Georges Papandréou a bien gâché le G20 de Nicolas Sarkozy. Jeudi dernier, il nous avait vendu le plan signé le matin comme nous ayant préservé d’un cataclysme économique. Pourtant, on constate que comme d’habitude, ce plan ne règle, que la Grèce reste ou non dans l’euro.
Pourquoi les marchés l’ont aussi bien accueilli ?
En effet, le moins que l’on puisse dire, c’est que les marchés financiers ont beaucoup apprécié ce 5ème plan de sauvetage de l’euro. Le CAC 40, qui était tombé sous les 2700 points en septembre, a dépassé les 3300 points jeudi, soit une progression de plus de 20% en à peine plus d’un mois, avant de retomber avec le référendum grec. Mais il faut tempérer ce jugement par le fait qu’il était à 4000 points au 1er juillet. Il n’a fait que rattraper la moitié du terrain perdu depuis quatre mois.
Malgré tout, il est un peu surréaliste de voir les marchés célébrer le fait que les banques vont abandonner la moitié de leurs créances sur la Grèce. Pourtant, cela n’est pas illogique. Tout d’abord, il faut savoir que la dette grecque s’échangeait entre 40 et 50% de sa valeur. Les dirigeants européens n’ont fait qu’entériner le cours des marchés. Et cette restructuration diminuait l’incertitude : mieux vaut abandonner 50% d’une créance contre une relative certitude que l’on sera payé.
Avant ce plan et à nouveau depuis la décision de lundi, les créanciers d’Athènes peuvent craindre de perdre l’ensemble de leurs créances tant il est évident que la Grèce ne peut pas les honorer. Le plan de la semaine dernière semblait repousser une issue à l’argentine jusqu’à la décision de Georges Papandréou. Aujourd’hui, on peut se demander si le premier ministre grec ne souhaite pas lui-même revenir sur une politique détestable pour rester dans la monnaie unique.
Rien n’est résolu
Pire, un autre foyer fait rage, indépendant de la décision d’Athènes, comme le démontre la courbe des taux à dix ans de l’Italie, qui a repassé le cap des 6%, malgré le rachat de cent milliards d’obligations par la BCE depuis trois mois (dont une part est consacrée à l’Espagne). Les taux italiens sont revenus au niveau qui avait déclenché la panique de cet été, ce qui pose la question de la capacité de l’Italie à financer elle-même sa dette de 1900 milliards d’euros.
En outre, l’augmentation des moyens du FESF reste une promesse totalement vaine pour l’instant et qui ne repose que sur du vent, d’autant plus que l’Allemagne a affirmé mercredi qu’elle ne donnerait pas un euro de garantie supplémentaire. Bref, la seule solution est que la BCE rachète la dette italienne de manière illimitée. Mais il semble impensable que l’Allemagne, le décisionnaire final, accepte longtemps une telle aide sans broncher, et donc la situation est totalement incontrôlable.
D’ailleurs, la plupart des éditorialistes, tout bords confondus, ont bien compris que ce 5ème plan n’est qu’une rustine de plus. Le Point a fait un papier cruel en soulignant toutes les limites. Hervé Nathan, sur son blog, a fait un très bon papier, comparant les dirigeants européens à des shadoks qui creusent des trous. Vous trouverez également ici le débat de France 24 auquel j’ai participé mardi et qui démontre le désarroi les partisans de la monnaie unique.
Bref, rien n’a été réglé la semaine dernière. Une 5ème rustine a été mise en place comme le montre la nouvelle crise ouverte par le référendum grec. Pire, même si les Grecs disaient « oui », d’autres foyers de crise ingérable subsistent : l’Italie ou le Portugal...
Il est vrai que sur France 24 la triplette de partisans de l'euro est en plein désarroi leur seule réponse est le sophisme de l ' assiette et de la voiture rouge et le si ( si ma tante en avaient nous l’appellerions mon oncle par exemple) mais nous avons bien vu que la journaliste a flashé sur Laurent ; non ?
RépondreSupprimerComme on pouvait s'y attendre, on se dirige vers une démission de Papandréou et l'enterrement du référendum.
RépondreSupprimerC'est un véritable déni de démocratie et des peuples. C'est triste mais il faut se battre avec DLR pour imposer nos idées.
Enterrer le référendum serait dangereux. Les Grecs ne sont pas des Français, et ils souffrent beaucoup plus.
RépondreSupprimerSancelrien
Enterrer le referendum serait extrêmement grave pour l'avenir de la démocratie en ue ; celle ci est déjà bien attaquée ; existe t'elle encore ?
RépondreSupprimerCette information est elle exacte ? (Philippe Légé Blog Mediapart )
RépondreSupprimerMardi 20 septembre, le quotidien grec (à tonalité libérale) Kathimerini avait indiqué que Monsieur Papandréou envisageait l'organisation d'un référendum au sujet de la monnaie unique afin de restaurer son autorité et poursuivre la politique d'austérité. Cette information n'était pas réservée aux lecteurs grecs. L'AFP, Reuters et Le Monde s'en étaient fait l'écho le jour-même!
Des juin même :
RépondreSupprimerhttp://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/grece-papandreou-n-exclut-pas-un-referendum-sur-les-changements-envisages_999990.html
Papandréou n’exclut pas non plus qu'il puisse ne pas y avoir de referendum
RépondreSupprimerUn point de vue alternatif dans le blog —c'est une exclusivité— Institute of International Foreclosures.
RépondreSupprimerAperçu:
La dette émise par la Grèce (et d'autres) dépasse la capacité de remboursement. Historiquement, ce genre de problème se résolvait par l'annulation de l'excès de dette.
Mais ça c'était avant l'invention de l'Institute of International Finance (IIF)...
«ici le débat de France 24 auquel j’ai participé mardi et qui démontre le désarroi les partisans de la monnaie unique.»
RépondreSupprimerVotre voisin de gauche (Olivier Lecompte) a dit que la sortie de l'Euro par la Grèce la ferait entrer une spirale déflationniste. Vous auriez dû le relever : elle *est* dans une spirale déflationniste.
Comme au soir du 20 mai 2005 l'oligarchie européiste se déchaine! Haro sur les consultations quand le peuple ne vote pas comme ils veulent!
RépondreSupprimer@ Tous
RépondreSupprimerSi le référendum venait à être annulé et qu'il n'y avait pas d'élections, ce serait un immense scandale.
Papandréou manque de caractère : il annonce un référendum puis plie aux exigences sur la date et la question, puis finalement semble prêt à y renoncer tout à fait. Quel pantin !
Cette annulation du référendum sous la contrainte du directoire Merkel-Sarkozy trouve parfaitement sa place dans la glorieuse lignée de "l'intégration européenne" :
RépondreSupprimer- le Danemark a rejeté le traité de Maastricht par référendum en 1992, on l'a fait voter à nouveau un an plus tard
- les Pays-Bas et la France ont rejeté le TCE par référendum en 2005, il a été dans les deux cas ratifié 3 ans plus tard par voie parlementaire
- l'Irlande a rejeté le traité de Lisbonne par référendum en 2008, un an plus tard on leur demandait de mieux voter
- la Slovaquie a rejeté le renforcement du FESF le 11 Octobre, deux jours après il était voté
Où est la démocratie quand, pour chaque question posée, une seule réponse est tolérée ?
Je pense (comme David Desgouilles : http://bit.ly/pXaeUO ) qu'il serait temps de mener, une fois pour toutes, le débat sur le fédéralisme européen. Un vote clair, net, indiscutable, dans chaque pays, suivant un débat argumenté : ce serait un bel exercice démocratique. On y verrait plus clair ensuite et les peuples n'auraient plus l'impression de ne pas avoir voix au chapitre.
Jeudi 3 novembre 2011 :
RépondreSupprimerLa sixième tranche du prêt international, accordée à la Grèce en 2010 et bloquée par les créanciers en raison de la crise politique grecque, doit être absolument versée d'ici le 15 décembre pour assurer les besoins financiers du pays, a indiqué jeudi le ministre grec des Finances.
"Dans un climat de consensus, il faut arriver le plus tôt possible, d'ici le 15 décembre, selon le calendrier des besoins financiers du pays, au versement de la sixième tranche du premier prêt (accordé au pays en 2010), soit des 8 milliards d'euros dont la Grèce a absolument besoin", a dit Evangélos Vénizélos devant le groupe parlementaire socialiste.
Grèce : taux des obligations à un an : 231,436 %. Record historique battu.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND
Grèce : taux des obligations à 2 ans : 102,302 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 5 ans : 37,177 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 26,450 %. Record historique battu.
@ Laurent
RépondreSupprimer"Papandréou manque de caractère"
C'est un peu injuste. Papandréou a dénoncé les malversations du gouvernement précédent en arrivant aux affaires - ce qui a déchaîné la spéculation que l'on sait.
Il a commis la faute de lier son destin a celui des plans européens, il est sans doute conscient qu'il est en train de ruiner son pays, mais ne sait comment sortir du piège.
Dans cette histoire de referendum, l'oligarchie a retourné quelques maillons faibles du PASOK pour le mettre en minorité. Il est logique que parmi ces députés à l'échine si souple, il y ait eu beaucoup de corrompus ou de fanatiques fédéralistes.
Donc Papandréou est coincé, sa seule solution eut été de prendre la tête de la contestation, mais son courage et sa lucidité ne vont manifestement pas jusque là. Il n'aura réussi qu'à braquer contre lui les profiteurs de l'UE et ne laisser au peuple que l'image de ses volte-faces.
Intéressante leçon de politique appliquée...
@ Laurent
RépondreSupprimerL'Allemagne réimprime des Mark Info ou Intox
@Laurent
RépondreSupprimerQue pensez vous de la double monnaie ( voir article de Harold James La Tribune du 4 11 )