mardi 31 octobre 2017

Le cauchemar étasunien, partie 7 : une société de la défiance

Alain Peyrefitte avait fait de la confiance est un élément fondamental du succès économique, en permettant un bon fonctionnement de la société. Mais, avec le temps, on peut se demander si les Etats-Unis ne construisent pas exactement le contraire : une société de la défiance.


La conséquence d’une société construite sur l’égoïsme

Les ultralibéraux français, économiques ou sociétaux, n’hésitent pas à défendre les vertus de l’égoïsme, qui serait un mal nécessaire au bon fonctionnement de la société. Mais comment produire de la confiance dans une société bercée par un individualisme forcené, où, la plupart du temps, le commun n’est pas la solution, mais le problème, où il n’y aurait pas de société. C’est parce que les étasuniens n’ont pas confiance en l’Etat et en leurs semblables qu’il y a des centaines de millions d’armes à feu en circulation dans le pays et que le pays affiche un taux de mortalité par armes à feu dix fois plus important que bien d’autres pays occidentaux, et un taux d’homicide plus proche d’un pays africain qu’européen.

Ce manque de confiance s’exprime de plus en plus vis à vis du big business : les liens troubles entre Monsanto et l’Etat, qui l’informe quand des places se libèrent dans les agences des régulation étrangères, ou qui passe des amendements protégeant la de poursuite judiciaire. Comment la population peut avoir la confiance dans l’Etat et les grandes entreprises, quand celles-ci se battent pour que les consommateurs ne soient pas informés de la présence d’OGM lors d’un référendum en Californie ? Une démocratie libérale ne devrait-elle pas au contraire assurer la libre information de tous et laisser les citoyens-consommateurs, une fois informés, complètement et pleinement libres de leur choix ?

On a également appris récemment qu’au Canada, les consommateurs ne seront pas informés de l’origine du saumon OGM récemment mis sur le marché, démontrant que les fondaments des sociétés anglo-saxonnes, pourtant dites libérales, ne le sont pas vraiment. Quand les intérêts du monde des affaires sont menacés, alors, l’Etat semble prêt à oublier la libre-information. Et que de scandales incroyables où les intérêts du monde des affaires  sont passés avec ceux des citoyens, de l’eau empoisonnée qui sortait des robinets aux nombreuses affaires liées à l’utilisation des produits de Monsanto, comme cela était rapporté dans le récent reportage d’Arte, réalisé avec Marie-Monique Robin

La défiance semble se retrouver partout : ces citoyens bien portants, jeunes et aisés qui peuvent décider de ne pas participer au système de santé, certes totalement hors de prix et inefficace, rendant la couverture des personnes en mauvaise santé plus complexe. La défiance, n’est-ce pas également ce communautarisme qui fait que les étasuniens préfèrent vivre entre eux, en se mélangeant le moins possible avec les autres classes ou races ? La défiance, c’est aussi un système politique où les institutions semblent davantage conçues pour limiter les pouvoirs d’un mauvais président que permettre à un bon président de pouvoir mener la politique qu’il souhaite, au contraire de la France.

D’ailleurs, dans un papier évoquant « les esprits soupçonneux », The Economist rapporte que la part de la population affirmant que la plupart des personnes peuvent être crus est passée de 44% en 1976 à 32% en 2016. De même, la part de ceux qui n’ont que peu ou pas confiance à l’égard des grandes entreprises est passée dans le même temps de 26 à 39%. Plus généralement, la bible des élites globalisées soulignent que de nombreux indicateurs indiquent une montée de la défiance : augmentation des primes de risque, des dépenses d’avocat. Mais il note surtout que ceci ne semble pas avoir de conséquences néfastes puisque les entreprises dans cette position ont de bons résultats financiers.


En conclusion, il affirme que « le vaste stock de confiance du pays, construit depuis plus d’un siècle, se vide rapidement ». Mais en appelant seulement à une meilleure application des règles de la concurrence, il passe à côté d’un problème plus fondamental : comment une idéologie qui fait de l’égoïsme un fondement de la société peut-elle durablement créer la confiance ?

2 commentaires:

  1. Le reportage d’Arte, réalisé avec Marie-Monique Robin est bidonné :

    https://theierecosmique.com/2016/06/27/le-glyphosate-un-tissu-de-mensonge-3000-mots-20-mins/

    https://twitter.com/i/moments/920400762273959936

    https://theierecosmique.com/2017/09/15/glyphosate-desinformation-avalez-matin/

    ""Tous ceux qui font de l'agriculture de conservation et qui ont arrêté le labour pour capturer le carbone dans les sols, selon les principes érigés à la COP21, vont devoir arrêter ce type d'agriculture s'ils ne peuvent pas recourir au glyphosate ponctuellement pour nettoyer les champs juste avant les semis, lorsque le gel n'a pas supprimé les couverts végétaux plantés juste après les moissons"

    http://www.lavoixdunord.fr/210891/article/2017-08-30/interdire-le-glyphosate-signerait-la-fin-de-l-agroecologie-selon-des


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  2. Imparable l'argument d'un anonyme citant un blog mystérieux... On pourrait y voir la main des RP de Monsanto ou d'une de leur agence...

    Un peu léger face à tous les scientifiques et organisations sérieux qui dénoncent le danger du glyphosate. L'UE est vérolée par les lobbys et les conflits d'intérêt (au point de faire sienne les arguments des industriels métro-chimiques). Les études qui le défendent sont secret défense, quand les études qui avaient motivé l'avis de l'agence de l'OMS sont publiques.

    Beaucoup de manoeuvres dilatoires dans ce blog, qui tord les arguments des opposants pour mieux les contredire. C'est un peu grossier.

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