lundi 28 avril 2014

L’UMP se moque du monde sur Schengen !



L’approche des élections européennes fait redécouvrir à l’UMP la question de l’immigration et le fait qu’elle est liée aux traités européens. Le parti fait donc des propositions pour permettre à l’Europe de reprendre le contrôle de sa politique migratoire. Une énorme escroquerie intellectuelle !


Faites ce que je dis, pas ce que je fais

Tout d’abord, il faut rappeler ici que le traité de Schengen, comme tous les autres traités européens, a été accepté par l’UMP, comme le PS. L’opposition est donc co-responsable des dérives que provoque ce mauvais accord. Pire, il faut quand même rappeler que l’UMP a été au pouvoir de 2002 à 2012, et a donc eu dix longues années pour essayer de changer ce qui n’allait pas en Europe. Et elle a eu deux occasions majeures, puisqu’elle pouvait chercher à inscrire les modifications qu’elle jugeait nécessaires dans le TCE rejeté par les Français en 2005, et suite à ce « non », elle pouvait chercher à obtenir des compensations lors de la négociation du traité de Lisbonne, avant de le ratifier.

Bref, on ne peut pas dire que l’UMP n’a pas eu l’occasion d’améliorer la politique européenne d’immigration. La seule chose qui a été faite, en 2008, était un « Pacte sur l’immigration et l’asile », pendant la présidence française de l’UE. Cela signifie de facto que ce pacte n’était que du vent, qui ne réglait aucun problème. La faillite de la politique européenne de l’immigration est aussi et surtout la faillite des politiques menées par l’UMP et le PS qui ont accepté des traités nous privant des moyens de contrôler nos frontières. Il est quand même effarant de lire dans le programme de l’UMP que « nous souhaitons également rendre possible l’expulsion dans leur pays, hors Schengen, des délinquants récidivistes et des criminels ». Parce que cela n’était pas possible avant et qu’ils n’ont rien fait pour changer cela ?

Ici encore, le problème, c’est l’Europe

Il est aussi incroyable de lire parmi les propositions la création d’un poste de « commissaire européen à l’immigration, qui serait à la tête d’une agence européenne de l’espace Schengen ». En clair, l’intégration européenne a créé des problèmes en matières d’immigration et l’UMP pense que plus d’intégration serait la solution ! Pour information, les questions d’immigration sont déjà intégrées dans le mandat de la commission européenne puisque c’est Cécilia Malmström, commissaire aux affaires intérieures, qui s’en charge. Bref, cette idée a tout du gadget inutile de programme superficiel.

Mais il y a pire, l’intégration européenne est la clé du problème puisqu’il faut rappeler que la commissaire en charge de ces questions disait en 2012 que l’immigration est nécessaire pour l’Europe. Et comment définir une politique d’immigration européenne avec des pays qui sont dans des situations économiques et démographiques aussi différentes ? Les pays à natalité tès faible pourraient voir dans l’immigration une solution pour payer leurs retraites. Mais les pays qui ont une bonne natalité, comme la France, n’en n’ont absolument pas besoin. Et comme nous sommes minoritaires, si nous optons pour plus d’Europe dans ce domaine, nous risquons de nous voir imposer plus d’immigration, l’exact contraire de ce que l’UMP semble indiquer vouloir aujourd’hui, après n’avoir rien fait pendant 10 ans.

Ce faisant, il est difficile de ne pas voir dans la prise de position de l’UMP sur Schengen une immense arnaque électorale. Non seulement cela revient à admettre un mauvais bilan quand ils étaient aux affaires, mais en outre, les solutions qu’ils proposent vont dans le sens inverse de ce qu’ils réclament…

9 commentaires:

  1. Coïncidence car ce matin je lisais un article de courrier international disant qu' à partir d' aujourd’hui' hui , le 28 Avril , les Moldaves pourront circuler librement dans l' UE.

    C'est l' un des pays les plus pauvres d' Europe avec une région separtiste la Transnistrie où sont basés des forces russes.

    Dans ce classement du salaire moyen , j' ai la Moldavie qui a le plus bas salaire d' Europe, même derrière le Sri Lanka , les Philippines et loin derriere le .......Cap Vert !

    L' UE pourrait aussi ouvrir Schengen aux Philippines.

    http://www.journaldunet.com/business/salaire/classement/pays/revenus?page=3


    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/28/les-moldaves-dispenses-de-visa-pour-entrer-en-europe_4375372_3214.html

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  2. Un petit retour en arrière pour les garnements, les malveillants, qui font rien que de "pas écouter" l'UE et la gentille Madame Reding :

    BERLIN/BUCAREST (Reuters) le 21/12/2013. Malgré les mises en garde de Bruxelles, plusieurs gouvernements européens - Allemagne, Royaume-Uni, Danemark, Autriche, Pays-Bas - voient d'un mauvais oeil l'ouverture prévue de leurs marchés du travail à la Bulgarie et la Roumanie en janvier, redoutant une vague de nouveaux arrivants pauvres et de Roms. On se demande bien pourquoi. Heureusement, Madame Reding, vice-présidente de la Commission européenne veille et elle précise dans un élan de générosité non contrôlé : "La liberté de circulation n'est pas négociable".

    Demos

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    1. Je voulais ajouter un message, ce qui est essentiel en période électorale, d'autant que l'UE a de plus en plus d'appétit et absorbe toujours plus de pays (jusqu'à l'indigestion ?) :

      Oui à une Europe, qui ira de Vladivostok à Setubal et de Honolulu à Brest. Un espace sans frontières, sans lois sociales, sans salaire minimum dans lequel le servage sera, non pas imposé, mais conseillé. Le changement, c'est bientôt. Vivement demain.

      Demos

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  3. Comme souvent vos constats sont bons, malheureusement j'ai peur de ne pas être d'accords sur les solutions !

    J'imagine que vous préconisez d'abandonner Schengen, d'en sortir, alors que je plaiderai plutôt pour une gestion européenne de ces flux migratoires. Justement en jouant sur ce déséquilibre de niveau de vie et de natalités entre les pays.
    Certes les immigrés veulent a priori venir en France ou en Allemagne, mais avec 100€ ils s'intégreraient bien plus vite dans des pays à plus faible niveau de vie, mieux vaut un appartement défraîchi en Slovénie qu'un ghetto en Ile de France. Financer cet intégration dans les pays moins favorisés que nous permettrait de limiter l'impact de l'immigration dans notre pays en favorisant le développement de nos partenaires.

    Enfin, je pense qu'il est important de noter que même avec une forte natalité l'immigration n'est pas forcement un problème insoluble : aujourd'hui on stigmatise les Roms et les africains, mais hier c'était les Portugais et les Espagnol, il y a 100 ans c'était les italiens, les polonais qui venaient mourir dans nos mines. Et ils sont aujourd'hui intégrés ou en passe de l'être.

    L'Europe d'hier était celle du servage et de la guerre, celle d'aujourd'hui est incomprise, il faut faire ne sorte que celle de demain soit celles des libertés.

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    1. Aurez-vous bientôt fini de nous répéter le discours eurobéat sur l'immigration ?

      "Financer cette intégration dans les pays moins favorisés que nous"

      L'immigration se justifie dans ces pays parce que la natalité, comme partout en Europe sauf en France, Grande-Bretagne et Irlande, est inférieure au seuil de renouvellement.

      Nous finançons déjà nos dépenses d'éducation, etc, supérieures à celle de ces autres pays justement parce que nous avons une natalité plus élevée. Pourquoi voudriez-vous qu'en plus, on aille leur financer l'intégration de leur immigration ? C'est à eux de le faire.

      "aujourd'hui on stigmatise les Roms et les africains, mais hier c'était les Portugais et les Espagnol"

      Il y a quelques petites différences entre les deux situations, comme vous vous en apercevrez si vous consentez à quitter votre tour d'ivoire :
      - en terme de quantité et de fond culturel d'abord ;
      - en terme d'attitude ensuite. Les polonais, italiens, espagnols et portugais ne sont pas venus en France en ayant une rancoeur artificielle à l'égard de ce pays ; ils n'y étaient d'ailleurs pas encouragés par les élites de l'époque ; et pourtant ils étaient moins bien traité, comme tout le monde.

      "L'Europe d'hier était celle du servage et de la guerre"

      En Prusse, vous voulez dire.
      Vous avez raison, ils ont aboli le servage très tardivement, et ils ont commencé deux guerres mondiales qui ont nui à la position de l'Europe.
      Nous avons passé l'éponge, et c'est très bien. Mais pourquoi faudrait-il aller jusqu'à se mettre pieds et poings liés sous la dépendance de l'Allemagne, héritière de la Prusse ? Et en quoi est-ce que cela pourrait améliorer les choses ?

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    2. Pourquoi toujours penser que l'Europe est dirigée par l'Allemagne ?
      L'Europe ne nous impose rien, car l'Europe est une incarnation des pays qui la composent. Il faut cesser de penser l'Europe comme une obscure et sanguinolente commission à Bruxelles : les décisions sont prises par les chefs d'Etat.

      Reprochons à l'Europe son fonctionnement peu démocratique et mobilisons l'opinion pour les futurs élections. Mais arrêtons de faire à l'Europe un procès à charges.


      Concernant l'immigration : certes avec du recul des flux d'immigrations anciens paraissent plus légitimes que ceux d'aujourd'hui, mais seulement avec du recul. Ils furent traité de voleur de travail quand ce n'était pas de voleur tout court.

      J'ai longtemps partagé votre avis sur l'immigration. Et je reste convaincu que la meilleure des solutions pour les peuples est de rester sur ses terres ancestrales, mais l'immigration fait partie du jeu, les peuples ont toujours migré.
      Étonnement j'ai commencé de changer d'avis sur cette immigration, que je voyais comme malsaine, après le cambriolage de mon domicile par, d'après la police, des Roms. Lorsqu'on vol des bouteilles de shampoing entamé il y a forcement un problème plus profond qu'une différence culturel et une absence de volonté d'intégration.

      Alors je ne pardonne rien, il faut être ferme, mais ne pas se refermer sur nous même car ce n'est pas cela la France. Nous n'avons pas appris de nos erreurs, nous continuons de rejeter l'étranger. Nous avons raté la décolonisation, nous avons raté l'intégration et nous continuons sur cette voie : les plans banlieue se succèdent en apportant que des millions mais aucune solution de long terme, aucune idée, pas d'espoir, pas d'avenir.

      En période troublée je préfère défendre Dreyfus en passant pour un dangereux gauchiste que Laval. Entre l'Internationale et la francisque je fais mon choix.

      Je suis volontairement provocateur, mais je pense qu'il est nécessaire de l'être : le soit-disant eurobéat doit se défendre vis à vis de l'europhobe que vous êtes.

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  4. @ Abdel

    La religion du laisser-faire et du laisser-passer a encore fait des siennes à Bruxelles.

    @ Démos

    Merci pour ces rappels (le second étant une illustration du monde post-TAFTA…)

    @ Gaël Patton

    En effet, je pense qu’il faut quitter Schengen, reprendre le contrôle de nos frontières, ces sas qui permettent de contrôler ce qui rentre et ce qui sort. Après, je ne suis pas convaincu que la mission de l’Europe soit de financer les immigrés qui s’installent pour les pousser à aller dans tel ou tel endroit… Par-delà le coût, quelle procédure mettre en place pour décider de cela. Cela me semble très compliquée

    Très juste sur l’intégration. La France a démontré une grande capacité d’intégration, mais cela est plus facile avec le plein emploi (dont nous sommes loin) et la plus grande proximité culturelle.

    Oui à la liberté si elle ne vient pas au détriment de l’égalité et la fraternité.

    Si, l’Europe peut nous imposer des choses quand nous sommes dans la minorité. On l’a vu sur de nombreux dossiers (OGM, farines animales…)

    D’accord sur le fait que les conditions de bonne intégration ne sont pas réunies aujourd’hui, mais de facto, cela plaide pour réduire les flux migratoires car à quoi bon accepter des personnes qui ne pourront pas bien s’intégrer ? Il faut d’abord réparer la France (économie, emploi, éducation, sécurité). Et cela prendra du temps.

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    1. La France, ou plutôt son gouvernement, s'impose d'elle même les propositions européennes : nombre de réglementation européenne sont appliqués plus sévèrement en France que ce qui est proposé par Bruxelles.
      Si la France disait NON à certaines contrainte il ne se passerait rien.
      L'Europe ce n'est pas Bruxelles, ni même Strasbourg, c'est le Conseil Européen : l'assemblés des chefs d'états. Le reste n'est que ce la classe dirigeante veux faire croire : elle n'est pas responsable car l'Europe...

      Concernant l’immigration, comme je l'ai dis plus haut, j'ai changé d'avis récemment. Je comprend donc parfaitement vos arguments car je les ai partagé pendant longtemps. Et je reste d'accord avec vous sur le fond : on ne peut pas accepter toute la misère du monde, mais il faut prendre notre part, faire preuve de fraternité, et ne pas jeter l'opprobre sur ces population sans les aider, pas simplement leur donner à manger à coup de million d'euros. Mais chercher à les instruire et leur inculquer les valeurs de la république.

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  5. Il est évident que l'UMP se moque du monde. Le "réveil souverainiste" des 40 députés n'est pas encore certain.

    Petite analyse du projet entier de l'UMP pour 2014 et comparaison avec 2009.

    http://www.blogactualite.org/2014/05/europeennes-2014-quelle-europe-veut-lump.html

    Quelle europe veut l'UMP ? Certainement pas une europe des nations.

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