mercredi 2 mai 2012

Une campagne pitoyable et coupée de la réalité


La campagne du premier tour avait été très mauvaise. Celle du second est pire. Entre l’évocation d’affaires ou de DSK, entre les mensonges de l’un et les esquives de l’autre, les vrais sujets ne sont pas abordés, notamment la grave crise de la zone euro, qui s’accentue.

La crise de la zone euro, l’oubliée de la campagne

Pour le PS et l’UMP, la campagne de cette élection présidentielle se fait dans une bulle totalement coupée de la réalité. Il est proprement hallucinant de voir à quel point les deux candidats finalistes traitent de manière superficielle la question de la crise de la zone euro. Nicolas Sarkozy avait commencé la campagne en osant se présenter comme le sauveur de l’Europe, mais devant le renforcement de la crise qui invalide cette présentation audacieuse des faits, il se tait.

François Hollande se contente de parler d’un nébuleux agenda de croissance, dont le contenu est reste bien flou, ce qui permet de soupçonner un loup. Mais toutes ces déclarations ne sont que de la pacotille par rapport au feu qui embrase la zone euro. La Grèce a chaviré économiquement avec un recul de son PIB qui approchera les 20% à la fin de l’année, plus d’une personne sur cinq au chômage, une dette abyssale et pas d’issue, à moins que les Grecs prennent une autre voie le 6 mai.

L’Espagne s’enfonce tous les jours davantage dans la crise avec un taux de chômage de 24%, une replongée dans la récession. Le gouvernement des Pays-Bas est tombé faute d’accord au sein de la coalition au pouvoir. Et il ne faut pas oublier que la situation reste extrêmement tendue au Portugal et que l’Italie croule sous une dette de 120% du PIB. Bref, les dirigeants européens discutent de la disposition des sièges sur le pont du Titanic…

Mensonges et compagnie

La réaction des deux candidats finalistes est radicalement différente. Tout en rondeur et esquives, François Hollande cherche à ne heurter personne et simplement à capitaliser sur le profond rejet du président sortant. Cette tactique a toutes les chances de fonctionner vu le cynisme grossier de Nicolas Sarkozy. Il suffit de regarder son clip de campagne de second tour pour s’en convaincre. Ce clip totalement hallucinant donne l’impression d’être celui d’un opposant au pouvoir en place.

Nicolas Sarkozy y développe principalement deux thèmes : le besoin de frontières et la réduction des flux migratoires. Problème, cela fait dix ans qu’il est en charge de ces questions, d’abord comme ministre de l’intérieur, puis comme président de la République, comme le souligne Périco Legasse. Pourquoi ne s’en est-il pas rendu compte avant ? Pourquoi n’a-t-il pas profité de la renégociation des traités européens à Lisbonne en utilisant le « non » de 2005 ?

Bref, il y a un grave problème de crédibilité dans ce discours, d’autant plus que, sous son mandat, la France a accueilli 50% d’immigrés de plus que sous le gouvernement Jospin. Le double discours est d’autant plus confondant de cynisme qu’il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy nous avait déjà fait le coup de l’Europe qui doit protéger, dont la monnaie devait être moins chère et que rien, absolument rien, n’est venu, malgré des circonstances idéales pour faire avancer ces idées.

Bref, cette campagne de second tour est encore plus désespérante que celle du premier tour. Entre l’oubli de sujets essentiels, les mauvaises polémiques, les esquives et les mensonges, l’UMP et le PS démontrent que leur temps est passé. Rendez-vous ce soir pour en avoir une nouvelle confirmation.

13 commentaires:

  1. Vous prenez parti, dommage,je n'ai plus confiance en DLR, permettez-moi pour reprendre vos mots pour dénoncer le cynisme grossier de la gauche avec une clic ralliée tardivement à FH uniquement pour la distribution des places qui fête déjà la victoire dans un bar de la rue saint Denis avec le futur ministre de l'intérieur en portier de DSK et ce dernier hilare posant devant les sex shop (regardez les photos !)
    Le décalage entre les dates anniversaire de Dray et DSK est pour le moins bizarre avec en bonus les déclarations de Ségo Royal jouant les vierges effarouchées!
    Même si vos critiques sont exacts comme il faut choisir, je préfère encore une équipe gouvernementale au Fouquet's (ce qui n'a pas couté un sous au contribuable) avec une croissance maintenue en 2011 à 1.3% alors que l'Espagne rentre en recession et des résultats affichés en matière de réduction des déficits même si c'est très loin d'être parfait qu'un prochain gouvernement de cacophonie et de bobos hypocrites et millionnaires.

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  2. Mercredi 2 mai 2012 :

    Italie : le chômage se rapproche des 10% en mars sur fond de récession.

    Le taux de chômage a atteint un nouveau record en mars en Italie à 9,8% de la population active, se rapprochant ainsi de la barre symbolique des 10%, alors que le pays s'enfonce dans la récession, selon une estimation provisoire publiée mercredi par l'Istat.

    Ce niveau est le plus élevé depuis le début de la série statistique des chiffres mensuels de l'emploi qui remonte à janvier 2004.

    En février, le taux de chômage s'était établi à 9,6%, selon une donnée révisée en hausse par l'institut de statistiques dont la première estimation était de 9,3%.

    Chez les jeunes de 15-24 ans particulièrement touchés par la crise, le taux de chômage a bondi en mars à 35,9%, ce qui est également un record, contre 33,9% en février, a également annoncé l'Istat dans un communiqué.

    Selon des données corrigées des variations saisonnières, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi s'est élevé à 2,506 millions en mars dans le pays, ce qui représente une hausse de 2,7% sur un mois (+ 66.000 personnes) et un bond de 23,4% sur un an (+ 476.000 personnes).

    Le chômage progresse fortement en Italie depuis l'été dernier, période où l'économie du pays, empêtré dans la crise de la dette et plombé par des plans d'austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, a commencé à se contracter.

    L'Italie est entrée officiellement en récession au quatrième trimestre 2011 avec un repli de son PIB de 0,7%, après un recul de 0,2% au troisième trimestre.

    http://www.romandie.com/news/n/_Italie_le_chomage_se_rapproche_des_10_en_mars_sur_fond_de_recession26020520121030.asp

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  3. @Anonyme

    Elle est belle la droite... "Hitler ou le front populaire" on connait la suite.

    A part ça je trouve tout a fait normal que DLR et les républicains gaullistes s'offusquent de la perversité et de la campagne malsaine de Sarkozy, si j’étais à leurs places je serais même plus clair en appelant a battre ce candidat et sa clique de nullards définitivement dangereux pour notre pays.
    En plus ça aurait l’avantage de les recentrer sur l'échiquier politique ce dont ils ont bien besoin après la bourde de NDA sur Le Pen premier ministrable.
    Je ne parle évidement pas de soutenir Hollande mais d'appeler à la défaite de Sarkozy, c'est trop grave et la haine et la division qu'il est en train de semer dans la société française n'entrainera que d'avantage de haine et de violence ce dont dans la situation actuelle nous n'avons vraiment pas besoin...

    Bon courage à tous et par pitié faites le bon choix dimanche prochain...

    red2

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    1. Bien sûr anonyme come si la division dans la société français n'existeait pas, en plus je trouve savoureux que cela vient des "gaullistes" qui ne sont même pas d'accord entre eux et dont certains passent leur temper à fracturer la France entre le oui et le non. Je rappelle que 45% des français ont dit oui à l'europe et ce qui ont dit non ne l'ont pas fait forcement pour vos raisons. Appeller à la défaite de sarkozy c'est appeller à la victoire de hollande. Je trouve assez intéressant qu'une personne qui n'est pas gaulliste viennent dire qui son les bon et les mauvais gaullistes.

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    2. Et c'est quoi être gaulliste pour vous?

      Sarkozy est l’antithèse du général ça crève les yeux, mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ...

      PS: On n'a jamais parlé de dire oui ou non à l’Europe en 2005 mais oui ou Non à l’infâme TCE ce n'est pas vraiment la même chose...

      red2

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  4. @ Anonyme

    Pour l'instant, nous n'avons pas pris partie, même si je critique davantage Nicolas Sarkozy, dont je trouve la campagne nettement plus critiquable. Pour moi, Sarkozy n'est en aucun cas meilleur gestionnaire que Hollande. Il n'a rien démontré de 93-95 ou de 2002-12 qui permette de soutenir cela. Il est en permanence immergé dans le court terme, sans presque jamais se soucier du long terme. Il concocte des réformes dont les objectifs sont essentiellement à des fins de communication et pas tellement sur le fond.

    @ BA

    Merci

    @ Red2

    Merci. Je me prononcerai vendredi.

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  5. Pour moi le choix est déjà fait depuis longtemps : ces sera ni l'un, ni l'autre.
    Je comptais un peu sur la campagne pour faire un choix, mais cette campagne indigne et lamentable n'a fait que me conforter dans mon choix qui est de ne voter ni pour l'un ni pour l'autre.
    Je ne vais pas m'abstenir, mais mettrai bien un bulletin blanc dans l'urne. Et qu'on ne me dise pas que c'est cautionner le vainqueur ou que ça revient a voter pour le vainqueur, c'est faux, du moins pour moi. Si par malheur en votant pour l'un ou l'autre je votais pour le vainqueur, je ne supporterai pas le cirque du vainqueur auquel on va avoir droit.
    Et moins il y aura de voies pour le vainqueur, moins il sera légitime. Bon, ok, c'est du flan, mais c'est le seul moyen qu'il reste pour exprimer son profond désaccord pour les 2 candidats (tant sur le fond que la forme pour les deux). Ensuite, bien sur les législatives, en espérant que la campagne sera d'un autre niveau !

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  6. Le plus hallucinant est d'entendre le président-candidat sortant ainsi que son barde officiel Henri Gaino (cf l'émission de Taddéi hier soir) prétendre avoir protégé la France et les Français contre la "criiiise" depuis 2008:
    - comme si les politiques néolibérales suivies depuis 1983 donc durant les législatures de droite (comme sociales-démocrates), aggravées par l'actuel Grand Mammamouchi, n'étaient pour rien non seulement dans le déclenchement mais également dans les origines profondes de ladite "criiiise";
    - comme si les "criiises" tombaient du ciel sur les pôvres peuples, comme les tornades ou les vols de criquets sur un champ cultivé;
    - comme si l'actuel président avait été un modèle de vertu budgétaire lorsqu'entre 1993 et 1995, mais aussi en 2004 - 2005, il était en charge du budget de la nation;
    - comme s'il avait eu la moindre efficacité dans la lutte contre les paradis fiscaux depuis qu'il avait commencé à tonner contre eux à l'automne 2008, comme contre la captation de la sphère politique par la financière, captation que la cérémonie du Fouquet's illustra dès les premières minutes de son mandat;
    - comme si en France le freinage très relatif des effets directs de la "criiiise" n'avait pas eu son origine dans les structures de l'Etat-Providence, que sa majesté s'est évertuée dans sa grande lucidité à démonter point par point durant tout son mandat;
    - comme si on devait cette protection aux immenses compétences économiques de notre président ainsi qu'à la gardienne du foyer, la marquise Christine Lagarde, qui dut dès sa nomination en 2007 (si on en croit de trop mauvaises langues sûrement) essayer de rattraper son faible niveau en économie pour prétendre gérer celle du pays, montrant par là qu'une partie de notre élite confond la compétence avec le réseau;
    - enfin comme si l'actuel président comme son barde préféré avaient la moindre idée sur l'euro, et sur le fameux "couple franco-allemand" comme l'une des causes profondes de l'abaissement de la souveraineté du pays, et par conséquent avaient la moindre intention de renverser la table européenne.

    C'est vrai, en face on ne conçoit pas beaucoup l'ardeur qu'il faudrait mettre à suivre ce programme révolutionnaire mais ô combien salvateur pour notre pays. Il n'en demeure pas moins que l'incompétence mariée au cynisme ôte tout crédit à la fine équipe qui a prétendu conduire les destinées de la France pendant cinq, que dis-je dix ans. L'alternance encore donc, à défaut d'alternative.

    Francis Commarrieu.

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    1. Il n'y aura jamais d'alternative. Personne fera jamais confiance à des gens qui jouent ce petit jeu faisant battre la droite en éspèrant se répresenter comme sauveur.

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  7. @ Laurent Pinsolle
    Vous aussi vous êtes cynique, d'abord parce que bcp d'immigrés on posé la candidature pour le regroupement familiale à cette époque là quand Jean-Pierre Chevènement avait abrogé les conditions des ressources pour l'obtenir et puis parce qu'il y a eu une augmentation des flux des pays de l'est à cause des accords européens. En realité ces immigrés étaient déjà là sous Chirac-Villepin comme irreguliers non expulsables mais sans droit de travailler. A cette époque on entendait souvent parler d'entreprises qui employait irregulièrement les polonais. Mais Chirac n'avait pas ouvert le marché du travail pour eviter que des gens comme vous en profitent pour dire que l'immigration a augmenté. Si non peut-on avoir les chiffes qui demontrent que sous sarkozy l'immigration a agumenté de 50% par rapport à Jospin 2000? Et l'immigration a-t-elle baissé par rapprt à Chirac? Périco Legasse est un soutient de NDA tout comme vous il fait campagne pour Hollande, et en plus vous êtes même pas content s'il perd honorablement il faut qu'il soit humilié comme votre candidat. Desolé, mais je pense que c'est vous qui êtes bien loin du ressenti des français.

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    1. Je rappelle encore une fois que le premiers flux d'immigrés sont les algériens qui dependent des accrods bilatéraux, et je n'ai pas vu dans les proposition de NDA d'y revenir dessus. L'immigration européenne est temporaire et en plus c'est pas elle qui inquiète les français. Les pays européen comme la Pologne sont en décroissance démographique.

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  8. Ne vous inquiétez pas Laurent avec Nicolas : Le plus célèbre astrologue de Grèce prévoit une victoire de Sarkozy mais une révolution en 2013 ...

    http://www.youtube.com/watch?v=E3NZfGxqnMs

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  9. Ben alors on nous aurait menti?
    (La marrionnette de Virenque aux guignols)

    "Une campagne pitoyable et coupée de la réalité"
    Sur ce point je partage votre avis,mais votre campagne aussi était pitoyable et coupée des réalités.

    Quand de Gaulle prends le pouvoir en 58 le budget est déficitaire depuis près de 30 ans,il est équilibré en 1 an et il le restera plus ou moins tant qu'il restera au pouvoir.Comme la croissance est très forte la dette fond,elle est divisée par 2(près de 16 points de PIB)!

    Le dernier budget à l'équilibre doit dater de 74!
    Giscard doit faire face au choc pétrolier,en 75 ou 76 le déficit publique est de 3%,mais les années suivantes les finances publiques sont restaurées,en 1979 le budget est "équilibré"(0.4 point de déficit).En 1980 la dette pèse 20 point de PIB.

    1981 Mitterrand est élu.
    En 4 ans la dette va augmenté de 50%,en 85 elle pèse 30 points de PIB!
    En 95 quand les socialistes perdent les élections la dette pèse 55 points de PIB,elle a pratiquement triplé en 14 ans!
    En 2001 la dette ne pesait que 2 points de plus.

    Mitterrand avait fait des promesses il les a tenu!
    Entre 81 et 85 la dépense publique est passé de 44.6% de PIB à 51.8%!
    Près de 7 point de PIB(aujourd'hui 140 milliards d'euros)!
    En 2008,13 ans plus tard,elle n'avait augmenté que d'un point de plus.
    En 80 le budget était "équilibré"(0.3 % de déficit),en 81 le déficit était de 2.4 point de PIB,en 82 de 2.9,en 83 de 2.6,en 84 de 2.8 en 85 de 3.1(et ensuite de 3.3,2.1,2.7,1.9,2.5,3,4.6,6.5,5.5,5.5 en 95).

    Ces chiffres sont effarants!

    En 2011 dans la zone euro la dépense publique moyenne était de 49.4 %,celle de la France est supérieure de...7 points de PIB(héritage socialiste des années 80/85)!
    En Allemagne la dépense publique pesait en 2011 45.6 points de PIB(1 points de plus que la France de 1980!).
    Dès lors comment s'étonner qu'en France les prélèvements obligatoires pèsent 5 points de PIB de plus(100 milliards d'euros)que la moyenne européenne.
    100 milliards d'euros,l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés!

    Au début des années 80 la France ne traverse aucune crise économique(mais Mitterrand a augmenté la dette plus vite que Fiaskozy!),en 81 la croissance est de 2.5%,en 10 ans pas une seule récession,en 95 la concurrence n'existe même pas encore,mais le chômage a doublé par rapport à 1980(12%)!
    "De l'ombre à la lumière"
    J Lang(1981)
    Et les Français marchent.
    Affligeant.

    En droit français et dans la plupart des pays du monde quand on veut engager la reponsabilité civile d'une partie,la faire payer,on doit d'abord apporter la preuve d'un préjudice,puis déterminer la cause de ce préjudice,enfin le lien causalité entre la cause et le préjudice.

    "Ils" nous expliquent que la finance est responsable de la crise.
    Cause?
    Lien de causalité?
    Vous pouvez peut être me répondre puisque vous partagez aussi cette ligne.

    Vous nous expliquez que les Chinois sont responsables de nos maux.
    Cause?
    Lien de causalité?
    Entre parenthèse à l'occassion d'un commentaire précédent vous avez réconnu vous même qu'en 92 la concurrence des pays à bas coûts n'existait pas encore.

    Le débat est navrant et votre campagne était au niveau.
    Les points d'inflexions sont très clairs(il suffit de superposer quelques représentations graphiques,la dépense publique,les prélèvements obligatoires,la dette,le chômage,la balance commerciale,la croissance).
    81/95(81/85!)
    92/93(les politichiens défendent la parité franc/mark)
    Début 2000(les politichiens arriment à nouveau franc et mark,les 35 heures sont votés)
    2004(déflation salariale allemande)
    2011,l'heure des comptes.

    Les Français n'ont pas compris ce qu'un enfant de 12 ans pourrait comprendre(pas de déficit pas de dette),ils le paieront au prix fort.

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