Bien sûr, le
FN a signé son meilleur résultat aux municipales, avec
une dizaine de villes conquises. Mais en prenant du recul, comme
rue 89, on constate qu’il bat à
peine les scores de 1995 et ne
fait pas mieux que le FG. Du coup, pourquoi en a-t-on parlé dans une
proportion sans la moindre commune mesure avec le poids électoral du
parti d’extrême-droite de la famille Le Pen lors de ces élections ?
Rien de
nouveau sous le soleil
Bien sûr,
jamais le FN n’avait présenté autant de candidats, participé à autant de
seconds tours ou gagné autant de villes. Du coup, on pourrait le traitement
médiatique logique. Mais,
chiffres en main, on en vient à la conclusion inverse. D’abord, il faut
rappeler qu’il a réuni moins de 5% des suffrages et qu’il était présent dans 2%
des villes (et moins de 1% au second tour). Ensuite, il faut prendre en compte
le facteur temporel. La base de référence, 2008, était la plus basse depuis
1983, comme
le montre Laurent de Boissieu. Et les résultats globaux ne sont pas si
éloignés de ceux de 1995, il y a tout de même 19 ans. Fallait-il autant parler
d’une si faible progression depuis pourtant près de 20 ans ?
L’autre
facteur relativisant est la comparaison avec les résultats du FG, comme
développé dans un papier publié sur le site Figarovox.
Certains soulignent que le FG bénéficie d’une implantation plus ancienne et
d’un jeu d’alliance important. Mais le FN n’est pas un nouveau parti. Il a eu
42 ans pour s’implanter localement… Et le remplacement du père par la fille à
sa tête est un signe de continuité, tout comme la place gardé par le père, les
déclarations de la fille aux rapatriés sur
la guerre d’Algérie, ou son
rappel que le FN n’est pas gaulliste. Et si le jeu d’alliance a aidé le FG,
le fait que le FN ne bénéficie pas d’une telle situation en dit aussi très long
sur la nature et les limites de ce
parti d’extrême-droite.
Magie
noire médiatique
Ce mystère a
sans doute de nombreuses raisons. D’abord, on peut y voir une
conséquence des choix de communication du PS, qui avait entamé le grand
cirque anti-fasciste dès
avant le premier tour quand Jean-Marc Ayrault a appelé au « front
républicain ». On peut aussi y voir un phénomène de courte vue
analytique, avec l’oubli que le FN s’était effondré en 2008. On peut enfin y
voir une crainte sincère de certains qui voulaient alors prendre la France à
témoin. Mais on peut se demander si cet
extraordinaire barouf sur les scores du FN ne l’a pas plus servi qu’autre
chose, même si les résultats du second tour n’indiquent pas la moindre
progression significative par rapport au premier tour.
Je suis belge et je suis d'accord avec vos idées et celle du DLR. Mais vous savez qu'en Belgique du fait de notre systeme électoral et de son découpage, nos majorités NE SONT QUE DES COMPROMIS autour d'un programme. Je ne parviens pas à comprendre votre attitude et celle des autres euro-sceptiques ) qui consiste à NE PAS RECHERCHER UNE BASE COMMUNE pour sauver la France. Si la France est dans la situation que vous dites et je vous crois, alors il est de votre devoir de rassembler les forces politiques qui veulent changer le carcan européen ou/et en sortir. dans cette perspective , un COMPROMIS avec François Asselineau , Marine le Pen , Gilbert Collard et Pierre Menard. Toutes les forces républicaines sont nécessaires. la misère est à nos portes. Des querelles scholastiques sur le sexe des anges n'ont plus lieu d'être. Tous nous seront comptables devant la misère et personne ne pourra s'y soustraire ! Sauf si démontrez tous que vous n'avez pas la carrure d 'HOMMES d'ETAT !
RépondreSupprimerAssez des leçons de la BELGIQUE ÉTAT TAMPON pour des raisons géo-stratégiques venus de Londres! Quand au régime parlementaires chez nous ça se termine dans la rue!
SupprimerTout à fait d'accord avec le commentaire d'Exvil! Votre souci de minorer les scores du FN vous conduit à oublier que, dans un vote, il y a le fond et la forme: le fond, si le vote exprime un accord avec les idées, et la forme, s'il s'agit de sanctionner un adversaire. Les électeurs n'ont pas forcément voté de la même façon aux deux tours et les pourcentages n'ont pas grand sens. Vous avez peur que, parce que vous prônez la sortie de l'euro, on vous assimile au FN, et vous cherchez à donner des gages à tous les champions de l'accusation qui est censée tuer tous les adversaires de l'euro? Vous montreriez ainsi votre faiblesse: ne pas dire que "le roi est nu" parce que le FN le dit! Quel crédit obtiendrez-vous ainsi? Aucun
RépondreSupprimerCe n'est pas nouveau que "le Monde" et autres médias valorisent Le Pen, père et fille, parce qu'ils ont besoin d'un "diable" pour se rassurer à bon compte et d'une "bête de médias" qui fait de l'audience.
RépondreSupprimerAvec les chiffres on peut tout dire et son contraire, donc contribuer à se faire plaisir, mais il y a une dynamique en faveur du FN version MLP même si elle reste encore faible. Même si le FN existe depuis 42 ans quand prendras-tu en considération la nouvelle donne qu'impulse Marine Le Pen de vouloir une véritable implantation locale en vue d'arriver au pouvoir ? Elle va être servie par l'entêtement d' Hollande en nommant Manuel Valls de prolonger et accentuer sa politique libérale européiste. Elle va être la seule opposante au système, a un boulevard qui s'ouvre devant elle. Le FDG n'est pas dans une totale opposition au système ce qui le plombe, l'empêche d'être l'alternative crédible au système. Ce n'est qu' un assemblage hétéroclite aux intérêts divergents.
Dès Pompidou les gaullistes ont contribué à la mort politique du gaullisme et l'affaire algérienne n'est pas si glorieuse qu'il faille l'invoquer comme cela. La droite anti-gaulliste relève le nez en 1974 soit 2 ans après la création du FN, avec l'élection de Giscard permise par le "gaulliste" Chirac et en 2007 l'élection du plus a-gaulliste Sarkozy.
Oui, je regrette de dire cela parce que vous êtes tout à fait estimable et sympathique, Laurent, mais quand il s'agit du FN vous êtes tellement "orienté d'avance" que vous n'êtes même pas intéressant à lire.
RépondreSupprimerD'accord avec vous, c'est dommage que NDA ne soit pas au même niveau que MLP, mais essayez de trouver un autre sujet, par pitié !
Cordialement,
Sancelrien
@ Exvil
RépondreSupprimerLe rassemblement que vous évoquez, ce n’est pas un rassemblement, mais le ralliement au RBM de DLR, l’UPR étant donné les poids de chacun à date. Et je pense que le FN étant ce qu’il est, les Français ne voudront jamais lui confier le pays. Donc la voie que vous proposez me semble être une imasse total.
@ Lesage
Je ne minore pas. Je cite des faits, des chiffres réels, mais cela semble en déranger certains. Si je fais de la politique à DLR, c’est parce que je pense qu’il faut une alternative à la France qui ne soit ni PS, ni UMP, ni FN.
@ Anonyme
Oui, elle change des choses, mais en conservent beaucoup plus (dont, logiquement, son père). Si le FN était l’alternative crédible au système, il aurait fait des scores bien plus importants. Le FN, c’est l’anti-gaullisme, comme le rappelle la lettre de Marine Le Pen que j’ai mise en lien dans le papier…
@ Sancelrien
Etant donnée la couverture délirante des résultats du FN par de nombreux médias, il est important de rappeler certaines réalités.
Pour Perpignan :
RépondreSupprimerPrésidentielles 2002 :
Jacques Chirac (UMP) : 73,77%
Le Pen (FN): 26,23%
Municipales 2014 :
Jean-Marc Pujol (UMP-UDI) : 55,11%
Louis Aliot : 44,88%
FranceLibreGaullisme
@ FLG
RépondreSupprimerUn cas particulier ne fait une règle. Il y a 36 000 communes en France, dont 98% n'avaient toujours pas de candidats FN d'ailleurs.
Au global, le score de 2014 est à peine meilleur que celui de 1995.
L'intérêt bien compris du Monde et de certains autres médias est de monter en épingle les résultats du FN afin d'associer toutes les critiques du système néo-libéral européen (libre échange délirant, austérité budgétaire suicidaire, absence de régulation de la finance et des paradis fiscaux, dumping social éhonté, corruption des institutions, etc.) à la seule extrême-droite.
RépondreSupprimerEn présentant le FN comme une force quasi hégémonique parmi les partis eurocritiques, on présente toute personne qui remet en cause les formes actuelles de la construction européenne comme un néo-fasciste.
Ce qui permet d'éviter tout débat rationnel sur la question.
Le FN est utilisé comme épouvantail par le système en place qui ne souhaite surtout pas voir des voix eurocritiques dénuées de tout racisme s'imposer à droite (DLR) comme à gauche (FdG).