Volvo
a annoncé il y a quelques jours qu’il rappatriait la productionde camions
Renault qui était faite en Turquie dans une usine française. Faut-il y voir
un motif d’espoir pour le « fabriqué en France », comme
le soutient Jack Dion dans Marianne,
ou s’agit-il d’une exception qui confirme la règle ?
Pourquoi
Volvo a pris cette décision ?
Jack
Dion a bien raison de souligner qu’il n’y a pas que le coût de la main
d’œuvre dans les critères de sélection d’une implantation industrielle, tout
comme quand il rappelle que « la
France est à peu près au même niveau de revenus salariaux » que nos
principaux partenaires européens. En effet, les entreprises s’attachent
également aux infrastructures, au
prix de l’énergie, à la qualification et la productivité de la main
d’œuvre, au cadre de vie… Et sur tous ces critères, l’hexagone est en bonne
position. En outre, notre pays est au cœur des 5 principaux marchés européens.
Cependant, à
y regarder de plus près, il n’est pas sûr que ce soit cela qui ait motivé la
décision de Volvo. En effet, ce
papier du Figaro évoque des raisons
différentes. Les camions produits en Turquie ne l’étaient pas par une usine
Renault mais par un partenaire. Or, le marché européen a baissé de 13%, faisant
chuter la capacité d’utilisation des usines, et donc la rentabilité. En outre,
Renault commercialise une nouvelle génération de camions, qui a nécessité pas
moins de 2 milliards d’euros d’investissement. Il est donc probable que ce
choix est davantage une rationalisation industrielle, le partenaire turc étant
une soupape de sécurité pour ne pas augmenter les capacités en interne.
Le
« fabriqué en France » est-il condamné ?