jeudi 2 août 2012

Jacques Sapir fait un sort à l’euro (2/2)


Après avoir étudié le débat français, ou plutôt les limites du débat sur la question de l’euro, puis les raisons de la crise que traversent les pays de la zone euro, Jacques Sapir s’interroge sur les raisons des problèmes de fonctionnement de la monnaie unique avant de revenir sur les solutions à apporter.

Le vice initial de l’euro

Pour lui, avec l’euro, c’est comme « si l’Allemagne obtenait un accès libre aux marchés de ses voisins, elle leur offrait la possibilité de s’endetter à bon compte… pour acheter des produits allemands ». La crise actuelle a boulversé ce compromis puisque les voisins de l’Allemagne ont vu leurs taux d’intérêt s’envoler, alors que « l’Allemagne, elle, bénéficie toujours de l’accès aux marchés de ses voisins ». Bref, il y a une rupture asymétrique des conditions du contrat initial.

Pour lui, « il y a bien une dimension pathologique, une dimension folle dans ce projet. C’est ce que l’on retrouve à chaque fois que l’on est confronté à la théorie néoclassique et à ses fantasmes glaçants d’homogénéité des agents et des situations (…). Parce que l’on croit détenir un savoir d’une essence supérieure, on veut à tout prix que la réalité s’y conforme ». Certains ont voulu montrer que l’euro allait créer les conditions de son fonctionnement (Aglietta, Orléan).

Pour lui, l’euro était vicié depuis le début car il nécessite une forte solidarité, mais « vouloir constituer ce sentiment d’appartenance collective par ce système et par ses crises probables revenait à mettre la charrue avant les bœufs ». Le saut quantique nécessaire (un décuplement a minima des sommes actuellement versées à l’Union Européenne), est totalement hors de question pour les pays qui seraient les créditeurs de ce système, et en premier lieu l’Allemagne.

Le mur de la réalité

Jacques Sapir montre qu’au contraire, l’euro a accentué la divergence des pays européens au lieu de permettre la convergence nécessaire, sur l’inflation, mais aussi la croissance, qui outre le fait de diverger au sein de la zone euro, baisse plus qu’ailleurs ! Il fait également un sort au mythe de l’euro protecteur, soulignant qu’il ne protège ni notre croissance ni de la spéculation… Je peux ajouter que la divergence d’une zone monétaire a été montrée par Paul Krugman.

Il souligne également le rôle de la politique néolibérale promue par l’Europe dans la crise que nous avons traversée. Cette déréglementation financière a créé les courroies de transmission de la crise venue des Etats-Unis à l’Europe et a également provoqué les énormes bulles immobilières espagnole et irlandaise. Il souligne le paradoxe de cette libéralisation extrême qui a abouti à rendre les Etats complètement dépendants de ces marchés à qui on a retirés toute entrave.

Enfin, il souligne qu’une monnaie unique pose de gros problèmes pour les échanges commerciaux. Il suffit en effet d’étudier l’évolution des balances commerciales depuis 10 ans pour constater que cette évolution n’était pas durable. Sapir dénonce également « l’impasse tragique de l’austérité et de la déflation », en soulignant que la récession induite, outre le fait d’être cumulative à l’échelle du continent, alourdit plus encore le poids de la dette, comme on le voit en Grèce.

L’impasse actuelle

Jacques Sapir revient sur quelques sommets pour en démonter les décisions qui ne font que renforcer l’impasse dans laquelle nous sommes. Il souligne que l’Allemagne est tout sauf un modèle, entre son krach démographique, sa très faible croissance depuis dix ans et le fait que sa réussite commerciale repose sur le fait que les autres pays ne suivent pas sa politique… Il s’oppose fermement à la camisole budgétaire que Nicolas Sarkozy, puis François Hollande, ont acceptée.

Il ne croit pas aux euros obligations, soulignant qu’en l’état, la note globale serait mauvaise et tendrait plutôt à renchérir les coûts d’emprunts de l’Allemagne et la France sans soulager suffisamment l’Espagne et l’Italie... Il souligne également que les « plans de sauvetage » de la Grèce  sont bien plus coûteux qu’estimés, chiffrant à 345 milliards d’euros les besoins du pays de 2012 à 2019, une fois et demi son PIB, et conclut qu’une sortie serait moins chère.

Pour lui, le coût d’une aide aux banques frappées par le défaut de la Grèce serait largement inférieur, entre 110 et 160 milliards. Mais surtout, une sortie de l’euro, une dévaluation et un défaut permettraient à la Grèce de relancer son économie et de réduire le niveau du chômage. Il plaide pour une transformation de l’euro en une monnaie commune, une politique de réindustrialisation, allant de pair avec des mesures protectionnistes et enfin des mesures de justice sociale.

Jacques Sapir conclut son livre en prenant les exemples de l’Argentine, la Malaisie et la Russie pour montrer qu’il y a une issue à l’impasse actuelle et souligne que l’euro est dans sa crise terminale. Malheureusement, sa capacité de résilience est assez incroyable, même si l’issue semble déjà écrite.

Source : Jacques Sapir, « Faut-il sortir de l’euro ? », Seuil

38 commentaires:

  1. Bien sûr que Sapir fait un sort à l'euro, en fervent soutient de poutine ne veut pas que l'Europe se developpe. C'est pourquoi alors qu'avant il intervenait sur d'autres sujets en déhors de l'économie c'est silence radio sur la repression en Syrie tout comme à DLR. La Russie ne veut absolument pas de la construction d'un gazoduct entre le Qatar et l'Europe qui ferait baisser les prix du gaz en Europe et donc le prix du gaz russe. On se demande bien si à DLR on fait vraiment les intérêt de la France où on coure uniquement derrières tout ceux qui s'opposent à l'occident.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. parce que l'europe se développe actuellement ? ouf, quel soulagement !

      Et Poutine s'est clairement prononcé en faveur l'euro : http://www.youtube.com/watch?v=Brrb-pQGq9M&feature=related&t=120
      donc je ne vois pas trop en quoi les positions de Sapir ont quoi que ce soit a voir avec celles de Poutine ...

      Poutine est un hypocrite, tout comme les américains : tous soutiennent l'euro parce que cette monnaie plombe les pays européens, et donc favorisent les leurs.

      Age

      Supprimer
    2. @ Age

      Merci pour cette réponse à cette bouillie d'arguments.

      Supprimer
    3. « qui s'opposent à l'occident » !!!!
      Cet « occident » là? Il ne situerait pas par hazard par delà l'atlantique ?
      Par rapport à cet « occident » je situe plutôt à l'« est ».

      Supprimer
  2. Pour ajouter à l’analyse je signale encore une étude de Patrick Artus intitulée : La solidarité avec les autres pays de la zone euro est-elle incompatible avec la stratégie fondamentale de l’Allemagne : rester compétitive au niveau mondial ? La réponse est oui .

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65118

    D’après cette étude, si l’Allemagne veut sauver la zone euro, c’est à tout à fait possible, à condition qu’elle y consacre 12,7 point de PIB en transferts aux 4 pays en difficulté. (Espagne, Italie, Portugal et Grèce). L’étude indique (extrait) :

    « Nous avons évalué le coût pour l’Allemagne de ce type de politique mutualisée des économies réelles (coût unitaire du travail ramené à son niveau de 1999, profitabilité ramenée au moins au niveau allemand) à 12,7 points du PIB de l’Allemagne. On sait que le centre de la politique économique de l’Allemagne est que l’Allemagne reste compétitive au niveau mondial, compte tenu du niveau de gamme des produits qu’elle fabrique. Ceci permet à l’Allemagne de maintenir une industrie de grande taille, qui ne perd pas de parts de marché. Une hausse de 12,7 points de PIB de la pression fiscale en Allemagne, nécessaire pour financer l’aide aux créations d’emplois dans les pays en difficulté, conduirait évidemment à une destruction de la compétitivité internationale de l’Allemagne, et n’est donc pas envisageable. »

    Par conséquent les taux très bas auxquels emprunte l’Allemagne sont aberration de marché. Ils ne peuvent à la rigueur s’expliquer que si on prévoit que l’Allemagne va quitter la zone euro pour ne pas avoir à faire les énormes transferts financiers qui seront nécessaires au maintien de celle-ci et que sa monnaie va s’apprécier par rapport à celle des autres pays de la zone euro. Voir du même auteur : « And the loser is… l’Allemagne ! »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65276


    Saul

    RépondreSupprimer
  3. @ Saul

    Merci pour ce commentaire intéressant.

    @ Fiorino

    Je ne vous dis pas merci pour cette nouvelle bouillie truffée de fautes d'orthographes.

    Comme si l'Occident était un tout ! Heureusement, la France a montré le contraire en 2003. Sur la Syrie, bien sûr que je suis contre la répression du régime.

    RépondreSupprimer
  4. JV Placé : non au traité européen sarkozy-merkel

    http://lelab.europe1.fr/t/place-a-l-heure-actuelle-nous-voterons-non-au-traite-europeen-4159/10375

    RépondreSupprimer
  5. Robert Lohengrien2 août 2012 à 14:17

    Ce qui me paraît rassurant: même en Allemagne, les voix qui s'opposent à l'idée d'une Europe fédérale, ainsi qu'aux projets de cautionner avec des sommes folles pour maintenir un système raté et pathogène (celui de l'euro), se multiplient. Donc on est pas seul. On a des alliés un peu partout en Europe.
    J'ai eu récemment une discussion avec des parlementaires bavarois (conservateurs). Ils comparent le projet d'une Europe fédérale à la situation du janvier 1971, lorsque Bismarck a réunifié les différentes principautés allemandes pour créer un grand empire. Le roi de Bavière était déprimé quand il a appris la nouvelle; il s'est toujours opposé à la domination prussienne. On sait ce que cet empire nous a apporté: deux guerres mondiales, une dictature puis le rideau de fer. Et maintenant l'euro.
    Pompidou disait au chancelier allemand: "vous avez le Mark, nous avons la bombinette". A mon avis, cet équation est quelque peu réducteur et en tout cas plus actuel: les allemands tentent de dominer l'Europe avec la monnaie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Robert

      Je vais faire un papier sur le sujet.

      Supprimer
    2. Les élites allemandes ne cherchent elles pas à pousser les plus faibles vers la sortie pour reconstituer une 'puissance Euro-Mark'autour d'elle (France incluse pour les avantages défense/diplomatie qu'elle apporte) ?
      Si oui, les élites françaises se laisseront-elles entraîner avec l'espoir de partager ensuite le pouvoir avec les élites allemandes?
      Une attitude traître, lâche mais aussi un très mauvais calcul, les allemands veulent dominer seuls...

      Supprimer
  6. Robert Lohengiren2 août 2012 à 14:20

    Erratum: il faut lire janvier 1871

    RépondreSupprimer
  7. Villepin vient de se réveiller ; étonnant non ?

    http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/La-desunion-est-la-veritable-cause-de-la-crise-de-l-euro-par-Dominique-de-Villepin-_NG_-2012-08-01-837775

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si Dominique de Villepin souhaite un Etat fédéral, il devrait préciser que les Etats membres de la zone vont devoir abandonner l’essentiel de leur souveraineté car on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. De toute façon, il est sans doute trop tard pour faire un Etat fédéral étant donné que la situation financière et économique de plusieurs pays membres de la zone est, à présent, trop délabrée. En cas d’Etat Fédéral, Les allemands ne seraient pas exonérés de faire les transferts financiers dont je parlais plus haut, qui sont trop au dessus de leurs moyens pour maintenir la zone euro viable avec la totalité de ses membres actuels. En outre 17 pays, autant de langues officielles différentes, d’énormes hétérogénéités économique et sociales, faire un Etat Fédéral avec les instances démocratiques appropriées indispensables, dans ces conditions, aurait été de toute façon un énorme défi auquel on a préféré de ne pas s’attaquer. C’est pourquoi on a mis en place une union monétaire d’Etas Souverains qui n’est pas économiquement viable, ce que ses instigateurs ne veulent pas encore admettre aujourd’hui malgré la crise.

      Saul

      Supprimer
    2. euh ouais ... pas sur qu'il soit bien réveillé ...

      "Cela veut dire des instances de décision communautaires en matière de politique économique, c’est-à-dire un gouvernement économique incarné par une personnalité forte." (DDV)

      il a conscience qu'il décrit purement et simplement une dictature ou pas ?

      Age

      Supprimer
    3. @ Age

      Oui, mais certaines élites ne se soucient que très modérément de la démocratie et de l'avis du peuple...

      DDV croît aux technocrates apatrides....

      Supprimer
  8. Jeudi 2 aout 2012 :

    Mario Draghi : c'était du bluff.

    Mario Draghi : c'était du pipeau.

    Mario Draghi est le gardien de la fosse septique.

    La Banque Centrale Européenne est devenue une fosse septique, remplie d’obligations d’Etat pourries.

    Elle sent mauvais, ta fosse septique, Mario. Elle est en train de déborder. Reste bien assis sur le couvercle de ta fosse septique, Mario.

    Si tu es croyant, prie le Ciel pour éviter le débordement de ta fosse septique.

    Mais surtout, Mario, surtout, ne nous rejoue plus de pipeau. Ce n'est plus la peine : nous savons tous ce que tu es.

    Tu es un impuissant qui bluffe.

    Tu es un impuissant qui ne peut faire qu'une seule chose : jouer du pipeau.

    Tu es un impuissant qui joue du pipeau, assis sur le couvercle de ta fosse septique.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fosse_septique

    RépondreSupprimer
  9. Je retrouve dans votre article une interrogation que nous avons déjà eue sur « le problème allemand » et notamment sur la répétition de cette relation asymétrique que l’Allemagne a (et a eu) dans le passé, avec ses voisins.
    Il y a quelque chose d’à la fois tragique et injuste dans cette situation. Tragique parce que précisément, l’Europe est née du refus de cette asymétrie et de la violence qu’elle engendre. Injuste aussi, parce que, comme le faisait justement remarquer Olaf, la culture allemande, ce n’est pas ça.

    L’important n’est pas de dire « c’est de la faute des Allemands » mais de mettre en évidence qu’il y a quelque chose d’extrêmement violent dans cette monnaie puisqu’elle ressuscite des formes de relations qui n’auraient pas dû exister et contre lesquelles l’Union a été créée. Je dirais volontiers qu’il existe actuellement un « viol de l’Europe par l’euro » et dont rend compte la situation en Grèce ou en Espagne.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En relisant le livre de Tony Judt (« après la guerre, une histoire de l’Europe depuis 1945 ») il me semble trouver un élément d’explication intéressant. Pour Tony Judt, le génie de l’Union européenne repose sur la capacité de l’Europe à emboiter les échelles entre les Etats-nations, qui sont pourvoyeurs de bien-être social et de solidarité, et l’Union qui organise un espace de coordination.
      Ce que ne perçoit pas l’auteur, c’est que l’euro a brisé cet emboitement. Il organise un espace économique transnational, rigidifié par sa monnaie (et même pas protégé) alors que la solidarité, elle, est déléguée aux seuls Etats. Cette hiérarchie des fonctions fait que l’économique domine le social. Le social n’est plus l’objectif, il est une contrainte qu’il faut résorber pour gagner des parts de marché. Il est devenu la seule variable d’ajustement.
      Nous ne sommes donc plus dans le projet européen, nous sommes dans autre chose.

      Supprimer
    2. Pour en revenir à la première idée (une Europe asymétrique dominée par l’Allemagne), j’ai le sentiment qu’en choisissant de rigidifier la monnaie et d’attribuer aux échelles différentes (Etats/Union) des fonctions différentes (économique/social) nous avons brisé le pacte social, né de l’après guerre, donc des résistances au nazisme. Il n’est donc pas anormal de constater que nous avons aussi restauré la géographie qui la précède.
      Au fond Tony Judt avait raison, c’est l’emboitement qui est important et non le partage des prérogatives. Les Etats-nation sont le fondement de la solidarité, ils doivent être le cœur de la décision économique (capacité à dévaluer, protéger, …), l’Union doit perdre sa fonction coercitive et retrouver sa fonction de coopération et de coordination (organisation de grands projets, par exemple).
      Ce n’est qu’à ce prix qu’on sortira de la violence où l’euro nous a mis.

      Supprimer
    3. Cela étant dit, le pacte social avait déjà lui passablement été mis à mal par l'ouverture économique des années 70/80, sous la férule des théoriciens libéraux, et qui a largement contribué à la reconfiguration des termes du rapport de force capital-travail, ruinant par la même le consensus fordien qui prévalait jusqu'alors. Autant dire que nous sommes face à des défis gigantesques pour peu que l'on souhaita s'attaquer aux causes sous-jacentes à la crise de système actuelle.

      Supprimer
    4. @ Julien

      C'est juste, mais cette Europe est le cheval de troie de la mondialisation.

      @ Léonard

      Très juste sur l'asymétrie et l'Allemagne. Je ne crois pas non plus qu'il faille dire que l'Allemagne est responsable car elle joue aussi selon des règles qu'elle n'a pas entièrement voulues (UEM notamment, demande française).

      D'accord également sur le fait que ce cadre fait que le social est la variable d'ajustement.

      Supprimer
  10. Domination allemande ? L'Union Monétaire était une exigence française ; Mitterrand s'imaginant à l'époque "arrimer l'Allemagne" à l'occident... profonde ignorance de l'économie et contresens historique... Les Allemands n'étant pas demandeurs se sont trouvés en position d'imposer leurs marottes monétaristes, qui par ailleurs séduisaient le secteur rentiers qui montaient déjà en puissance. Aujourd'hui ce sont ces mêmes rentiers qui s'accrochent à l'euro, et plus encore en France qu'en Allemagne. Le conflit oppose les producteurs aux rentiers. Il traverse en réalité tous les pays. Même si la démographie et l'héritage industriel particularisent l'Allemagne et même si elle a choisi de se transformer en usurier de l'Europe, elle est fondamentalement dans la même impasse que nous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est un des grands paradoxes de la question.
      Les Allemands n'ont pas voulu de cette organisation géographique qui a été souhaitée par la France. Il n'empêche que l'euro génère ce phénomène.

      Une étude de la carte des PIB/hab par région serait aussi très intéressante pour lire et comprendre les phénomènes d'asymétrie. Il y a une géographie des gagnants et des perdants de la zone euro qui dépasse les cadres nationaux et qui explique pas mal de choses.

      Supprimer
    2. Une estimation du bilan de 10 ans d'euros pour les pays membres :

      Variation 20001-2011 du PIB par habitant (prix constants, en $, calcul OCDE)
      Finlande 14.8%
      Autriche 13.2%
      Allemagne 12.1%
      Luxembourg 10.4%
      Belgique 8.7%
      Grèce 6.8%
      Zone euro 6.1%
      Espagne 5.2%
      France 4.6%
      Irlande 4.3%
      Portugal -0.7%
      Italie -4.0%

      Il est clair que les résultats de l'Espagne et de la Grèce ont déjà dégringolé... mais globalement ce classement confirme ce que nous répétons : les écarts s'accentuent au profit des pays rentiers d'Europe du Nord. Le déclin de l’Italie dans cette statistique est impressionnant.

      Supprimer
    3. Robert Lohengrien2 août 2012 à 20:28

      Il est vrai que Mitterand était un peu naif en matière d'économie; il n'aimait pas tellement cette discipline. Il avait une prédilection pour des bouquins du 17e siécle.
      Les allemands n'ont pas voulu l'euro, le mark avait un statut sacré. Mais Kohl, qui voulait à tout prix la réunification, savait qu'il n'avait pas besoin d'interroger la nation par référendum, puisque ce recours n'est prévu par la constitution allemande.
      L'euro ne s'est pas fait ex nihilo. On le préparait depuis une dizaine d'années. Le problème c'est que cette monnaie artificielle fut concue par des technocrates (!) quand on pouvait encore rêver d'une croissance soutenue et permanente; on croyait au retour des Trente Glorieuses.

      Supprimer
    4. @ J Halpern

      Très juste sur Maastricht. JPC l'explique bien.

      Merci également pour ces données. A noter que la Grèce passe en négatif cette année..

      @ Robert

      Mais ce qui a été fait peut être défait.

      Supprimer
  11. voir en PDF la tribune de NDA sur l'euro

    http://www.debout-la-republique.fr/article/tribune-de-nicolas-dupont-aignan-dans-le-figaro

    RépondreSupprimer
  12. Pour l'instant je la boucle. Je ne pourrais QUE répéter en boucle ( bis ) que, en France tout au moins, tout cela ne pourra se terminer QUE par une guerre civile, en 2017 au plus tard.
    Désolé ( vraiment ) d'avoir parlé.

    Sancelrien

    P.S : @Laurent : je préfèrerais évidemment utiliser des italiques plutôt que des majuscules. Cela ferait mieux élevé. Votre blog le permet-il ?

    RépondreSupprimer
  13. Ce qui a déplus aux marchés financiers aujourd’hui dans la communication de Mario Draghi est lié notamment au fait que la BCE a indiqué ne vouloir agir qu'avec les fonds de secours européens, ce qui oblige les pays en difficultés à demander une aide. Voir cet article :

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/08/02/20002-20120802ARTFIG00534-super-mario-sanctionne-par-les-marches.php

    Extraits :

    « Jugeant les taux d'emprunt espagnols et italiens «inacceptables», la BCE est d'accord pour relancer son programme d'achats de titres d'État sur le marché secondaire. Mais elle pose de telles conditions à cette intervention - non datée et non chiffrée - que celle-ci devient très hypothétique pour les investisseurs.

    Première condition: l'intervention préalable sur les marchés obligataires du Fonds européen de stabilisation financière (FESF) ou de son successeur, le Mécanisme européen de stabilité (MES). La mobilisation du fonds de secours européen ne va pas de soi. Elle exige une requête officielle de l'Espagne et/ou de l'Italie, une analyse de la BCE, une décision de l'Eurogroupe, un feu vert du Bundestag. Autant dire un blanc-seing de Berlin à tous les étages.
    Deuxième condition, et pas des moindres: un programme écrit et vérifiable d'ajustement budgétaire et de réformes structurelles durables pour le pays aidé. «Dans ce cas seulement, la BCE pourra agir», a insisté Mario Draghi, mettant lourdement l'accent sur la conditionnalité de l'aide. «Les détails de l'opération seront connus dans les semaines qui viennent. Les pays seront nommés. Et les montants précisés. Nous agirons sur la partie courte de la courbe des taux», a-t-il ajouté, excluant d'emblée des rachats de dettes à dix ans, qui font référence.

    Frein allemand

    Les rachats envisagés par la BCE visent les obligations à deux ans. C'est d'ailleurs le seul segment du marché obligataire qui a bien réagi aux propos de Mario Draghi.
    «Pour les investisseurs, c'est le pire des mondes», estime Nicholas Spiro, de Spiro Sovereign Strategy, à Londres. «Ils n'ont aucun détail spécifique sur l'intervention de la BCE, aucun pare-feu pour la dette italienne et espagnole à dix ans, une forte résistance allemande et plus de conditionnalité, donc moins de croissance!», résume-t-il.
    Les exégètes de la BCE redoutent un bain de sang sur les marchés cet été. »

    A mon avis, je me répète : Tous ces problèmes viennent du fait que les allemands (les finlandais aussi je ne les oublie pas!) veulent bien sauver la zone euro, mais en évitant de trop mettre la main au portefeuille. A juste titre ils considèrent que ce serait trop dangereux pour eux. Cette stratégie est bien évidemment vouée à l’échec car elle condamne la zone euro à imploser sous la pression des marchés financiers.

    Saul

    RépondreSupprimer
  14. @ Patrice

    Merci.

    @ Sancelrien

    Je ne sais pas (pour l'italique). J'espère et ne le crois pas pour 2017. La capacité de résistance des peuples est forte (cf la Grèce). Et il est probable que la situation bloque un peu avant en Grèce ou en Espagne

    @ Saul

    Draghi s'est ridiculisé à cette occasion.

    RépondreSupprimer
  15. En tous cas, ça fait plaisir de ne pas retrouver ici les commentaires des beaufs de droite du figaro.fr qui croient tout résoudre en écrasant au maximum ce qui reste de répartition et d'Etat souverain.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Certains viennent faire un tour ici parfois… Ils s'y expriment en général sur un petit ton rageur et agacé, sinon offusqué, qui n'est pas sans charme, si du moins l'on aime agacer les trolls. Ce qui n'est pas trop difficile d'ailleurs. Quelques mots-clés ou noms propres, comme « État-providence » ou « Keynes », suffisent le plus souvent à les irriter, sinon à les faire fuir.

      YPB

      Supprimer
  16. http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/07/31/mario-draghi-vise-par-une-enquete-de-l-union-europeenne_1740506_3234.html#xtor=AL-32280515

    Le médiateur, Nikiforos Diamantoros, fera ensuite des "recommandations, qui ne sont pas contraignantes", a expliqué sa porte-parole. "Nous n'avons pas le pouvoir d'imposer des sanctions", a-t-elle souligné. "Nous essayons de trouver une solution amiable avec laquelle tout le monde peut vivre", a conclu Mme Gadesman.

    quel joli monde !!!

    RépondreSupprimer
  17. Vendredi 3 aout 2012 :

    Une information très importante :

    La Grèce échappera au défaut de paiement en août, grâce à un prêt relais de 6 milliards d'euros accordé, à titre exceptionnel, par la banque centrale grecque. Mais le gouvernement grec n'aura droit à aucun répit estival.

    Pour éviter le scénario catastrophe en plein été, les responsables de la zone euro ont accepté une solution technique impliquant la banque centrale de Grèce, autorisée à faire une avance au Trésor grec de 6 milliards d'euros à court terme en août. Cette solution, autorisée exceptionnellement, permettra à Athènes d'assurer ses échéances en déchargeant la BCE de toute responsabilité. Car tout défaut de paiement grec viendra impacter le bilan de la banque centrale grecque et non celui de la BCE.

    «Demander un délai de remboursement à la BCE aurait déclenché un psychodrame grec en plein été. Il fallait donc agir différemment et faire circuler les liquidités. C'est un soulagement, même s'il est minime», conclut Vassilis Daskalopoulos.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/08/02/20002-20120802ARTFIG00564-le-plan-grec-pour-echapper-au-defaut-de-paiement-cet-ete.php

    La banque centrale de la Grèce va prêter 6 milliards d'euros au Trésor public grec.

    L'avantage de ce prêt : " tout défaut de paiement grec viendra impacter le bilan de la banque centrale grecque et non celui de la BCE."

    C'est ça, l'avenir : une banque centrale nationale prête de l'argent au Trésor public national.

    C'est ça, l'avenir.

    Contraints et forcés, nous y viendrons.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce prêt relais est probablement illégal au regard des traités européens, mais il ne faut le crier sur tous les toits!

      Saul

      Supprimer
    2. @Saul :

      il est carrément illégal oui ! art 104 du traité de Maastricht repris mot pour mot par l'article 123 du traité de Lisbonne :

      "Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales des instruments de leur dette est également interdite"

      heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon le siège de l'europe serait une maison fantôme ...

      Age

      Supprimer
    3. C’est à ce demander si Le vice-président socialiste du Sénat français, Didier Guillaume, connait cet article 123 du traité de Lisbonne, traité que son parti a approuvé quand il dit à propos de Mario Draghi, qui a annoncé un nouveau programme de rachat d'obligations italiennes et espagnoles conditionné par un recours simultané aux fonds européens de secours par Madrid et Rome, qui s'y refusent pour l'instant.

      http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/08/03/la-bce-affame-les-peuples-accuse-le-vice-president-socialiste-du-senat_1741948_823448.html

      « Prié sur Europe 1 de dire s'il était "déçu", Didier Guillaume a répondu : "Oui, et je comprends l'Italie et l'Espagne de ne pas aller dans cette direction." "La BCE, la Banque centrale européenne, ne peut pas continuer à affamer les peuples, à tirer sur les États en difficulté", a-t-il ajouté en estimant que les réticences de l'Allemagne et de la Bundesbank expliquaient cette position. "Bien sûr que la Bundesbank ne veut pas intervenir, disant qu'il faut d'abord faire des efforts. Mais à force de faire des efforts, ces pays seront à la corde, ils ne pourront plus rien faire et c'est la raison pour laquelle il est indispensable que la BCE puisse intervenir directement", a dit Didier Guillaume ».

      Que penser de gens qui se plaignent de l’action de la BCE alors que si on appliquait, à la lettre des traités qu’ils ont eux-mêmes soutenus et approuvés, la BCE ne devrait pas verser pas un centime de prêt aux Etats en difficulté de la zone euro ? Voyez aussi, à propos de cet article 123 du traité de Lisbonne ce qu’en dit François Hollande. Instructif :

      http://www.youtube.com/watch?v=jxqbtkheYTA

      Saul

      Supprimer
  18. @ Patrice

    J'ai fait un tweet sur le sujet

    @ TeoNeo et YPB

    Le nouveau Krugman est une bible pour démonter les arguments des avocats de l'austérité et de la coupe sauvage dans les budgets publics. En résumé d'ici une quinzaine de jours environ.

    RépondreSupprimer