les ultralibéraux français osent exiger un moratoire sur le lutte contre la loi El Khomri pendant l'Euro, sans proposer de leur côté aucun moratoire sur cette loi pendant cette période.

    Comment osent-ils ?

    Ivan

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