mardi 12 janvier 2021

Macron est-il le Attila de la culture française ?

Il nous avait peut-être prévenu pendant la campagne électorale de 2017 en affirmant « qu’il n’y a pas une culture française ». Mais aujourd’hui, après dix mois de crise sanitaire et de mesures de fermeture des établissements culturels et des restaurants, il est frappant de constater à quel point tout ce qui fait notre exception culturelle est si peu protégé par l’exécutif durant cette crise.

 


La culture et la gastronomie, non essentielles pour les marcheurs ?

 

Bien sûr, la crise sanitaire que nous traversons impose des restrictions à nos façons de vivre, pour préserver des vies et notre système de santé. Mais d’abord, si l’exécutif avait fait son travail sur les masques, avec un stock stratégique entretenu, qui aurait permis d’équiper rapidement les professionnels de santé et tous les publics fragiles, puis s’il s’était assuré qu’à la rentrée l’augmentation du nombre de tests ne mettait pas en danger la vitesse d’obtention des résultats, les restrictions mises en place auraient probablement pu être nettement moins importantes. Bien sûr, un épisode de fermeture aurait pu rester nécessaire, mais il aurait sans doute été beaucoup plus court que la très longue traversée du désert des professionnels de la culture et de la restauration depuis le premier confinement de mars.

 

S’il y a eu un répit de juin à octobre, la situation n’est jamais revenue à la normale, puisque les contraintes mises en place pour la période de réouverture étaient lourdes de conséquences pour ces professionnels, augmentant les coûts et réduisant les recettes. Et ce qui est frappant en étudiant rapidement les mesures prises à l’étranger, même si la tendance est actuellement au reconfinement dur, c’est à quel point la culture et la gastronomie ont été particulièrement touchées en France. En Espagne, actuellement, des théâtres continuent à accueillir du public, bien évidemment en respectant une distanciation physique. Globalement, nos grands voisins immédiats, Allemagne, Italie et Espagne, n’ont pas fermé aussi longtemps leurs restaurants. Et notre pays se caractérise par des mesures d’interdiction particulièrement infantilisantes, quand d’autres ont fait le choix de compter sur le civisme.

 

Bien sûr, on peut penser que cela nous permet de mieux contenir la pandémie. Mais l’Espagne, dont la seconde vague est, elle aussi, mieux maîtrisée, montre que l’on peut être moins radical dans la fermeture de certains établissements. Bien sûr, une étude a suggéré que les restaurants étaient des lieux propices à la circulation de l’épidémie, mais outre le fait que ce n’était qu’un modèle, elle reposait sur des données de début de pandémie aux Etats-Unis, alors que l’administration Trump niait le problème. On peut penser qu’avec un protocole sanitaire strict, le danger est potentiellement minime. D’autres lieux susceptibles de propager l’épidémie n’ont pas subi des mesures de fermeture aussi strictes et radicales. Ne pouvait-on pas limiter beaucoup plus la fermeture de ces joyaux de notre culture ?

 

Car s’il y a des domaines qui représentent la France, c’est bien notre gastronomie et notre culture. La culture est probablement le secteur plus protégé de notre économie. Notre « exception culturelle » justifie quotas et subventions, qui ont permis de limiter l’invasion culturelle états-unienne. Beaucoup de nos artistes sont connus dans le monde entier et font entendre une petite musique rafraîchissante par rapport au rouleau-compresseur yankee, de la littérature à l’audiovisuel, en passant par la musique. Nos musées sont des références. Et la gastronomie est au cœur de notre identité, probablement la partie de notre patrimoine la plus reconnue et admirée dans le monde entier. Notre cuisine est probablement la référence ultime, celle qui inspire les chefs tout autour de la planète, des Etats-Unis à l’Asie.

 

Il est donc assez stupéfiant de constater que notre pays est peut-être celui qui a adopté les mesures les plus dures à l’égard de ces secteurs, si emblématique de notre identité. N’y a-t-il pas une incroyable légèreté à sacrifier aussi aisément de telles professions ? N’est-il pas effarant que l’exécutif ne cherche pas davantage à trouver des moyens de leur permettre de poursuivre leur activité, en minimisant les risques ? Pire, toutes les mesures d’accompagnement sont largement insuffisantes, malgré le chômage partiel. Dix mois après le début du premier confinement, le gouvernement n’a pas daigné prendre des mesures fortes pour les loyers ou les emprunts, se contentant d’inciter les bailleurs à faire un geste en remboursant la moitié de la somme, sans la moindre contrainte, comme pour les emprunts bancaires…

 

Car que restera-t-il de notre secteur culturel et gastronomique dans un an, quand nous serons, je l’espère, sortis de la crise sanitaire ? Le nouveau report du déconfinement pour ces secteurs va encore aggraver la situation et amplifier une vague colossale de faillites. Un nouveau signe du manque de considération de tout ce qui fait la France de la part de ce président qui n’est même pas un bon gestionnaire.

4 commentaires:

  1. Seulement, vous oubliez que le variant Cov de GB est bien plus contagieux que son ancêtre et que la GB ou autres pays vont devoir fermer aussi les bars-restaus et probablement les écoles.

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  2. Ceci n'est pas évident en France, où les chiffres restent globalement assez stables. Le problème, c'est que nous sommes le pays qui ferme le plus longtemps ses restaurants : ils vont les couler...

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    1. Il faut un certain temps pour que le Cov GB se répande massivement en France, mais il se répand déjà, les chiffres actuels ne représentent en rien ceux de dans 2 semaines, vous n'avez vraiment rien compris à la dynamique épidémiologique, vous raisonnez en instantané. La GB et d'autres pays ont aussi fermé les restaus et bars.

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  3. Et si au lieu de s'acharner à appliquer des protocoles sanitaires inefficaces, le gouvernement laissait les médecins soigner les malades? Il existe des traitements simples contre cette maladie!

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