lundi 17 octobre 2016

Du salaire des agriculteurs et des traités de libre-échange




Le libre échange, c’est la misère pour les agriculteurs

Quelle meilleure preuve des merveilles produites par le laisser-faire et le laisser-passer que ce fait révoltant : un tiers des agriculteurs en France gagne moins d’un tiers du SMIC, moins même que le RSA, alors que le travail de la terre est un des plus exigeants. C’est une véritable honte que notre société laisse ceux qui nous nourrissent dans une telle situation ! Quand on pense que Stéphane Le Foll donnait des leçons aux agriculteurs et que tout ce qu’on leur propose, c’est souvent de repousser le paiement des cotisations sociales, on se demande bien comment cela peut être possible en touchant si peu. Notre société est coupable de non assistance à personnes en danger et cela est d’autant plus révoltant quand ce sont des personnes qui nous nourrissent et travaillent tellement.

Cette situation totalement révoltante a une cause et une seule : l’abaissement des frontières douanières pour les produits agricoles. Car quand on laisse circuler les produits agricoles du monde entier sans droits de douanes ou restrictions normatives, alors les prix sont fixés par ces marchés exubérants et irrationnels et les agriculteurs se retrouvent être la variable d’ajustement de leurs délires, quand nos gouvernants les abandonnent à leur propre sort. Le plus triste est que la PAC des débuts était justement un mécanisme qui permettait aux pays européens de contrôler le destin de leur agriculture, et notamment du prix des produits agricoles, avec notamment des prix planchers protecteurs. L’une des rares bonnes initiatives du monstre institutionnel européen a été malheureusement été démantelée.

Les ayatollahs du laisser-faire ont gagné sur notre continent, alors même que les pays asiatiques modèles du développement économique, Japon, Corée ou Chine, se gardent de baisser leur garde sur l’agriculture, comme le montrait The Economist récemment. Tokyo protège ses agriculteurs des aléas du marché avec des droits de douane au-delà de 300% (200% en Corée et même 74% en Inde), sans pour autant être des autarcies ! Car quand on contrôle ce qui rentre dans le pays, on peut agir sur le niveau des prix et éviter ce scandale absolument révoltant de la condition de vie des agriculteurs aujourd’hui. Malheureusement, nos politiques, de droite comme de gauche, préfèrent écouter ceux qui ont intérêt au laisser-faire et oublient complètement des paysans, abandonnés parfois à la misère.


7 commentaires:

  1. Bref, nous sommes parti d'un pays autosuffisant a un pays dépendant, a la merci des blocus!

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  2. faut quand même avouer que tous étaient pour maastricht ! la plupart s'imaginaient s'enrichir encore davantage , sans se poser de question si il y avaient ou non d'autres agriculteurs , et comment ils vivaient !
    Tous ont été trahis , y compris les non agricoles , ceux des industries etc..etc..

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  3. quand au CETA , c'est le cheval de troie américain !

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  4. Ceux qui gagnent moins que le RSA sont éligibles au RSA, et il y a des agriculteurs qui sont au RSA, mais il ne faut pas que le conjoint ait un vrai travail et un vrai salaire, sinon aucun des deux n'a droit au RSA.

    Ivan

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  5. CETA, TAFTA, à croire que nos gouvernements cherchent délibérément à TUER l'agriculture française et à rendre notre pays dépendant alimentairement d'une autre puissance. Suivez mon regard...

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  6. Herblay qui veut défendre les agriculteurs en leur interdisant les OGM, mouarf !

    http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/la_crise_no35.pdf

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    1. "OGM : une technologie relativement limitée en réalité, qui sert essentiellement à produire des variétés résistantes à certains herbicides (le glyphosate par exemple) ou à certains ravageurs (la pyrale du maïs, par exemple).

      Le problème de ces caractères monogéniques c'est qu'ils confèrent un avantage peu durable sur l'environnement : les mauvaises herbes finissent toujours par devenir elles aussi résistantes à l'herbicide, et les ravageurs contournent rapidement les résistances monogéniques (souvent en moins de 5 ans).

      En plus ces caractères n'ont pas nécessairement besoin de la technologie OGM pour être obtenus (certains oui, d'autres non), il existe d'autres voies de sélection/fixation, légales en France.

      Il s'agit donc d'une technologie de court terme, rien de plus. Et le "gène de résistance à la sécheresse" ça n'existe pas ! En fait la voie OGM n'a aucun intérêt dans l'amélioration des caractères agronomiques, elle ne permet que de travailler sur des choses extrêmement simples. "
      commentaires de http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/10/nord-stream-ii-sur-les-rails.html

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