jeudi 12 septembre 2013

Le grand ras-le-bol contre la désertion fiscale


Mardi soir, c’était Arte qui diffusait un très bon reportage sur « l’évasion fiscale, hold up du siècle ». Hier soir, c’était au tour de D8 avec l’émission En quête d’actualité sur le sujet « fraudes et paradis fiscaux : où sont les milliards qui nous échappent ? ». Il semble que l’austérité rende ces pratiques insupportables.



Vol et mondialisation

C’est un sujet qui me tient à cœur et que je traite régulièrement depuis début 2008. Le reportage de Arte est une bonne synthèse des pratiques de ces états sangsues et des multinationales, que laissent faire nos dirigeants, malgré leurs beaux discours. Il montre ces immeubles vides des Caïman où sont immatriculées des milliers d’entreprises. Il montre des extraits d’une audtion par le parlement britannique du patron d’Amazon, qui paye la TVA luxembourgeoise de 15% à ses consommateurs tout en leur facturant le taux du pays d’origine, sans que le produit passe par le Luxembourg bien entendu.

Est évoquée également la banane de Dole, acheté 10 centimes en République Dominique mais revendu 51 centimes en domiciliant artificiellement 41 centimes dans des parasites fiscaux.Tous les hommes politiques en prennent pour leur grade, notamment Nicolas Sarkozy qui avait affirmé que « les paradis fiscaux, c’est fini » en 2009, alors que les mesures prises étaient totalement dérisoires et contournables. Bref, le reportage est absolument affligeant et on reste effaré devant l’apathie de nos dirigeants, d’autant plus que les sommes en jeu seraient considérables (on parle de 60 milliards en France). On y voit aussi clairement que les parasites fiscaux sont les enfants de la mondialisation et de la fin des frontières.

Une question de vocabulaire

Mais il est malheureux que les journalistes reprennent les termes de « paradis fiscal » et « évasion fiscale ». Comme le souligne Eric Hazan dans « LQR, la propagande au quotidien », les mots ont un sens et leur choix est rarement neutre. Leur emploi revient à utiliser les mots de l’ennemi. En effet, quand on dit « paradis fiscal », cela sous-entend que les autres pays sont des enfers fiscaux, et donc que l’idéal vers lequel on devrait tendre est la fiscalité de la Suisse ou des îles Caïmans… De facto, cela passe le message que les voleurs (car il s’agit bien de voleurs) ont raison de voler leur fisc.

Idem avec l’expression « évasion fiscale », qui n’est pas neutre. En effet, on s’évade d’une prison. Cela sous-entend que les autres états sont des sortes de « prison fiscale » dans lesquelles nous serions enfermés, ce qui légitime de facto la volonté de s’en évader. Il est malheureux que les journalistes qui veulent dénoncer ces comportements les justifient un peu par un choix de vocabulaire malheureux qui défend malgré eux les comportements qu’ils dénoncent. Voilà pourquoi j’insiste depuis quelques temps sur la nécessité de parler de « parasite fiscal » et de « désertion fiscale ».

Merci à Arte et D8 de continuer ce travail de sensibilisation sur ce sujet. Encore trois requêtes : penser à changer de vocabulaire pour affaiblir son argumentation, expliquer comment il est possible d’en venir à bout et ne pas hésiter à interroger Nicolas Dupont-Aignan qui fait un gros travail sur le sujet.

8 commentaires:

  1. Ca correspond au pilier du libéralisme, l’état est un escroc, la société n'existe pas( Thatcher ), il n'y a que des individus et seuls ceux ci doivent décider selon leur bon vouloir, ou pas, de faire la charité pour les pauvres.

    Les libéraux actuels sont des microéconomistes idéologues irrécupérables et ne comprennent pas la macroéconomie qui n'est pas la somme de ses acteurs, mais un a un fonctionnement systémique avec ses boucles de régulation.

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  2. Au sujet de la TVA à 15%. Je vous rappelle que la mesure de domiciliation fiscale de la TVA dans le pays d'origine vient de ...la France. Si elle s'en mord les doigts maintenant, et accuse les autres de fraude, c'est qu'il n'y est pas arrivée elle même comme cela était son intention initiale....

    Paradis fiscaux, évasion fiscale, je trouve au contraire les mots très justes et très exacts.

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  3. Pinsolle, contrairement à Desgouilles vous avez pas encore commenté l'article remarquable de marianne sur l'axe NDA-FN.

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    1. Si c'est un axe allons y ; il n'y a pas d'autres solutions contrairement a ce que pense Laurent , le FN est un parti de gauchistes par rapport au RPR

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  4. Paradis fiscaux... évasion fiscale....
    Mesure gouvernementale budget 2014 ???
    Des économies ou ? sur qui ?
    Budget de l'état : sur les agences théodules, ce n'est pas trop tot, MAIS AUSSI sur les niches fiscales : rigolez un peu, sur les travailleurs, qui créent des emplois : aides maternelles....
    Sur le fonds : on dit 9 milliards d'économies ou sont ils ?
    Sécurité sociale, il faut 6 milliards, là pas de problèmes, on les trouvera sur les travailleurs,les malades et les vieux !!!, en ne remboursant pas tous les médicaments et en obligeant les mutuelles à augmenter leurs tarifs....
    Et en outre, on créera 3 milliards de ressources nouvelles ????
    SI, LA on ne conduit pas une politique de baisse du pouvoir d'achats, je ne comprends plus rien !!! expliquez moi que je ne meure pas idiot ?
    PAR CONTRE sur le train de vie de l'état, sur les privilèges et les niches fiscales qu'en EST IL : RIEN de RIEN et qui plus est ils ne regrettent RIEN.
    Les niches fiscales outre mer : aux fonctionnaires expatriés !!, pour le travail ou la retraite !!! l'aide au logement etc...etc...
    Y'en a marre, TOUJOURS dans le MEME SENS, et, on le fait avec un CULOT INIMAGINABLE....
    Et la taxe sur le DIESEL, les écologistes sont pas contents, ils n'ont pas été suivis... Mais en voila encore une qui pèsera sur le pouvoir d'achat et, sur les PRIX de REVIENT des productions internes...
    NON Messieurs vous êtes réellement des incompétents, laissez la place, avant que nous soyons complètement au TROU !!!!

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  5. Encore Erci Hazan? Vous faites la pub pour ce monsieur un billet sur trois? Entre les indigènes de la République et le Front national votre idéologie commence à devenir illisible.

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  6. 1.Si les gens arrêtent leur affaires en France ;C'est fini car se sont les entrepreneurs (multi nationales ou pas ) qui sont à la base de créations de nouveaux produits.En l'état du droit international un état quelconque ne peut empêcher sa population d’émigrer sauf à réviser cela( et je vous souhaite bien du courage).
    2.Les questions monétaires qui sou-tendent cela sont délibérément occultés.Une économie prospère rend absolument indispensable l’existence d'une monnaie saine et stable.Depuis 6000 ans seul l'or et l'argent en sont capables.(cf conférence de Février 1965 du Général de Gaulle).
    3.Une fiscalité conçue sur des bases saines permet de combattre cela.Les seules bases saines sont le patrimoine et la consommation.Les entreprises étant taxées à travers leur propriétaires.
    4.Un combat sans merci contre la bureaucratisation et la complexité de la fiscalité doit être mené afin que les un et les autres 1.Ne passent pas leur temps à remplir des formulaires administratifs. 2.Ne puissent profiter des ambiguïtés des lois fiscales.

    Voila ce qui faudrait faire pour mettre fin à ces pratiques.

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  7. @ Olaf

    Bien d’accord

    @ Anonyme

    Et alors, cela n’en fait pas une bonne idée. Et il s’agit ni plus ni moins de vol.

    @ Fiorino

    Théoriquement, c’est mieux quand on commente le papier…

    Le papier de David est très bon.

    Eric Hazan, un billet sur trois ? Au moins !!! Je fais référence à un très bon livre qu’il a écrit. Ce n’est pas parce que je ne serais pas d’accord avec certaines choses qu’il aurait dites que je ne pourrais pas citer un livre qu’il a fait et que je juge très bon sur un autre sujet. Soit dit en passant, je n’attends pas vos avis pour juger de qui je peux citer ou non. Citer le livre d’un auteur ne vaut pas adhésion à l’ensemble de sa pensée pour info.

    Et où aurais-je fait la moindre référence au Front National ? J’ai toujours combattu ce parti.

    @ Lire

    1- les entrepreneurs ont besoin de vendre à un marché. Il suffit de s’assurer qu’ils ont à produire chez nous une proportion importante de ce qu’ils vendent chez nous.
    2- bien d’accord : l’or et l’argent ne me semblent pas de bonnes options néanmoins (ressources limitées, cotées sur le marché, donc cela reviendrait à faire reposer notre organisation monétaire sur le jugement des marchés
    3- pas d’accord sur les entreprises. Un IS de 30 à 35% me semble parfaitement légitime puisque les profits qu’elle tire de leur activité sur un territoire ne repose que sur leur appartenance à ce territoire
    4- bien d’accord

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