lundi 5 novembre 2018

La double malédiction des taux dans la zone euro

La remontée des taux d’intérêt italiens depuis le résultat des élections du printemps ranime cette crise de la zone euro qui avait duré plus de cinq ans, et s’était conclue avec une déclaration de Mario Draghi, puis, plus tard, la soumission d’Alexis Tsipras. Ce retour des tensions des marchés autour des dettes souveraines européennes en dit long sur les vices de forme de l’euro.


Les Etats soumis aux humeurs des esprits animaux des marchés

Depuis le succès électoral du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue, le taux à dix ans auquel emprunte l’Etat italien a pris plus de 150 points de base, tournant autour de 3,5% aujourd’hui au lieu de 1,5 à 2% il y a moins d’un an. A terme, le surcoût pourrait représenter une augmentation de la charge de la dette de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an ! Néanmoins, il ne faut pas oublier que la dette à long terme qui vient à échéance aujourd’hui a très souvent un coût encore plus élevé, et le taux actuel représente en fait une économie. Ensuite, la durée des échéances fait que son renouvellement n’est que partiel chaque année. Et enfin, une majeure partie de la dette est détenue en Italie.

Cependant, cette évolution n’en reste pas moins délicate. Pendant près de 4 ans, les taux tournaient autour de 2%. La remontée à l’œuvre depuis ce printemps n’est donc pas neutre pour une économie habituée à des taux plus bas, sans pour autant que cela ait permis une forte croissance. Cette hausse risque de peser sur les investissements des entreprises et des ménages. En ce sens, la réponse du gouvernement est cohérente : il est probablement nécessaire que l’Etat dépense plus et mette fin à l’austérité pour ne pas accentuer davantage les pressions déflationnistes. Mais la relance pourrait accentuer les tensions sur les taux, dans un cercle vicieux aux conséquences imprévisibles.






18 commentaires:

  1. Actuellement l’Italie est pénalisée par son budget déficit à 2,4 % et voit ses taux d’intérêt s’envoler à cause de ce déficit « monstrueux » !

    Dans le lien ci-dessous en date du 5 décembre 2017, intitulé : « Le déficit du Royaume-Uni de nouveau sous la barre des 3% du PIB, le Conseil clôture la procédure » vous lisez je cite un extrait qui évoque la période de crise de la précédente décennie : « La contraction de l'activité économique au Royaume-Uni s'était aggravée, passant à 3,3% du PIB, et le déficit public estimé avait été révisé à la hausse, s'établissant à 13% du PIB pour 2009-2010 »

    https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2017/12/05/uk-s-deficit-back-below-3percent-of-gdp-council-closes-procedure/

    Par quel miracle un déficit à 13 % du PIB n’a pas provoqué aucune une crise des dettes souveraines au Royaume-Uni à cette époque alors qu’il y en a quasiment une pour l’Italie avec un déficit à 2,4 % ? La réponse vous l’avez dans le lien ci-dessous, je cite :

    « Au cours de son programme d'assouplissement quantitatif commencé en mars 2009, la Banque d'Angleterre a acheté jusqu’en septembre 2009, environ 165 milliards de £ d'actifs aux institutions financières et, à un degré moindre, des créances de qualité élevée émises par des entreprises privées, ce montant fut porté à 375 milliards de livres... »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Assouplissement_quantitatif

    Comme quoi l’Euro protège,on le voit pour l'Italie!

    Saul

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  2. Dites-donc, Herblay, que vous inspire le résultat du référendum en Nouvelle-Calédonie ?

    Combien de Kanaks, pourtant nés sur le sol français et ayant baigné dans le "modèle républicain", se sentent-ils réellement français, et combien veulent-ils rester Kanaks ?

    Pourquoi en irait-il autrement pour les "issus de" ?

    Dès lors, n'est-il pas imprudent d'en laisser venir toujours plus, par négligence, alors que ce qui les intéresse majoritairement est manifestement les aspects économiques et non la volonté de devenir français ?

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    1. Les indépendantistes ne sont pas au pouvoir en Nouvelle-Calédonie, mais ils le sont en Corse.

      (D'ailleurs ces derniers ne sont pas privés de participer en Nouvelle-Calédonie à la campagne pour le oui au référendum sur l'indépendance)

      Quand LH osera-t-il briser l'omerta sur la grave menace de l'immigration corse en métropole ?

      Ivan

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  3. La souveraineté monétaire est indispensable pour mener une politique macro-économique sensée. Tant que nous serons dans l'euro, il n'y a pas d'espoir.

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    1. L'un des problèmes pour un pays en difficulté de la zone euro, c'est la perte du contrôle des taux d'intérêt. Voir cet article (lien ci-desous) de Natixis, Patrik Artus je suppose, je le cite:

      « Une crise de la dette publique ne peut venir, dans les pays de l’OCDE, que des pays qui ne contrôlent pas leurs taux d’intérêt,comme l’Italie.Le taux d’endettement public a augmenté depuis la crise dans tous les grands pays de l’OCDE, sauf l’Allemagne et la Suède. On s’inquiète souvent alors du risque de déclenchement d’une crise des dettes publiques. Mais les Banques Centrales ont la capacité de maintenir les taux d’intérêt à long terme en dessous des taux de croissance,ce qui évite les crises de la dette, ou ne les rend possibles que si les Banques Centrales les acceptent, ce qui est très improbable. Mais il existe une exception: les pays de la zone euro qui ne contrôlent pas leurs taux d’intérêt, puisqu’il n’existe pas de Banque Centrale Nationale. »

      https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/tbtkW_92xeVKyvaZwAyk3g==

      Il y a aussi le taux de change de la monnaie, l’inflation, etc. qui doivent varier en fonction de certaines circonstances macroéconomiques. La souveraineté monétaire est nécessaire surtout quand un pays est en crise économique car ne pas l’avoir peut s’avérer catastrophique, notamment pour un pays comme l’Italie qui cumule plusieurs problèmes : Dette publique trop élevée, croissance, faible, inflation faible, banques en difficulté,fuite des capitaux, spread sur la dette, etc. C’est pourquoi le cas italien va être à suivre attentivement dans les mois à venir.

      Saul

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  4. Des nouvelles du Brexit, un fiasco :

    https://www.ft.com/content/29468d52-e0e5-11e8-8e70-5e22a430c1ad?kbc=undefined&fbclid=IwAR1X0_GeNqPBX5ScnvDDd_lcESgi1G5DL7Sf9aMh7OeXeF0iC3R3WhqE-X8

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    1. Lisez donc l'antidote qu'est le livre de Marc Roche, un belge qui a été correspondant du "Monde" en Belgique et Royaume-uni "le Brexit va réussir". Cela vous changera du politiquement correct.

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    2. "Cela vous changera du politiquement correct."

      Toujours cette expression du politiquement correct pour se faire mousser, c'est complètement éculé ce genre de rhétorique.

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    3. Dans quel monde vivez-vous pour ne pas croire qu'il y a dans dans la classe politico-médiatique un politiquement correct qui consiste à prétendre que le Brexit se passera mal?

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  5. Dans le cas italien la dette du pays étant largement détenue par des Italiens la Commission de Bruxelles ne peut plus compter que sur les marchés financiers pour mater le pays. Or ils semblent plutôt calmes.Le gouvernement italien semble déterminé à l'épreuve de force en maintenant son budget, le problème est de savoir si la BCE ne va pas comme dans le cas de la Grèce couper l'accès aux liquidités monétaires pour espérer un "bank-run". Alors l'Italie devra émettre une monnaie de substitution, ce dont on a déjà parlé depuis le début sous le nom de "mini-bots".

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    1. 3,40 % quand même hier pour le 10 ans italien. Le fait que les banques italiennes soient de grosses détentrices des obligations de l’État italien les met en grosse difficulté si le spread dure trop longtemps et de surcroît s’aggrandi ce qui devrait être le cas en 2019 en raison de la disparition complète du quantitative esasing de la BCE,.

      https://www.lettera43.it/it/articoli/economia/2018/10/08/spread-banche-italiane-borsa/224292/

      Elles ont alors de grosses pertes en capital. La situation des banques pourrait se dégrader au point de nécessiter une recapitalisation. Au-delà de 100 000 euros les comptes courants des déposants peuvent alors être ponctionnés  selon les règles européennes :

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/12/accord-europeen-sur-le-renflouement-interne-des-banques_4332637_3234.html

      Et il faut avoir à l’esprit que les banques italiennes peuvent, d’ici une éventuelle recapitalisation, chercher à s’alléger sur leur énorme stock d’obligations de l’État italien augmentant, de ce fait, encore plus le spread. Il n’y aurait pas de problème si l’État italien avait la souveraineté monétaire car il y aurait alors des quantitative easing de la banque centrale destiné aux banques, à l’État et aux entreprises, semblables à ceux pratiqués par le Royaume-Uni en période de crise.

      https://www.theguardian.com/business/2016/aug/04/bank-of-england-cuts-uk-interest-rates

      Saul

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    2. Oui et alors ? Si vous pensez que le gouvernement italien se laissera faire comme un gouvernement grec de rencontre ...Comme je l(ai dit il a tous les atouts en mains, du moins s'il s'en sert, il peut émettre une monnaie de substitution (les mini-bots) en attendant de réquisitionner sa banque centrale. Il peut faire défaut sur sa dette, et sauver ses banques par une nationalisation de fait.

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    3. S'il sort de l'Euro le gouvernement italien ne fera pas forcément défaut sur la dette publique de l'Italie. Pour résumer le cas vraiment au maximum (redénomination en monnaie nationale de la dette en euros sous droit italien, c'est le gros de la dette publique italienne, celle-ci peut être aussi détenue par des investisseurs étrangers, français, allemand,etc.L'Italie a aussi je crois des emprunts en monnaie étrangère, notamment dollars qui ne peuvent pas être renommés en monnaie nationale mais ils ne sont pas énormes. Les banques italiennes n'auront pas forcément besoin d'être nationalisées mais recapitalisées par quantitavive easing de la banque centrale juste après la sortie de l'Euro(j'ai trouvé cela dans un plan B italien de sortie de l'Euro attribué à Paolo Savona, en fait un groupe d'experts financiers italiens qui ont travaillé en liaison avec lui).

      Si des institutions financières françaises ont acquis des obligations et des actions italiennes elles auront aussi des pertes liées à la baisse du taux de change de la nouvelle monnaie de l'Italie par rapport à l'Euro. La différence avec les banques italiennes c'est qu'elles en ont beaucoup moins et donc leurs pertes seront moins importantes.

      Saul

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    4. La lex monetae s'applique à toutes les devises. Si l'UE sous direction allemande "s'amuse" à emmerder les Italiens ils peuvent faire défaut, et à mon avis ils auraient tort de se gêner étant donné les conséquences de l'euro sur l'économie italienne. Ce sont les banques françaises et notamment la SG qui seront très perdantes de ce défaut. Etant donné l'importance de l'apport de capitaux publics pour sauver ses banques il ne serait illégitime de les nationaliser ou à tout le moins de les contrôler sérieusement.

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  6. @ Saul et anonyme

    Le caractère arbitraire de cette procédure atteint des sommets. En effet, avec sa propre banque centrale, tout devient différent, comme le montre le Japon, dans les grandes largeurs. Artus fait parfois de bons constats, dommage qu’il ne parvienne pas à franchir le rubicon des solutions qui en découlent logiquement

    Difficile de savoir ce que le gouvernement italien fera. Il a l’air très résolu, et mieux armé intellectuellement que celui de Tsipras

    @ Jacques

    Bien d’accord

    @ Anonyme 15h19

    Fiasco ? Pourtant, la Grande-Bretagne a une croissance plus forte que la France cette année…

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