jeudi 19 janvier 2017

La déroute annoncée de François Fillon (2/2) (billet invité)

Billet invité de l'Oeil de Brutus




La bien-pensance médiatique – celle qui ne jure que par le duopole libéral-libertaire des « Républicains », du P « «S » et de leurs affidés – a tôt fait de présenter François Fillon comme un futur président de la République en puissance étant donné l’état de déliquescence plus qu’avancé de sa (pseudo) alternative (faussement) de gauche que représente le P « S », et ce quel que soit le candidat qui sortira des primaires de ce dernier.

François Fillon a effectivement réalisé une excellente campagne des primaires « de la droite et du centre » :
-         en attirant à lui la droite catholique traditionnelle clairement méprisée par Alain Juppé, plus que lassée par les tours de girouette de Nicolas Sarkozy, consciente des chances infiniment maigres de son propre candidat (Jean-Frédéric Poisson) et lassées d’être perpétuellement non représentée dans les appareils de partis ;
-        en se présentant comme la réelle et seule alternative crédible au centrisme bobo, relativiste et multiculturaliste d’Alain Juppé d’une part, aux outrances vides de réel contenu de Nicolas Sarkozy d’autre part (ce que n’est pas parvenu à réaliser Bruno Le Maire) ;
-        et surtout en ouvrant grand son programme aux intérêts du grand patronat, de la finance et des multinationales qui l’ont de ce fait abondamment subventionné et soutenu[i].
En rassemblant derrière lui une large base du socle électoral de la droite classique et tout en parvenant à taire – pendant la durée de la campagne[ii] – les contradictions de ce rassemblement (son programme économique très favorable au patronat sera très lourd pour les classes moyennes dont est pourtant très largement issu le milieu catholique traditionnel), François Fillon est parvenu à remporter haut la main ces primaires. Le bilan du quinquennat de François Hollande étant un boulet pour quiconque portera les couleurs PS, les habitués du bipartisme à la vue courte[iii] - et qui sont aussi, fort logiquement, des thuriféraires aveugles du principe des primaires – ont donc immédiatement discerné en François Fillon le futur chef de l’Etat. Pourtant le socle que qu’il a su mobiliser est extrêmement faible (voir également la premier partie de l’article). Si François Fillon devait, au jour J du 1er tour des présidentielles, se contenter des 1,9 millions d’électeurs qui ont porté leur choix sur lui au 1er tour des primaires (2,9 millions au 2nd tour), il ne réaliserait qu’environ ….  5,2% des voix (7,9% sur la base des électeurs du 2nd tour des primaires)[iv] !
Dans cette perspective, il lui est donc impératif d’élargir très grandement sa base électorale, sans pour autant perdre ce qu’il a conquis lors de ces primaires. Or, tant dans la forme (puisqu’il n’a cessé de scander qu’il était homme à se tenir à son programme) que dans le fond, son programme économique[v] lui interdit tout élargissement d’importance. François Fillon s’est d’ores et déjà mis à dos une très large majorité de la fonction publique (soit de l’ordre de 6 millions d’électeurs ...), non seulement parce que sa proposition est une aberration dans la situation économique que connaît notre pays (supprimer 500 000 emplois – dussent-ils être publics – alors que près de 6 millions de Français sont en souffrance sur le marché de l’emploi) mais aussi parce qu’une large part de cette fonction publique (hôpitaux, douanes, police, armées, enseignants) a déjà beaucoup souffert des réductions d’effectifs des deux précédents quinquennats[vi] et que les modalités de mise en œuvre sont demeurées très floues … si ce n’est en annonçant que les fonctionnaires restant devront travailler davantage alors même qu’une grande partie d’entre eux n’a en pratique jamais connu les 35 heures ! Conforme aux préconisations de l’Union européenne[vii], son projet de privatisation[viii] en masse de la sécurité sociale, tout aussi aberrant économiquement puisque le système de notre sécurité sociale est l’un des plus performants – sinon le plus performant –  de la planète en rapport coût-efficacité[ix], lui aliène d’emblée les classes populaires, la plus grande majorité des classes moyennes ainsi que, probablement, les personnes âgées, segment pourtant traditionnellement assez proche de la droite. L’ancien premier ministre et son équipe peuvent tenter de bien oiseux retournements sur ce sujet[x], il est plus que probable que le mal est fait et que cet électorat, le plus important numériquement et potentiellement le plus décisif[xi], lui a pour une grande part définitivement tourné le dos (et que ces retournements retourneront aussi une part de l’électorat qui a construit sa victoire aux primaires !). Rajoutons à tout cela que François Fillon peinera à regrouper derrière lui une frange grandissante (et sans doute majoritaire aujourd’hui) de Français plus que lassés par les travers de l’européisme bureaucrate et des politiques austéritaires qui y sont liées si l'ancien disciple de Philippe Séguin – mais qui en a totalement renié l’héritage en assumant ouvertement tous les « Munich sociaux » – continue à prôner les vertus de la souveraineté (ce qui s’entend bien) tout en demandant une intégration accrue dans la « gouvernance » de la zone euro (ce qui est totalement incompatible avec tout discours sur la souveraineté !). Enfin, les « Républicains » ne pouvant se permettre de tirer à contre-camps, le passif du quinquennat Sarkozy a été peu évoqué pendant la campagne des primaires. Nul doute que le premier ministre de tout ce piteux quinquennat ne pourra très longtemps s’exempter d’un devoir d’inventaire sur ces cinq années qui n’ont été guère glorieuse pour la France[xii].
C’est donc une longue et pénible campagne qui s’annonce pour François Fillon jusqu’aux jours d’avril 2017 et rien ne garantit son accession au 2nd tour des présidentielles. Celles-ci seront probablement, comme c’est de plus en plus le cas dans toutes les démocraties frappées par le discrédit de plus de trente années de néolibéralisme, d’une très grande indécision et l'on peut s'attendre à voir nos éditocrates sondagiers s'émouvoir qu'un candidat plébiscité aux primaires se fasse piteusement disqualifié quelques mois plus tard au cours d'une élection pour le coup bien plus démocratique que ne le sont ces primaires.





[ii] Ces contradictions se retrouvant dans les programmes d’à peu près tous les candidats de la primaire.
[iii] Ce bipartisme n’a paru comme une évidence sous la Ve République que pour les élections de 1974, 2007 et 2012. Toutes les autres se sont jouées au moins à trois candidats en mesure de franchir le premier tour.
[iv] Sur la base des 36,6 millions de suffrages exprimés au 1er tour des présidentielles de 2012.
[vi] La RGPP, révision générale des politiques publiques, initiée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy qui consistait – entre autres – à ne pas remplacer arbitrairement un poste de fonctionnaire sur deux lors des départs à la retraire, poursuivie, dans une à peine moindre mesure par la MAP, modernisation de l’action publique, par M. Hollande.
[vii] Quand l’Europe veut s’attaquer à la Sécurité Sociale, Laurent Herblay, Gaulliste libre, 23-oct-12.
[viii] Privatisation que François Fillon avait déjà, plus ou moins discrètement, largement initiée lors de son passage à Matignon :
Coût de la santé : le mensonge par omission du gouvernement, Laetitia Clavreul, Le Monde, 13-oct-10.
[ix] Une autre histoire de la Sécurité sociale, Bernard Friot & Christine Jakse, Le Monde diplomatique, dec-15.
Sécurité Sociale: le risque de la privatisation, Elie Arié, Le Monde, 20-sept-10.
Santé : c’est la privatisation qui coûte cher,                   Noam Ambrourousi, Marianne, 12-déc-14.
Rajoutons que le programme de privatisation de François Fillon fera la part belle aux lobbies de la santé … ceux-là même qui plombent notre système de santé :
Médecins : leurs liaisons dangereuses bientôt mises à nu, Clotilde Cadu, Marianne, 16-mars-15.
[xi] Les mesures-chocs de François Fillon rejetées par les Français, Jean-Christophe Chanut, La Tribune, 09-déc-16.
[xii] Lire :
Réponse au tract bilan de Nicolas Sarkozy, l’œil de Brutus, 24/01/2012.
Petit bilan des petites réformes de M. Sarkozy, l’œil de Brutus, 23/08/2011.

16 commentaires:

  1. ComMe dit NDA, son programme est vraiment con

    La quasi totalité du différentiel de dépenses publiques entre France & Allemagne tient aux 8% que la France dépense de plus pour les pensions des retraites et la santé des retraites!!!!


    Déjà 1.1Million de vues sur facebook :
    Il
    https://www.facebook.com/mickael.cham/posts/1373066616077210


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    1. D'autant plus que les périmètres mesurés ne sont pas les mêmes ! : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/incurie-budgetaire-francaise-vertu-allemande-les-statistiques-tronquees-590332.html

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  2. Ce sont les institutions qui engluent le France dans cet immobilisme et cette décadence annoncée. Le fait d'avoir changé le septennat en quinquennat avec synchronisation des législatives, provoque une campagne électorale permanente. Nos chers politiques ne cherchent plus à améliorer notre vie, mais ne visent qu'une chose : "Être réélu". Nous avons collectivement fait une énorme connerie en acceptant cette réforme. Tant que nous n'aurons pas une nouvelle constitution, la chute continuera...

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    1. Le but du quinquennat était d'en finir avec le sentiment du LRPS dû aux cohabitations. Comme si ne plus en avoir suffisait à dissiper le sentiment que les deux grands partis de gouvernement faisaient la même politique économique. Effet de campagne permanente? Je dirais plutôt qu'en représidentialisant le régime le quinquennat a remis le président en première ligne alors qu'auparavant c'était le 1er ministre qui servait de fusible en cas de difficulté. Sauf que cette représidentialisation s'est faite dans une période où l'Etat subit la double peine d'une mondialisation et d'une construction européenne bridant sa souveraineté. Le problème est moins l'envie de réélection du sortant (normale quand même) qu'une situation rendant une réélection très difficile: avec l'oeil permanent de Berlin sur le budget des Etats, il n'est même plus possible de relâcher un peu la rigueur juste avant un scrutin présidentiel. Et le dogme de libre concurrence de l'Europe ne donne pas non plus beaucoup d'espace à des solutions iconoclastes contre les délocalisations, l'électorat populaire étant du coup perdu d'avance pour le sortant. Revenir au septennat remplacerait l'alternance sèche avec les mêmes politiques par de petites phases de cohabitation... durant lesquelles les politiques ne changeraient pas non plus. Le salut serait moins du côté des institutions que d'une volonté politique réelle : 1) de défier un certain consensus idéologique des mass media 2) de défier l'Europe avec une stratégie pensée que n'ont pas MLP/JLM/Montebourg.

      JZ

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  3. Fillon considère qu'un des problèmes des partis politiques de gouvernement est le décalage entre les politiques pratiquées et les attentes de la base. Cela se défend. Et un Hamon à la stratégie assez proche pourrait d'ailleurs être le Fillon de la primaire PS. Le problème est effectivement dans les deux cas un décalage par rapport aux attentes du "reste du pays" qui n'aspire ni à du Schroder ni à un revenu universel. Laissons le côté le cas d'un candidat PS déjà liquidé par JLM sur sa Gauche et Macron sur sa Droite. La victoire de Valls étant peu probable, son score avoisinera les 5%. La compétition a des chances de se jouer erntre Macron, Fillon et MLP. Et au risque d'enfoncer une porte ouverte: on est trop tôt dans la campagne pour avoir un réel favori. Parce qu'aucun candidat n'a encore produit de vraie dynamique de campagne. Et j'exclus donc par là la supposée dynamique Macron, résultant seulement d'une image de Kennedy de deuxième division et de la déliquescence du PS. Une vraie dynamique, c'est un récit qui touche le ressenti du pays au-delà des clivages sociaux ou partisans et une mesure qui en est la traduction. Le sentiment que celui qui travaille n'arrive pas à joindre les deux bout et les heures sup détaxées pour Sarko 2007, "Mon ennemi c'est la finance" et la taxe à 75% qui fit décoller la campagne d'un Hollande 2012 alors talonné par Mélenchon. Aucun candidat n'a produit son Bourget ou sa Porte de Versailles (non, crier les bras en croix ne suffit pas à devenir aussi favori que Sarko au même endroit il y a 10 ans). En s'accrochant à la virgule près à son fantasme Schroder, Fillon se met effectivement en mauvaise position pour créer une dynamique de campagne, surtout que le "Dégage Hollande" n'a plus de sens. Il se met en position de subir les évènements au lieu d'être l'acteur principal de la campagne, avec le risque de suprise désagréable que cela comporte. Reste à savoir qui de MLP ou Macron saura devenir l'acteur principal de la campagne. Ce ne sera pas facile non plus pour eux. Il se peut même qu'on se retrouve avec une campagne dans laquelle aucun candidat ne trouve son moment fondateur type Sarko Porte de Versailles/Hollande au Bourget. Et là ce serait encore plus imprévisible. Avec un vainqueur arrivant à l'Elysée avec un capital popularité nul dans ce cas.

    JZ

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  4. "C’est donc une longue et pénible campagne qui s’annonce pour François Fillon jusqu’aux jours d’avril 2017 et rien ne garantit son accession au 2nd tour des présidentielles."

    Pas faux mais beaucoup de la classe moyenne qui ne sont pas encore résolus à voter M Le Pen pourraient lui accorder suffisamment de voies pour être au 2ème tour et peut-être gagner. Car voter F. Fillon serait plus respectable et honorable comme vote malgré la casse annoncée (et pas que sociale).
    L'Anonyme du jour

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    1. Certes. Mais j'aurais tendance à penser que les voies de la classe moyenne iront se disperser un peu partout ailleurs (NDA, Macron, Bayrou s'il est candidat, Guaino s'il obtient les 500 signatures, etc.) d'autant plus, qu'après débats, il sera tout de même difficile de lui faire passer un détricotage des services publics dont elle est certes le premier contributeur mais aussi le premier bénéficiaire, quand elle n'en est tout simplement pas directement acteur (les fonctionnaires - ceux-ci sont d'ailleurs une cible bien trop facile depuis 15 ans pour continuer à en être crédible, du moins pris en bloc comme le fait Fillon).

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  5. Mercredi 4 janvier 2017 :

    François Fillon a un château avec 14 chambres, il a 3000 mètres carré de bâtiments annexes, il a une chapelle, il a un parc de 6 hectares, et il a aussi une ferme avec 7,2 hectares de terres !

    Lisez cet article :

    François Fillon vit dans un château qui comprend 14 chambres, au milieu d'un parc de 6 hectares.

    Une maison ? Interrogé en avril 2013 sur son patrimoine immobilier, François Fillon avait affirmé sur France 2 qu'il était "propriétaire d'une maison dans la Sarthe, achetée 440 000 euros il y a une vingtaine d'années, et qui vaut aujourd'hui à peu près 650 000 euros".

    Une maison ? Quelques mois plus tard, dans Paris Match, la "maison" se transforme en "manoir". La voici :

    http://www.politique.net/2017010501-chateau-de-francois-fillon-14-chambres.htm

    En réalité, il ne s'agit pas d'une maison, ni d'un manoir, mais bien d'un... château, comme le précise aujourd'hui Le Canard enchaîné.

    C'est en 1993 que François Fillon a acquis le "château de Beaucé". Selon l'acte notarié, le château comprend au rez-de-chaussée : "hall d'entrée, grande salle à manger avec cheminée, cuisine, arrière-cuisine, office, bureau, lingerie, buanderie, grand salon, lampisterie, bibliothèque, petite bibliothèque en bout".

    Et à l'étage ? 14 chambres et des salles de bain.

    Derrière le château se trouve également 3000 m² de bâtiments annexes, une chapelle. Le tout dans un parc de 6 hectares.

    Et dans la série « Bienvenue au Moyen âge », Le Canard enchaîné précise que Fillon a également acheté la ferme proche du château avec 7,2 hectares de terres. Ces champs sont exploités par un couple d'agriculteurs qui verse chaque année un "fermage" à la famille Fillon. Soit "21 quintaux de blé tendre de qualité saine, loyale et marchande et 218 kilos de viande de boeuf de première qualité". Une fois élu président, Fillon n'aura plus qu'à rétablir la gabelle...

    Source :

    Hervé Liffran, "Un château et quelques oubliettes", Le Canard enchaîné n°5019, mercredi 4 janvier 2017.

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    1. Son château vaut moins qu un bon appartement à Paris

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  6. Espérons qu'il se prenne (et tous ses soutiens avec leur idéologie insupportable) une bonne claque à l'élection. Mais ce n'est pas sûr, hélas.

    Remarquons que, pour tenir sa ridicule promesse de suppression de postes de fonctionnaires, il a fait annoncer par Longuet et Woerth que les enseignants devraient travailler plus longtemps :
    - d'une part, les enseignants n'ont pas été concernés par le passage à 35h, mais ils ont été concernés comme tous les fonctionnaires par le gel du point d'indice qui a suivi
    - d'autre part, Fillon comme ministre de l'éducation puis comme premier ministre a sa part de responsabilité dans la baisse du niveau scolaire, c'est à dire dans les bâtons collés dans les roues des enseignants.

    On s'attendrait pourtant à ce qu'un homme politique demandant des efforts à une catégorie professionnelle soit irréprochable dans ses décisions précédentes vis-à-vis de cette catégorie. Mais ces gens-là osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait.

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  7. @ Jeanmi

    Non, ce ne sont pas les institutions car la crise est similaire ailleurs. Je crois que c’est plus un mouvement d’époque. En revanche, ces institutions favorisent le changement

    @ JZ

    Je suis bien d’accord. Ce ne sont pas les institutions qui sont en cause. Bien d’accord sur le côté imprévisible : et si Mélenchon avait sa chance ?

    @ L’anonyme du jour

    Il semble encore favori, mais les points de L’œil de Brutus me semblent justes

    @ BA

    Ce n’est pas illogique vu sa situation

    @ Anonyme

    Pas sûr en effet

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  8. Notre système d'élection à deux tour laisse tout de même une chance à Fillon. En effet,s'il se retrouve face à JLM ou MLP au deuxième tour, les média et l'élite favoriseront son élection.

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  9. Mardi 24 janvier 2017 :

    A la une du Canard enchaîné : « Les 600 000 euros gagnés par Penelope qui empoisonnent Fillon. »

    D'où viennent ces 600 000 euros ?

    Réponse :

    L'épouse de Fillon aurait gagné 500.000 euros comme attachée parlementaire.
    Penelope Fillon a été rémunérée pendant 8 ans en tant que collaboratrice du député ... François Fillon, puis de son suppléant Marc Joulaud.
    Une collaboratrice de François Fillon à l'époque, interrogée par "Le Canard enchaîné", dit "n'avoir jamais travaillé avec elle". "Je n'ai pas d'info à ce sujet. Je ne la connaissais que comme femme de ministre." 

    En plus de ces 500 000 euros, l'épouse de Fillon a touché 5000 euros par mois pendant 20 mois, soit un total de 100 000 euros, pour avoir signé « deux ou peut-être trois notes de lecture ».

    "Le Canard enchaîné" affirme que Penelope Fillon a été parallèlement salariée, entre le 2 mai 2012 et décembre 2013, de "La Revue des deux mondes", propriété de Marc Ladreit de Lacharrière (PDG de Fimalac), un ami de François Fillon. Elle y touchait alors environ 5.000 euros bruts par mois.

    Interrogé par l'hebdomadaire, le directeur de la revue, Michel Crépu, se dit "sidéré" : "Je n'ai jamais rencontré Penelope Fillon et je ne l'ai jamais vue dans les bureaux de la revue."
    Il précise toutefois que Penelope Fillon a signé "deux ou peut-être trois notes de lecture".

    http://www.lecanardenchaine.fr/la-une-du-25-janvier-2017/

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  10. De 1998 à 2001, Penelope Fillon a gagné 3900 euros par mois, comme attachée parlementaire de son mari, le député François Fillon.

    En janvier 2002, son salaire explose : 4600 euros par mois !

    En juillet 2002, François Fillon est devenu ministre, son suppléant Marc Joulaud le remplace comme député. Penelope Fillon continue à être payée en tant qu'attachée parlementaire, … et son salaire continue à exploser : 6900 euros par mois !

    Le Canard Enchaîné écrit que les deux attachés parlementaires sont en réalité Igor Mitrofanoff et Jeanne Robinson-Behre :

    « Igor Mitrofanoff et Jeanne Robinson-Behre, contrairement à Penelope Fillon, apparaissent dans les biographies et les trombinoscopes de l'Assemblée nationale, et ils travaillent. Jeanne Robinson-Behre ne garde aucun souvenir de sa « collègue » Penelope : « Je n'ai jamais travaillé avec elle, je n'ai pas d'info à ce sujet. Je ne la connaissais que comme femme de ministre. »

    En 2006, Penelope Fillon voit encore une explosion de son salaire : 7900 euros par mois !

    Le 31 août 2007, Penelope Fillon n'est plus payée : son mari est devenu Premier ministre et il gagne 21 300 euros par mois.

    En juillet 2012, Penelope Fillon retrouve un salaire : elle va toucher un salaire d'attachée parlementaire de 4600 euros par mois, et aussi un salaire de 5000 euros par mois que lui verse « La Revue des Deux Mondes ». Total : 9600 euros par mois.

    Total : Penelope Fillon a gagné 500 000 euros comme attachée parlementaire, et aussi 100 000 euros payés par « La Revue des Deux Mondes ».

    Christine Kelly a publié en 2007 une biographie de François Fillon, alors Premier ministre de Nicolas Sarkozy ("Le Secret et l'ambition", Editions du Moment) et avait pour l'occasion rencontré François Fillon ainsi que son épouse et leurs proches. Elle avait été nommée membre du CSA par le président du Sénat, Gérard Larcher, soutien de longue date de François Fillon.

    Interrogée par l'hebdomadaire satirique sur le rôle de Mme Fillon, Christine Kelly a déclaré : « C'est surprenant. Je n'ai jamais entendu dire que Mme Fillon travaillait. Personne ne m'a parlé de cela. Ce n'est pas non plus ce qui est ressorti d'un entretien que j'ai eu avec elle et de plusieurs autres avec François Fillon. Elle m'a juste dit qu'elle assistait aux réunions de François Fillon lors des campagnes mais pour moi, c'était vraiment la femme au foyer qui s'occupait de ses enfants. »

    Depuis la parution de son témoignage dans le Canard Enchaîné, Christine Kelly a dénoncé ce mercredi sur Twitter des "menaces" et des "pressions" reçues par téléphone de la part d'une "équipe politique" qu'elle n'a pas nommée.

    Jointe par l'AFP, Christine Kelly confirme qu'elle a reçu des menaces. "Oui, j'ai reçu des pressions. On m'a appelée au téléphone, et on m'a laissé deux messages depuis ce matin. Je les garde, et je les garde secrets. Mais je n'aime pas ça du tout et le deuxième avertissement sera public", a-t-elle confié à l'agence.

    http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/25/apres-avoir-temoigne-sur-penelope-fillon-christine-kelly-se-dit/

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  11. Vendredi 27 janvier 2017 :

    Un plan B pour remplacer Fillon, l'idée plane sur la présidentielle.

    A droite, tous les paris sont ouverts. Deux jours après les révélations du Canard enchaîné, qui accuse Penelope Fillon d'avoir occupé un emploi fictif d'assistante parlementaire auprès de son mari, et après l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet financier, les questions se multiplient. La campagne de François Fillon résistera-t-elle à la polémique ? Son programme va-t-il rester audible ? Et surtout, la légitimité de la candidature du vainqueur de la primaire sera-t-elle remise en cause ?

    L'embarras est palpable, parmi les rangs de la droite, et les membres du parti Les Républicains ne se pressent d'ailleurs pas pour répondre aux demandes d'interview. Ceux qui le font, en off, laissent transparaître leurs doutes, comme le soulignent Les Echos dans leur édito de ce vendredi. Et en filigrane, une idée pointe : l'éventualité d'un "plan B" pour la présidentielle, d'une autre candidature que celle de François Fillon, qui semblait pourtant s'être assuré une légitimité sans failles en étant choisi par plus de 4 millions d'électeurs.

    Mais quelques semaines après le deuxième tour de la primaire, l'ambiance a bien changé, notamment parce que l'image du candidat a changé, à la faveur de la polémique.

    « Les militants de la droite l’ont notamment sollicité pour en finir avec les affaires liées à Nicolas Sarkozy", rappelle Ludovic Vigogne, journaliste politique à L'Opinion, interrogé sur BFMTV. Officiellement, on ne se pose pas la question d'un plan B, mais depuis mercredi certains élus ne peuvent pas s’empêcher d’y penser ».

    Selon lui, si l'affaire continue de peser durablement sur la campagne, « il y aura forcément quelqu'un qui viendra dire : 'il faut changer de candidat' ».

    Pour preuve de l'actuelle fébrilité, Alain Juppé, arrivé deuxième en novembre, a mis les pieds dans le plat vendredi, en affirmant qu'il excluait "clairement et définitivement" de se présenter en recours dans le cas d'un désistement du candidat désigné.

    En marge d'une réunion de Bordeaux Métropole, il a insisté pour dire qu'il n'avait « pas du tout l'intention de se lancer dans une opération de repêchage ». « A l'instant T, la question ne se pose pas, c'est François Fillon notre candidat », a-t-il ajouté, sans doute pour rassurer, mais sans y parvenir totalement.

    http://www.bfmtv.com/politique/l-idee-d-un-plan-b-au-candidat-fillon-plane-sur-la-presidentielle-1091046.html

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  12. Le plan B.

    Fillon est carbonisé. Chez les dirigeants du parti Les Républicains, on réfléchit déjà à un autre candidat pour l'élection présidentielle. Pour choisir ce nouveau candidat, on rêve d'un vote en bureau politique.

    Trois noms circulent :
    - Laurent Wauquiez
    - François Baroin
    - Xavier Bertrand

    Lisez cet article :

    Logiquement, si Fillon était empêché, il faudrait une nouvelle primaire. Mais les délais semblent bien courts. Du coup, chez les LR, on rêve d’un vote en bureau politique. « Ce serait bien, un jeune », réfléchit déjà un cadre LR alors qu’il va falloir affronter notamment Emmanuel Macron, 39 ans. Les noms de Laurent Wauquiez (41 ans), ou de François Baroin (51 ans) circulent. Le maire de Troyes a dîné, tiens-tiens, avec Nicolas Sarkozy mardi soir, juste après l’explosion du scandale Penelope.

    « Il y en a un autre, fait-on valoir à droite, Xavier Bertrand (51 ans), qui s’est tenu bien en dehors de la primaire, qui a affronté Marine Le Pen aux régionales et l’a vaincue. » Publiquement, personne ne va pour l’instant bouger une oreille, en attendant le premier sondage d’intentions de vote post-Penelope Gate. Il devrait être publié au plus tard lundi matin.

    http://www.marianne.net/penelope-gate-sarkozy-baroin-wauquiez-droite-cherche-deja-recours-fillon-100249539.html

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