Un
parti à une extrémité du champ politique, présent pendant des décennies et qui
a rassemblé jusqu’à plus d’un quart des Français, sans pouvoir diriger un
gouvernement : cela rappelle quelque chose ? En fait, avant le
FN, il y a eu le PCF. Serait-il sa réincarnation pour
prolonger la pensée de Todd.
Une
filiation évidente
Jusqu’en
1981, le Parti Communiste faisait parti de la bande des quatre partis qui
dominaient la vie politique Française, avec le PS, l’UDF et le RPR. En 1979, il
talonne le parti néogaulliste aux élections européennes et en 1981, Georges
Marchais fait encore plus de 15% des voix, contre 18% à Jacques Chirac au
premier tour des élections présidentielles. Mais
en 1983, le Front National émerge et atteint 10% des voix lors des élections
européennes de 1984. Plus jamais les communistes ne parviendront à
atteindre ce score, tombant jusqu’à 2% avec la candidature de Marie-Georges
Buffet en 2007. Les
deux partis partagent la même base électorale, populaire, avec une forte
présence dans le Nord, dans le Sud-Est ou la Région Parisienne, même si leur
géographie électorale n’est pas exactement la même.
Ces
deux partis sont les partis de la périphérie politique, des rejetés des élites
éduquées et aisées, avec un très fort sentiment d’appartenance, contraste
saisissant avec l’abandon des classes populaires, quand ce n’est pas le mépris,
par les élites de la nation. L’autre point commun de ces partis, assez peu
courant pour les grandes démocraties occidentales, c’est
d’avoir occupé, de manière durable, une place importante dans la vie politique
nationale (y compris la première), sans pour autant n’avoir jamais été en
position de prendre le pouvoir, le PCF n’ayant été qu’une roue de secours,
un allié loin du centre de gravité de la majorité à laquelle il participait,
que ce soit en 1936, au sortir de la guerre, ou encore en 1981. Après
plus de trois décennies au-delà de 10%, le FN reste lui aussi loin du pouvoir.
Vers une
répétition de 2012 en 2017 ?
Tout
ce qui fait ce parti, et que j’ai toujours dénoncé, forme un cordon sanitaire
démocratique, qui l’éloigne heureusement du pouvoir. En outre, si Marine Le
Pen a su surfer sur la vague étatitque post-2008, on peut se demander si le logiciel
du FN actuel, malgré
les succès électoraux récents, outre
ses incohérences, sa démagogie et son amateurisme, ne fait pas fausse
route. Je
crains que la sortie de la monnaie unique soit sortie abîmée de l’épisode Grec
et les vents économiques actuels sont tellement libéraux qu’Hollande
va souvent plus loin que Sarkozy sur le sujet. Mais l’économie est devenue
la digue de protection des anciens UMP face au FN, notamment auprès des
personnes âgées et des classes moyennes, en durcissant son discours sociétal.
Sarkozy n’aurait-il pas plus de mal face au FN de 2007 ?
Voilà
pourquoi, même s’il semble acquis que Marine Le Pen sera au second tour en 2017
et que seule la seconde place serait encore à jouer, l’équation est sans doute
plus complexe. Non seulement, la présidente du FN serait sans nul doute largement
battue, mais elle n’y est pas encore…
Je ne fais pas du tout la même analyse que vous. D’abord, je pense que la pensée libérale qui est revenue à la mode avec Reagan et Thatcher dans les années 80, est aujourd’hui une pensée morte. Certes, elle est encore au pouvoir, mais elle ne fonctionne plus et la crise actuelle la condamne. Les dirigeants continuent d’en appliquer les principes mais les peuples (et en particulier le peuple français) la rejettent.
RépondreSupprimerConcernant le FN, il y a des différences importantes avec le PCF. D’abord, le PCF était l’allié du PS (et c’est le PS, avant le FN, qui lui a siphonné ses électeurs) alors que le FN est un parti solitaire. Second point important : le candidat du PCF n’a jamais été présent au second tour d’une élection présidentielle. Enfin, le PCF était la courroie de transmission de l’ex-URSS et, à partir du moment où l’URSS a disparu, le PCF comme tous les autres partis communistes, était condamné.
Mais le point le plus important, il me semble, c’est que la crise que nous vivons aujourd’hui va déstabiliser les pouvoirs en place. Ce qui s’est passé en Grèce avec Syriza n’est que le début d’un mouvement de contestation des partis traditionnels. Le contexte était très différent à l’époque du PCF.
Comparaison n'est pas raison. Nous verrons dans 2 mois aux élections régionales de décembre prochain si le FN progresse en emportant le contrôle des 2 régions qu'elle peut espérer: le Nord-Picardie et la Paca. Si oui alors le FN dépassera le PC dans le rôle qui fût le sien et pourra espérer encore progresser.
RépondreSupprimerA propos de Todd : c’est un grand intellectuel mais un piètre politique. Je ne prends pas plus au sérieux sa prédiction de la disparition du FN que je n’avais pris au sérieux son "hollandisme révolutionnaire."
RépondreSupprimer@LH,
RépondreSupprimer1. Je ne sais ce que recouvre philosophiquement et par elle-même la notion d'extrémité du champ politique. Si demain il n'y a plus dans le champ politique que Les Républicains, l'UDI et le PS, alors le PS et Les Républicains apparaitront comme étant aux extrémités du champ politique ou plus précisément peut-être du champ partisan. A mon sens un lieu, une situation, topographique pourrait-on dire en observant ce champ partisan, n'est pas un positionnement philosophique ; il n'est pas de nature à révéler par lui-même une philosophie politique. Consécutivement, il me semble que la notion de périphérie politique n'est pas plus opérante et pour les mêmes raisons.
2. Il faudrait définir la notion d'élite. Je vois moi en la cause une contestation des choix faits par nos dirigeants depuis 30 ans, ainsi un rejet de leurs politiques et non une contestation de leur position ou situation sociale. Il me semble qu'il s'agit-là d'une contestation de nature politique, rationnelle, fait notamment au regard des résultats obtenus.
3. Je ne vois pas non plus quels liens ont peut établir entre le projet politique communiste et le projet de MLP. Il ne me semble pas que les références de MLP soient celles de Marchais.On ne saurait enfin calquer l'état de l'électorat de 1981 sur celui de 2015. Il suffit pour cela de se reporter sur le vote des jeunes (15 - 35) par exemple.
4. Je ne comprends pas non plus la notion de cordon sanitaire démocratique et ces éléments en vertu desquels MLP et son parti seraient hors de la démocratie. Sauf erreur de ma part elle est la seule candidate à proposer une démocratie de nature référendaire. Je n'ai pas noté qu'elle contestait la République ou la démocratie. Je veux bien les références indiquant l'inverse.
5. Sauf erreur de ma part, elle est à la tête du seul parti ayant passé les 25% aux régionales. Les découpages électoraux c'est encore une autre affaire. Une démocratie pleine et entière ne se rapproche t-elle pas du scrutin proportionnel ?
6. Je ne saisis pas non plus la notion de "surf". Sa position au sujet du renforcement de l'autorité et de l'efficience de l'Etat me semble avoir toujours été la même. Elle propose d'ailleurs il me semble une diminution de la fonction publique locale au profit d'une augmentation de la fonction public d'Etat afin de renforcer le service public, dès lors l'accès de tous les citoyens aux services de première nécessité.
7. Peut-on raisonnablement vouloir changer la politique en votant encore pour ceux qui sont aux manettes du pouvoir depuis 40 ans ?
Cordialement.
Errata
Supprimer5. "25% aux départementales"
Le FN et l'ancien PC, partis des classes populaires de l'espace jacobin? Oui, mais la situation est radicalement différente. Nous sommes en situation de régression démocratique, intellectuelle, sociale absolue et Le Pen sera élue dès que la souffrance et l'angoisse seront suffisamment élevées.
RépondreSupprimerjard
anonyme 09:36
Supprimerje pense que le FN ne passera jamais pour devenir un parti de pouvoir, pas directement en tout cas...et il n'est pas sûr que ça l'intéresse en plus, mais ce n'est que mon observation de la chose..
l'idée que vous évoquez, c'est à dire "une masse critique de souffrance" est intéressante dans la mesure où je pense qu'elle fera émerger des hommes (ou femmes ) nouveaux (elles) qui bousculera toutes les images traditionnelles des partis traditionnels...
parce que nous avons aujourd'hui des gus dirigeant la France, 65 millions d'habitants, qui se retrouvent avec des vestes trop larges pour eux...des responsabilités trop grandes malgré le fait qu'elles aient été transférées tout entières à bruxelles..
le pouvoir sans pouvoir est beaucoup plus simple à assumer
Stan
je rebondis sur ce billet Mr Herblay pour faire une observation qui concerne mon scepticisme sur le sujet politique qui ne m'intéresse que par l'effet qu'il laisse sur l'économie réelle
RépondreSupprimerje lis toujours les billets politiques et les commentaires attachés ( ceux qui n'insultent pas inutilement) et je remarque le plaisir ou l'intérêt de nombre de gens à décortiquer les tactiques ou les stratégies, ou la somme de connaissances historiques de nombre d'autres (histoire dont des lectures différentes d'un même aspect peuvent être déduites) mais dans tous les cas de figure je suis toujours surpris selon ma propre vision des faits....pourquoi ?
Les intellectuels, politologues, blogueurs, commentaires de tous types et de tous poils, nous expliquent chaque jour qui passe que le monde change ou a changé, que les politiques économiques ne peuvent plus être les mêmes, que la mondialisation et l'internationalisation de tout ce qu'on veut est irréversible et que le monde d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui d'hier
Et malgré cette sentence définitive, chacun de voir l'image de la gauche, la droite et les extrêmes d'aujourd'hui bâties sur le socle de celles d'hier.
....donc la politique économique doit complètement changer mais les forces et les leaders qui l'animent en sont toujours à correspondre aux images de ceux du XIX eme et du XXeme siècle.....
Je ne sais pas si je me suis fait bien comprendre, ça nécessiterait certainement un développement plus long.
Stan
@ Moi
SupprimerBien sûr qu’il y a des différences, importantes, que ce soit dans les alliances ou les résultats aux présidentielles, mais il faut rappeler que le PCF soutenait des candidats qui ont passé le premier tour. L’exemple Grec est à double tranchant. Certes, un nouveau parti est arrivé au pouvoir, mais il a fini par adopter les politiques de ses prédécesseurs, qu’il critiquait et il compte nombre d’anciens du PASOK…
D’accord sur le hollandisme révolutionnaire, que j’avais critiqué à l’époque, mais on ne peut pas disqualifier un intellectuel sur cela si d’autres contributions sont majeures, ce qui est le cas.
@ Anonyme
Le PCF a eu une région…
@ 1984
Vous faites des sophismes. Je n’ai jamais dit que le projet politique des deux partis était le même. Il faut noter néanmoins que les propos du PCF sur l’immigration dans les années 1970 ne sont pas ceux de notre époque. Je n’ai jamais dit non plus que le FN est « en dehors de la démocratie ». Sur le scrutin, je ne vois pas pourquoi la proportionnelle serait supérieure au mode de scrutin actuel.
@ Jard
Je ne le crois pas
@ Stan
Intéressant. En effet, cela nécessiterait un développement plus long
@LH,
SupprimerJe ne vois pas où il y a sophisme. La situation formelle des partis les uns par rapport aux autres sur l'échiquier politique n'est pas de nature à définir la philosophie qui les anime idéologiquement.
Asseyez à la table d'une conférence trois individus côte à côte ; ce n'est pas leur position les uns par rapport aux autres à cette table qui définira le contenu de leur position philosophique sur un sujet donné.
Prenez trois partis d'extrême gauche, mettez les les uns à cotés des autres, celui qui est à droite de celui qui est au centre n'est pas tout à coup un parti de droite, mais toujours un parti de gauche eu égard à la philosophie politique qui est la sienne.
Je ne vois pas dès lors ce qu'il est possible de conclure de simple positions formelles et d'un éventuel caractère d'extrémité dans le champ défini.
La notion de gauche et de droite n'est plus de toute façon en phase avec l'évolution du champs politique ; il s'agit-là de catégories, enfin pour moi, anciennes, qui n'ont, toujours pour moi, plus de pertinence ; dès lors je m'interroge sur le caractère performatif de la notion "d'extrémité du champ politique".
Cordialement.
En science politique, on définit comme "extrême" un parti qui refuse de nouer des alliances avec un des deux partis de gouvernement. La notion est plus stratégique qu'idéologique. C'est pourquoi le NPA est dit "d'extrême gauche" alors que le PCF est simplement dit "de gauche", étant données ses participations au gouvernement Jospin et à de multiples exécutifs locaux menés par le PS. De même, au plus loin de sa démarche d'indépendance, François Bayrou a pu être qualifié "d'extrême centre". Enfin, vous comprendrez donc que pour l'instant le FN soit dit "d'extrême droite", celui-ci s'opposant toujours frontalement à l'UMP.
SupprimerTalisker.
@Talisker
SupprimerDonc, si je vous suis bien, un parti qui refuse de s'allier avec d'autres partis au motif que ces derniers proposent des solutions politiques en opposition totale avec les siennes, serait un parti extrême. Donc, soit on s'allie avec ceux qu'on combat politiquement, au risque de la compromission,soit on est extrême ? C'est bien cela ?
Le RPF, fondé par le Général de Gaulle, vous le classez dans quelle catégorie ?
Et Ukip, de quoi est-il la réincarnation ?
RépondreSupprimerLa notion de "classes populaires" ( en clair : les Français aux revenus les plus faibles, quelle que soit leur profession, salariés ou travailleurs indépendants ) est une des plus confuses qui soient, du point de vue électoral; si elles comprennent forcément le plus de gens qui votent pour les partis préconisant "un grand coup de balai" (PC hier, FN aujourd'hui) parce qu'elles n'ont pas grand chose à perdre, leur vote est en réalité très dispersé, et ce qui le caractérise le plus, c'est l'abstention : elles n'attendent plus rien de la politique.
RépondreSupprimerL'abstention des classes populaires est due au fait que toute la classe dirigeante fait toujours la même politique depuis mars 1983 et le rebelle d'opérette JPC n' y a rien changé. Elles ont largement trinqué de l'adaptation de la France à la mondialisation néolibérale dont l'UE n'est qu'un cache-sexe. Même les classes moyennes et plus récemment les classes moyennes supérieures qui se croyaient à l'abri trinquent à leur tour. La conjonction de ces éléments peuvent produire une révolution politique pacifique et démocratique dont le FN version Marine Le Pen et Florian Philippot peuvent être les moteurs, les agents s'ils font preuve d'intelligence politique en remisant au placard cette obsession quasi xénophobe que recouvre leur parti pris systémique anti-immigration. Cela produirait un raz-de-marée comparable à celui de 1958. Toute notre classe dirigeante serait balayée, la gauche renvoyée à ses études qui lui ont toujours fait gravement défaut pour au moins une génération ( 23 ans comme entre 1958 et 1981).
SupprimerMais l'adaptation à la mondialisation, c'est-à-dire à une réalité que nous ne pouvons pas changer, est une nécessité ! Nous pouvons nous bunkeriser, mais personne ne nous attend, la mondialisation continuera sans nous. Mais l' UE, telle qu'elle s'est organisée, est une très mauvaise adaptation à la mondialisation.
SupprimerLa mondialisation n'est pas "une réalité que nous ne pouvons pas changer" mais un choix politique, qui se fait au détriment de la majorité des habitants des pays de l'OCDE.
SupprimerPas au vôtre, je veux bien le croire, d'où vos ardents appels à une "adaptation" qui ne vous demandera aucun effort...
Mon souhait le plus cher est de voir le boomerang revenir dans la tronche des partisans de l'adaptation. Est-ce possible ? Qui vivra verra...
@Elie Arié,
SupprimerVous partez à mon sens du postulat selon lequel la mondialisation serait un phénomène supra-politique, une sorte de loi naturelle préexistante à l'état politique, un déterminisme absolu voire un destin à l'échelle mondiale. N'est-on pas alors dans un schéma d'eschatologie politique ? Est-ce que cela ne revient pas à disqualifier la politique et cette capacité à nous donner à nous même une loi et un destin ? La mondialisation est à mon sens justement une politique, une volonté politique, qui peut donc être changée, remise en cause, à défaut c'est la politique elle-même qui apparaît impossible, non ?
@ Elie Arie,
SupprimerVous avez une réflexion typiquement chevènementiste de croire qu'on ne peut rien faire face à la mondialisation. Pourtant, au cas, où vous ne le sauriez pas un ex-ministre a écrit alors qu'il postulait en 2011 pour être candidat socialiste "la démondialisation". Elle n'est que l'arme des puissants pour imposer leur loi d'airain aux autres. Une chose est de constater un état de fait, une autre est de se contenter de la subir comme si nous n'avions pas d'armes. Comme l'UE !
Il suffit de penser un autre monde, ce qui n'est pas votre cas, comme penser à une autre Europe où nous ne subirions pas. L'une des conditions nécessaire mais pas suffisante est de récupérer notre souveraineté nationale par une sortie de cette UE et de sa monnaie qui nous détruit. Jacques Sapir par ses analyses et propositions nous indique et montre un chemin, un autre chemin possible.
@ Elie Arié
SupprimerJe ne doute pas que vous soyez sincère quand vous dites que l’adaptation à la mondialisation est une nécessité. Mais cela est aussi antidémocratique que faux. Antidémocratique car cet argument revient à refuser tout débat démocratique. Faux car tant de pays démontrent que cela est faux, y compris les Etats-Unis, protectionnistes, le Japon (politique monétaire, protectionnisme encore), l’Allemagne (protectionniste toujours), l’Argentine, la Malaisie (crise asiatique des années 90)…
En 2017 Marine Lepen sera probablement première au premier tour de l'élection présidentielle (à moins que la situation du pays se soit améliorée d'ici là, ça m'étonnerait) et très probablement battue au deuxième tour par le candidat opposé quel qu'il soit. L’économiste du FN Bernard Monot n'est pas si amateur que cela.
RépondreSupprimerRien ne permet de l'affirmer. Dans une dynamique d'union des patriotes, au-delà des clivages, courants, oppositions partisanes, elle peut parfaitement l'emporter au second tour face au candidat eurolibéral - et même largement (53 à 55).
SupprimerUn billet intéressant et une analyse que je partage, même si le FN serait en fait plutôt un croisement étrange entre le PCF d'antan (pour la contestation sociale et la marginalité politique) et l'actuel Tea Party américain (pour le populisme inter-classiste, le patriotisme exacerbé et le conservatisme sociétal).
RépondreSupprimerSi l'on s'en tient à la comparaison avec le PCF, la question qui brûle les lèvres est alors de savoir qui jouera le rôle de Mitterrand en absorbant le FN au sein d'un mouvement plus modéré capable d'accéder au pouvoir ? J'ai l'impression que NDA s'y voit.
Talisker.
"le conservatisme sociétal"
SupprimerD'un côté on a Le Pen-Philippot (une femme + un homo de 50 et 35 ans), de l'autre Hollande+Valls (hommes hétéros 55-65 ans) et Sarko+Juppé (hommes hétéros 60-70 ans).
Ça va être dur d'attaquer le FN de côté là !
mab & thierry_st_malo
SupprimerVous ne manquez pas d'imagination. Il faudrait donc assurer là aussi la parité : des listes avec un homme, une femme, un homosexuel, un transsexuel et ainsi de suite. C'est votre proposition ?
"qui jouera le rôle de Mitterrand en absorbant le FN au sein d'un mouvement plus modéré capable d'accéder au pouvoir ? J'ai l'impression que NDA s'y voit."
RépondreSupprimerQue NDA s'y voit, c'est possible, un vrai mytho. Son programme étant le même que celui du FN, à 3 virgules près, pourquoi dont les gens iraient voter pour la copie à 2 % plutôt que pour l'original à 25 % ?
Ils voteront utile, donc pour le FN.
Par ailleurs, ni MLP, ni NDA n'appliqueront leur programme protectionniste inspiré de Sapir, car l'appliquer c'est sortir de l'UE, donc de l'Euro. Ils feront comme Tsipras, des gesticulations stériles et rentreront sagement dans leur niche, se contentant de taper sur les immigrés et les chômeurs.
@Anonyme
SupprimerJe suis convaincu, après avoir visualisé, un grand nombre de ses interventions, que NDA est un Keynésien profondément contre l’Euro tel qu’il est construit. Ce sont notamment ses positions sur la monnaie unique qui l’on conduit à quitter l’UMP, l’ont marginalisé et éloigné du pouvoir. Au contraire de NDA, MLP se sert de la montée de l’Euroscepticisme en France pour accéder au pouvoir, quitte ensuite, je pense, à revenir sur ses promesses. On le voit notamment déjà en mai dernier où elle et Aymeric Chauprade se sont abstenus au lieu de voter non à une motion concernant le TAFTA : http://www.humanite.fr/le-fn-aux-abonnes-absents-sur-le-tafta-575522
Pour cette raison, je pense que NDA, contrairement à Tsipras et MLP ne coucherait pas devant la Troïka. Je crois toutefois qu’il a fait une gaffe en soutenant Nadine Morano et en lui demandant de rejoindre DLF. En faisant cela, il a éloigné d’un coup, je pense, l’électorat de gauche. Comment faire pour qu’il ne fasse plus ce type de gaffe et qu’il réussisse enfin à rassembler les Français ?
EB.
@ Tous
SupprimerOn verra bien. Non seulement, je pense qu’elle sera défaite au second tour, mais je ne suis pas persuadé qu’elle y arrive (même si, aujourd’hui, je parierai sur un second tour Hollande – Le Pen).
@ Talisker
Son nouveau positionnement économique l’a éloigné du Tea Party. Comparaison intéressante, mais qui me semble très aventureuse. Possible après un second tour PS-FN en 2017 et un déchirement des Républicains ?
@ Thierry et ceux qui ont suivi sur son triste chemin
Ici, ce n’est pas Voici
@ EB
Sans doute très bien vu. Il y a des convictions chez NDA, et une constance dans de nombreuses idées, qui lui donne un crédit que le FN n’a pas
Ton hypothèse d'un second tour Hollande-Le Pen avec la victoire du premier est une excellente base de départ pour une victoire de Marine Le Pen en 2022.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerLe seul qui ait une chance face a MLP est le dhimmi Jupé qui a réussi a faire oublier ses casseroles au cul .
SupprimerIl ya au moins une différence capitale entre le PCF de Marchais et le FN : il était l'allié du PS, ce qui a permis au PS de le phagocyter.
RépondreSupprimerLa diabolisation du FN et le rejet d'une alliance avec lui par tous les partis politiques est un atout fantastique le protégeant d'une disparition. Pour les innombrables exclus du système économique actuel, c'est la preuve qu'il s'agit bien de leur parti. Seuls deux évènements peuvent les en détourner et marquer la fin du FN :
- un changement radical du système économique
- l'accession au pouvoir de Marine le Pen
La position de Todd est celle d'un riche qui n'a pas pris la mesure des dégâts actuels et de l'évolution depuis les années 1980.
Guadet
La grande différence c'est que le clivage droite gauche existai ce qui n'est plus le cas puisque le programme de chacun d'eux est dicté par une instance extérieure!
RépondreSupprimerIl manque quelque chose à cette réflexion à mon avis. C'est la prise en compte de la question : vers où va-t'on ? vers quelle situation économique, géo-politique en particulier ? Les choix politiques (quel parti privilégier ?) doivent évidemment en tenir compte, de même que les prédictions en ce qui concerne le succès de tel ou tel. C'est pourquoi la comparaison entre le PC d'il y a 40 ans et le FN d'aujourd'hui n'a que peu d'intérèt. La variable principale c'est l'orientation que prendra le pays et le monde. Ce sera évidemment complètement incomparable avec ce qu'on pouvait attendre il y a 40 ans.
RépondreSupprimerIl va y avoir un clivage grandissant entre ceux qui croient que la restauration d’une souveraineté complète au plan national est indispensable à un pays comme la France pour éviter qu’il ne s’enfonce sans cesse et ceux qui pensent le contraire comme Juppé (j’ai mis un lien sur son blog), Hollande, la droite, la gauche, l’extrême gauche, les verts, l’oligarchie, le système, les médias, le bien-pensant selon les codes en vigueur, le non-vulgaire, le non-raciste, etc.
RépondreSupprimerQuestion fondamentale qui a raison ? Sur le long terme, les faits vont donner raison aux partisans de la restauration de souveraineté, car à mon avis la France va effectivement continuer à s’enfoncer, que ce soit Hollande, Juppé ou Sarkozy ou un autre représentant du système en vigueur qui se trouvera au au pouvoir. Mais comment tout ceci finira par se dénouer ? Je n’en sais rien. Nous verrons si on vit suffisamment.
http://www.al1jup.com/
Saul
@Saul
SupprimerQuand je vois les difficultés qu’a eues Jean-Pierre Chevènement pour convaincre les membres du MRC d’ouvrir le dialogue avec NDA et les divisions suscitées par l’affaire Morano au sein du peuple Français, je me dis que le clivage droite/gauche n’est pas mort. NDA a encore du pain sur la planche avant de parvenir à rassembler les républicains/« souverainistes » des 2 rives. Ses déclarations sur Nadine Morano ne vont malheureusement pas faciliter les choses. J’espère qu’il trouvera une solution ressouder tous ceux qui défendent la souveraineté du pays et ne veulent pas du FN.
EB.
Le MRC ne représente rien l'affaire Morano n'a suscité aucune division au sein du peuple français qui n'exista déjà c'est une création merdiatiqueet ; pour ceux qui ne veulent pas du FN il faudra faire sans eux et je crois que NDA l'a compris .
Supprimer@Patrice
SupprimerLe MRC n’est peut-être pas un grand parti en termes d’adhérents et d’élus. Toutefois le nombre de personnes en France, qui se disent de gauche, sont déçus par Hollande et le PS et souhaitent que la France se libère de Bruxelles, n’est pas si négligeable que cela. Une grande parti de cet électorat, représenté notamment par Michel Onfray, se dirige vers l’abstention ou vote PS à contre cœur. Je pense que NDA, plus que jamais a besoin du soutien de cet électorat pour réussir avec DLF. Je crois que NDA doit se rapprocher de cet électorat et apprendre à mieux le connaître, sans trahir ses convictions. Je me rends compte autour de moi que les déclarations de Nadine Morano, qui peuvent être interprétés de différentes façons, ont choqué beaucoup de monde. Je trouve que le positionnement d’Henri Guaino sur le sujet tient plus compte des différentes sensibilités, que celui de NDA.
EB.
Anonyme10 octobre 2015 09:57
RépondreSupprimerOui Stan vous vous faites bien comprendre ; il suffit de revisiter l'histoire pour s'apercevoir qu'en économie la boucle est bouclée il n'y a plus rien de nouveau tout a été dit au 20 eme siècle et les internalisations et mondialisations se sont déjà passé en principe d’accordéon dirais
-je
La similitude entre le FN d'aujourd'hui et le "communo-socialisme" d'hier c'est le fantasme sans aucun fondement que cela colporte!
RépondreSupprimer@ Guadet
RépondreSupprimerC’est fatiguant ces excommunications, qui révèlent le caractère totalitaire de certains soutiens du FN
@ Saul
Juste si le débat public se concentre là-dessus. Malheureusement, il n’en prend pas le chemin
@EB
RépondreSupprimerC'est juste. NDA est très maladroit dans ses positionnements à l'emporte-pièces. Il continue de vouloir séduire l'électorat FN, qui n'a aucune raison évidente de rejeter MLP. Alors que s'il s'adressait aux euro-sceptiques de gauche dans une démarche d'union souverainiste, il se créerait une stature attractive car audacieuse par rapport au traditionnel clivage gauche-droite.
NDA est à la ramasse...dommage. Heureusement, Laurent entretient la flamme!
@Laurent Herblay + Jauresist
SupprimerMerci pour vos retours. La question que je me pose, c’est comment arriver à faire comprendre à NDA que certaines de ses positions, notamment concernant Nadine Morano peut heurter une partie de son électorat potentiel, notamment de gauche ? N’y a-t-il personne dans son entourage (je m'adresse à tous le monde), qui peut le lui dire de façon amicale ?
EB.