jeudi 23 novembre 2017

Trump, Macron : deux couleurs d’une même politique fiscale oligarchique

Forte baisse de la fiscalité des entreprises (qui passerait de 35 à 20%), forte baisse de la fiscalité des plus riches à travers des dispositifs plus ou moins discrets : voilà le programme fiscal que Donald Trump et les Républicains ont présenté. Quelle ironie de constater la proximité de ce projet fiscal avec la politique mise en place par Emmanuel Macron depuis son arrivée au pouvoir…


Des 1%, par les 1% et pour les 1%

Des deux côtés de l’Atlantique, les entreprises et les plus riches peuvent décidément déboucher le champagne ! Alors que les riches n’ont jamais été aussi riches et que les entreprises n’ont jamais gagné autant d’argent depuis un siècle, les gouvernements continuent à se battre pour alléger leurs impôts, malgré les fortes baisses du passé (on rappellera ici que les entreprises payaient 50% d’IS au début des années 1980 des deux côtés de l’Atlantique et que le taux marginal d’impôt sur le revenu était alors de 56,8% en France et de plus de 70% aux Etats-Unis). Mais après avoir fait tomber l’IS à 35 et 38%, et le taux marginal à 45 et 39,6% la course au moins-disant fiscal continue.

Et finalement, cette direction rassemble Donald Trump et Emmanuel Macron, dont la politique économique n’est finalement pas si éloignée sur le fond, une fois que l’on se débarasse de l’écume de formes différentes, bien entendu. Les deux nouveaux présidents proposent tous deux de fortement réduire la fiscalité des entreprises et des plus riches, accentuant plus encore une tendance historique pourtant très marquée. Les inégalités augmentent ? Trump et Macron s’accordent pour les augmenter plus encore ! Ils mènent tous les deux des politiques profondément oligarchiques, même si le premier le fait d’une manière que reprouve la plupart des élites. Mais sur le fond, que de convergences !

Les deux proposent de réduire plus encore la fiscalité sur les bénéfices des entreprises. Macron propose une baisse à 25% du taux d’IS quand Trump propose de le descendre à 20%. Et les deux présidents veulent réduire fortement la fiscalité des plus riches, en essayant de ne pas le faire de manière trop flagrante. Trump a renoncé à supprimer le taux le plus élevé d’IR et se contente de mesures plus techniques, comme le relèvement des seuils de déclenchement, la réduction du nombre de tranche et l’effarante suppression de l’impôt sur les successions. Un choix absolument révoltant alors que les inégalités ont considérablement augmenté, accentuant le caractère oligarchique des Etats-Unis.

Macron aussi n’a pas osé supprimer l’ISF et se contente d’en réduire le rendement de plus de 75%... Il multiplie les petites mesures aux grosses conséquences, abaissant d’un tiers la fiscalité des stocks-options, un nouveau cadeau de 120 millions. Même le Figaro semble estomaqué, évoquant le fait que les cent premiers contribuables de l’ISF gagneront plus d’un demi-million par an, ou le fait que 44% des gains du Prélèvement Forfaitaire Unique (572 millions) iront à 1% de la population ! Gabriel Zucman pointe que le PFU est une « bombe à retardement pour les finances publiques », une « iniquité la plus totale » car elle va pousser à un transfert de revenus du travail en revenus du capital pour profiter de la moindre taxation des seconds que cette réforme introduit dans notre système fiscal.


Bien sûr, leur discours et leur façon d’être sont très différents. Mais sur le fond, leurs principaux choix économiques sont beaucoup plus proches qu’on ne pourrait l’imaginer. Amplifiant tous les déséquilibres économiques qui se font jour depuis plus de 30 ans, leur principal agenda consiste à rendre les riches et les entreprises plus riches, au détriment de tous les autres

5 commentaires:

  1. François Sureau est un ami d'Emmanuel Macron.

    C'est un avocat, qui a toujours eu des idées de gauche.

    Signe de sa confiance : en avril 2016, Emmanuel Macron a demandé à François Sureau d'écrire les statuts de son parti politique, « En Marche ! »

    Problème : François Sureau travaillait aussi pour François Fillon : c'est lui qui a écrit le célèbre discours prononcé par François Fillon au Trocadéro ! ! !

    Conclusion :

    Le parti politique « En Marche ! », le parti politique « Les Républicains », le Parti Socialiste, Europe Ecologie Les Verts, le MoDem, tous ces partis politiques ont la même idéologie : la construction européenne.

    Tous ces européistes font la même politique depuis mai 1974.

    Tous ces européistes forment une seule et même élite : la nouvelle aristocratie.

    A propos de François Sureau :

    François Sureau est l’auteur du discours du Trocadéro, révèle Patrick Stefanini.

    Mais l’enquête de Stefanini ne s’arrête pas là. Il révèle le rôle trouble de François Sureau, avocat et ami du candidat. Dès le début du livre, l’auteur raconte donc les journées qui ont précédé la manifestation du Trocadéro et ce moment où Fillon a failli abandonner la campagne. Le 28 février, lorsque le candidat apprend qu’il est convoqué par les juges en vue d’une mise en examen, il lâche « ça, ça change beaucoup les choses ». En quittant le QG vers 22h45, il prévient Stefanini et sa garde rapprochée : « Je vous dirai demain matin, après en avoir discuté avec mon épouse, si je maintiens ou pas ma candidature. » Le lendemain, dès potron-minet, Stefanini, lui confie sa conviction : « François, ça va être difficile. » Fillon : « Patrick, qu’est-ce-que ça veut dire ? Tu penses qu’il faut que je m'arrête ? » Et le directeur de campagne de lâcher : « Oui. » En fin de matinée, Fillon fait revenir son équipe de campagne.

    Dans le bureau, il y a François Sureau qui a préparé un texte dans la nuit, écrit le directeur de campagne, qui aurait à peine le temps de le lire mais imposera le retrait de « quelques formules qu’il juge excessives. » Le texte est, selon lui, « trop agressif à l’égard de la justice ». Stefanini comprend que la campagne bascule et estime que le candidat n’a plus besoin de lui. Il laisse la place aux hommes de l’ombre. A commencer par François Sureau dont il révèle qu’il est l’auteur du discours du Trocadéro. C’est François Fillon, raconte-t-il, qui le lui a dit, cinq jours après le rassemblement de ses partisans sur la place parisienne. « Dans la nuit du samedi au dimanche, François Sureau lui avait envoyé son propre discours plus offensif, destiné à galvaniser des milliers de militants », écrit-il. 

    « Le plus étrange, poursuit-il, c’est que l’homme qui avait rédigé le discours qu’ils allaient applaudir avec force, penche et pense plutôt à gauche. » Plus étonnant encore, François Sureau apprend-on, est le rédacteur des statuts d’En Marche ! lancé en avril 2016. Il y aurait donc un agent double dans la campagne de Fillon. Ce que Stefanini ne veut pas croire tout en s’interrogeant : « La seule question intéressante, au fond, est de savoir si François Fillon connaissait les liens de François Sureau avec l’équipe d’Emmanuel Macron, et si c’est en toute connaissance de cause qu’il a choisi de suivre les conseils de maintien de sa candidature ».

    http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Existait-il-un-agent-double-dans-le-camp-de-Francois-Fillon-pour-la-presidentielle-1400543

    RépondreSupprimer
  2. Macron a plus de 20 ans de retard :

    https://www.humanite.fr/michel-husson-lobsession-de-macron-est-de-rattraper-le-temps-perdu-645457

    RépondreSupprimer
  3. De Gaulle n’était il pas conseillé par Rueff qui admirais l'école Autrichienne ? Le truc que je comprend pas avec vous les gaulliste , c'est que vous critiquez beaucoup une politique fiscal que votre maître penseur aurait été capable de mettre en pratique ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Cgrotex

      Pas du tout d’accord sur le Général. En 1945, il choisit le plan Mendes contre un plan plus austéritaire. Révisez vos classiques. Et il n’a pas ressenti le besoin de réduire un progressisme fiscal qui le ferait presque passer pour un marxiste aujourd’hui. En revanche, il est vrai qu’il visait l’équilibre budgétaire dans les années 1960, mais avec plus de 5% de croissance et des fruits de cette croissance justement répartis, ce n’était sans doute pas nécessaire d’avoir un déficit public.

      Supprimer