mardi 31 décembre 2013

Etats-Unis : avis de croissance confirmé



2014, année de la reprise ?

Les chiffres de la croissance aux Etats-Unis sont assez spectaculaires. Ils démentent complètement ceux qui pensaient, début 2013, que le monde allait s’enfoncer dans une nouvelle profonde récession. Certes, la conjoncture mondiale et étasunienne a vacillé au tournant de l’année dernière, mais il semble bien que 2014 sera l’année de la reprise économique. Bien sûr, comme je l’ai expliqué plusieurs fois, cette reprise sera illusoire car elle sera faible, inégale et temporaire, mais malgré de gros déséquilibres, la situation s’améliore, un peu partout, aux Etats-Unis, en Europe, au Japon, en Chine.



Du coup, le baromètre du climat des affaires de The Economist a affiché un rebond spectaculaire au 3ème trimestre, dans le monde entier, au plus haut depuis quelques temps… Le léger desserrement des politiques d’austérité en Europe et la meilleure conjoncture internationale rendent crédibles l’objectif d’une croissance de 0,9% par an. En revanche, l’objectif d’inversion de la courbe du chômage semble totalement illusoire car il faudrait plus de croissance pour y arriver.

Assouplissement monétaire réduit

lundi 30 décembre 2013

Grèce : le désastre aurait pu être évité !


Ce n’est en aucun cas un motif de satisfaction. J’aurai préféré que ce que nous écrivions il y a quatre ans ne se soit pas réalisé, que la Grèce s’en soit sorti en restant dans l’euro. Malheureusement, comme nous l’annoncions, avec d’autres, notamment Jacques Sapir, l’euro est bien la plaie de la Grèce.



Tout était écrit il y a quatre ans

C’est fin 2009 que j’ai écrit mon premier papier sur la sortie de la Grèce de l’euro : « la seule solution serait une dévaluation, qui permettrait de rendre le pays plus compétitif et de dynamiser les exportations, mais le corset qu’est la monnaie unique ne rend pas possible cette solution. La seule voie possible serait de pratiquer une déflation compétitive (…) mais une telle politique serait extrêmement brutale et aurait sans doute des conséquences sociales violentes ».

Le 15 avril 2010, dans un papier intitulé « Grèce, le choix de l’euro-camisole », je soulignais que le plan européen de l’époque était « la mauvaise solution », que  « les trois prochaines années vont voir un ajustement brutal qui se traduira par des coupes budgétaires, une poursuite de la récession et un chômage de masse. Le prix à payer pour rester dans l’euro sera colossal. Pire, il est probable que la Grèce n’aura rien résolu car son problème (sont) ses prix à la production ».

Le 4 mai 2010, dans un papier intitulé « Le plan imbécile qui va étouffer la Grèce », j’affirmais que ce plan « ne fait que repousser les problèmes à plus tard en les aggravant ». C’était ce que Nicolas Dupont-Aignan avait défendu à l’Assemblée Nationale en disant de manière prophétique que l’argent prêté ne serait pas recouvré, contrairement aux dires du gouvernement. Jacques Sapir, déjà dans Marianne 2, démontait de manière précise les affirmations de nos adversaires.

Pourquoi la Grèce conserve l'euro

dimanche 29 décembre 2013

Le blog gaulliste libre recrute !


Après sept années à écrire en solitaire, je souhaite passer à une nouvelle étape, collective. En effet, je ne crois pas qu’il soit possible d’aller plus loin seul et je pense qu’un blog collectif est un moyen de mieux défendre les idées gaullistes, en améliorant la qualité des papiers et la réactivité à l’actualité.



D’une aventure individuelle à une aventure collective

Tout ceci m’amène à envisager la voie d’une aventure collective, chose permise par le choix du nom du blog. L’idée est de donner une plus grande visibilité aux idées que je défends depuis plus de vingt ans. Depuis quelques années, le blog est classé dans le haut du tableau des blogs politiques selon ebuzzing (21ème au dernier pointage), mais l’examen du classement indique aussi que pour gagner de l’influence, un blog collectif permet d’aller plus loin. Il y aura deux étapes à cette transformation :
-        jusqu’à la rentrée 2014, une phase intermédiaire, où le blog s’ouvrira à des billets invités (sur le principe du blog d’Olivier Berruyer), pour tester (si besoin) les nouveaux contributeurs dans la durée avant la prochaine étape. Il restera néanmoins encore mon blog pour toute cette étape
-        à partir de la rentrée 2014, lancement du blog refondu, rubriqué, avec une équipe organisée en fonction de ce que nous aurons appris ensemble pendant la phase intermédiaire. Ce ne sera plus alors uniquement mon blog (je changerai alors le sous-titre) pour bien montrer qu’il s’agira alors d’une aventure collective, qui pourrait prendre la forme d’une association

C’est une idée à laquelle je pense depuis quelques temps, ayant fondé des journaux étudiants récompensés par la fondation Varenne. Pour développer le nouveau blog gaulliste libre, j’ai besoin de personnes qui écrivent, mais pas seulement. Nous aurons également besoin de personnes pour assurer l’organisation de la vie du blog (suivi du plan éditorial, relecture, publication, mais aussi relais d’influence sur internet). Cette proposition est ouverte aux néophytes du blog comme à ceux ou celles qui ont déjà un blog et qui souhaitent tenter une aventure collective.

Pratiquement, je propose à ceux qui sont intéressés de me contacter en allant dans le profil du blog, où vous trouverez mon mail. J’organiserai une rencontre sur Paris (et je contacterai ceux qui ne peuvent pas se déplacer) courant janvier. D’ici là, ce n’est pas la peine de m’envoyer des propositions de papier. Pour des questions d’organisation, je préfère mettre en place un processus bien défini avec ceux qui souhaitent contribuer pour être sûr de pouvoir traiter toutes les propositions de textes. A ce titre, les personnes qui souhaitent principalement faire de l’organisation sont les bienvenues.

Une question de fond

samedi 28 décembre 2013

Non à la charte européenne des langues régionales


Il y a quinze jours, en déplacement en Bretagne, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault a annoncé la prochaine ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires, promise par François Hollande. Encore un mauvais coup de cette mauvaise europe contre les Etats-nations.



Non, mais de quoi je me mêle !

Il est tout de même assez stupéfiant que personne ne se pose la question : pourquoi donc l’UE se mèle des langues régionales parlées dans les pays membres ? Selon le principe de subsidiarité, l’UE serait sensée gérer les domaines dont elle s’occuperait mieux que les Etats (principe contestable sur le fond, mais aussi la forme puisque l’UE est juge et partie). Et comment justifier qu’elle soit mieux à même de gérer la question des langues régionales ? Chaque pays a une culture différente et aussi un rapport différent à la question régionale. Par conséquent, une charte unique est totalement injustifiée.

Et comme le note bien Laurent de Boissieu dans une note détaillée et engagée sur son blog, « en réalité, cette charte a pour objet de permettre la reconnaissance de minorités (ou ‘groupes’ de locuteurs à l’intérieur des ‘territoires’ dans lesquels ces langues régionales sont pratiquées) jouissant de droits collectifs, notamment le ‘droit imprescriptible’ de pratiquer une langue régionale minoritaire non seulement dans la ‘vie privée’ (ce qui est bien entendu le cas actuellement) mais également dans la ‘vie publique’, c’est-à-dire dans les relations avec les administrations et les services publics ».

L’alliance UE – régions contre les Etats

vendredi 27 décembre 2013

L’imposture gaulliste du Front National


Sans doute pas complètement à l’aise avec ce qu’est le parti dont il est le vice-président, Florian Philippot se présente de plus en plus comme gaulliste. Mais comme pour son logo de campagne, où la flamme frontiste semble plus brûler la croix de Lorraine qu’autre chose, cela ne prend pas.



Signe d’un malaise

Tout le ramdam fait par Florian Philippot pour dire que le FN serait un vrai parti gaulliste, qu’il serait un grand rassemblement ouvert aux gens venus de la gauche est sans doute le signe d’une inquiétude tant interne qu’externe. Je n’ai jamais jeté la pierre à des électeurs dont je comprends et partage une partie significative des motivations (refus d’une mondialisation anarchique, rejet du PS et de l’UMP) et je pense même qu’il y a sans doute des personnes non extrémistes dans le parti de la famille Le Pen, qui croient qu’il est la seule voie possible pour changer notre pays dans de prochaines élections.

En revanche, je reste totalement persuadé que la nature profonde du parti mais aussi de ses dirigeants (à part sans doute Philippot) est d’extrême-droite, comme je l’avais expliqué pour des raisons développées dans ce papier. La recherche d’une nouvelle identité doit sans doute être prise comme une volonté de faire oublier une identité réelle, dont l’actualité nous rappelle tous les mois qu’elle est ancrée à l’extrême-droite de l’échiquier politique, que ce soit dans l’héritage idéologique (logo venu des néo-fascistes, Dominique Venner, réminiscences de l’OAS) ou dans une partie des idées.

Plus c’est gros, plus ça passe ?

jeudi 26 décembre 2013

Aviron – BO, des clubs de rugby, de la tradition et de l’argent


Il y a quelques semaines, l’annonce d’une discussion sur la fusion entre l’Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympiques a défrayé la chronique du Pays Basque et du monde du rugby. Heureusement, ce projet a été enterré, mais par delà les querelles de clocher, tout ceci a un sens plus profond encore.



Fusionner l’eau et l’huile

Comme bayonnais, je vis depuis mon enfance cette opposition entre « Biarritz la bourgeoise » et « Bayonne la populaire ». Et cette opposition a un sommet bi-annuel, la rencontre entre notre Aviron et le BO, depuis que Bayonne a retrouvé les chemins de l’élite du rugby national. Ces rencontres ont une saveur et une tension particulières, l’équivalent d’un PSG-OM dans le football, à la différence près que les deux clubs sont distants d’à peine quelques kilomètres. Il y a quelques années, des supporters taquins de l’Aviron, la veille d’un derby chez les voisins, avaient malicieusement dérobé le Y du logo du stade biarrot, le transformant temporairement en Biarritz Olympique Pa(y)s Basque.



Ceux qui n’ont pas baigné dans cette ambiance depuis leur enfance pourraient se dire qu’il y a plus de sens à fusionner les deux clubs car il ne serait pas possible d’avoir deux clubs du Pays Basque bien placés dans l’élite, que le seul moyen d’être en haut du tableau, c’est la fusion, pour pouvoir rivaliser avec Toulouse, Toulon ou les clubs parisiens. Mais la question de la taille n’est pas tout. Serge Blanco y voit sans doute aussi la seule bouée de sauvetage pour son club, au bord du nauffrage, sportif comme économique, qui pourrait bien descendre de deux divisions l’an prochain, puisqu’il est la lanterne rouge du Top 14 et que ses comptes aussi seraient largement dans le rouge.

Quand les finances veulent tuer la culture

mercredi 25 décembre 2013

53 livres pour mieux comprendre la crise


Depuis cinq ans, j’ai publié de nombreux résumés de livres d’économie. Pour faciliter la recherche de ces notes, voici des liens vers l’ensemble de ces papiers :




Les progressistes

Frédéric Lordon
-        « Jusqu’à quand » : partie 1 et partie 2
-        « La crise de trop » : partie 1 et partie 2
Jacques Sapir
-        « Le nouveau 21ème siècle » : partie 1 et partie 2
-        « La démondialisation » : partie 1 et partie 2
-        « Faut-il sortir de l’euro ? » : partie 1 et partie 2
-        « Comment sommes-nous dépossédés de la démocratie ? » : partie 1, partie 2 et partie 3
Jacques Généreux
-        « La dissociété » : partie 1, partie 2 et partie 3
-        « La grande régression » : partie 1 et partie 2
Jean-Claude Michéa
-        « L’empire du moindre mal » : ici
-        « Les mystères de la gauche » : partie 1 et partie 2
Emmanuel Todd :
-        « Après la démocratie » : partie 1 et partie 2
-        « Le mystère français » (avec Hervé Le Bras) : partie 1, partie 2 et partie 3
Paul Jorion :
-        « L’implosion » : ici
-        « La crise » : ici
-        « Le capitalisme à l’agonie » : partie 1, partie 2 et partie 3
Olivier Berruyer, « Les faits sont têtus » : partie 1, partie 2 et partie 3
F. Dedieu, B Masse-Stamberger & A de Tricornot, « Inévitable protectionnisme » : partie 1 et partie 2
Régis Debray, « L’éloge des frontières » : ici
C.Landais, T.Piketty et E.Saez, « Pour une révolution fiscale » : partie 1 et partie 2
Jean-Pierre Chevènement, « Sortir la France de l’impasse » : ici

Les libéraux humanistes

Maurice Allais, « La mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance », partie 1, partie 2 et partie 3
Jean-Luc Gréau :
-        « La trahison des économistes » : ici
-        « L’avenir du capitalisme » : partie 1 et partie 2
-        « La grande récession » : partie 1, partie 2 et partie 3
Pierre-Noël Giraud, « Le commerce des promesses » : partie 1 et partie 2
Patrick Artus, « Globalisation, le pire est à venir » : ici
Gérard Lafay, « 12 clés pour sortir de la crise » : partie 1 et partie 2
A-J. Holbecq et P. Derudder
-        « La dette publique, une affaire rentable » : partie 1 et partie 2
-        « Manifeste pour que l’argent serve au lieu d’asservir » : ici
Jean-Claude Werrebrouck, « Banques centrales : indépendance ou soumission » : partie 1 et partie 2
Morad el Hattab et I. Silverschmidt, « La vérité sur la crise » : partie 1, partie 2, partie 3 et partie 4
Morad el Hattab et P.Jumel, « Kriz. D’une crise à l’autre » : ici
Christian Saint Etienne, « La fin de l’euro » : partie 1 et partie 2
Jean-Jacques Rosa, « L’euro, comment s’en débarrasser » : ici
Alain Cotta, « Sortir de l’euro ou mourir à petit feu » : ici
François Lenglet :
-        « Qui va payer la crise ? » : partie 1, partie 2 et partie 3
-        « La fin de la mondialisation » : partie 1 et partie 2
Nicolas Dupont-Aignan :
-        « L’arnaque du siècle » : ici
-        « Les voleurs de la République » : ici

Un autre regard

Christophe Deloire et Christophe Dubois, « Circus Politicus », partie 1 et partie 2
Philippe Coussedière, « L’éloge du populisme », partie 1 et partie 2
Eric Juillot, « La déconstruction européenne », partie 1 et partie 2
Eric Hazan, « LQR, la propagande au quotidien », ici

Depuis l’étranger

Paul Krugman :
-        « L’Amérique que nous voulons » : partie 1 et partie 2
-        « Pourquoi les crises reviennent toujours » : partie 1 et partie 2
-        « Pour en finir dès maintenant avec la crise » : partie 1, partie 2, partie 3 et partie 4
Joseph Stiglitz :
-        « La Grande désillusion » : partie 1, partie 2 et partie 3
-        « Le triomphe de la cupidité » : partie 1, partie 2 et partie 3
-        « Le rapport Stiglitz » : partie 1, partie 2, partie 3 et partie 4
-        « Le prix des inégalités » : partie 1, partie 2, partie 3 et partie 4
Robert Reich, « Supercapitalisme » : partie 1 et partie 2
James Kenneth Galbraith, « La crise économique de 1929 » : partie 1, et partie 2
Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix, « Vers un nouveau capitalisme » : partie 1 et partie 2

mardi 24 décembre 2013

Debout la République a besoin de votre aide


En cette journée de Noël, je tiens à relayer l’appel de NDA pour notre souscription nationale en vue des élections européennes de l’an prochain. Debout la République a obtenu le financement public lors des élections législatives, mais il reste encore très modeste et ne couvre pas les besoins que nous avons pour cette campagne des élections européennes de 2014, qui sera crucial pour le mouvement. J’en profite également pour mettre la vidéo de mon discours au dernier Congrès :


Congrès de DLR : Discours de Laurent Pinsolle par dlrtv

J'en profite pour vous souhaiter de joyeuses fêtes.

lundi 23 décembre 2013

A l’école, pas assez de professeurs pas assez payés !


Après avoir montré que le poids des dépenses publiques en France n’est pas si élevé que les statistiques le laissent entendre, du fait de gros écarts de périmètres entre pays, on peut pousser la démarche en montrant également que notre pays consacre finalement assez peu de moyens à l’éducation nationale.

Notre école publique abandonnée

Certes, cela va à l’encontre de la propagande néolibérale fustigeant des professeurs qui seraient trop nombreux et trop payés. Mais, de plus en plus de données et d’études démontrent l’exact contraire, à savoir que la France manque de professeurs, notamment dans le primaire (merci la RGPP de Nicolas Sarkozy) et qu’ils sont relativement peu payés. Tout d’abord, l’étude PISA rapportait que les professeurs sont payés 7% de plus que le PIB par habitant dans le premier cycle et 8% de plus dans le second, contre 24% et 29% en moyenne dans l’OCDE, soit 15 à 20% de moins !



Le site La vie moderne y ajoute de nombreuses statistiques, issues du rapport de la Cour des Comptes, dans une analyse qui remet en cause les préjugés. D’abord, le site souligne qu’entre 2000 et 2009, le poids des dépenses d’éducation a légèrement baissé dans le PIB, alors qu’il a augmenté de plus de 10% en moyenne dans l’OCDE. Et leur part a aussi fondu de plus de 10% dans les dépenses publiques, contre une hausse moyenne de 3%. Bien sûr, nous dépensons 5,9% du PIB pour l’éducation, contre 5,1% en Allemagne et 5,8% dans l’OCDE, mais cela oublie la démographie.

La dégradation du statut des professeurs

dimanche 22 décembre 2013

Edouard Martin : les illusions d’une candidature


Entretien donné à Atlantico. Sur ce sujet, lire aussi la réaction de Nicolas Dupont-Aignan ou de Guillaume Lelong. D’un point de vue politique, il est difficile de ne pas y voir un coup du Parti Socialiste pour essayer de retrouver un lien avec le monde ouvrier, qui lui préfère le Front National. Même si Edouard Martin est sincère, il est tout de même étonnant qu’il choisisse de porter les couleurs d’un parti qui a voté tous les traités qui ont mené aux désastres de Gandrange et Florange.



Atlantico : Edouard Martin, ancien syndicaliste CFDT d'ArcellorMittal à Florange, conduira la liste socialiste aux élections européennes de 2004.Il déclare avoir envie de poursuivre "le combat pour la sauvegarde de l'industrie au niveau européen, parce que c'est là que se prennent les grandes décisions qui nous impactent". Quel est le pouvoir des députés dans ce domaine ? 

Les députés européens ont un pouvoir extrêmement limité pour sauvegarder l’industrie au niveau européen :
-        Tout d’abord, l’intiative des lois vient presque exclusivement de la Commission Européenne. Si elle ne souhaite pas prendre d’initiative dans ce domaine, alors le Parlement ne pourra pas agir
-        Ensuite, les traités européens ne permettent pas de mesures de protection puisqu’ils organisent une concurrence libre et non faussée qui empêche toute action de sauvegarde. Dès qu’un Etat essaie d’agir, il se fait poursuivre et condamné par la Cour de Justice
-        Enfin, la Commission, qui détient l’essentiel des pouvoirs, poursuit un agenda d’ouverture toujours plus forte des marchés européens au commerce avec l’étranger (traité transatlantique, traité avec le Canada, traité avec la Corée) qui va complètement à l’inverse de toute politique de sauvegarde de notre industrie mais qui contribue au contraire à continuer à l’affaiblir plus encore

Atlantico : Compte tenu des contraintes institutionnelles,  que pourrait vraiment faire Edouard  Martin  s'il était élu ? Peut-il par exemple espérer relancer le dossier Florange ?

samedi 21 décembre 2013

Union bancaire, austérité : l’Europe va dans le mur et accélère !


Comme à chaque sommet, nous avons droit aux déclarations enthousiastes de Pierre Moscovici qui annonce dans le Monde que les décisions prises sont historiques. Par-delà le ridicule qu’il y a à dire cela à chaque sommet, l’analyse détaillée des détails de l’accord démystifie ses déclarations.



La grande illusion de l’union bancaire

Pour être honnête, tout n’est pas à jeter dans l’accord sur l’union bancaire. Il est sain, par exemple, de partir du principe que les actionnaires et les créanciers doivent être les premiers contributeurs. C’est un principe beaucoup plus sain que les 1000 milliards d’euros prêtés à 1% par la BCE aux banques de la zone sans la moindre contre-partie. Il n’est pas normal que le secteur bancaire ait droit à une ligne de crédit bon marché pour la protéger de ses erreurs. Mais de cela, l’accord sur l’union bancaire ne dit rien et cela est dommage car du coup, il laisse à la BCE toute lattitude pour aider les banques.

Et par delà le fait que l’Allemagne ait obenu tout ce qu’elle voulait, cet accord pose trois problèmes qui ont été assez peu identifiés. Le premier, c’est que l’UE met en place un mécanisme de résolution d’une crise bancaire sans traiter les causes de ces crises. En clair, elle traite les conséquences et non les causes. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir eu du temps – cela fait plus de cinq ans que la crise financière s’est déclenchée – ni même d’exemples – les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la Suisse ayant produit des réglementations spécifiques additionnelles aux normes Bâle 3.

Mais le point le plus incroyable qui n’a pas été identifié, c’est que le mécanisme mis en place serait inutile en cas de crise systémique comparable à celle de 2008. En effet, rien n’empêche le jeu de dominos des faillites car les banques sont créancières les unes des autres et la faillite d’une d’entre elle aurait des conséquences pour toutes les autres. En outre, la mise en place d’un fonds de 55 milliards (sur 10 ans) est le summum du ridicule quand on sait que cela ne couvre même pas la facture de la crise bancaire espagnole. Enfin, l’institutionalisation de la saisie d’une partie de l’épargne est choquante.

« L’austérité acte III »