mercredi 18 janvier 2017

Bac, grammaire : nouvelles folies pseudo-pédagogistes

Mais quand donc les âneries pseudo-pédagogistes cesseront d’abîmer ce qui était un bon système éducatif, et qui ne cesse de se détériorer sous leurs réformes absurdes, dans une course sans fin à la réduction des exigences et des contraintes, qui construit un système de plus en plus inégalitaire. Nouveaux exemples avec le report de l’étude du COD et le débat sur le passage du bac en contrôle continu.



Toujours moins d’efforts, et moins d’opportunités

Il y a une logique derrière les réformes des dernières années : réduire les standards, alléger les programmes en camouflant cela par une notation de plus en plus laxiste, rattrapée par les tests normalisés montrant la baisse du niveau, avec la hausse de 70% des fautes à une même dictée en une génération. Les fautes d’orthographes du compte de l’Elysée ont donné l’occasion à Jean-Paul Brighelli de répondre d’une manière mordante au FigaroVox, dans un texte à lire, qui dénonce l’effarant relativisme des nouvelles règles de grammaire et d’orthographes. Nous sommes engagés dans un cercle vicieux où l’on réduit les exigences, ce qui baisse le niveau, ce qui pousse à les baisser plus encore.

Le dernier exemple, c’est la proposition du président du Conseil supérieur des programmes, Michel Lussault, de repousser l’enseignement du COD et du COI à la cinquième car ceci serait trop complexe. Sa solution : l’ajout de la notion du prédicat, qui qualifierait « boit du lait » dans la phrase « le chat boit du lait » au lieu de parler de sujet-verbe-complément… Une réforme absolument folle, à plusieurs titres. D’abord, ajouter cette notion ne complexifie-t-il pas nos règles ? Ensuite, comment parler des règles d’accord du participe passé avec le prédicat et sans le COD ? A moins que le Conseil supérieur des programmes ne juge que les accords ne doivent être pas abordés avant la cinquième…

Et pour parachever le tout, après avoir sans cesse abaissé les exigences de notation au baccalauréat, un organisme de réflexion qui dépend du Premier ministre, France Stratégie, vient de proposer de faire passer une partie importante de l’examen du bac en contrôle continu. L’argument biscornu évoqué est la « rupture dans les méthodes pédagogiques » avec l’université. Ceci est une pente extraordinairement dangereuse car cela revient à entamer la déconstruction d’une évaluation commune qui permet aux lycéens d’une ZEP de devancer ceux de beaux quartiers de manière incontestable, le moyen de remettre tous les jeunes sur le même pied, ce que ne fera jamais le contrôle continu.



Le plus triste, c’est que ces sinistres réformes ont été portées par des gouvernements de droite comme de gauche, sans que l’on voit distinctement une véritable différence pour les écoliers de la République au gré des alternances. Malheureusement, les résultats sont tellement visibles en mathématiques que les écoles d’ingénieurs doivent revoir leur cursus

12 commentaires:

  1. Bonjour à tous

    Quand j'étais gosse, on étudiait l'analyse logique en dernière année de primaire. On peut expliquer les choses simplement, sans utiliser des grands mots comme prédicat pour faire pédant.
    J'ajouterai que l'analyse logique est utile pour le développement de la rigueur de l'élève et également quand on étudie des langues avec déclinaisons (latin, allemand, russe etc...)
    Cette question de la grammaire est à inclure dans une réflexion plus générale sur l'école, son fonctionnement et ce qui doit y être enseigné.

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  2. Phénomène observé dans l'école de ma progéniture :
    le niveau baisse, on ne peut plus le nier. On simplifie à souhait, on évite tout ce qui peut être trop compliqué, on change les méthodes d'enseignement pour aller sur du ludique, du jeu, de l'interprétation quasi théâtrale etc...Du coup, pas mal d'élèves, dont on sous-estime les capacités d'apprentissage, avancent plus vite que d'autres mais sans être de grands génies. Si bien que des parents sont persuadés que leurs enfants ont un intellect supérieur aux autres (et font le fameux de test du QI souvent par des psychothérapeutes ou des orthophonistes, sans réelle compétence en la matière, qui n'est pas une vérité absolue en soi. Pour avoir dans mon entourage familial un cas de surdoué, c'est un processus de détection qui a été fait par un service de pédo-psychiatrie avec un suivi psychologique avec un psychologue spécialisé dans ces cas. L'enfant a été envoyé dans une école privée spécialisée). Ils font des pieds et des mains (quand ils ne menacent pas) pour que leurs enfants sautent de classe. Les enfants sautent de classe mais arrivent un moment où ces enfants stagnent, n'avancent plus et n'arrivent plus à suivre car le niveau s'ajuste. en effet, même si le niveau baisse un moment, être juste en avance ne suffit plus et leurs capacités ne sont pas aussi élevées que cela. Dans l'école de mon fils, il y a 3 cas comme cela, dont 2 virent au naufrage. Mais entre les parents qui poussent leurs enfants et font des crises aux enseignants, l'EN qui ne veut pas se renier et surtout ne pas faire de vagues...bah ! des enfants voient leur scolarité gâchée à cause en effet d'une baisse de niveau, en trompe l'oeil. On m'a convoquée pour mon fils et pour le faire avancer d'une classe j'ai dit non car je ne suis pas convaincue que c'est une solution pour pallier une baisse de niveau d'une côté et d'un ajustement de niveau qui finit vite par arriver et coince l'élève.
    Bonne journée
    Sylvie

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    1. J'ai vu la même chose dans l'école de mes enfants. Sauf que la politique du directeur est clair : pas de saut de classe. Comme vous le dites, pour lui des élèves sont un peu avancés que d'autres notamment du au baisse du niveau scolaire mais cela n'en fait pas des surdoués. Et toujours comme vous le dites, un moment donné le niveau de ces élèves s'ajuste. Aussi, pour calmer les parents le directeur a revu l'organisation de l'école et des classes en créant plus de classes à double niveau (notamment ce2/cm1 et cm1/cm2). Si bien que les élèves qui avancent un peu plus vite que les autres sont repérés au CP et CE1 puis envoyés dans les classes à double niveau. Ils font leur travail et s'ils peuvent passer plutôt sur du travail du niveau supérieur on ne les prive pas. Mais de saut de classe total ! dans l'école il y a eu 1 cas de surdoué. L'enfant est effectivement passé devant un pédo-psychiatre, puis a fait l'objet d'un suivi psychologique particulier. Il a sauté une classe puis arrivé au collège il est parti en école privé qui accueille en effet ce genre de cas. Donc en conclusion : le baisse du niveau est là. De plus en plus d'enfants en sont pénalisés car ils pourraient parfaitement suivre un cursus plus relevé. Cette baisse de niveau fait fantasmer certains parents sur les soi-disant capacités supérieures à la normale de leurs enfants alors qu'il s'agit juste d'une requalification du niveau en baisse. La solution est peut-être celle choisie par le directeur de l'école de mes enfants : des doubles niveaux où des élèves pourraient rester dans leur classe tout en s'appropriant dans le courant de l'année des connaissances du niveau au-dessus du leur, sachant qu'à un moment précis ils reviendront naturellement à leur niveau initial.
      Bonne après-midi
      L'Anonyme du jour

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    2. Un petit peu une école à la carte. Pourquoi pas mais l'Education nationale est-elle organisée pour ? Cela ne risque pas encore une fois être au bénéfice de certaines classes sociales, quartiers, familles au détriment d'autres (qui pourraient tout à fait suivre des classes à double niveau) ? C'est une des raisons du succès de l'école privée, plus à même de s'organiser comme elle veut pour mieux coller à la réalité des élèves qu'elle accueille.
      Bsm

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    3. Moi j'appelle ça la génération entre-deux. C'est à dire des élèves qui ne sont ni précoces, ni avancés ni des surdoués mais parce que le niveau baisse d'année en année, ces élèves se retrouvent coincés entre 2 niveaux. Ils sont plus que capables pour leur niveau et peuvent apprendre et comprendre pas mal d'éléments du niveau supérieur sans le maîtriser à fond. Pourquoi ? Parce qu'en fait le niveau ne reflète plus les capacités réelles des enfants. Il y a 15, 20 ou 25 ans en arrière ces enfants dont les parents sont persuadés qu'ils sont précoces, avancés voire surdoués seraient tout simplement à leur place, à leur niveau voire même avec quelques difficultés très surmontables. Aujourd'hui, ils nagent entre 2. Et comme vous le dites, un moment donné l'ajustement vient. Et là ça peut être la claque car les parents se sont fourvoyés car la baisse du niveau scolaire les a trompé et ils ont pressurisés leurs enfants qui se rendent compte qu'ils sont en fait dans la moyenne nationale. La déception.
      Anonyme bis

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  3. Le prédicat ?

    C'est encore un coup tordu du complot de Poutine : comme le Brexit, comme Trump et comme l'actuelle vague de froid venue de Sibérie.

    Oui c'est la faute aux Russes. La preuve, le prédicat absolu(t), comme la Vodka, c'est une notion de grammaire russe. Comme pour parler du temps aujourd'hui, on emploie le prédicat : холодно.

    Cela devrait alerter nos grands penseurs, genre Thomas Huchon, Stéphane François et Tristan Mendès France, qui nous mettent en garde contre les théories du complot mais croient, dans le même temps, dur comme fer au grand-méchant complot russe.

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  4. " L’argument biscornu évoqué est la « rupture dans les méthodes pédagogiques » avec l’université."

    Le contrôle continu, c'est ce qui est pratiqué partout, au lycée, en IUT, en école d'ingénieur, dans les universités dont sortent nos prix Nobels en tous genres et de même dans les autres pays, donc en quoi donc ce système majoritaire est inefficace alors qu'il est majoritaire en France et dans le monde et le bac une exception ?

    Brighelli est un idiot réactionnaire, comme vous qui ne comprenez rien à la linguistique comme pour tout le reste, cessez de le citer et lisez d'autres pédagogues comme Watrelot :

    http://philippe-watrelot.blogspot.fr/

    http://www.telerama.fr/idees/non-la-grammaire-simplifiee-n-est-pas-negociable,152605.php

    A part aboyer comme un roquet borné, informez vous et réfléchissez, vous aurez ainsi une chance de mourir moins stupide.

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    1. Au XVIIe siècle, les cuistres parlaient latin ;
      Au XVIIIe, mathématiques.

      Et maintenant, les cuistres parlent "management", "communication", de vernis sociologique et de "pédagogie" à la gomme. A chaque époque ses faux-intellos et ses baltringues.

      la caractéristique de notre sale époque est qu'on ne se réfère plus à des savants mais à des "sachants", le sachant étant le connard qui a décidé - contre le Peuple qui ne saurait pas - qu'il faut imposer le 30 en ville et le 80 sur les routes, que le protectionnisme est une catastrophe, que le contrôle technique doit être annuel, que les pédagogies à la con vont faire monter le niveau, qu'il faut manger 5 grosses légumes pleines de pesticides aux normes européennes chaque jour...

      Si la république a besoin de savants, elle n'a pas besoin de sachants de votre espèce.

      A la prochaine révolution, il faudra se faire un fourgon de sachants.

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  5. Bon moi aussi je suis passé par les méthodes traditionnelles, j'ai souligné en vert les COD et en rouge les COI dans les exercices, moi aussi j'aimais pas cela, et encore je ne savais pas qu'il y avait plus malheureux que moi, les daltoniens...

    J'ai même connu le porte plume qu'il fallait tremper dans l'encrier, un vrai boulet. Impossible de rendre une copie correcte avec cela, si d’aventure j'avais réussi un bon devoir au dernier moment un grosse goutte d'encre tombait en plein milieu.

    Et pourtant, avec toutes ces méthodes parfois un peu rustiques, j'ai appris à écrire plutôt mieux qu'avec un stylo bille (cela n'a servi à rien, on ne résiste pas au stylo bille) et j'ai appris à parler ou plutôt écrire comme il faut le français.

    Évidemment il reste le problème des structures élémentaires de la logique grammaticale, dont je n'avais pas la moindre idée. Je n'ai pas trouvé que le fait d'avoir appris bêtement par cœur un cas particulier était gênant pour se pencher ensuite sur le cas général.

    Mais il y a mieux : les structures élémentaires de la logique était abordées dans mon école, mais dans le cours idoine, celui de maths. Cela s'appelait les maths modernes. C'était une excellente réforme, mais le lobby des parents d'élèves (déjà !) a eu sa peau.

    Tant que les parents d'élèves exigeront de pouvoir faire eux-mêmes les devoirs de leurs enfants cela ne servira à rien de discuter de programmes ou de méthodes.

    Ivan

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  6. "Si la république a besoin de savants, elle n'a pas besoin de sachants de votre espèce. "

    Ni d'ignares de votre acabit, sachez le !

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  7. "Tant que les parents d'élèves exigeront de pouvoir faire eux-mêmes les devoirs de leurs enfants cela ne servira à rien de discuter de programmes ou de méthodes."

    Herblay du haut de son ignorance se sent omniscient, on n'y peut rien, c'est un Bouvard et Pécuchet à lui tout seul, bref, un monument de bêtise.

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  8. @ André, Sylvie, L’anonyme du jour & Ivan

    Triste situation en effet

    @ Rodolphe

    ;-)

    @ Anonyme 20h46

    Le bac, c’est égalitaire et c’est un point de passage important pour la jeunesse

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