dimanche 15 mai 2016

De Apple, des marchés et des esprits animaux…

L’annonce d’un recul des ventes d’Apple de 18% au premier trimestre a provoqué un mini séisme sur la planète financière, le titre reculant de 8%, soit une baisse de sa capitalisation boursière de 46 milliards de dollars. Que penser de ces turbulences boursières ?



Surprise : les arbres ne montent pas jusqu’au ciel !

Le bruit provoqué par la baisse des revenus de l’entreprise à la pomme s’explique par le fait que jamais depuis 2003 son chiffre d’affaires n’avait baissé d’un trimestre sur celui de l’année d’avant. Mais il n’eut pas été inutile de préciser qu’alors, le chiffre d’affaires trimestriel de l’entreprise de Cupertino dépassait à peine 1 milliard, alors qu’il est aujourd’hui de 50 milliards. Une baisse, aussi significative soit-elle, après douze années qui ont vu le chiffre d’affaires être multiplié par 40 est donc à remettre à perspective. Et cela est d’autant plus vrai qu’en un seul trimestre (qui n’est pas le plus fort traditionnellement, qui plus est) Apple a dégagé plus de 10 milliards de dollars de profits. Bref, Apple est encore très loin de la situation de Nokia ou de Motorola, ces dinosaures de la téléphonie tombés de leur trone.

Bien sûr, du fait de l’effondrement des quatre marques qui ont dominé la téléphonie mobile du début des années 2000 (avec Ericsson et Blackberry), toute chute des résultats est inquiétante. Mais Apple n’affronte pas un changement comparable à celui qu’il a apporté sur le marché de la téléphonie, même s’il faut bien reconnaître que certaines de ses positions se sont un peu affaiblies. Ne s’agit-il pas d’une panique aussi exagérée que sont les valorisations délirantes données par les marchés à certaines licornes, ce nom dont le sens dit long sur le caractère chimérique des valeurs accordées ? Après tout, Apple ne doit-il pas valoir au moins dix fois de plus qu’Uber, qui ne génère qu’un chiffre dérisoire, et un océan de pertes pour le moment. N’est-il pas illusoire d’attendre tout de suite un nouvel iPhone ?

De même que les marchés sont ridicules quand ils valorisent à des sommes délirantes certaines entreprises, ne sont-ils pas un peu ridicules quand ils brûlent aussi rapidement une idole du passé, au moindre trimestre en recul ? Encore une illustration des excès des esprits animaux qui animent le marché.

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