jeudi 1 mai 2014

Vote du plan d’austérité : pari gagné pour Valls, mais perdu pour la France




L’aile gauche du PS joue au bon flic

C’est un commentateur du blog, rebondissant sur un papier, qui m’a suggéré cette image, assez juste. Car au final, les abstentionnistes ont suffisamment montré leur différence pour pouvoir dire qu’ils ne sont pas pleinement solidaires du plan d’austérité. Mais ils ne sont pas allés assez loin (voter contre) pour se fâcher contre l’appareil socialiste et mettre en danger leur investiture et à risque l’approbation du texte. En fait, alors que le gouvernement exécute, comme il le peut après la campagne, les basses œuvres néolibérales, l’aile gauche regarde, compatissante, le peuple français en lui disant qu’elle n’est pas complètement d’accord. Mais elle a laissé passer le texte (l’abstention étant ici plus un « oui mais » qu’autre chose) contre des modifications à la marge (environ 1% du montant du plan).

En promettant de taper 1% moins fort, Manuel Valls a ainsi obtenu que son aile gauche ne se mette pas en travers de son chemin, ce qui en dit long sur les convictions réelles de cette « aile gauche ». On peut même se demander si la tragi-comédie des derniers jours n’a pas été orchestrée par Matignon et l’Elysée tant cela les sert tous. Cela montre que la majorité s’étend des frontières du centrisme à celles du FG. Cela donne une caution sociale aux abstentionnistes et, en modifiant un peu son plan, une touche d’humanisme à Valls. D’ailleurs, l’UMP était bien gêné aux entournures, l’appel à un plan deux fois et demi plus important, de 130 milliards (financé on ne sait comment dans le détail) ayant été publiquement refusé par deux figures du mouvement, François Baroin et NKM. Le PS fonce au centre toute !

Un très mauvais plan

Il faut noter que l’ensemble des députés du MRC, le mouvement de Jean-Pierre Chevènement, n’a pas eu la timidité de l’aile gauche du PS, et a voté contre ce mauvais plan, comme Nicolas Dupont-Aignan. Car sur le fond, comme le note Paul Krugman, « il ne rompt pas avec l’orthodoxie destructrice de l’Europe et son parti pris d’austérité ». La logique même du plan est totalement absurde. Les variations de l’euro, toujours aussi cher peuvent du jour au lendemain ruiner l’ensemble des efforts faits, comme cela s’est déjà passé avec le CICE. Les efforts de la France sont d’autant plus illusoires que notre voisin immédiat, l’Espagne, est allée plus loin que nous et restera donc plus compétitive… Ce plan, c’est un retour en arrière catastrophique aux politiques menées par Pierre Laval au milieu des années 1930.

Car fondamentalement, la logique même de faire de la course à la compétitivité la priorité du gouvernement, par delà l’incohérence crasse que cela représente pour un gouvernement qui se dit de gauche, est plus que suicidaire. Comment peut-on rentrer dans cette logique alors que le coût du travail en France est 5 à 20 fois supérieur à celui de l’Europe de l’Est, de l’Afrique du Nord ou d’une partie de l’Asie. A moins de diviser le SMIC par 5, notre pays ne sera plus jamais compétitif sur les coûts. C’est ce qui explique les récentes offensives du « socialiste » Pascal Lamy et du Medef contre le SMIC d’ailleurs. Dans ce cadre, nous ne pouvons aller que vers plus de chômage et moins de pouvoir d’achat.

Ce faisant, les abstentionnistes de mardi laissent faire une politique monstrueuse socialement et stupide économiquement. Ils ont préféré leur petit confort, comme le pressentait bien François Hollande, à la France et aux Français. Décidemment, il n’y a strictement rien à espérer du Parti « Socialiste ».

38 commentaires:

  1. Et Valls ne pose pas la bonne question: pourquoi l'euro est-il une monnaie flottante? Qui l'a décidé ainsi? Dans les temps jadis, avant la domination bancaire sur le monde exercée par l'argent-dette, les pièces jaunes étaient en or et les pièces blanches en argent et leur valeur correspondait au poids du métal. Les Soros et compagnie pouvaient se brosser...
    Si on voulait creer de la monnaie, il fallait de l'or ou de l'argent.
    Je suis prêt à parier que d'aucuns envisagent de revenir à ce type de monnaie et vont même plus loin en envisageant d'abandonner le système des reserves fractionnaires. Adieu les enrichissements sans cause...

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    1. Revenir à l'or, c'est la déflation assurée, une solution encore pire que l'Euro...

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  2. A noter pour etre complet sur les partis heterodoxes de Gauche que la député du Calvados Isabelle Attard ex-EELV desormais Nouvelle Donne a également voté contre le plan, comme elle avait déja voté contre la confiance.

    Talisker.

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    1. Une des seules à être cohérente et fidèle à ses convictions. Il fallait le signaler, c'est si rare.

      Demos

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  3. Quelque chose qui doit passer par-dessus les têtes de Manuel Valls et d’autres, relevé par Jean-Marc Vittori :

    Le stupéfiant sacrifice de la France pour sauver l’Europe :

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203427762401-le-stupefiant-sacrifice-de-la-france-pour-sauver-l-europe-662856.php

    Heureusement que la France est là pour sauver l'Europe :

    http://videos.lesechos.fr/news/graphiques-vittori/heureusement-que-la-france-est-la-pour-sauver-l-europe-les-graphiques-de-vittori-40-3362445206001.html

    Les sacrifices par dévaluation interne des pays en difficulté de la zone euro ont contribué à l’accroitre l’excédent de la balance courante de celle-ci actuellement à 3% du PIB, ce qui pousse à la hausse le taux de change de l’euro dans le régime des changes flottants. Si à son tour la France cesse de jouer le rôle de « consommateur en dernier ressort » dans la zone euro en faisant elle aussi une dévaluation interne pour tenter de respecter le traité budgétaire européen, l’excédent courant de la zone euro va être de plus en plus important, ce qui va pousser l’euro encore plus à la hausse, peut-être vers 1,50 par rapport au dolar. Or on sait que les pays qui ont été confronté à des situations de crise gravissimes, que ce soit la Suède dans les années 90 ou même le Royaume-Uni lors de la crise de 2007 – 2008, sont passés par des dévaluations (ou dépréciation de la monnaie en change flottant), dans le cadre de la stratégie de sortie de crise qu’ils ont plus ou moins réussi, dépréciation que la France ne pourra pas obtenir en faisant sa stratégie de sortie de crise dans le cadre institutionnel de l’euro, au contraire l’euro va s’apprécier. Si elle sortait de l’euro et qu’elle mettait sa monnaie nationale dans le régime des changes flottants, évidemment sa monnaie se déprécierait compte tenu des déficits courants, budgétaire et des problèmes de désindustrialisation et manque de compétitivité de son économie et des quantitatives Easings que sa banque centrale serait obligée de faire pour permettre notamment à l’État français de se financer. À ce moment-là elle aurait une chance de réussir la stratégie de sortie de crise. Autrement, ce n’est même pas la peine d’y penser.

    Saul

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  4. Manuel Valls est-il de gauche, s'interroge Laurent Joffrin sur le Nouvel observateur. Bonne question et dont la réponse est fascinante : il n'y a ni gauche, ni droite quand on est confronté à la fatalité !
    On s'interrogera sur cette récurrence libérale qui veut que les malheurs des gens reposent uniquement sur la "fatalité" et on notera qu'entre la droite et la gauche, la différence ne réside plus dans l'action, elle se trouve dans la bonne ou mauvaise conscience de ce que l'on fait. Pour Laurent Joffrin, être à gauche aujourd'hui, c'est être de droite avec mauvaise conscience.

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    1. Joffrin est un imbécile bouffi d'orgueil et de suffisance, qui crée des polémiques sans intérêt, des questions qui créent une diversion. Sa stratégie est celle des journaux people, ses analyses dignes de Paris Match.
      La question n'est pas de savoir si Valls est de gauche ou pas, mais d'analyser, de mesurer les résultats de la politique menée par les socialos. Et le résultat est clair : pas de vision, un chômage qui augmente, la pauvreté et les inégalités qui progressent, une industrie, qui continue à disparaître ...
      L'échec est si évident qu'Hollozy a fixé l'échéance de son engagement à 2017. Et, en 2017, il demandera à nouveau
      que nous lui fassions confiance. On connaît la musique !

      Demos

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    2. "Pour Laurent Joffrin, être à gauche aujourd'hui, c'est être de droite avec mauvaise conscience. " => On retrouve en effet ici le mot de Frederic Lordon, qui appelle desormais le PS "le parti de la Droite complexée" (en reference à la formule de JF Copé sur la Droite décomplexée).

      Talisker.

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  5. Cela fait longtemps qu'on confond la cause et la conséquence dans notre pays. Pendant des décennies on nous a raconté que la bonne santé de l'Allemagne s'expliquait par le Mark fort alors que c'était l'inverse.

    Une manie très française consiste à attaquer les symptômes sans jamais toucher à la cause de la maladie. Or cela n'aboutit souvent qu'à aggraver encore la maladie.

    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/01/23/21888-medicaments-contre-fievre-amplifient-epidemies-grippe

    On pourrait multiplier les exemples : répression contre les toxicomanes, prostituées, SDF....

    Guerre contre les marchands de sommeil, déclarés coupables de la détresse des ménages qu'ils exploitent, alors que sans eux ces ménages iraient rejoindre les centaines de milliers qui croupissent déjà sur les trottoirs. On n'hésite donc pas à aggraver encore la situation pour détourner le regard des vrais responsables, intouchables, auxquels il faudrait demander des comptes, les municipalités qui organisent la pénurie à coups de normes d'urbanisme malthusiennes, les mêmes qui ensuite agonisent d'injures les marchands de sommeil :

    http://www.lejsd.com/index.php?s=21&r=17136

    Ivan

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    1. Les marchands de sommeil ne loue pas leurs clapiers moins chers que les logements décents...
      Soyez gentils, ne cherchez pas à innocenter les uns en invoquant les torts des autres.

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    2. @ ivan.
      "Les mêmes qui ensuite agoniSsent d'injures les marchands de sommeil". Perso, j'suis pas pour la mort du pêcheur, enfin, non, du pécheur, hi, hi ....

      Demos

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  6. Revenir à l'or, c'est la déflation assurée, une solutio"n encore pire que l'Euro..."
    D’où vient cette affirmation péremptoire?
    Il faudrait revenir aux fondamentaux; si la richesse du pays décroît, le montant des réserves d'or diminue. Si la richesse croît, le pays peut acheter davantage d'or.
    Qu'a fait de Gaulle entre 1962 et 1966, lorsque la France a racheté de l'or américain contre des dollars? Ils étaient bien indexés sue l'or, non?

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    1. @Cliquet

      "Ils étaient bien indexés sue l'or, non?" Non, justement. Plus exactement, la référence théorique à l'or était devenu intenable, parce que l'économie américaine, et l'économie mondiale,nécessitaient des liquidités qui augmentaient beaucoup plus vite que les réserves en or.
      Et c'est encore plus vrai aujourd'hui : la référence à l'or nous interdirait d'émettre suffisamment de moyens de paiement pour accompagner la croissance économique. l'étalon-or, c'est l'euro à la puissance 10.

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    2. Une légère déflation ne pose aucun problème, mais ferait participer la population à la productivité croissante. Voir au 19e siècle aux USA. À l'époque, la masse monétaire du dollar était limité par l'or disponible. C'était une période de boom!

      L'inflation à l'ère actuelle est d'origine de la création monétaire par des banques privées (par l'attribution de crédits découverts, dépassant massivement les dépôts des epargnants). La masse monétaire augmente plus vite que les valeurs réelles, le vol parfait des peuples au profit des 0,1%.

      Un retour à l'étalon d'or produirait que chaque pays ne pourrait vivre au dessus de ses moyens, aux coûts des autres (voir la Grèce ...)

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    3. Les faillites bancaire à répétition au XIXe siècle témoignent que la masse monétaire augmentait plus vite que l'or, justement. Et la croissance était à cette époque beaucoup plus faible qu'après-guerre.
      Quand aux bénéficiaires de la création monétaire, jusqu'en 1973 c'étaient les entreprises financées par le crédit, et les salariés qui profitaient de la croissance et du plein emploi. C'est au contraire le rationnement monétaire des années 80 qui a accru les profits et amorcé les bulles spéculatives (accompagnées, il est vrai, par les banques centrales).
      L'étalon-or n'est qu'un trompe-l’œil dangereux, qui nous a ruiné dans les années 30. Mais le principal problème, la source des gains des 0.1%, c'est bien la déréglementation de la finance.

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    4. Quand vous donnez le pouvoir de création monétaire, élément de base de toute économie, à des individus, ils vont l'abuser, ça a toujours été comme ça, c'est humain. Donc il faut un système que des individus ne peuvent manipuler à leur gré.

      Les crises que vous specifiez (19r s. + 1930) se basent aussi sur trop de création monétaire par les banques (car pas vrai étalon d'or à l'époque vu que les banques créaient de la monnaie scripturale aussi, mais beaucoup moins que maintenant). Il faut transformer le système bancaire complètement, plus de création monétaire privée.

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    5. "pas vrai étalon d'or à l'époque vu que les banques créaient de la monnaie scripturale " l'étalon-or ne s'oppose pas à la création de monnaie scripturale, ce que vous proposez c'est le retour à la monnaie métallique !

      "transformer le système bancaire complètement, plus de création monétaire privée.".Avec une monnaie-or, vous nous mettriez dans une dépression permanente à côté de laquelle 2008 et les années 30 passeraient pour des périodes de prospérité !

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    6. "retour à la monnaie métallique"
      Non c'est pas ce que j'ai dit, il faut juste enlever ce pouvoir aux privés. Pour les états, c'est autre chose.

      "Avec une monnaie-or, vous nous mettriez dans une dépression permanente", si c'est écrit dans les livres "économiques" faits pour les 0,1%, ça doit être vrai?

      Von Mises et beaucoup d'autres économistes le voient
      différement: https://mises.org/efandi/ch17.asp

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    7. Un bon livre à propos des problèmes de l'euro (chargement gratuit):
      https://mises.org/document/6045/The-Tragedy-of-the-Euro

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  7. "Des signalements ont été adressés au procureur du tribunal de Bobigny pour violation du code de la construction et pour hébergement de personnes vulnérables."

    Oui, vous avez bien lu !

    D'abord on refuse toute forme d'hébergement décent aux "personnes vulnérables" (les victimes de la pénurie de logements organisée par la municipalité et ses voisines) puis on agresse ceux qui leur portent secours, au prétexte d'un cynisme inouï que si la municipalité qui ne fait rien pour eux faisait quelque chose, elle ferait mieux.

    A vomir.

    Et je ne suis même pas hors-sujet, car la pénurie de logements est certainement le plus gros handicap structurel de compétitivité dont souffre notre économie. Mais voila, il est impossible de la résorber sans toucher aux intérêts de ceux qui en profitent, propriétaires en place et spéculateurs. Cela aboutirait même, comble de l'horreur, à améliorer le niveau de vie des classes moyennes et populaires, à faire baisser le chômage et monter les salaires.

    Tout le contraire de ce qui a été décidé depuis déjà si longtemps.

    En Allemagne la caste des propriétaires et spéculateurs immobiliers n'a jamais réussi à faire prévaloir son intérêt particulier contre celui de la nation dans son ensemble. Même les banques ne parviennent pas à imposer leur loi aux industriels et aux bâtisseurs.

    Voilà une différence capitale entre la France et l'Allemagne, un énorme "delta" comme ils disent, dont l'UMPS ne vous parlera jamais. Tabou !

    Qu'importe que le pacte de compétitivité n'ait aucune chance de réussir. On s'en fiche que le diagnostic soit faux, que le remède ne puisse qu'aggraver le mal, du moment qu'il épargne les vrais responsables.

    http://www.cepremap.fr/depot/docweb/docweb1301.pdf

    (ce document ne mentionne que l'effet direct de la pénurie sur l'investissement productif et l'emploi. Il faudrait ajouter l'effet indirect, car en appauvrissant les ménages la cherté du logement déprime la demande. Les normes d'urbanisme malthusiennes produisent un effet ciseau en renchérissant l'investissement productif côté offre et en affamant son débouché côté demande)

    Ivan

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  8. rpc1 mai 2014 16:25

    Vous oubliez que le XIX ème a connu de nombreuse ruées vers l'or dans de nombreux pays, entrainant un accroissement de la quantité d'or. L'Espagne du fait de la colonisation a connu un afflux massif d'or par ailleurs, ce qui a contribué à couler son économie.

    La monnaie est une convention sociale, l'or n'a rien à voir avec cela.

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    1. La quantité d'or est limitée, celle de cotton (et d'octets), je n'en suis pas si sûr ;-).

      L'or a une fonction de monnaie depuis des millénaires, et a toujours eu une valeur. Pour les billets d'un billion de "Reichsmark" ou "Zimbabwe Dollar" on achète plus rien. Comme on dit: "chaque monnaie fiduciaire retournera un jour à sa valeur intrinsèque: 0", je pense que ça vient de Voltaire.

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    2. La valeur de l'or est aussi une convention...

      Et une croyance ^^'

      P.S. : dans certaines cultures, l'or était une marchandise comme l'encens ou la cire, c'est le sel qui était la monnaie.

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  9. rpc1 mai 2014 15:22

    L'inflation n'est pas produite que par la création monétaire, il y a d'autres causes comme le bas taux de chômage. L'Allemagne, qu'elle le veuille ou non, connaitra l'inflation en raison de sa démographie déclinante qui fera monter les salaires à la hausse, à moins de remplacer les salariés manquants par des robots, mais certains métiers ne sont pas encore près d'être robotisés.

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    1. L'inflation en Allemagne est surtout importée (à cause de l'€), car monnaie fortement sousevaluée (l'Euromark seul serait à + de 1,70 US$)

      Avec le marché du travail complètement ouvert, et des centaines de milliers de personnes venant de toute l'UE travailler en Allemagne, je ne vois pas vraiment les salaires augmenter. Le nouveau smic allemand est plein d'exceptions, notement pour les hôteliers, les jeunes, les chômeurs de longue durée (>1 an), ... Je vois déjà des licenciements tous les six mois pour remplacer par d'autres chômeurs de longue durée ...

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    2. @Anonyme 1 mai 2014 18:57

      Le Japon prouve pourtant l'inverse depuis 20 ans.

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    3. @Anonyme

      Ce que vous dites sur l'Allemagne et l'inflation est vrai, mais en circuit fermé. C'est-à-dire que tant que l'Allemagne peut mettre ses salariés en concurrence avec les Polonais ou les Chinois il n'y aura pas d'inflation. Ce qu’explique le cas du Japon d'ailleurs.

      Pour l'instrument monétaire, c'est la même chose s'il n'y a pas d'augmentation des prix malgré l'inflation de la masse monétaire, c'est essentiellement parce que tout concourt à abaisser le prix du travail. Au lieu d'une augmentation des prix, l'inflation monétaire a augmenté les actifs et les bulles spéculatives. Ce qui explique les maigres résultats des Quantitative Easing que ce soit aux USA ou au Japon. Ces pays nourrissent une croissance de type patrimoniale c'est-à-dire qu'ils gonflent les revenus de ceux qui ont déjà trop d'argent amplifiant les niveaux d'inégalité sans relancer durablement la demande. On ne peut pas relancer l'inflation et les salaires en régime de libre-échange dans un monde aussi inégalitaire et dans lequel les capacités de production peuvent se délocaliser aussi vite. Mais aucun grand pays pour l'instant ne remet en cause le libre-échange. D'où la continuation de la crise et les pseudo remèdes à coup d'inflation monétaire, et de taux zéro, qui sont aussi inefficaces que dangereux.

      Sur la démographie Keynes avait déjà tout dit. Les pays qui ont une démographie déclinante voient le pessimisme s'installer au cœur du système capitaliste. La faible demande encourage les entreprises à réduire leurs investissements puisque la demande demain ne pourra guère progresser. Les anticipations négatives entraînant une contraction de la demande dans le présent. Pour éviter cela il faudrait compenser en égalisant les revenues et en stimulant la demande, mais l'Allemagne fait le contraire. D'autre part ce pays ne fait pas grand-chose pour encourager un redressement démographique au contraire même. De toute façon si la natalité est durablement inférieure à 2 un pays est condamné à l'extinction. On sort du domaine économique là.

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  10. @ Cliquet

    Je ne crois pas que baser la monnaie sur des métaux soit une bonne idée :
    - leur quantité est limitée (risque déflationniste quand l’activité globale croit tous les ans)
    - nous n’avons que peu de mines (ce qui nous rend dépendant)

    @ Talisker

    Merci pour l’information. C’est juste.

    @ Saul

    Très juste. La mise en place du SMIC en Allemagne pourrait néanmoins rééquilibrer un peu les choses…

    @ Léonard

    Bon résumé !

    @ Ivan

    Très juste.

    @ J Halpern

    Merci pour la réponse

    @ RPC

    Il est juste qu’aujourd’hui, la création monétaire est totalement anarchique (cf croissance de la masse monétaire à 10% / an dans les années avant crise dans la zone euro). C’est pour cela qu’il faut que l’Etat en ait le contrôle et que cela soit sous contrôle démocratique.

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  11. rpc1 mai 2014 19:46

    L'immigration en Allemagne est très inférieure à ce qui serait nécessaire, le sud de l'Allemagne est déjà en pénurie de main d’œuvre surtout qualifiée dont le taux de chômage, même en France, est en général faible. La barrière est linguistique, les français, grecs, espagnols, irlandais, portugais... émigrent aux USA, Canada, Australie, Brésil, Suisse, Angleterre, anciennes colonies africaines à forte croissance. La main d’œuvre diplômée n'a que l'embarras du choix et l'Allemagne n'est pas leur destination privilégiée, car la langue est difficile.

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  12. Mélenchon sur son blog : "Alstom touche au cœur de l’identité industrielle de la France et de son futur écologique. Qu’elle soit bradée n’est pas une erreur ni même une faute, c’est un crime. Il relève de la trahison. L’article 410-1 du code pénal punit l’atteinte aux intérêts fondamentaux économique du pays. Il faudra s’en souvenir en fonction de la décision qui sera prise dans les prochains jours."

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/04/30/tout-saccelere/

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  13. bip1 mai 2014 21:59

    Cette affaire Alstom est ridicule de connerie :

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/04/30/alstom-va-disparaitre-et-on-sen-remettra.html

    http://blogs.univ-poitiers.fr/o-bouba-olga/2014/04/29/investissements-etrangers-en-france-lami-americain-et-lami-allemand/

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    1. Le 1er recrache sa bouillie néolibéral (et donc sans évoquer un seul instant que certains secteurs de l'économie sont nécessaires à l'indépendance d'un pays) et le 2ème écrit en tête de son article : "j’ai décidé de ne vous parler ni d’Alstom, ni de General Electric, ni de Siemens"...

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  14. Mélenchon est un crétin qui s'agite dans le vide comme nombre de politiciens inutiles.

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    1. Mélenchon n'est pas ce que vous dîtes. Il sait souvent mettre le doigt là où ça fait mal, mais son action se limite toujours à faire le buzz, à faire la une des médias. C'est un démagogue, comme il y en a tant en politique. Le problème est qu'il stérilise les voix de ceux qui votent pour lui dans la mesure où il n'a pas de vrai programme politique - la VIème république serait-elle un programme ? - et qu'il ne prend jamais position contre les fléaux actuels en s'inventant des excuses saugrenues. Ainsi qu'a-t-il fait contre les méfaits de l'euro, qu'il veut conserver ?. Rien, car il ne fait jamais rien que parler, parler, parler ...

      Demos

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  15. Sur la situation grecque (source Attac) :

    De 2010 à 2012, le pouvoir d’achat a chuté de 50% en Grèce. Les mesures d’austérité ont brisé la consommation intérieure, les entreprises n’ont plus de débouchés, les faillites se multiplient. Le PIB s’est rétracté de 25% de 2009 à 2012. Le chômage a été multiplié par 3 entre 2009 et 2012. En 2013, sur les 1,3 million de chômeurs, seulement 200 000 bénéficiaient d’allocations allant de 180 à 468€. Les jeunes paient un très lourd tribut, avec 56,4% de chômage. De nombreux n’ont qu’un souhait : émigrer.

    La pauvreté atteint des records avec plus d’une personne sur 5 en dessous du seuil de pauvreté. Pour la première fois depuis 1950, la mortalité infantile a augmenté.

    Demos

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  16. Le Front de gauche veut changer l’Europe sans sortir de l’euro :

    http://www.bastamag.net/Le-Front-de-gauche-veut-creer-un

    Extraits :

    « Le Front de gauche, qui regroupe le Parti communiste, le Parti de gauche et plusieurs composantes de la gauche sociale et écologiste, est en train de préciser ses grandes orientations pour l’Union européenne, dans un texte – « Rompre et refonder l’Europe » – en cours de finalisation. Si l’euro n’est pas remis en cause, les futurs eurodéputés souhaitent cependant créer des « chocs diplomatiques » au sein de l’Union. Ces chocs diplomatiques visent à transformer la Banque centrale européenne (BCE), lutter contre le dumping social, relocaliser la production ou accélérer le développement des énergies renouvelables.

    La BCE ? Elle devra « prêter directement aux États et aux collectivités territoriales » à des taux défiant toute concurrence. Un « Fonds européen de développement social, écologique et solidaire » aidera les entreprises « qui développent l’emploi, dans le respect de critères sociaux et écologiques précis ». Les transactions financières seront taxées et « tout mouvement de capitaux allant vers un paradis fiscal » bloqué. Le Front de gauche souhaite l’émergence d’un salaire minimum commun et refusera la directive européenne sur le détachement des travailleurs. Celle-ci permet à un employeur de faire venir temporairement des travailleurs d’un autre pays européen et de s’acquitter des cotisations sociales en vigueur dans le pays d’origine. La France compte environ 150 000 salariés détachés, originaires de Pologne, du Portugal ou de Roumanie, employés principalement dans le BTP et l’intérim. Pour favoriser la relocalisation des activités, une taxe kilométrique et des « visas sociaux et environnementaux » seront instaurés aux frontières de l’UE. »

    « En cas d’échec, le Front de gauche estime qu’un véritable gouvernement de transformation devra avancer seul au niveau national, quitte à prendre « des mesures unilatérales coopératives ». Une notion qui demeure diplomatiquement ambiguë. »

    Quelles mesures qui permettent aux pays qui les prend de rester néanmoins dans l’euro avec la contrainte que l’Etat doit emprunter exclusivement sur les marchés financiers, si jamais il s’engageait dans un non-respect évident du pacte budgétaire européen ? Échec il y a aura puisque ni les allemands et d’autres, ni les marchés financiers, n’accepteront que la BCE prête directement aux États et aux collectivités territoriales. Il faut dire qu’élargir cela aux collectivités territoriales de tous les pays de la zone euro semblent très osé et supposent une énorme planche à billets de la BCE, alors que «Debout la République» propose seulement une monétisation modérée de la dette d’État au niveau nationale. Le front de gauche a une idéologie internationaliste, ceci expliquant sans doute qu'il est prêt à jouer aux prêt à jouer aux apprentis sorciers pour maintenir l'euro à tout prix.

    Saul



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    1. Il ne s'agit pas tellement d'énormité de la planche à billets : dans le contexte actuel ce serait concevable, et permettrait de créer le choc psychologique dont nous avons besoin. Le problème vient surtout que les effets de la relance financée par la BCE se concentreraient sur les pays les plus compétitifs (l'Allemagne, l'Europe du Nord) dont les excédents commerciaux s'envoleraient, tandis que les autres (dont la France) développeraient peu leurs entreprises et importeraient massivement. La politique proposée par le FdG préfigure ce que feront peut-être les eurocrates en cas de crise majeure : soigner les symptômes à court terme sans aller à la racine, à savoir la monnaie unique. Ce n'est pas la gestion de l'euro qui est fautive, mais bien sa conception elle-même.

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    2. L'euro est comparable à une course à pied à laquelle chacun d'entre nous peut participer, qu'il soit normalement constitué, aveugle, unijambiste, qu'il ait 80 ans ou 6 mois. Le principe est équitable, me semble-t-il, puisque la distance est la même pour tout le monde. Convaincant, non ?

      Demos

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