dimanche 18 décembre 2022

SMIC : Macron toujours aussi antisocial

La nouvelle a été communiquée cette semaine : le SMIC augmentera de 1,8% au 1er janvier. Dans le déluge de chiffres communiqués à cette occasion, difficile de s’y retrouver pour juger l’évolution du salaire minimum en France. Mais parce que, comme toujours, l’exécutif a refusé le moindre coup de pouce, cela signifie que le pouvoir d’achat de ceux qui touchent le SMIC va baisser.

 


Moins que la hausse des prix pour les bas salaires

 

Comme toujours en macronie, même si le gouvernement est clair sur l’absence de coup de pouce, tous les chiffres avancés peuvent donner une impression confuse. Et comme souvent quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. Les 24 euros de hausse du salaire net mensuel, à 1353 euros (et 1709 en brut), souvent repris par les médias, ne sont pas spécialement clairs. Plus claire en revanche, la hausse de 6,6% sur un an, après les hausses du 1er mai et du 1er août, qui peut sembler être suffisante pour protéger le pouvoir d’achat des salariés qui touchent le SMIC, puisque ce chiffre est légèrement supérieur au niveau de l’inflation en hausse de 6,2% en novembre. Malheureusement, comme souvent en économie, la moyenne est mauvaise conseillère, puisque plusieurs études montrent que l’inflation n’est pas uniforme.

 

Deux travaux récents ont ainsi montré que l’inflation actuelle est plus forte pour les plus pauvres ! Mi-novembre, c’est la BCE qui a publié une étude montrant que « le panier de consommation des 20% des ménages aux revenus les plus hauts est 2% moins cher que celui des 20% les plus pauvres », alors qu’il y avait peu de divergence avant. Et encore, il s’agit d’une moyenne européenne qui mélange sans doute des situations différentes entre les pays, même s’il est probable que ce différentiel se retrouve, à des degrés divers dans la grande majorité des pays européens. Dans une étude publiée ce printemps, l’OFCE, sur la base des chiffres de l’Insee, avait montré l’inflation moyenne de 3,6%, n’était que de 2,3% pour les moins touchés par la hausse des prix de l’énergie, et atteignait 6,3% pour les 10% les plus touchés, 7,3% pour les 5% les plus touchés, et même 9,8% pour les 1% les plus touchés !

 

On peut donc en déduire que l’inflation que subissent les personnes qui touchent le SMIC est sans doute 2 points au-dessus de la moyenne, que rapporte l’INSEE, forcément imparfaite. Par conséquent, les plus pauvres vont à nouveau perdre du pouvoir d’achat du fait des décisions du gouvernement. Refuser d’aller au-delà de la revalorisation automatique, comme le recommandent les « experts » du gouvernement, qui ne se soucient que des intérêts à courte vue des patrons, c’est choisir de réduire le pouvoir d’achat des plus pauvres. Pourtant, il est clair qu’ils souffrent depuis des années, et qu’ils n’ont pas vu un centime de la création de richesse depuis trop longtemps. Mais de cela, l’exécutif et les « experts » biaisés qu’ils convoquent n’ont absolument que faire, ne servant que l’agenda de l’oligarchie.

 

Malheureusement, ce différentiel est logique. En fait, cela tient à la répartition des dépenses entre les plus et les moins riches : les seconds dépensent une proportion plus importante de leurs revenus dans l’énergie et l’alimentation, les deux catégories de produits dont l’inflation est la plus forte. L’essence, le gaz ou l’électricité ainsi que les courses alimentaires représentent une plus forte portion des dépenses des ménages les plus modestes, qui habitent souvent en périphérie des métropoles, et ont donc souvent un usage plus important de leur voiture, par rapport à des classes supérieures qui habitent souvent des centre-villes où l’usage de la voiture est limité. Résultat, l’inflation sur leurs dépenses est plus forte que la moyenne. Et avec la persistance du chômage de masse, ils ne sont pas en mesure de demander des hausses de salaire à la hauteur de l’inflation qu’ils subissent, ce qui les appauvrit plus encore.

 

Bien sûr, il n’y avait rien à attendre de Macron sur le niveau du SMIC, qu’il baisserait s’il le pouvait. N’osant pas le faire, il se contente de hausse à minima ne couvrant pas vraiment la hausse des prix pour ceux qui le touchent, précipitant de plus en plus de salariés dans la pauvreté. Voilà pourquoi il est important de rappeler quelques vérités sur l’évolution du pouvoir d’achat, que les moyennes camouflent.

3 commentaires:

  1. Ils ont réélu Macron... Malheureusement, la seule solution pour qu'ils comprennent est de le subir jusqu'au bout des 10 ans (5 ans n'ayant pas suffi) en en bavant bien.

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  2. Sur le coup j'étais assez furax de voir les Bleus défiler à la Concorde car défiler après une défaite ravivait le souvenir d'une période où la loose stéphanoise défilait sur les Champs. Et ce d'autant plus que Deschamps est connu pour son attachement à la culture du résultat. Et qu'il a beaucoup oeuvré pour tirer le foot français d'un certain romantisme de la défaite. Du coup je suis presque soulagé de savoir que l'idée vient de Macron et pas du staff des Bleus. Sauf qu'au vu du souvenir stéphanois cette révélation rapproche encore plus la copie Macron de l'original VGE.

    JZ

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  3. A priori, les smicards n'ont pas réélu Macron. Ils ont sans doute voté majoritairement pour MLP...

    @ JZ

    En même temps, il y a une hiérarchie : les Champs pour la victoire, la Concorde pour un titre de vice-champion ;-)

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