dimanche 29 mai 2016

Grèce : Tsipras, le FMI et l’UE achètent encore du temps

Il est étonnant qu’il n’y ait pas plus de journalistes, qui, suivant les analyses fouillées de Romaric Godin dans la Tribune, soulignent le caractère effarant de ces accords européens sur la question Grecque, feuilleton qui a trop duré depuis 6 ans, démontrant que rien n’est jamais réglé.



Une procrastination criminelle

Trop de journalistes s’en tiennent à une description au premier degré de ces accords, répétant comme des perroquets les éléments de langage de dirigeants qui en finissent par ressembler à ceux de ces dictatures où le déni de la réalité est devenu un sport national. Le président de l’Eurogroupe a déclaré que « nous sommes parvenus à une vraie avancée sur la Grèce (…) cela va plus loin que ce que j’aurais cru possible il n’y a pas si longtemps », ce qui permettra d’augmenter encore de 10 milliards d’euros cette dette dont on sait déjà qu’Athènes ne pourra jamais la rembourser intégralement. Comment peut-il répéter pour la énième fois qu’il s’agit d’une vraie avancée, après tant de sommets qui avaient proclamé la même chose, et qui ont pourtant encore nécessité de nouveaux sommets ?

Voilà pourquoi il faut remercier Romaric Godin pour son œuvre de salut public qui consiste à remettre en perspective cette immense mascarade dans un papier à lire absolument. Il y rappelle que la promesse de restructurer la dette Grecque a été repoussée à 2018 pour ne pas perturber le calendrier électoral outre-Rhin, que ce qui est écrit dans l’accord est extrêmement limité (cela pourrait n’être qu’un allongement des échéances) et que ce discours avait déjà été tenu fin 2012, sans que rien de concret ne vienne, et encore une fois à l’été 2015, Alexis Tsipras en ayant fait une raison pour se soumettre encore aux tortionnaires de son pays. Mais ce faisant, tous ces dirigeants ont recours à la cavalarie, prêtant pour ne pas reconnaître le défaut de la Grèce et la folie des accords précédents.



3 commentaires:

  1. A coup de propagande, d'histoire faussée, de mensonges, le facteur "temps" est primordiale, par le passage d'une génération a l'autre, pour changer un peuple!

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  2. Il est temps de se rappeler la consigne du Murat donnée à ses soldats à Versailles, au moment où ils entrèrent dans la salle de l'Orangerie de St Cloud:
    "Foutez-moi tout ce monde-là dehors !"

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  3. Qu'est ce qui peut marcher en Grèce alors que l'Etat n'arrive pas à lever l'impôt ? Ce n'est pas la dette grecque qui pose un problème, d'autres Etats sont beaucoup plus endettés, c'est son incapacité à la rembourser car les caisses sont vides depuis longtemps.

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