mardi 14 juillet 2015

Grèce : le Munich diplomatique et social d’Alexis Tsipras




L’impasse prolongée, et aggravée

Le plan qui a été signé est une triple abomination. Abomination démocratique, car même si Alexis Tsipras a fait voter les Grecs puis le Parlement, le signer semble tellement contradictoire avec le mandat donné par le peuple grec le 25 janvier, puis le 5 juillet. Abomination humaine, car les précédents plans ont provoqué une casse sociale absolument effroyable, qui se lit dans les taux de chômage et de pauvreté, et même dans les statistiques de la mortalité infantile et des taux de suicide. Abomination de la raison, tant ce plan semble un décalque des plans des années passées, qui ont pourtant tous échoué puisqu’il a fallu à chaque fois un autre plan, après les échecs de ceux de 2010 et 2012.

Ce plan est peut-être encore plus absurde que les plans précédents. Car au même cocktail dépressioniste de hausses d’impôt et de coupes des dépenses, qui ont fait plonger le PIB Grec de 25%, les dirigeants de la zone euro n’ont même pas eu le bon sens de restructurer la dette, au contraire des plans de 2010 et 2012. Résultat, alors que la Grèce ne parvenait plus à rembourser sa dette de près de 180% du PIB, on va ajouter la bagatelle de 80 milliards de dettes, soit 40% de PIB de plus, le tout, sachant que le coktail austéritaire va probablement faire baisser le PIB. Certes, il y a une promesse de « reprofilage » de la dette, mais cela sera fait plus tard et ne fera que prolonger la tutelle de la Grèce.

Pourquoi la Grèce accepte cela ?

Les créanciers d’Athènes sont allés bien plus loin que les propositions pourtant déjà bien trop complaisantes d’Alexis Tsipras. S’y ajoutent une bonne dose d’austérité, avec la compensation de la décision de la cour constitutionnelle sur les retraites, ou la sanctuarisation des objectifs d’excédent, une remise sous tutelle de la troïka, pas même camouflée, ou un véritable pillage du pays par les privatisations. Comme on pouvait s’y attendre, à partir du moment où le gouvernement Grec excluait de sortir de l’euro, et où ses créanciers, a contrario, étaient prêts à l’y pousser, Athènes était totalement désarmée dans la négociation, comme le disent aussi Jacques Sapir sur son blog ou Romaric Godin.

Ce faisant, ces six mois de négociation démontrent à quel point le poison européen est puissant. Cela peut malheureusement être compréhensible pour la Grèce, comme je le pressentais il y a plus de cinq ans : le pays a trop bénéficié de la construction européenne et sans doute trop peur d’être seul face à la Turquie pour pouvoir seulement envisager de reprendre sa liberté. Malheureusement, même Chevènement semble céder à cette illusion européenne en disant que c’est « une moins mauvaise issue qu’un Grexit inamical » et appelant à une réforme de la monnaie unique, tout en donnant un satisfecit à François Hollande ! Certains, comme Panagiotis Grigoriou, en appellent les Grecs à se réveiller.


Alexis Tsipras sera doublement perdant : il récoltera les troubles de ces six longs mois de négociation et les conséquences de ce plan qui sera, lui aussi, un échec. Et alors qu’il pouvait être le libérateur de son peuple, sa foi européenne le pousse à devenir le gardien de la prison dans lequel son peuple retourne.

76 commentaires:

  1. L'Eurogroupe a voulu faire un exemple pour prévenir les autres pays qu'aucune alternative démocratique n'était possible en Europe. Nous verrons si cela marche en Espagne avec Podemos. Cette crise grecque ruine toute idée d'un autre euro, d'une autre Europe. Elle légitime les partis eurosceptiques. On ne peut plus composer avec l'UE, il faut la combattre.

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    1. Et les traités, bordel ?

      C'est inscrit dans les traités qui fondent l'Union (à mettre entre guillemet) Européenne : les traités renferment une ET UNE SEULE définition de la nature et du fonctionnement de l'union. Et les traités sont prévus pour être verrouillés et irréformables.

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    2. Une sortie de l'UE doit être le premier objectif d'une politique de l'extérieur. Une politique qui devra d'ailleurs se détacher totalement de la tutelle américaine en sortant de l'OTAN et en rééquilibrant nos partenariats stratégiques vers l'Est. Le capitalisme mondialisé, l'esprit de la dérégulation totale, ne viennent pas de nulle part. Je pense pour ma part qu'il n'y a pas d'ami américain ; l'affaire des écoutes le confirme.

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  2. Varouf. sort du bois :

    "M. Varoufakis, persuadé d’avance que cette situation «voulue par la BCE pour sceller un accord» allait se produire, avait prévu «un triptyque» d’actions pour y répondre : «émettre des IOUs» (phonétiquement «I owe you», «je vous dois», des reconnaissances de dettes en euros); «appliquer une décote sur les obligations grecques» détenues par la BCE depuis 2012, pour réduire d’autant la dette, et «prendre le contrôle de la Banque de Grèce des mains de la BCE».

    Cela laissait, selon lui, entrevoir une possible sortie de la Grèce de l’euro mais avec la certitude, explique-t-il, qu’il n’y avait de toute façon aucun moyen légal de la pousser dehors. Le tout pour faire peur et obtenir un meilleur accord des créanciers, selon lui.

    Il a émis cette suggestion plusieurs fois entre le 29 juin et la victoire du non. «Mais ce soir-là, regrette-t-il, le gouvernement a décidé que la volonté du peuple, ce ‘non’ retentissant, ne devait pas être le déclencheur de cette approche énergique (...) au contraire cela allait mener à des concessions majeures à l’autre camp.»

    http://www.lesoir.be/935588/article/actualite/union-europeenne/2015-07-13/varoufakis-revele-vraies-raisons-sa-demission

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    1. Des 2 , Varoufakis était finalement le plus réaliste.
      Tsipras n'a pas démérité vu le contexte , mais sa naïveté de jeune dirigeant et ses penchants pro-européen ont donné l'avantage à l'Allemagne.
      Avec le recul on se demande comment certains ont pu croire qu'il ferait plier l'UE...
      On connaissait l'alter européisme , mais l'ater souverainisme j'avoue que j'y étais pas préparé !

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    2. La maladie du "une autre Europe est possible" n'a rien à voir avec la jeunesse ou l'absence d'expérience politique.

      Demande à Mélenchon ! (et à 98 % des élus et sympathisants de gauche radicale)

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  3. "Le tout pour faire peur et obtenir un meilleur accord des créanciers, selon lui."

    Même pas peur ont dit les créanciers puisqu'ils étaient prêts à proposer une sortie de l'Euro.

    Tsipras jour depuis le début la carte espagnole avec Podemos, il n'allait pas sortir de l'Euro au moment où d'autres partis contestataires émergent dans les autres pays. Ses ruades ont tout de même montré qu'un petit pays peut fissurer l'apparente unanimité. Fort de son expérience acquise dans les négociations, il est en mesure de conseiller d'autres partis en Europe.

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    1. Tsipras n'a rien fissuré du tout.

      Y'en a qui ne change pas d'erreur : continuer à projeter leurs fantasme sur Tsipras.

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    2. La leçon pour les autres pays ( inévitables car Espagne, Portugal, France ont de gros déficits commerciaux avec l Allemagne, merci l euro) est que les négociations sont inutiles, il faut frapper fort du premier coup, mesures extrêmes sont les plus raisonnables en temps de crise

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    3. Si si Tsipras a malgré tout fissuré beaucoup de choses. Ces 6 mois de lutte ont fait une démonstration "in vivo" et effectivement, les autres forces de gauche radicale en Europe se trouvent aujourd'hui devant le caractère inéluctable et urgent d'une vraie discussion sur l'Europe et l'Euro. Les réflexions d'un responsable grec de Syriza dans l'Huma ( qui suit plutôt de façon efficace l'évolution de la situation en Grece "en direct" ) souligne "l'erreur et la naïveté" croyant à la possibilité d'un accord juste. Par ailleurs, dans un débat avec Alain Badiou, le responsable aux relations internationales / culture de Podemos (j'ai oublié son nom dsl) explique leur choix stratégique à l'égard de l'Europe, prenant acte du fait que la question de l'Europe est loin d'être réglée dans la population espagnole. D'où la priorité : l'austérité.
      On voit bien que malgré tout, les grecs sont pour l'instant bien assomés (la population) et traversés par un débat tous azimuts. Je vous fiche mon billet que ça fait sérieusement causer en Italie, au Portugal et en Espagne, comme, l'air de rien, ça fait fichtrement causer ici. Et c'est bien ça dont il est question : faut que ça cause, parce qu'en dernière analyse, et on le voit aussi aujourd'hui, puisque ce sont les députés de la Vouli et les forces syndicales grecques qui reprennent le flambeau de l'expression populaire, c'est ce "peuple" qui a les cartes en mains. Il est même possible (dernières minutes de l'Huma) que Tsipras préfère une démission plutôt qu'une alliance avec les forces eurolâtres (c'est ce qu'il a déclaré, j'ai relu deux fois). Auquel cas, ça ne manquerait pas de dignité (genre, ok les gens, je me suis fait mettre sévère, mais je l'admets, et je vous repasse la main) et de finesse politique. Parce qu'un autre gouvernement de technocrates, qu'est-ce que c'est d'autre qu'une annexion ? Et s'ils ne peuvent faire autrement que de permettre la mise en place de nouvelles élections, quels seront les nouveaux objectifs de la gauche radicale, qui, au final, se serait comporté de façon digne ?
      Bon je ne sais pas si je suis à "ma place" dans ce blog, mais nous sommes d'accord que nous visons la sortie de l'austérité n'est-ce pas ? Aussi n'est-il peut être pas inutile de prêter attention à ce qui évolue partout pour voir émerger les convergences.

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    4. Ce qu'il est nécessaire de viser c'est lutter contre l'austérité qui appauvrit mais surtout relancer la croissance. Seule la croissance fournit des ressources.

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    5. ah, parce qu'il a fallu attendre juillet 2015 pour se rendre compte qu'une "vraie discussion" sur l'euro s'imposait ?

      c'est encore plus affligeant que je ne le pensais.

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  4. puisque nous assistons à une acabrantesque résolution politique et économique, comme disait chirac, "il n'y a plus aucune raison de s'emmerder"

    j'ai l'impression que l'UE vient d'ouvrir le premier camp de concentration à ciel ouvert...

    mais bien sûr, je peux exagérer comme un vulgaire eurogroupe...

    Stan

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    1. (en passant)
      "abracadabrantesque" est un terme forgé par Arthur Rimbaud.

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  5. https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/

    autre manière de voir les choses, à caricature, caricature et demi

    Stan

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  6. Pour les fanatiques eurocrates, c'est :

    Euro uber alles.

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  7. @LH,

    On peut également se dire qu'avec un Grexit une réaction, un réajustement des positions de l'UE, aurait pu être mis en oeuvre, freinant de ce fait un euroscepticisme qui ne cesse de se développer. Un tel comportement ne laisse plus de doute sur la nature de l'UE. C'est ainsi que dans l'esprit de chacun, de beaucoup et de plus en plus, l'UE est devenu un problème.

    C'est peut-être cette décision qui au final permettra la fin de l'UE. Et, effectivement, cet accord est effarant. Encore une fois, un peuple dit non, et on dit oui à sa place, et cette fois-ci dans la semaine même où il s'est exprimé.

    Cet épisode signe enfin l'échec total des hommes politiques en place. Tous ont deux décennies de retard et restent attachés à des logiciels de réflexion valables dans les années 80 tout au plus.

    Le bilan de notre classe politique est catastrophique. Nous n'avons affaire désormais qu'à des techniciens ou des spécialistes de la com versés dans le spectacle de la politique. C'est Messieurs n'ont pas idée de la trace qu'ils vont laisser dans la longue l'histoire de notre pays. Consternant.

    Comment dès lors, valider encore, même implicitement ou par défaut, un telle classe politique ? Voilà ce qui est pour moi incompréhensible.

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    1. Encore un rêveur ?
      L'euroscepticisme progresse ? où ça ?

      La plupart des gens critiques à l'égard de l'U.E. se paralysent eux-même dans le lot de consolation de "une autre Europe est possible" ET "seul l'extrême droite veut la fin de l'U.E.".

      Combien sont persuadés que le problème, c'est Merkel et non l'U.E. ?

      Combien sont acquis à la croyance que la taille d'un pays compte plus que tout ; et que la France ne peut rien faire toute seule à l'échelle mondiale ?

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    2. +1
      Et la croyance "mais qu'est-ce que ça changerait de changer de monnaie???"

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    3. @AS,

      Je pense que l'euroscepticisme gagne du terrain. La vraie difficulté dans la prise de conscience vient du matraque idéologique de l'espace médiatique - Cf. par exemple l'attitude des médias grecs avant le référendum. Il faut dire qu'aujourd'hui, il est peu probable que les entreprises de presse - c'est désormais le mot adapté - soient dirigées par de furieux socialistes.

      Au moment de l'ORTF, il y a 1, 2, voire 3 chaînes, quelques journaux. L'offre médias est aujourd'hui pléthorique, et pourtant on en est encore au message unique, issue de cette idéologie unique qui a évidemment sont parti unique (LRPS).

      La force de frappe médiatique de l'eurolibéralisme et tout simplement incroyable. Il faut repenser l'équilibre des pouvoirs avec cette nouvelles données qui n'était pas présente en 1958.

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    4. Et combien sont persuadés que l'U.E. aide la Grèce ?

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    5. De moins en moins. L'UE est aussi un machin générationnel. L'euroscepticisme est peut-être plus développer encore chez les 18-30 ans. Le machin finira, c'est le sens de l'histoire ! Le tout est qu'il finisse assez vite afin de ne pas faire trop de dégâts supplémentaires.

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    6. Il y a différents "scepticismes"... celui qui consiste à faire l'autruche et à serrer les fesses en clamant : "une autre europe et possible" est le scepticisme majoritaire.

      Le problème étant que ce scepticisme-là est une puissante protection de l'U.E. réelle.

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    7. @AS,

      Le scepticisme dont je parle n'est pas celui-là. Il est question ici du constat de ce qu'une autre UE n'est en aucun cas possible, que celle-ci est ce qu'elle devait être, en aucun cas au service des nations européennes. Mais d'accord avec vous sur l'idée que les tenants de "une autre UE est possible" sont un frein important à la prise de conscience de ce qu'est le machin en réalité.

      Entre l'accord pris, notamment l'extrait exposé par LH dans son article, les déclarations de Junker sur la démocratie impossible hors les traités, et celles de Schultz sur la mise en place d'un gouvernement technique, il n'y plus désormais que les aveugles pour ne pas voir. L'UE est pour moi une abomination, un recul démocratique incroyable, un machine à misère économique quasi incomparable. Il faut sortir, de manière nette, sans discussion, poliment, respectueusement, mais sortir, et très vite. Je ne vois qu'une seule candidate en mesure de faire ce saut, bien qu'elle propose il est vrai, et si je ne me trompe pas, des négociations préalables avec l'UE. Mais désormais, il ne me semble pas que nous puissions encore négocier quoi que cela soit, sauf en apparence, afin de rejeter la cause de la rupture - ce qui est le cas en fait, vu sa politique - sur l'UE elle-même, ce comme on pouvait penser que Tsipras cherchait à le faire.

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  8. Tsipras a capitulé parce qu'il ne s'est pas donné les moyens de vaincre ses adversaires parce qu'il est prisonnier de la religion Euro et Europe. Il aurait du se servir de l'arme du chantage au défaut de sa dette qui est si grande que c'est lui qui tenait ses créanciers, de la menace de la sortie grecque de la zone euro puisqu'ils tiennent tant à son intégrité c'était un atout et en plus faire savoir clairement le retour à la drachme en cas d'échec des négociations.
    Il aurait du envoyer un mémorandum à l'Eurogroupe avec ses exigences et un délai pour négocier.
    Faute d'avoir usé de ces armes il s'est trouvé coincé par l'étouffement en terme de liquidité des banques grecques qu'il aurait pu approvisionner en réquisitionnant la Banque de Grèce. Ses adversaires, ainsi que l'on peut appeler l'Eurogroupe avec l'Allemagne et ses alliés, ont eu sa "peau" politiquement parlant alors qu'ils ne s'en étaient jamais caché, c'est normal puisque Tsipras a toujours négocié en position de faiblesse pour les raisons sus-dites . Dès le début les cartes étaient biaisées, il s'est enfermé dans un rapport de forces perdant en effet dans la situation de son pays seule l'intransigeance maximale paie. De Gaulle en juin 40 n'a pas fait autrement.

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  9. Jean-Pierre Chevènement :

    http://www.chevenement.fr/

    « L’accord passé avec la Grèce est un mauvais accord qui aggravera la récession de l’économie grecque. Mais c’est une moins mauvaise issue qu’un Grexit inamical que les efforts de François Hollande auront au moins permis d’éviter. »

    Il y avait quand même de source allemande un projet de sortie temporaire, sur cinq ans, de la Grèce de la zone euro, voir pour rappel :

    L’Allemagne envisage un Grexit temporaire de 5 ans:

    http://www.liberation.fr/monde/2015/07/11/berlin-envisage-une-sortie-temporaire-de-la-grece-de-l-euro-pendant-cinq-ans_1346519

    Je cite ce que disais ce projet :
    « Si la Grèce ne peut garantir une mise en œuvre crédible de mesures et une dette soutenable, il faudrait lui offrir de rapides négociations pour une période hors de la zone euro, avec une possible restructuration de sa dette, si nécessaire (...) pendant cinq ans», indique ce document. «Seule cette solution permettrait une restructuration suffisante de la dette grecque, qui ne serait pas conforme à une appartenance à l’union monétaire», poursuit le document en date de vendredi, soumis après qu’Athènes a fait de nouvelles propositions de réformes. Un tel scénario irait de pair avec une aide humanitaire pour la Grèce d’une part et des mesures pour renforcer les fondements de la zone euro d’autre part. »

    La seule absurdité de ce projet est l’aspect temporaire sur 5 ans. Car si au bout de 5 ans l’économie de la Grèce s’est en quelque sorte progressivement reconfigurée pour s’adapter à une monnaie faible, la réadapter du jour au lendemain à une monnaie forte poserait un problème. Comme il s’en pose aujourd’hui pour revenir à une monnaie faible puisque le tissu des entreprises s’est adapté au contexte avec le fait qu’il y en a de moins en moins et que celles qui restent sont sans doute en bonne partie dépendante des importations et ont donc un raisonnement d’importateur, c’est pourquoi elles souhaitent conserver l’euro dans système financier qui fonctionne correctement, ce qui n’était plus le cas ces derniers temps, mettant leur existence en péril. C’est sans doute une des raisons pour lequel le gouvernement grec a capitulé en rase campagne.

    Ce gouvernement grec aurait jusqu’au bout la démonstration de sa totale incompétence, ce qui a provoqué cette humiliation finale. Il ne fallait, en aucun cas, qu’il arrive au pouvoir en Grèce, un pays en situation de crise, avec l’idée de faire céder les créanciers, tout en ayant aucun plan de sortir de l’euro, et tout en excluant de sortir de la zone euro, même dans le cas où lui présenterait un projet acceptable pour le faire. Ca ne pouvait que mal se terminer car le camp d’en face devait faire le nécessaire pour asphyxier le pays et le soumettre.

    Saul

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    1. Je pense que le Che a perdu de sa vision. Il faut sortie de l'UE. Il n'y a pas d'autre alternative.

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    2. JPC a toujours beaucoup d'illusions, autant d'alibis pour ne rien faire ou presque.

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  10. Pour le moment, le piège de l'UE a "bien" fonctionné en neutralisant les opposants, en stérilisant le débat grâce à la conjonction de trois phénomènes : l'impuissance des peuples trahis par leurs dirigeants, le recours à des méthodes anti-démocratiques par les institutions européennes et une propagande continue.
    Mais il va falloir que nous nous réveillions si nous voulons éviter que nos apprentis sorciers mettent en place ce qu'ils appellent une unité politique pour le plus grand bien des Européens, naturellement. Ecoutez bien la petite musique européenne qu'on commence à entendre de manière de plus en plus perceptible.

    DemOs

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    1. Tsipras s'est piégé tout seul...

      Et il est le seul à avoir trahi le peuple grec.

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    2. Le seul? Fichtre!

      Emmanuel B

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    3. Les autres ont fait ce que les traités prévoient...

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    4. Et alors?

      Emmanuel B

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    5. et alors, il faut analyser les choses correctement si on veut avoir une chance d'apporter une solution !

      Parler de traîtrise quand des gens font ce qu'ils ont promis dans les traités ; bôf ! ça veut pas dire être d'accord avec eux, bien sûr. Mais parler de traîtrise ? euh, comment dire ?

      Et puis, c'est trompeur (voir se tromper soi-même) en donnant l'illusion que c'est pas l'U.E. qui est le problème, mais des personnes en particuliers qu'il suffirait de remplacer (Merkel, pour ne citer personne)...

      Ne pas poser le bon diagnostique nous mène ou nous maintient dans l'impasse.

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  11. Bonjour à tous

    Les commentaires de ce blog me semblent souvent justes, mais je pense à la France.
    Je suis convaincu que nous nous trouverons un jour dans la une situation un peu comparable à la Grèce en moins violent (peut-être).
    On se place dans l'hypothèse d'un bras de fer avec l'UE. qui utilisera l'arme de l'axphixie par la BCE vis à vis de nos banques.
    Pour parer (cf; interview de Varoufakis) il faudra créer rapidement une monnaie parallèle pour faire tourner l'économie, quelqu'un a une idée de la façon de procéder et du temps de mise en oeuvre?
    Ensuite et cela fait débat, peut-on enrayer une sortie des capitaux?
    Par ailleurs la France ayant une balance déficitaire ne subirions nous pas une inflation importée?
    Ces questions me paraissent importantes et nécessiter une réflexion dès maintenant

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    1. @André14 juillet 2015 11:36
      Créer rapidement une monnaie n'est pas un gros problème techniquement.
      Pour enrayer la fuite des capitaux, il faut instaurer un contrôle des capitaux. Cela non plus n'est pas difficile à faire.
      Une dévaluation provoquerait une hausse de l'inflation les premiers mois, mais cela ne serait pas catastrophique.
      Il y a eu des travaux sur ces questions, notamment de Jacques Sapir, qui concluent qu'une sortie de l'euro serait bénéfique.

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  12. L'Europe allemande.

    TINA !

    There Is No Alternative !

    La zone euro, c'est la zone mark.

    La politique monétaire de la zone euro, c'est la politique d'Angela Merkel.

    Aujourd'hui, il n'y a qu'une seule politique possible en Europe : c'est la politique d'Angela Merkel.

    « Tout à coup, l’Europe se met à parler allemand. » (déclaration du leader des députés chrétiens-démocrates, Volker Kauder, au congrès de son parti, le 15 novembre 2011)

    « Tout à coup, l'Europe se met à parler allemand. » Maladroite ou cynique, la déclaration du leader des députés chrétiens-démocrates, Volker Kauder, au congrès de son parti, le 15 novembre 2011 à Leipzig, est bien dans le style de l'époque. Le ténor de la CDU a été ovationné lorsqu'il a précisé que ce n'était pas la langue de Goethe qui s'imposait, « mais l'acceptation des idées politiques pour lesquelles Angela Merkel se bat avec tant de succès ».

    http://www.challenges.fr/economie/20111124.CHA7248/l-europe-a-l-heure-allemande.html

    Au sujet de l'Europe allemande :

    Charles de Gaulle rêvait de construire une Europe des Etats indépendants, une Europe des Etats souverains.

    En revanche, l'Allemagne rêvait de construire une Europe allemande !

    Entre 1965 et 1969, Charles de Gaulle est de plus en plus violent lorsqu'il parle de l'Allemagne.

    Je recopie un passage de l'historien Eric Roussel, dans son livre « De Gaulle », édition Tempus, tome 2, page 575 :

    A mesure que le temps passe, de Gaulle semble de plus en plus enclin à faire cavalier seul sur le plan international, à aller jusqu'au bout de la logique exposée dans Le Fil de l'épée. Henry Kissinger en a eu la preuve lors d'un dîner à l'Elysée. Ayant demandé au général comment il pensait éviter que l'Allemagne ne domine l'Europe dont il rêvait, il s'est entendu répondre, très calmement : « Par la guerre. » « Il faudra leur rentrer dans la gueule », dira le général peu après à l'amiral Flohic, soucieux d'avoir son avis sur le même sujet.

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  13. Octobre 96 et toujours d'actualité :

    Parce que le système actuel de taux de change et la domination effective de la politique monétaire française par la Bundesbank est détestable. Ceci est exact. Le système actuel, du moins comme il est interprété par la Banque de France qui refuse d'en utiliser les marges de manoeuvre, n'empêche pas les crises, et donne à la France une politique monétaire qui ne correspond pas à ses besoins. Mais ceci n'implique pas que la seule solution soit le passage à la monnaie unique. Une autre solution est le retour à des taux de change plus flexibles, adaptés aux circonstances.

    http://www.liberation.fr/economie/1996/10/14/dix-mauvaises-raisons-d-etre-pour-la-monnaie-unique_184127

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    1. Olivier Blanchard : «Ayant perdu sa flexibilité en matière de politique macro-économique, nous explique-t-on, la France devra introduire une plus grande flexibilité dans le marché du travail et dans le comportement des entreprises.»

      http://www.liberation.fr/economie/1996/10/14/dix-mauvaises-raisons-d-etre-pour-la-monnaie-unique_184127

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    2. "Ayant perdu sa flexibilité en matière de politique macro-économique, nous explique-t-on, la France devra introduire une plus grande flexibilité dans le marché du travail et dans le comportement des entreprises. L'erreur est simplement de confondre les verbes «devra» et «fera»."

      Je remarque qu'Olivier Blanchard acceptait encore sans la discuter l'idée qu'il faudrait à tout prix une plus grande flexibilité dans le marché du travail.

      Or quand le FMI s'est enfin décidé à étudier sérieusement cette question il est arrivé à la conclusion inverse :

      "si l’on considère maintenant un horizon de court-terme, soit dans l’étude de moins de trois ans, on constate que les mesures portant sur la flexibilisation et le changement des règles du marché du travail aboutissent à faire baisser la croissance potentielle.

      Il faut alors rappeler que l’on défend depuis plus de 15 ans de telles mesures comme devant nécessairement augmenter la productivité et la croissance potentielle. Rappelons qu’en France, telle est l’argumentaire du gouvernement pour faire avaliser par le parlement la trop fameuse « Loi Macron ». Rappelons aussi que c’est l’absence de telles mesures dans le programme de réformes soumis par le gouvernement grec à l’Eurogroupe qui est dénoncé par ce dernier, mais aussi (hélas) par le Premier-ministre français M. Manuel Valls et par le commissaire européen idoine (Pierre Moscovici). Or, si nous suivons le rapport du FMI, nous devons reconnaître que le gouvernement grec a eu raison de ne pas céder sur ce point"

      Sauf qu'au contraire il a cédé, et il a eu tort.

      http://lesmoutonsenrages.fr/2015/04/16/selon-un-rapport-du-fmi-la-liberalisation-du-marche-du-travail-ne-cree-pas-de-croissance/

      Conclusion : il ne fallait pas entrer dans l'Euro, surtout si c'était dans le but d'imposer au peuple français des réformes dont il ne voulait pas.

      S'il peut arriver qu'un peuple ne sache pas ce qui est bon pour lui il n'y a aucune chance que ceux qui veulent lui forcer la main le sachent mieux que lui, à supposer que leur véritable mobile se trouve là.

      Ivan

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  14. Et si le gouvernement grec avait plus d'un tour dans son sac, et tentait par cet accord de gagner du temps ? Explication dans cet article :

    http://www.atlantico.fr/decryptage/cet-etrange-faisceau-indices-qui-peut-laisser-penser-que-grecs-seraient-en-fait-en-train-tout-mettre-en-oeuvre-pour-sortir-terme-2232423.html

    Qu'en pensez-vous ?

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    1. @Anonyme14 juillet 2015 12:13
      cet article date d'il y a deux jours. Il n'est plus d'actualité. Cette thèse ne tient plus depuis la capitulation de Tsipras.

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    2. A ce stade, ce n'est plus de la naïveté !

      Varoufakis : «And then the referendum happened, and the referendum gave us an amazing boost, one that would have justified this type of energetic response [his plan] against the ECB, but then that very night the government decided that the will of the people, this resounding ‘No’, should not be what energised the energetic approach [his plan].
      Instead it should lead to major concessions to the other side: the meeting of the council of political leaders, with our Prime Minister accepting the premise that whatever happens, whatever the other side does, we will never respond in any way that challenges them. And essentially that means folding. … You cease to negotiate.»

      entretien dans "The New Statesman"

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  15. Déclaration très juste de Varoufakis à "The New Stateman" :

    «But I’m not going to betray my own view, that I honed back in 2010, that this country must stop extending and pretending, we must stop taking on new loans pretending that we’ve solved the problem, when we haven’t; when we have made our debt even less sustainable on condition of further austerity that even further shrinks the economy; and shifts the burden further onto the have nots, creating a humanitarian crisis. It’s something I’m not going to accept. I’m not going to be party to.»

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  16. @ Laurent Herblay

    Le mandat donné par le peuple grec aux législatives du 25 janvier incluait le maintien dans l' euro, et la question n'a pas été reposée lors du référendum du 5 juillet.

    En fait, pour que ce référendum ait un sens, la question posée aurait dû être " Préférez-vous accepter les conditions proposées par la troïka, ou bien sortir de l' euro ?"

    C'est maintenant au Parlemnt grec démocratiquement élu en janvier qu'il appartient d'y répondre : la démocratie, ce n'est pas un référendum tous les quinze jours.

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    1. Pourquoi pas un référendum tous les 15 jours ?

      Cela montrerait que c'est bien le gouvernement qui est au service de son peuple ; ce serait la démocratie véritable : un gouvernement qui a uniquement mandat pour exécuter la volonté de son peuple.

      Signer un chèque en blanc à un gouvernement en place, qui peut dés lors qu'il a remporté les élections faire ce qu'il veut -y compris imposé par voie parlementaire ce qui a été refusé par référendum comme en 2005 ; comme on 2015 ?-... ce n'est pas la démocratie (mais une forme de dictature élue).

      Bref, le peuple grec avait donné mandat a Tsipras via le référendum pour refuser les exigences des eurocrates. Si les eurocrates choisissent de pousser la Grèce vers la sortie à cause du "non" à 61,1 %...

      La démocratie véritable impose donc au Parlement grec de refuser de voter les exigences de Bruxelles (exigences refusées par référendum).
      En clair, il ne DEVRAIT pas y avoir de suspens... si la Grèce est une démocratie.

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    2. Comment on répond à votre question?

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    3. On peut répondre à ma question en reconnaissant que prendre des décisions sans rien demander au peuple... même avec les meilleures intentions du monde...

      C'est déjà s'éloigner pas mal de la démocratie.

      arié considére que la démocratie est garantie dés lors que les personnes qui prennent les décisions sans consultation sont élus.

      arié considére que la démocratie existe dés lors que les personnes qui nous imposent leurs décisions sont élus !

      Je remets cela en question...

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    4. «Mais qu'un député, ou un sénateur, ou un président de République, ou n'importe lequel parmi tous les étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu'elle soit, trouve un électeur, c'est-à-dire 1'être irrêvé, le martyr improbable, qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pied au derrière, quand ce n'est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité, cela dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m'étais faites jusqu'ici de la sottise humaine,»

      «Qu'est-ce qu'il espère ? Car enfin, pour consentir à se donner des maîtres avides qui le grugent et qui l'assomment, il faut qu'il se dise et qu'il espère quelque chose d'extraordinaire que nous ne soupçonnons pas. Il faut que, par de puissantes déviations cérébrales, les idées de député correspondent en lui à des idées de science, de justice, de dévouement, de travail et de probité ;»

      «Voilà pourtant de longs siècles que le monde dure, que les sociétés se déroulent et se succèdent, pareilles les unes aux autres, qu'un fait unique domine toutes les histoires : la protection aux grands, l'écrasement aux petits. Il ne peut arriver à comprendre qu'il n'a qu'une raison d'être historique, c'est de payer pour un tas de choses dont il ne jouira jamais, et de mourir pour des combinaisons politiques qui ne le regardent point.»

      Octave Mirbeau
      "la grève des électeurs" nov. 1888

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    5. La démocratie ne consiste pas se choisir des maitres qui seront ensuite omnipotents. Ce serait trop simple.

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    6. @Abd_Salam,

      Tout est dit dans cette citation, "la protection aux grands, l'écrasement aux petits". Qu'on le veuille où non, quand on regarde autour ne nous (entreprise, société, monde), quand on parcourt l'Histoire, c'est en effet toujours un peu ça qui se passe.

      Il ne nous reste plus qu'à passer du bon temps avec des proches (ou pas), à rire, à chanter et à nous enivrer en attendant la fin !


      @TeoNeo,

      On ne choisit pas nos maîtres, uniquement leurs âmes damnées.


      ***Jacko***

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    7. Le référendum à répétition, c'est la négation de la politique : celle-ci consiste parfois à aller à l'encontre de l' opinion publique, et à braver l''impopularité.

      S'ils avaient été soumis à référendum lorsqu'ils ont été instaurés par des gouvernements et des Parlements, ni le divorce, ni l'instruction obligatoire, ni la séparation des Eglises et de l' Etat, ni le vote des femmes, ni la légalisation de l' IVG et de la contraception, ni l'abolition de la peine de mort n'auraient été approuvés.

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    8. Ne te vautre pas dans tes détails inutiles...

      Le propos est de dire justement que si des lois sont imposées, c'est pas trop de la démocratie.
      Va pas tortiller du cul ailleurs et te rouler dans les détails.

      Sans aller jusqu'à l'extrême des référendums quotidiens, le sujet est juste la NATURE véritable du régime en place... où commence et où finit réellement la démocratie ; c'est juste ça le sujet.

      Pour finir, c'est toujours facile d'être pour que le gouvernement impose ses idées quand on est d'accord avec les idées en question...
      Mais ça ne réponds pas au sujet : la démocratie, c'est quoi ? c'est quand ?

      Bref, le débat est-il possible ? ou tu vas me gaver de rhétorique ?

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    9. Tu crois sérieusement que cette question peut être traitée dans le cadre de commentaires de quelques lignes ? Je plains ton inculture.

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    10. Le sujet de la Grèce a amené la question de la "démocratie" sur la table...

      Réflexion faite, je préfère quand tu sors de la rhétorique, plutôt que de montrer la saloperie qui te sert de personnalité, sombre personnage.

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    11. C'est assez commode de se dire que le peuple est idiot et ne connait pas son intérêt.
      Le referendum n'est pas essentiel à la démocratie certes, c'est surtout une affaire de séparation de pouvoirs et d’indépendance vis a vis des puissances économiques. Néanmoins, en Suisse il y'a eu presque 300 referendums depuis 1981. Des projets de réduction du temps de travail ont été rejetées plusieurs fois par la population. Et ca c'est des faits.

      Une élite éclairée existe sans doute, si on pouvait la mettre au pouvoir je garantis que je ne serais pas démocrate !
      Sauf que dans la réalité ce n'est jamais elle qui est au pouvoir, l’élection est incapable de la sélectionner efficacement.

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    12. @TeoNeo

      Je pense que ce mythe de l'"élite éclairée" ne peut conduire qu'au pire. On en a tant et tant d'exemples dans l'Histoire !
      Eclairée par qui et pour quels intérêts ?

      De plus c'est un peu contradictoire avec ta 1ère phrase qui dit que "c'est assez commode de se dire que le peuple est idiot et ne connait pas son intérêt", non ?

      Mais en fait elle existe déjà cette élite éclairée !
      Definition d'"élite" dans le Larousse : "Groupe minoritaire de personnes ayant, dans une société, une place éminente due à certaines qualités valorisées socialement".

      Et cette élite est éclairée par le système dominant (plutôt néo-libéral actuellement, mais ça peut changer) et par les puissants pour défendre leurs propres intérêts (ça, ça ne change pas).
      Elle est très éclairée et connaît certainement infiniment plus de choses que nous tous réunis sur ce blog.
      Et elle a de grandes qualités valorisées socialement, dont l'une est la soumission absolue à l'ordre mis en place par les plus puissants (comme dirait mon petit-neveu, "les faillots quoi !").

      A un niveau beaucoup plus bas, je vois ce mécanisme d'"élite éclairée" fonctionner tous les jours dans la société où je travaille.


      ***Jacko***

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    13. @ arié,

      c'est vrai que le sujet de la dette grec est tellement simple qu'on peut l'aborder de manière parfaitement adapté et optimale ici, dans le cadre de commentaires de quelques lignes...

      ton approche "il est parfaitement démocratique d'imposer des programmes politiques" rejoint en fait parfaitement ce que disait Jean-Claude Juncker :

      «il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités».

      Et tout cela au nom de la rationalité et de la stabilité...

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  17. "Malheureusement, même Chevènement semble céder à cette illusion européenne en disant que c’est « une moins mauvaise issue qu’un Grexit inamical » et appelant à une réforme de la monnaie unique, tout en donnant un satisfecit à François Hollande ! "

    Cela ne m'étonne pas de lui : c'est un velléitaire et un gaulliste de pacotille, incapable d'aller au bout de ses idées. Dès que ça commence à tanguer fort, il prend peur et se réfugie dans le giron social-démocrate.

    Il serait même capable d'appeler encore une fois à voter Hollande en 2017 si la menace Le Pen venait à se préciser.

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    1. Je ne crois plus non plus en Chevènement, encore moins depuis les informations liées à son appartement à Paris. Rappelez-vous : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/09/malgre-les-pressions-chevenement-ne-veut-pas-quitter-son-logement-social-a-paris_1601374_823448.html.

      La soupe est trop bonne ! on critique un peu le système pour se positionner sur l'échiquier (ça donne en plus l'impression d'une pluralité d'opinions), on sort parfois de bonnes analyses mais quand ça chauffe un peu trop pour sa situation et son confort perso, on remet les doigts sur la couture du pantalon. C'est humain, mais après cela que ces gens là ne se posent pas en donneurs de leçons et ne se fassent pas passer pour ce qu'ils ne sont pas.

      J'aimerais bien savoir ce que l'on a promis à Tsipras.


      ***Jacko***

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    2. Je ne crois plus en Chevènement depuis au moins le 21 avril 2002 où, au mépris de tous ses engagements électotaux, il s'est couché devant la PS de François Hollande pour sauver des élus qu'il a tout de même perdu de façon prévisible. Depuis lui et son parti le MRC ont été les supplétifs de la gauche néolibérale et européiste.

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  18. Il ne devrait faire aucun doute que la sortie de la zone euro serait extrêmement coûteuse et pour la Grèce et pour ses créanciers. L’adoption d’une nouvelle monnaie et la modification des contrats en conséquence soulèvent des questions juridiques et techniques d’une très grande complexité, et elles s’accompagneraient vraisemblablement d’une chute encore plus marquée de la production. La dépréciation de la nouvelle monnaie mettrait probablement beaucoup de temps à inverser sensiblement la tendance..

    http://www.imf.org/external/french/np/blog/2015/070915f.htm

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    1. Après tout, tant qu'il y a des gens prêts à croire que la situation de la Grèce peut être pire que ça ne l'est déjà !

      Certains auraient tort de se priver de servir encore et encore la soupe de : quelle horreur serait une sortie de l'eurozone ! quelle catastrophe !

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  19. La situation est tellement la pire possible qu'il y a de quoi rester décontenancé! Tsipras, Hollande, Merkel, tous vont pourtant y perdre...

    En tout cas, les derniers voiles sont tombés.

    Emmanuel B

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    1. On dirait qu'il y a encore beaucoup de voiles à faire tomber !
      Les eurocrates ont fait ce que les traités prévoient.

      Ah oui, on arrête pas de dire que seule l'Allemagne est méchante ; c'est ça ? au lieu de dire que l'U.E. a parfaitement fonctionné (au regard des traités).

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  20. "Après tout, tant qu'il y a des gens prêts à croire que la situation de la Grèce peut être pire que ça ne l'est déjà !"

    Il ne s'agit pas croire, seulement d'ouvrir les yeux pour voir que la situation est bien pire qu'en Grèce dans de nombreux autres pays du monde.

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    1. Merci pour la rhétorique... prendre la moitié de ma réponse ET la sortir de son contexte. Pas mal.

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  21. "ET la sortir de son contexte"

    Plait il ?

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  22. plus on lit d'infos sur les pratiques à bruxelles et plus on tombe des nues. Voici un extrait d'interview de Varoufakis, c'est tout à fait incroyable


    " ....Revenant sur l’épisode du 27 juin dernier, durant lequel le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait signifié à Varoufakis son expulsion de l’Eurogroupe en raison de son refus de signer un communiqué, l’ancien ministre des Finances grec a fait une surprenante découverte. « J’ai demandé un avis juridique, relate-t-il au sujet de sa mise à l’écart, Ce qui a créé un peu de cafouillage. (…) Un expert juridique s’est adressé à moi et m’a alors dis "Eh bien, l’Eurogroupe n’existe pas dans la loi, il n’y a aucun traité qui le prévoit " ». L’économiste hétérodoxe en conclut donc : « Ce que nous avons est un groupe inexistant qui a pourtant cet immense pouvoir de déterminer qu'elle sera la vie des Européens. Il n’a de comptes à rendre à personne, étant donné qu’il n’existe pas dans la loi ; aucuns procès-verbaux ne sont conservés et tout est confidentiel. Donc, aucun citoyen ne saura jamais ce qu’il se dit en son sein ». Rassurant…


    comme dit un certain DEMOS sur un autre billet "qu'est qu'on fait ? "

    je n'en sais rien, mais compte tenu de ce que j'apprends chaque jour, je pense qu'il faudrait foutre tout ça dehors.....

    ça fait du bien de rêver......même si je sais que nombre de citoyens français continuent de croire qu'on ne peut rien faire sans ses cerveaux européens....

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    1. @Anonyme14 juillet 2015 20:48

      Qu'est-ce qu'on fait ?

      La seule réponse compatible avec le réel me paraît assez simple : un grand rassemblement autour de la principale force républicaine et souverainiste du pays aujourd'hui entre 25% et 30% des suffrages. Si vous en avez une autre d'ici 2017 je suis preneur, et je veux bien savoir de quoi il s'agit.

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  23. @ Moi

    Bien vu, à court terme, les partisans d’une sortie de l’euro sortent affaiblis, même si, paradoxalement, l’idée a été rendue plus concrète.

    @ Raphaël

    J’ai tweeté. Il a raison.

    @ Anonyme 9h38 & 13h48

    Pas sûr qu’il ait fissuré quoique ce soit, n’a-t-il pas au contraire renforcé l’ordre actuel ? J’ai beau être optimiste de nature, et j’ai beau partagé votre dénonciation de l’austérité (que j’ai toujours critiqué), j’ai peur que ce qui se passe actuellement rigidifie à court terme le système au lieu d’y créer des failles, même s’il finira par tomber, comme avant lui l’ordre issu du 19ème siècle, après la Grande Dépression. Les déclarations de Pierre Laurent sont tout bonnement effarante à ce sujet

    @ Abd_Salam & Lowcarber

    Bien d’accord sur vos premiers commentaires

    @ Stan

    Pas faux. J’avais parlé de « crime contre l’humanité » il y a un an et demi.

    @ Anonyme 10h40

    A moyen terme, je partage votre opinion. Le masque est tombé plus encore, mais à court terme, j’ai peur que la résignation ne l’emporte, si même Tsipras cède… C’est juste aussi sur les jeunes

    @ Cording

    C’est juste

    @ Saul

    Malgré tout, ne valait-il pas mieux qu’il gagne plutôt que ND ?

    @ Démos

    C’est juste

    @ André

    Merci. Je ne pense pas qu’il faille négocier (cf expérience Tsipras). Il faut annoncer la sortie avant la présidentielle et sortir le soir même. Le contrôle des capitaux s’imposera de lui-même avant l’élection. J’avais étudié la question dans une série de papiers « Le roman de la fin de l’euro »
    http://www.gaullistelibre.com/2011/12/le-roman-de-la-fin-de-leuro-partie-7-la.html

    @ BA & Ivan

    Merci pour ces liens

    @ Anonyme 12h13

    Cela me semble peu crédible

    @ Elie Arié

    Mais le mandat comprenait aussi la fin de l’austérité et de la tutelle

    @ Jacko

    Pas faux

    @ Anonyme 16h25

    Non, non et non, comme le soulignaient les autres papiers. Merci Abd_Salam pour la réponse

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  24. Je ne pense pas que les partisans de la sortie de l'euro sortent affaiblis, au contraire. C'est Syriza qui sort affaibli parce qu'il a exclu le Grexit.

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    1. J'admire votre optimisme...

      La légèreté de Tripras envoie le message que s'il ne veut pas quitter l'U.E/l'euro, c"est bien que ça doit pas être si terrible que ça... au contraire : il veut pas quitter le cocon douillé.

      C'est bien comme campagne pour renforcer la sortie de l'euro ! c'est sûr.

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  25. "Non, non et non, comme le soulignaient les autres papiers."

    Disons qu'entre O Blanchard qui fait tourner des modèles quitte à les corriger et vous qui restez fixé sur des dogmes, je suis plus enclin à faire confiance à Blanchard. Désolé, mais ce n'est pas en niant les évolutions, du travail par exemple, en cours que l'on prépare l'avenir.

    C'est en raison de son aspect réactionnaire et borné que le souverainisme ne peut pas me convaincre. Les souverainistes ne veulent rien comprendre du monde.

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  26. @ Laurent Herblay

    Il n'est pas impossible que Tsipras finisse par gagner sur le point le plus important :

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/15/20002-20150715ARTFIG00062-le-fmi-reclame-un-allegement-drastique-de-la-dette-grecque.php

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