Les
ultralibéraux font généralement de la liberté la valeur centrale. Mais
à force de laisser-faire et de laisser-passer, il faut bien constater que
leurs politiques finissent par produire une liberté à plusieurs vitesses, assez
large au sommet de la pyramide, parfois
bien plus restreinte en bas.
C’est
cher et contraignant d’être pauvre…
Et dans
un de ses prêches récents pour l’anarchie commerciale devant la montée des
idées protectionnistes aux Etats-Unis, il reconnaît quand même qu’il y a des
perdants… En effet, bien des économistes notent les conséquences des
échanges commerciaux déséquilibrés avec la Chine, qui jouent un rôle majeur
dans la destruction d’emplois industriels outre-Atlantique (a minima 20% des
emplois perdus de 1999 à 2011), une situation d’autant plus problématique que
ceux qui perdent leur emploi ont des difficultés à en retrouver. Le journal
note que « les
travailleurs semblent moins enclins à changer d’emplois ou d’Etat que dans le
passé. Une partie de l’explication peut venir de l’immobilier, en fixant les
personnes dans des zones en déclin ou en ne leur permettant pas de rejoindre
les zones en croissance ».
Quand ils ne
sont pas poussés à la faillite et expulsés pour des prêts aventureux accordés
par les banques (on
parlait de prêts NINJA, « No Income, No Job, no Asset »), les
classes populaires voient leurs revenus stagner, leur pouvoir d’achat reculer
plus encore que les statistiques ne l’indiquent, et sont coincées dans des
régions en déclin avec peu d’emplois. Passons
sur l’injonction à la mobilité, qui ne devrait être qu’un choix, et pas une
obligation. Au global, ce capitalisme moderne, s’il créé de nouvelles
libertés, ne le fait de manière égale. Si les classes supérieures et moyennes
en profitent, en revanche, la hausse des inégalités, sans doute sous-estimée,
créé un système qui aliène littéralement une partie de la population, notamment
dans les pays les plus inégalitaires comme aux Etats-Unis.
Et quel
meilleur exemple que l’évolution
de ce que nous considérons comme des services publics en France ou en Europe :
la santé ou l’éducation. Même si l’Obamacare a apporté quelques corrections
bienvenues, un nombre effarant de personnes ne sont toujours pas couvertes, et
la maladie peut priver certains de la liberté pour des raisons financières,
allant jusqu’à hypothéquer leur maison pour financer les soins les plus chers.
Et cette limitation de la liberté se retrouve également dans la grande
difficulté pour les classes populaires à progresser socialement (l’Europe
étant plus fluide que les Etats-Unis, contrairement aux présupposés), du
fait de la
privatisation de l’enseignement supérieur et du coût ridiculement élevé des
études, qui bloque les classes populaires de l’accès au progrès social.
Cette
fracture sociale s’illustre bien dans
ces journaux télévisés qui semblent parfois ne parler qu’aux cadres supérieurs.
Mais ce faisant, cela dessine le visage d’un libéralisme à plusieurs vitesses, où
les écarts de richesse grandissant trouvent une répercussion grandissant dans
la liberté des individus, d’autant plus que certaines tendances liberticides ne
sont pas non plus également réparties.
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/les-francais-ne-se-retrouvent-pas-dans-le-modele-dominant-d-ou-leur-malheur-marcel-gaucher-564123.html
RépondreSupprimer"Il faut considérer aussi l'aspect intérieur, l'évolution en profondeur des sociétés : le fait majeur, c'est la disparition du sens du collectif. La mutualisation, l'État social, la primauté donnée au collectif, tout ce ciment des sociétés est délégitimé, au profit de l'axiome selon lequel il n'y a en droit que des individus. S'il n'y a que des individus, comment concevoir le lien social autrement que comme un marché généralisé ? Et ce, y compris dans la sphère politique ?"
Pour qu'il y ait un lien social, il faut qu'il y ait des points communs : histoire, culture religieuse notamment.
Or la présence d'une immigration de masse empêche cela, comme l'avait d'ailleurs clairement expliqué de Gaulle (célèbre citation sur "Colombey les deux mosquées").
Mais vous refusez de voir cela, qui est pourtant un pré-requis pour échapper aux évolutions américaines...c'est pourtant par là que vous devriez commencer.
NB : c'est Gauchet, pas Gaucher.
L'immigration "massive" (réellement "massive" ou supposée telle) n'est pas ce qui détruit le lien social, le collectif.
SupprimerC'est le relativisme culturel qui a fait des dégâts. C'est ce qui a entrainé que l'on n'exige aucun effort d'intégration !
C'est le relativisme culturel qui produit du communautarisme... et qui fait que bien souvent, le fils d'un immigré portugais se sent plus Portugais que son propre père !
Et c'est le libéralisme qui prône la suprématie de l'individu sur le collectif !
Marcel Gaucher écrit pas mal de foutaises dans cette article, même s'il dénonce certaines bêtises libérales, il en prend d'autres pour des vérités.
P.S. : Gaucher reprends à son compte l'escroquerie intellectuelle de la "mondialisation".
SupprimerLa "mondialisation" n'est pas une accélération et une intensification des échanges commerciaux...
La "mondialisation" est en vérité le fait que les entreprises n'ont plus de patrie, n'ont plus d'assise nationale et de périmètre d'action nationale ou multinationale.
La "mondialisation", c'est schématiquement un patron français qui fait travailler des Chinois et qui stocke ses bénéfices au Panama.
Et "mondialisation", c'est l'arnaque rhétorique des libéraux qui consiste à faire croire qu'une pression extérieure, qu'un mouvement économique global est à l'oeuvre... mouvement auquel nous n'aurions d'autre choix que de nous adapter.
Secret des affaires, vote FN, voilà, voilà...
RépondreSupprimerhttps://scontent-mrs1-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xat1/v/t1.0-0/p526x296/13001127_1156203357759952_4868620748786630768_n.png?oh=789f8db48f8472f60b24935e2ad5c59d&oe=57755EBE
Le libéralisme, c'est un collège pour les riches, un autre collège pour les classes moyennes, et un autre collège pour les pauvres.
RépondreSupprimerSamedi 16 avril 2016 :
A Bobigny, suspension de cours avant explosion.
C’est parce qu’ils ne se sentaient plus en sécurité dans leur établissement – et « pas parce qu’ils ont peur de leurs élèves », tiennent-ils immédiatement à préciser – que les personnels du collège République de Bobigny (Seine-Saint-Denis) ont fait valoir, lundi 11 avril, leur « droit de retrait ». Un mouvement reconduit jusqu’au début des vacances, vendredi 15.
Les 720 élèves ont été priés de rentrer chez eux ; le chef d’établissement revendique, lui, de rester silencieux. Alors les professeurs ont pris la parole – votant en assemblée générale la médiatisation des tensions qu’ils vivent au quotidien, explique Jules Siran, enseignant d’histoire-géographie. Et ce même s’ils sont bien conscients des « risques de stigmatiser un peu plus un territoire, le “9-3”, qui a davantage besoin de sérénité et de moyens que de caméras de télévision », ajoute ce syndicaliste de Sud Education.
Si la culture de la mobilisation est bel et bien inscrite dans l’ADN de ce collège labellisé REP + – le noyau dur de l’éducation prioritaire –, une étape y a été franchie en ce début de printemps : primo parce que le débrayage est collectif, à l’initiative d’enseignants mais aussi de surveillants, explique Candice Dubernet, assistante d’éducation.
Secundo parce que les incidents se succèdent au point d’être devenus « leur ordinaire »… et celui d’élèves qui en sont « les premières victimes », martèlent les professeurs.
Alors les professeurs ont pris la parole – votant en assemblée générale la médiatisation des tensions qu’ils vivent au quotidien, explique Jules Siran, enseignant d’histoire-géographie. Et ce même s’ils sont bien conscients des « risques de stigmatiser un peu plus un territoire, le ’9-3′, qui a davantage besoin de sérénité et de moyens que de caméras de télévision », ajoute ce syndicaliste de Sud Education.
« Jets d’asticots en classe, jets de boules puantes, de fumigènes, de pétards… Départ de feu, jeux avec briquets, crachats sur des adultes, bagarres constantes, violences verbales et physiques, dégradation du matériel… »
La liste à la Prévert qu’ils ont imprimée sur une feuille A4 n’a rien de poétique. Mais elle leur permettra, espèrent-ils, d’expliquer le mouvement aux parents invités à les rencontrer à la veille des vacances.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/16/a-bobigny-suspension-de-cours-avant-explosion_4903350_3224.html
@LH,
RépondreSupprimerPour moi il n'y a pas de différence de nature entre libéralisme et néo ou ultra-libéralisme, pas même de degré. En fait le degré de libéralisme indique l'état d'avancement d'un même processus de destruction des modèles traditionnels. Le libéralisme est un bloc, il y a unité des libéralismes.
Le libéralisme n'est pas capable de fonder une civilisation, son degré de développement acte pour moi un indice de liquidation d'un ensemble donné (fluidité du marché, de la monnaie, non entrave aux échanges..., c'est ainsi que l'on parle de liquidité pour parler d'argent). De mon point de vue, l'expression "civilisation libérale" est une contradiction dans les termes.
Le libéralisme n'a pas inventé la liberté, l'égalité ou même la limitation des pouvoirs (constitution mixte : Polybe, Cicéron...). Nous assistons il me semble à une guerre de classe, par-delà les frontières, celle des riches contre les pauvres et désormais contre les classes moyennes.
Le libéralisme est le libéralisme, identique en son principe, quel que soit son stade de développement au sein d'une société donnée. Il est l'Ordre marchand, le lien social entendu comme seul lien économique ; un tel lien ne fait pas lien très longtemps en de telles zones de concurrence pure et parfaite.
Cela fait des décennies que le libéralisme échoue - les débuts ont certes pu donner le sentiment de libertés nouvelles, mais c'était le début. On appelle cela la crise.
Le libéralisme est un processus de retour à l'état de nature. Il ne fonde rien. Depuis plus plus de deux siècles nos sociétés tiennent sur les fondations anciennes.
Il faut inventer autre chose en reprenant, réinterprétant, nos valeurs anciennes.
« Tournons-nous vers le passé, ce sera un progrès » (Giuseppe Verdi)
Je pense et crains que vous n'ayez jamais lu Tocqueville. Le libéralisme, ce fût d'abord la liberté individuelle qui affranchit l'individu du poids du passé aliénant.
SupprimerLe libéralisme porte en lui dés sa conception les tares que l'on observe aujourd'hui...
SupprimerIl n'y a pas d'un côté un bon libéralisme et de l'autre un mauvais libéralisme...
Il y a un libéralisme sans contre-poids ! le libéralisme livré à lui-même produit les horreurs que nous constatons.
Les traditions ont du bon... mais quand la tradition devient le seul cadre de penser, le passé devient aliénant.
Il en est de même du mouvement libéral, quand la liberté individuelle devient le seul cadre de penser, la seule boussole... Quand le concept de "liberté individuelle" est le seul pilier de la société ; le libéralisme est aliénant.
Le libéralisme est l'un des ingrédients essentiels qui définit la démocratie... mais le libéralisme sans borne et sans contre-poids est la fin totale de la démocratie.
Ce n'est pas un débat nouveau : l'individu ne doit pas être écrasé par le groupe ; et le groupe/la cohésion ne doit pas être anéanti par l'individualité.
@anonyme,
RépondreSupprimerNous ne sommes pas l'Amérique. Nous avons une bien plus longue histoire. Tocqueville écrit bien, mais on ne pas dire qu'il a révolutionné la philosophie politique. Quant à l'histoire de l'Amérique (USA), je préfère celle d'Howard Zinn.
@ Monsieur Herblay,
RépondreSupprimerUne petite précision, la mobilité des citoyens US tient davantage du mythe qu'autre chose.
L'année record, seuls 280 000 individus/ménages sont allés s'installer un peu plus loin ou dans un autre état... 280 000 sur 360 millions d'habitants ; c'est négligeable. D'autant qu'il s'agit du chiffre de l'année record.
Et le patrimoine de la majorité des gens, c'est leur maison... qui devient invendable en cas de sinistre économique ! qui va venir s'installer dans une région qu'il faudrait justement quitter à cause d'un manque cruel d'emplois et donc d'opportunités économiques ?
Conséquence, même ceux qui voudraient fuir une zone économiquement sinistrée se retrouvent sans trop de moyens de financer leur départ.
Et pour finir, les gens qui voudraient partir pour trouver de meilleurs chances ailleurs... personne ne les attends, qu'ils aient des compétences ou non. Il y a souvent bien assez de mécano, de carreleurs, de vendeurs, de chauffeurs dans l'Etat où on leur dit qu'il y a de meilleures conditions économiques.
Sans véritable prospérité, il n'y a pas d'eldorado vers lequel se précipiter.
Et il n'y a pas de prospérité nationale quand les patrons US vont faire produire en Chine !
numéro 617 avril 2016 à 10:27
RépondreSupprimerVous êtes d'une ignorance totalement crasse concernant les divers courants libéraux. Instruisez vous au lieu d'étaler votre vide intersidéral :
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2012/09/26/competitivite-les-conseils-d%E2%80%99adam-smith/
@Anonyme17 avril 2016 à 12:27
RépondreSupprimer1. Je ne vois pas le rapport entre mon propos et votre renvoi, mais bon...
2. Sur Smith voire Michéa (pour du récent) : "Impasse Adam Smith" ; "La double pensée : essai sur la question libérale" ; L'Empire du moindre mal. Soit la question, notamment, de l'unité des libéralismes (du coup les courants...), de ses "valeurs" : la raison réduite au calcul... Common decency et libéralisme... Sur les aspects culturels du libéralisme voir Christopher Lasch.
3. Sur mon ignorance (savoir que l'on ne sait rien, je suis d'accord avec cela) et le libéralisme, mes options ou intérêts sur le sujet :
a) cf. le mouvement anti-utilitariste en sciences sociales (Mauss) et le classique "Essai sur le don" de Marcel Mauss (ethnologue) : le don à l'origine de la "mise en société"...
b) Voir Le débat entre les libéraux et les communautariens (McIntyre, William Cavanaugh...), les Répubicains civiques (Skinner...).
c) Quelle définition de la liberté (Cf. Philip Pettit) ?
d) Que reste t-il du libéralisme après cela ? "La liberté pour quoi faire" (L. Strauss)
4. Hayek et le Chili, et d'une manière générale libéralisme et Amérique du sud... sur le thème libéralisme et pratique du libéralisme.
5. L'économie politique (théorie), quel lien nécessaire avec le réel (Galbraith) ? Je préfère la philosophie politique.
6. Libéralismes ou même libertarianismes (même conception du monde non ?), voilà pour moi l'impasse politique moderne et contemporaine. Le résulta n'est-il pas là sous nos yeux ?
Cordialement.
"Je ne vois pas le rapport entre mon propos et votre renvoi, mais bon"
RépondreSupprimerC'est bien la démonstration que vous ne comprenez pas ce que vous lisez et encore moins ce que vous écrivez.
Le libéralisme est né au XVIII ème siècle comme courant philosophique et politique avant d'être économique pour s'opposer à l'étatisme oppressant du monarchisme absolu des aristocrates. L'étatisme monarchique ou impérial de Louis XIV ou Napoléon avaient laissé la France dans un sale état, rien de très admirable.
Considérer que le libéralisme est d'un seul tenant est aussi idiot que de considérer le christianisme comme un courant sans grosses contradictions internes, tout comme le communisme n'est pas si unifié, ni même le bouddhisme ou la philosophie occidentale qui va des pré socratiques en passant par Descartes, Spinoza, Hegel, Nietzsche, Heidegger, Sartre... tous ayant dit autant de conneries que de choses intéressantes.
Qu'il y ait des contradicteurs parmi les penseurs libéraux, des contradictions internes au libéralisme, des courants différents à l'intérieur de libéralisme ne change rien au propos.
SupprimerQue l'on parle de libéralisme (ce qui est commun à tous les courants) ou deS libéralismeS, les tares sont présentes dés le départ dans ce qui est l'essence même DU ou DES libéralismeS.
Le libéralisme comme seul ensembles de normes/valeurs d'une société -sans contre-poids- ne produira qu'un extrémisme de l'individualité qui ne profitera qu'au plus nantis... qui en demanderont toujours plus et plus loin dans l'individualisme qui leur réussit tant et leur profite tellement.
Vous ne voulez pas voir les mauvais côté du libéralisme, et de l'autre côté vous ne voulez voir que les travers et les abus de l'étatisme... la belle affaire.
La dégénéréscence la plus grave du libéralisme est le fait que les élus eux-mêmes aient perdu de vue qu'ils sont les garants de l'intérêt général... L'intérêt particuliers des très riches est perçu et présenté comme l'intérêt général.
Les premiers penseurs libéraux ne s'opposaient pas à l'étatisme... mais au caractère absolutiste de la monarchie.
SupprimerLes premiers libéraux n'évacuaient pas l'Etat complètement... et ils craignaient l'Etat car ils savaient que le "public" est très efficace !
Rien à voir avec les aristocrates libéraux contemporains qui proclament que le "public" est incompétent par nature !
P.S. : les aristocrates étaient opposés à l'idée de monarchie absolue...
SupprimerEn fait, ils voulaient avoir des pouvoirs politiques, parfois même gouverner à la place du roi ; cela avait donné lieu a une forme de guerre civile que l'on a appelé la Fronde.
Le libéralisme contemporain est devenu ce mouvement de Fronde, où l'aristocratie financière prétends gouverner à la place du Chef de l'Etat.
La noblesse libérale répète avec acharnement qu'il faut priver les élus de leur capacité de décision parce que le politique est inefficace et vain, que les élus sont vermoulus de démagogie, et qu'il faut impérativement remplacer le "politique" par un "scientifisme" économique.
Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec une Commission Européenne, une BCE et une Cours de Justice Européenne totalement coupées de toutes bases électorales et à dessein !
SupprimerLes trois organes de gouvernement réel de l'U.E. que sont la CE, la BCE et la CJUE jalouses de leurs prérogatives, se renforcent mutuellement et sont indépendants...
Indépendant de la démocratie, bien sûr.
@Anonyme17 avril 2016 à 14:10
SupprimerL'idée de l'unité des libéralismes est développée précisément - pas que - par Michéa, raison de mon renvoi (post précédent)en rapport avec votre 1ere réponse. Vous pourrez adresser directement vos "réserves" à cet auteur.
La contestation, là encore, d'un pouvoir central et de la monarchie, notamment la monarchie absolue, ne date pas des libéraux du 18ème, qui n'ont rien inventé là encore (une constante me semble t-il chez les libéraux). Je vous renvoie aux Monarchomaques (16ème, deux siècles avant les libéraux), notamment selon l'analyse de Blandine Kriegel, et indique de surcroît que mon renvoi à Skinner - précédent post là encore - n'a pas été fait par hasard, cf. de ce dernier "La liberté avant le libéralisme".
Le libéralisme n'est en aucun cas comparable aux "systèmes" religieux, par ailleurs globaux et porteurs de conceptions de l'Homme tout à fait opposée au libéralisme. Cf. Radicale orthodoxie par exemple, pour une théologie nouvelle, d'où le renvoi à Cavanaugh dans mon post précédent. L'anthropologie chrétienne m'apparaît totalement différente de l'anthropologie libérale(homo oeconomicus).
Vous ne maquerez pas d'indiquer la pertinence définitive et vérités indépassables - je n'en doute pas - d'Hayek, Rand, Mandeville, Smith... face au oeuvres des auteurs que vous citez - et même de manière générale.
Je ne manquerai pas de lire avec intérêt votre critique - à venir - de la philosophie occidentale et des auteurs que vous mentionnez.
Cordialement
"Le libéralisme n'est en aucun cas comparable aux "systèmes" religieux, par ailleurs globaux et porteurs de conceptions de l'Homme tout à fait opposée au libéralisme."
RépondreSupprimerRien que cette ânerie montre également toute votre ignorance de l'histoire religieuse dont les analyses de Weber concernant le protestantisme.
Allez voir du côté du système des castes hindouistes en Inde, et vous verrez en quoi les religions sont un système inégalitaire par essence divine.
Pour votre gouverne, lisez un apôtre du totalitarisme et dites m'en des nouvelles :
RépondreSupprimer"Les fondements philosophiques que Gentile prétend donner au fascisme prennent source dans la manière particulière dont il envisage l'ontologie et l'épistémologie. Il rejette l'individualisme pour lui préférer le collectivisme : l'État est le seul détenteur de l'autorité, et l'individu doit lui être parfaitement soumis, dans la mesure où l'individualité n'a pas de sens pris en dehors de l'État - ce qui justifie pour lui le totalitarisme"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Giovanni_Gentile
Il serait bien de ne pas assimiler forcément l'Etat à un système totalitaire par définition.
SupprimerJe dis ça, je dis rien.
Et surtout, la définition que semble donner Gentile du fachisme exclut tout ce qui est en vérité spécifique au fachisme.
1) Tous les systèmes politiques traditionnelles accordent une primauté totale du groupe (famille, tribu, ethnie, clan, village, Etat) sur l'individu.
2) L'évolution de la démocratie a été de tenter d'arbitrer entre les intérêts de l'individu et les intérêts du groupe.
3) Et le libéralisme prône à l'inverse des systèmes traditionnels la suprématie de l'individu sur le groupe. Le groupe doit s'effacer totalement pour ne poser aucune limite à l'individu.
@ Anonyme17 avril 2016 à 15:10
SupprimerQue voulez vous que j'en dise alors qu'à chaque réponse que je vous apporte vous bottez en touche : unité du libéralisme (rien), critique de l'absolutisme (rien)... Le libéralisme est un économisme et un matérialisme (comme le communisme).
De surcroît chaque proposition de développement de ma part ne donne pas lieu à une réponse (ex : critique de la philosophie occidentale...)
Je comprends difficilement - cela me dépasse sûrement de très haut et mesure ainsi tout l'intérêt que je pourrais avoir à prendre connaissance de vos développements - ce que vous m'opposez et le rapport immédiat avec ce que j'avance.
S'agissant de Weber, ce n'est pas à lui que je pense quand on me parle d'une analyse du "fait religieux" ou des religions. Il doit bien y avoir d'autres auteurs, enfin il me semble. J'adhère en tout état de cause à sa critique du pouvoir technicien (sur le sujet Ellul et Anders...), qui n'est pas sans remise en cause, de fait, de la pertinence et du pouvoir accordé à la sphère des experts, dès lors au discours économique.
Il est enfin bien dommage que vos interventions ne soient pas toujours de la plus parfaite amabilité, évoquant à mon propos : "ignorance"... "ânerie".... Ma foi, pourquoi pas, mais selon quels éléments précis et démontrés ?
Je me permets de vous inviter à un peu plus de cordialité, et de démonstration, dans le cadre de nos échanges.
Cordialement.
"la définition que semble donner Gentile du fachisme exclut tout ce qui est en vérité spécifique au fachisme."
RépondreSupprimerIl dit :
" l'État est le seul détenteur de l'autorité, et l'individu doit lui être parfaitement soumis, dans la mesure où l'individualité n'a pas de sens pris en dehors de l'État - ce qui justifie pour lui le totalitarisme"
Si c'est pas du fascisme ca ?
T'as un cerveau entre les oreilles pour sortir une telle densité de sottises ?
""la définition que semble donner Gentile du fachisme exclut tout ce qui est en vérité spécifique au fachisme."
RépondreSupprimerQu'est ce qui est spécifique au fascisme selon ton cerveau dérangé ?
Anonyme17 avril 2016 à 15:53
RépondreSupprimerMais où est le rapport avec ce que je dis ? Je n'ai jamais fait d'éloge absolu de l'Etat ou de l'Etat absolu, sûrement pas. D'ailleurs, Radicale Orthodoxie, ce courant auquel je renvoie à titre d'exemple, est méfiant vis à vis de l'Etat.
L'Etat au sens où je le conçois est nécessairement un Etat limité dans sa puissance, notamment par le contrôle démocratique. Un Etat démocratique.
Ce n'est pas parce que l'on récuse le libéralisme qu'on valide l'idée d'un Etat tout puissant (le Léviathan...).
Par ailleurs, quid de l'Etat sous Pinochet ?
Sur ce, bonne continuation à vous et bon dimanche.
Cordialement.
La gestion par l'état francais est exemplaire, rien à redire, après le fiasco complet du nucléaire, des éoliennes pas branchées et des routes solaires loufdingues :
RépondreSupprimerhttp://www.leprogres.fr/france-monde/2016/04/14/la-moitie-des-eoliennes-francaises-ne-sont-pas-branchees
https://www.youtube.com/watch?v=RjbKYNcmFUw
T'en a pas marre de ressasser les mêmes affirmations racoleuses ?
RépondreSupprimerhttp://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/20160415.OBS8619/non-il-n-existe-pas-d-eoliennes-qui-ne-servent-a-rien.html
Se rappeler que le vieux fond protestant yankee en établissant qu'il y a des -élus- que la providence divine accompagne, que ceux ci feraient contribution par leurs
RépondreSupprimer-dons- au peuple encouragé par Dieu et à ses vertus. Que cette mécanique du bon chrétien favorise la considération positive des plus riches aux É.U qui ne le seraient que par leurs capacités à créer de la richesse.
Autrement exprimé, l'idéologie ou le système de valeurs américains annule les faits en partie au service de valeurs archaïques transmués en outils idéologiques qui vont servir la campagne des Clinton, Cruz et même de Trump qui bémol sur le libre échange reste un social darwiniste qui voit des ratés partout pendant que lui serait un élu qui voudrait travailler pour le peuple.
Sanders, le meilleur des candidats doit ramer contre des valeurs qui ne croient au mieux qu'à la -vertueuse- égalité des chances qui postulat libéral post protestant est un déni des blocages et des déterminismes qui rendent impossible parmi d'autres faits les conditions de l'égalité nécessaire afin d'avoir accès aux moyens et fin que procurent la liberté d'agir.
L'économie n'est pas tout, comme l'a exprimé effectivement Max Weber autrement que Marx, les valeurs matérialisent aussi les sociétés.
@ Anonyme 9h16
RépondreSupprimerJe n’ai jamais exprimé un quelconque soutien à l’immigration de masse. Et en effet, il y a d’autres facteurs de déconstruction de notre société
@ Abd_Salam
Il semblerait que ce papier soit assez critiquable. Bien d’accord sur le problème du contre-poids. Bien d’accord sur la mobilité : j’explique depuis des années que la société US est sclérosée. Merci pour le débat sur le libéralisme
@ BA
Merci
@ Numéro 6
Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain tout de même
@LH,
RépondreSupprimerLa comparaison du libéralisme avec un bébé est bien trop flatteuse, même si c'est ici le fond de l'adage qui est relevé.
Eh bien justement je dirais oui. Le libéralisme n'est pas réformable, il n'est pas un substrat de valeurs humaines rendant possible un projet de civilisation.
Le libéralisme n'est pas un bébé, symbole de promesses positives, mais un processus de destruction des civilisations instituées, lesquelles puisent à mon sens leurs valeurs dans ces systèmes religieux témoignant de ce que nous sommes des êtres capables de dieu (capax dei) ou métaphysiques (Schopenhauer).
L'homo oeconomicus, cette construction théorique, m'apparaît sans accès à son humanité ; l'homo oeconomicus est tout autant rationnel qu'un animal social quelconque, il ne l'est surtout pas plus.
Il n'y a pas de bon libéralisme à mon sens, comme il n'y avait pas de bon communisme. Pour moi il n'y a qu'un libéralisme, il y a unité des libéralismes. De libéralisme il n'y en a qu'un, égale à lui-même, quelles que soient ses expressions formelles et variées.
Quant aux valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité, elles ne datent pas de la république institutionnelle mais apparaisse, pour moi, avec la doctrine chrétienne. Les libertés républicaine ne sont pour moi rien d'autre que les libertés chrétiennes laïcisées ; la laïcité étant elle-même une position chrétienne.
De même que le libéralisme n'a pas inventé la liberté, la République n'a pas inventé l'égalité (Cf. Galates 3:28). Il n'y a rien à attendre du libéralisme, comme il n'y avait rien à attendre de cet autre économisme matérialiste qu'était le communisme.
Tout est à réinventer. Rien de mieux pour cela que de regarder vers le passé ; c'est sûrement cela être "moderne" en 2016 - si jamais la notion de modernité à un sens.
Cordialement.