mardi 31 janvier 2017

Une décennie de blog

Il y a un peu plus de dix ans, en janvier 2007, j’ai ouvert mon premier blog. Ce n’était pas un hasard, ayant toujours été passionné par la politique, prenant ma première carte de parti en 1991, à 17 ans, au RPR. Je me suis véritablement structuré intellectuellement dans les débats sur le traité de Maastricht (auquel j’ai voté « non ») et l’autre politique, sous l’influence conjointe de Philippe Séguin et Jean-Pierre Chevènement. Mon militantisme politique a connu des éclipses, mais curieusement, je me rends compte que c’est la première élection présidentielle où je n’ai pas d’engagement militant.


Arrogances sondagières (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus

Tout esprit critique se doit de confronter ses idées avec des lectures a priori discordantes de sa propre pensée. C’est ainsi qu’il m’arrive de temps à autres de feuilleter des magazines proches de la doxa néolibérale tels que Challenges. Une lecture qui, parfois, vaut le détour !


dimanche 29 janvier 2017

Chevènement, Delaume, Cayla, Desgouilles, Guilluy, Polony, Devecchio : tous à vos librairie !


Alors que les débats des primaires ont été navrants de conformisme eurolibéral, du côté des Républicains comme de la gauche, heureusement, la scène intellectuelle est bien réjouissante, comme l’illustre les livres qui sont sur mon chevet en ce moment. Le dernier arrivé, c’est « Dérapage », de David Desgouilles, un roman sacrément réussi qui a le grand mérite de nourrir la réflexion sur les travers de notre époque, d’une manière subitle, mais pas moins efficace. Il me tarde de lire « Les nouveaux enfants du siècle », d’Alexandre Devecchio, sur la polarisation politique de la jeunesse, tout comme « Le crépuscule de la France d’en haut » de Christophe Guilluy, un intellectuel qui compte.


Il me tarde tout autant de lire le dernier livre de Jean-Pierre Chevènement, « Un défi de civilisation », celui qui reste, avec Philippe Séguin, mes premiers guides politiques, lors des débats sur l’autre politique, ainsi que sur le traité de Maastricht, au début des années 1990. « La fin de l’Union Européenne », de Coralie Delaume et David Cayla est un livre terriblement actuel, très apprécié par Jacques Sapir et le blog Le vent se lève, que je ne manquerai pas de dévorer, tout comme « Bienvenue dans le pire des mondes », du comité Orwell et Natacha Polony. A bientôt sur le blog !

samedi 28 janvier 2017

Macron et Fillon : deux favoris, deux impasses usées

Cette campagne est décidément incroyable. Avec un président sortant qui a renoncé à se présenter, puis son prédécesseur qui n’a même pas réussi à atteindre le second tour des primaires, écrasée par un outsider, l’issue pourrait paraitre très incertaine. Mais de notre mécontentement politique ressortent aujourd’hui deux favoris qui sont un concentré des erreurs rejetées du passé.



Un concentré des erreurs de l’oligarchie

jeudi 26 janvier 2017

Le crépuscule du Parti dit Socialiste

Bien sûr, le PS a montré une capacité stupéfiante à traverser des heures difficiles, de la fin crépusculaire des années Mitterrand, entre chômage de masse et affaires, les congrès haineux ou marqués par des irrégularités. Mais cette fois-ci, avec ces primaires, il semble en voie d’autodestruction, et que la concurrence de Macron et Mélenchon va signer son acte de décès.



Eurolibéral robotique contre apparatchik libertaire

mardi 24 janvier 2017

La Chine se moque du monde en défendant le libre-échange à Davos


« Xi Jinping, champion du libre-échange » : la Tribune, d’habitude plus inspirée, a rapporté les propos du président chinois, en en faisant le gentil défenseur du libre-échange face au méchant protectionniste Trump. Pour l’ayatollah libre-échangiste, le protectionnisme serait un sophisme : « un pays qui imposerait des barrières au maximum sans que les autres pays ne fassent de même », n’existe pas car cela déclenche une guerre commerciale qui appaurvirait tout le monde. S’en suit le catéchisme ultralibéral de l’OCDE, affirmant qu’un dollar de mesures protectionniste diminue de 66 cents la richesse nationale, ou qu’une hausse de 1 dollar des taxes à l’importation réduit les exportations de 2,16 dollars et le revenu mondial de 0,73 dollar, alors que la libéralisation ferait croître la richesse de tous. Une double faute.


lundi 23 janvier 2017

Le PS poursuit sa droitisation

Bien sûr, on peut retenir du résultat du premier tour la victoire d’un Benoît Hamon sur une ligne présentée comme marquée à gauche. Mais quand on prend un peu de recul, on peut aussi voir les plus de 40% réalisés par les tenants d’une ligne prétenduement « sociale-libérale », où l’on cherche le social. Et si ces primaires illustraient, elles aussi, la droitisation de notre vie politique ?



Valls toujours plus droitier, Hamon pas si à gauche

samedi 21 janvier 2017

Toujours plus de profits pour les multinationales… Qui paient toujours moins d’impôts


« Préoccupés du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous », Tocqueville

Au début des années 1980, le taux d’impôt sur les sociétés était de 50% en France et aux Etats-Unis (après avoir été plus haut, héritage de Roosevelt). Les profits des entreprises ne représentaient alors que quelques pourcents du PIB. Aujourd’hui, leur part a explosé, au point d’inquiéter le très pro-business The Economist, qui s’en est inquiété en 2012 et en 2016. Non seulement les grandes entreprises n’ont jamais extrait autant de profits des sociétés qui les font vivre, mais en outre, elles paient moins d’impôts (en France, 33%, 39,6% aux Etats-Unis, sans compter les niches), en réclament toujours moins, et sont sur le point de l’obtenir ! Pourtant, comme le rappelle Marianne, l’année 2016 a été très rentable pour les actionnaires du CAC40, avec 55,7 milliards distribués, proche du record de 2007 (57,1 milliards).

jeudi 19 janvier 2017

La déroute annoncée de François Fillon (2/2) (billet invité)

Billet invité de l'Oeil de Brutus




La bien-pensance médiatique – celle qui ne jure que par le duopole libéral-libertaire des « Républicains », du P « «S » et de leurs affidés – a tôt fait de présenter François Fillon comme un futur président de la République en puissance étant donné l’état de déliquescence plus qu’avancé de sa (pseudo) alternative (faussement) de gauche que représente le P « S », et ce quel que soit le candidat qui sortira des primaires de ce dernier.

mardi 17 janvier 2017

Le faux succès des primaires et la déroute annoncée de François Fillon (1/2) (billet invité)




Comme lors de primaires socialistes de 2007 et 2012, médias et partis politiques y sont allés de cœur pour célébrer le succès des primaires de la « droite et du centre ».

Bien peu ont dénoncé la pensée simpliste qui consiste à croire que le  vote suffit à fonder la démocratie (quels grands démocrates alors que tous ces potentats élus à coup de 90% des suffrages !) alors que c’est le citoyen qui fonde la démocratie. Et qu’en conséquence, le vote ne peut être démocratique si le corps électoral n’est pas clairement défini (avec donc un « dedans » et un « dehors », ceux qui en font partie et ceux qui n’en font pas), ce que l’on a clairement vu avec ces primaires de novembre et le jeu trouble, ou pour le moins suspect, joué par les « sympathisants » de gauche et du Front national qui se sont rendus aux urnes des « Républicains » et affidés.

dimanche 15 janvier 2017

L’ex SEITA montre à nouveau le danger du rachat de nos entreprises




samedi 14 janvier 2017

L’effarant retour du débat sur la légalisation du cannabis

Avec les élections à venir, les libertaires de service relancent le débat sur la libéralisation du cannabis, en évoquant la lutte contre les trafics, comme l’ont fait quelques Marseillais. Pourtant, plus le temps passe, plus des preuves solides démontrent la folie d’une telle idée, entre les dommages faits à la santé ou l’évolution de la situation dans les pays qui légalisent depuis quelques années.


La légalisation : une démission libertaire mortelle

vendredi 13 janvier 2017

Juncker : ce que le voyou Luxembourgeois dit de l’Europe


Aujourd’hui, la commission européenne affirme vouloir lutter contre la désertion fiscale des multinationales. Mais derrière les gesticulations dérisoires autour de quelques cas, pour des montants microscopiques par rapport aux sommes détournées, même si cela est légal, des caisses de la collectivité, se cache justement un des principaux promoteurs de cette désertion fiscale. Jean-Claude Juncker, président de la commission et ancien Premier ministre du Luxembourg, de 1995 à 2013, s’est opposé pendant ce mandat à tout effort pour réduire la désertion fiscale, comme le révèlent des câbles diplimatiques allemands.


Pour un parlementaire européen « il est une part du problème, et pas la solution. Il est absurde que des millions d’Européens qui ont enduré les politiques d’austérité se retrouvent maintenant avec le parrain du dumping fiscal à la tête de la Commission européenne », ce qui en dit long sur les choix de cette Europe, ou les intérêts qu’elle défend… Car, comme le dit Stiglitz, la solution est simple pour lutter contre les parasites fiscaux : la quarantaine. Bref, alors qu’il faudrait boycotter le Luxembourg et remettre en place des contrôles aux frontières, l’UE a choisi de mettre son délinquant en chef à sa tête. Message passé aux dirigeants des multinationales délinquantes, mais aussi à tous les peuples du continent…

jeudi 12 janvier 2017

Manuel Valls, entre postures et impostures

On nous a changé Manuel Valls ! Depuis qu’il est candidat, il essaie d’être rassembleur, oubliant ses provocations du passé, certains le comparant même à Hollande. En fait, il y a une constante dans les sinuosités de son parcours : la communication et le seul souci de servir son ambition. Et aujourd’hui, il doit estimer que cela implique un léger virage à gauche, quite à proférer des énormités.



Celui qui rêvait d’être Sarkozy

mercredi 11 janvier 2017

Ce cinéma qui refuse les frontières tout en étant protégé par les nôtres


« N’attendez pas du cinéma qu’il dresse des murs et des frontières » : voici la contribution d’Isabelle Huppert à la dénonciation de Trump un peu complaisamment partagée par les artistes qui se sont exprimés lors des Golden Globes. Mais en tenant un tel discours, le milieu du cinéma fait inconsciemment une double erreur. D’abord, il est peu probable que de telles déclarations aient une quelconque influence auprès des citoyens du pays, puisqu’il était clair lors de l’élection qu’Hollywood votait Clinton. Bien au contraire, cela pourrait renforcer Trump en illustrant si parfaitement son discours.

Mais il y a un point supplémentaire qui est gênant dans le discours d’Isabelle Huppert. Bien sûr, elle évoque la frontière que veut dresser Trump avec le Mexique. Mais elle devait sans doute sa présence aux frontières que la France a érigées pour protéger notre cinéma, en imposant des quotas de diffusion et des taxes portant sur les films étrangers. Bref, il est quand même un peu culotté de critiquer les frontières que veut mettre Trump, au chaud des frontières que la France défend pour ce seul secteur, ou presque. Ce qui montre aussi que l’on peut être protectionniste et ériger des frontières nationales fortes, sans pour autant être fermés à l’extérieur, comme le montre le secteur du cinéma.
 

lundi 9 janvier 2017

La descente aux enfers du Vénézuela




Mais cette descente aux enfers, qui pourrait s’arrêter avec la remontée du prix du pétrole a aussi des conséquences sur le débat public, dans la mesure où le Venézuela faisait partie des pays mis en avant par bien des alternatifs, pas toujours à bon escient. Malheureusement, le traitement de ce pays est trop souvent en noir et blanc, soit un enfer absolu, soit un exemple ne souffrant aucune critique. Il y a trois ans, avant la baisse du prix du pétrole, j’avais présenté un discours qui me semblait plus équilibré, soulignant les aspects positifs, comme négatifs, du pays, ainsi que d’autres références alternatives. Il faut bien admettre que la part négative semble l’emporter aujourd’hui, pour les habitants du pays, pour beaucoup retombés dans la pauvreté. Par une ironie de l’histoire, le chavisme a réussi à la fois à tirer un profit trop immodéré de la bulle pétrolière marchande, tout en niant excessivement l’économie de marché.

samedi 7 janvier 2017

Ce PS bien trop accommodant avec les islamistes


Certes, ce n’est pas nouveau, mais la primaire du PS agit comme un puissant révélateur du caractère profondément communautariste et accommodant vis-à-vis des dérives islamistes d’une partie de la gauche. En lisant le dernier livre de Natacha Polony, « Nous sommes la France », je la trouvais un peu pessimiste, mais ces dernières semaines ont confirmé son analyse sur les idiots-utiles des islamistes, qui semblent penser que notre problème, c’est plus l’islamophobie que les islamistes ou les terroristes. Benoît Hamon a ainsi trouvé le moyen de relativiser l’effarant reportage fait à Sevran, où les femmes ne sont pas les bienvenues dans les cafés, en maniant bien imprudemment l’histoire et les questions sociales, comme l’a bien dénoncé Joseph Macé-Scaron dans Marianne.


jeudi 5 janvier 2017

Quand le Monde se tire dans le pied sur Schengen


Voici un article à retenir tant il est révélateur de l’état d’esprit d’une certaine presse : le Monde nous dit que « l’espace Schengen (est le) bouc émissaire des europhobes après la cavale d’Anis Amri », le terroriste tunisien de Berlin abattu à Milan. Le quotidien vespéral rapporte les critiques des politiques « europhobes », qui soulignent que le terroriste a pu traverser les frontières, dont la nôtre, sans contrôle, en étant armé. Le Monde essaie de se défendre en notant que la convention de Schengen est suspendue depuis plusieurs mois pour permettre justement des contrôles systématiques et cite le directeur de l’institut Jacques Delors pour qui des moyens supérieurs permettraient de mieux lutter contre le terrorisme plutôt qu’en surveillant les frontières intérieures pour des coûts exorbitants.

Le Monde a un sacré culot de parler de moyens supplémentaires, lui qui appuie toutes les politiques de coupes des dépenses publiques. Et en quoi les contrôles aux frontières intérieures seraient moins efficaces que des moyens supplémentaires pour la police et la justice ? L’exemple même d’Anis Amri montre qu’un contrôle systématique aux frontières intérieures (à la manière de celui pratiqué par Londres ou Washington) aurait permis d’arrêter le terroriste. Bref, dans ce domaine, le Monde montre surtout que sa foi religieuse dans l’UE lui fait simplement perdre tout sens pratique et à se comporter comme la Pravda.