samedi 30 avril 2016

Croissance : du mieux réel, mais temporaire et déséquilibré

Décidément, la sortie de Hollande affirmant que cela va mieux était bien calculée... En quinze jours, nous avons enregistré un contrat record d’argument, la plus forte baisse mensuelle du chômage depuis 15 ans et maintenant, un bon niveau de croissance au premier trimestre. Même s’il y a du vrai derrière ces chiffres, il faut souligner qu’ils présentent de nombreuses limites.



Plus de croissance, tout aussi déséquilibrée

jeudi 28 avril 2016

Que penser de la baisse du chômage ?

Les chiffres du mois de mars sont spectaculaires, avec une baisse de 60 000 du nombre de chômeurs de catégorie A, permettant au solde trimestriel d’être également nettement négatif, malgré la hausse du mois dernier. Faut-il y voir les effets de la conjoncture, des mesures prises par le gouvernement ou encore l’effet des opportuns ajustements statistiques réalisés il y a quelques mois ?



Entre manipulations et vents portants ?

mercredi 27 avril 2016

Hollande, Valls et Cie : je vais bien, tout va bien (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus

Si les Français avaient encore des doutes sur l’éclat de l’action de l’équipe au pouvoir, ils peuvent se rassurer : le gouvernement agit pour eux (et bien sûr pour inverser la courbe du chômage). Et il le montre. On retrouve ainsi sur le site du gouvernement ce magnifique tableau de bord :


dimanche 24 avril 2016

Merci Bernie Sanders !




Grande divergence des deux côtés de l’Atlantique

PIB en parité de pouvoir d’achat : quand l’instrument de mesure trahit les rêves secrets du FMI 2/2 (billet invité)




Pourquoi « l’idéal famélique » n’est pas seulement éthiquement condamnable mais économiquement défaillant

Au-delà de sa faiblesse éthique, cette nouvelle vision est économiquement fausse et inefficace. Elle souffre – comme tous les raisonnements néo-libéraux – d’une myopie totale et d’une incapacité à anticiper. Les soubresauts et rechutes des BRICS, dont les résultats ne sont pas ceux attendus, en témoignent. L’instabilité qu’ils connaissent et les crises qui s’y succèdent à grande vitesse suggèrent quel est le raisonnement juste.

Tant qu’à raisonner de façon systémique, nos Diafoirus ont oublié que trois facteurs et non deux définissent la performance globale d’un système : la puissance, la légèreté et le troisième qu’ils ont omis : la robustesse.

samedi 23 avril 2016

Danone, forum des Halles : à quand l’obligation du français pour la publicité ?

On est sans doute jamais mieux trahi que par les siens, comme Peugeot, au slogan énigmatique « Motion et Emotion ». Après nous avoir infligé un « Live Young » pour vendre Evian, Danone fait de la réclame pour Actimel en promettant « Stay Strong ». Encore plus effarant, le nouveau forum des Halles est vendu à Paris par le slogan « Unexpected opening ». A quand la fin de l’invasion de l’anglais ?



Entre snobisme et aplatissement globalisant

PIB en parité de pouvoir d’achat : quand l’instrument de mesure trahit les rêves secrets du FMI 1/2 (billet invité)




Le FMI a publié récemment son classement comparatif des puissances mondiales, selon un nouveau mode de calcul : le PIB en parité de pouvoir d’achat.

La nouvelle a soulevé quelques débats, notamment parce que selon ce nouveau moyen de mesure la France doit être considérée comme la 9ème puissance économique mondiale, au lieu du 6ème rang que lui confère l’ancien calcul en PIB brut.

La discussion est vite retombée, et semble avoir été bien plus provoquée par le résultat final et le soufflet adressé à la France, que par l’analyse économique de fond.

La superficialité médiatique est une fois de plus regrettable, car la publication de ce résultat par le FMI est porteuse d’informations très importantes.

Ce qui n’a pas été observé est que l’adoption du nouveau moyen de mesure par le FMI trahit un point au moins aussi critique que le résultat de la mesure elle-même. Lorsqu’un organisme économique change de méthode statistique, cela signifie qu’il a décidé de chausser de nouvelles lunettes pour appréhender la réalité. Et le changement de point de vue trahit aussi l’évolution d’une mentalité interne.

Une mesure du PIB plus proche des gens, vraiment ?

mercredi 20 avril 2016

Le discours totalitaire des bureaucrates qui nous dirigent




Le Fonds monétaire international a publié le 12 avril un rapport semestriel expliquant qu’une sortie de l’UE du Royaume-Uni après le 23 juin prochain provoquerait « des dommages sévères au niveau régional comme au niveau mondial », et que le référendum en lui-même « est déjà source d’incertitude pour les investisseurs. » Les prévisions du FMI sont-elles fiables ou faut-il y voir une opposition idéologique ?

lundi 18 avril 2016

Finkielkraut : la faute significative de Nuit Debout ?

Un intellectuel renommé, populaire, controversé, plutôt alternatif, récemment devenu académicien, qui vient place de la République un soir, comme simple citoyen, avec sa femme, pour découvrir le mouvement Nuit Debout. Des excités l’en chassent en le traitant de « facho ». Peut-on encore attendre quoique ce soit de ce mouvement pour qui j’avais pourtant une vraie sympathie ?



Des « antifas » au comportement bolchévisant

dimanche 17 avril 2016

Le libéralisme à plusieurs vitesses

Les ultralibéraux font généralement de la liberté la valeur centrale. Mais à force de laisser-faire et de laisser-passer, il faut bien constater que leurs politiques finissent par produire une liberté à plusieurs vitesses, assez large au sommet de la pyramide, parfois bien plus restreinte en bas.



C’est cher et contraignant d’être pauvre…

samedi 16 avril 2016

Derrière Nuit Debout, le retour de la question sociale

Si je suis souvent d’accord avec l’œil de Brutus, et je le remercie de me donner l’occasion de parler de Nuit Debout, en revanche, je ne suis pas du tout d’accord avec le billet qu’il m’a proposé « De la ‘manif pour tous’ à ‘nuit debout’ : un même combat ». Au contraire, dans une époque plus portée aux débats identitaires ou sécuritaires, j’y vois un retour bienvenu au débat sur la question sociale.



Debout face au capitalisme actionnarial

De la « manif pour tous » à « nuit debout » : un même combat (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus (auquel je réponds dans un autre papier)



Le plus souvent, ils l’ignorent ou refusent de l’admettre. Pourtant, le jour où ceux-ci et ceux-là le reconnaîtront, nous ferons ce grand pas en avant salvateur. Car les uns comme les autres sont unis pas un même combat : le refus de l’idéologie matérialiste qui place l’intérêt individuel au-dessus de tout et surtout du collectif. Les uns et les autres rejettent une société dans laquelle tout se monnaie, tout se paie, à commencer par l’être humain. Les uns et les autres relèvent de cette démarche humaniste qui consiste à clamer que l’homme « vaut mieux que ça ». Les uns et les autres estiment que le cadre qui régit notre vie en collectivité, la loi exprimée par le peuple souverain, ne saurait être subordonnée à des logiques de contrats entre individus.

mercredi 6 avril 2016

En Suisse, le gouvernement refuse la nationalisation de la création monétaire

C’est un débat qui progresse, lentement, mais de manière intéressante, dans certaines parties de la planète comme en Islande ou Suisse : faut-il reprendre aux banques privées la création de monnaie, dont on ne peut pas dire qu’elles aient fait un bon usage ces dernières années ? Mais en Suisse, le gouvernement ne goutte guère l’initiative Vollgeld, dite de la monnaie pleine.



Une idée qui finira par faire son chemin ?

mardi 5 avril 2016

Désertion fiscale : les clairs-obscurs des papiers du Panama




Nommer et critiquer : juste, mais insuffisant et contre-productif ?

Ces papiers du Panama reprennent une pratique anglo-saxonne, dite du « nommer et faire honte ». Mais la couverture de ces révélations est décevante à plusieurs titres. Bien sûr, c’est du bon travail d’investigation et cela démontre que nos démocraties fonctionnent, sur certains aspects. Enfin, il n’est pas injuste que tous ces puissants qui désertent l’impôt doivent assumer leur fuite. Malheureusement, cet épisode médiatique se fait d’une manière toujours aussi approximative dans le choix des mots. Quelle déception de voir les médias dénoncer les « paradis fiscaux », cette mauvaise traduction de l’anglais, au sens ambigu, pour ne pas dire plus. Si le Panama est un paradis, cela veut implicitement dire que nos pays sont des enfers fiscaux. Il est vraiment malheureux de qualifier des parasites de paradis.

C’est aussi le problème que pose l’emploi du terme « évasion fiscale », qui indique implicitement que ceux qui y ont recours cherchent à fuir une prison fiscale, quand en réalité, ils désertent tout ce qu’est l’impôt, ce lien qui permet de construire notre maison commune. Mais ces révélations posent un autre problème, qui rappelle la crise financière de 2008, avec les affaires Madoff et Kerviel, les paravents trop commodes pour un système d’attirer l’attention sur des comportements individuels critiquables pour cacher les failles plus fondamentales de l’organisation de nos sociétés. En blâmant Messi ou Platini, n’oublions-nous pas un peu trop que ces comportements sont malheureusement légaux, et facilités par bien des décisions prises par nos dirigeants depuis trois décennies, qui les ont permises.

En ce sens, comme avec les fuites du Luxembourg, nos sociétés se concentrent un peu trop sur la critique de comportements individuels certes choquants, mais parfois légaux, oubliant un peu trop de critiquer le système qui les a permis. Les papiers du Panama ne provoquent pas suffisamment une remise en cause de cette anarchie financière et de ce laisser-passer qui permet aux capitaux des plus riches de déserter les terres où ils ont été gagnées. Il est malheureux de ne pas davantage remettre en cause ce système. Cela est d’autant plus inquiétant que les réformes de la finance d’après la crise ont accouché d’une souris, avec ces normes dites Bâle 3, que les banques ont su faire ajuster pour les perturber le moins possible, particulièrement dans la zone euro, allée moins loin que Londres ou Washington.


S’il faut remercier les journalistes pour ce travail d’investigation qui fait honneur à leur métier. En revanche, il leur reste encore du travail pour ne pas de contenter d’une dénonciation un peu basique et improductive. A quand une critique plus complète de ces parasites, comme The Economist est capable de le faire.

vendredi 1 avril 2016

Il est où le « modèle allemand » ? (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus

“Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais, c'est peut-être la fin du commencement.”
Winston Churchill


Au risque de jouer les Cassandre, j’aimerais rappeler à tous ceux qui hurlaient à la germanophobie à la moindre critique du « modèle allemand » et qui vantaient si haut et fort les vertus germaniques cet article écrit il y a 3 ans[i] :