samedi 21 janvier 2017

Toujours plus de profits pour les multinationales… Qui paient toujours moins d’impôts


« Préoccupés du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous », Tocqueville

Au début des années 1980, le taux d’impôt sur les sociétés était de 50% en France et aux Etats-Unis (après avoir été plus haut, héritage de Roosevelt). Les profits des entreprises ne représentaient alors que quelques pourcents du PIB. Aujourd’hui, leur part a explosé, au point d’inquiéter le très pro-business The Economist, qui s’en est inquiété en 2012 et en 2016. Non seulement les grandes entreprises n’ont jamais extrait autant de profits des sociétés qui les font vivre, mais en outre, elles paient moins d’impôts (en France, 33%, 39,6% aux Etats-Unis, sans compter les niches), en réclament toujours moins, et sont sur le point de l’obtenir ! Pourtant, comme le rappelle Marianne, l’année 2016 a été très rentable pour les actionnaires du CAC40, avec 55,7 milliards distribués, proche du record de 2007 (57,1 milliards).

Mais en France, un comité vient de recommander d’aller plus loin que le gouvernement a prévu de faire dans la baisse du taux d’IS : 25% au lieu de 28%, les chiffres qu’évoquaient les candidats du parti dit socialiste lors des débats des primaires, qui ressemblait alors à une université d’été du Medef ! Et aux Etats-Unis, Donald Trump est parti pour fortement baisse le taux d’IS. Bref, notre époque est devenue complètement folle : non seulement rien n’est fait pour agir contre la constitution de rentes juteuses qui accentuent les inégalités (bien illustrées par le fait que huit personnes ont autant que la moitié de la planète), mais nos dirigeants, y compris quand ils se disent de gauche, suivent le vent ultralibéral et accentuent un phénomène qu’ils devraient au contraire compenser par plus d’impôts !


Tout ceci révèle deux choses. Un, les actionnaires des grandes multinationales sont en train de réaliser un véritable hold up économique, au détriment de 99% au moins de la population. Deux, la passivité, pour ne pas dire, la complaisance de nos dirigeants, de droite, comme de gauche, qui amplifient le mouvement au lieu de le combattre, nécessite un profond changement de personnel politique.

3 commentaires:

  1. C'était un des objectifs du libre échange généralisé que les médias ont baptisé mondialisation. Les "multinationales" se sont constituées pour pénétrer les marchés jusqu'alors interdits ou, du moins, limités par les règles douanieres et pour installer leurs sièges là où c'était le plus juteux, questions impots. Elles n'ont d'ailleurs jamais hésité à faire jouer la concurrence entre Etats...
    Et il y a encore des "suicidaires" qui sont pour le libre echange absolu...

    RépondreSupprimer
  2. L'IS est un impôt idiot, Trump va le baisser et May probablement aussi car elle est dans une belle merde avec le Brexit :

    https://www.facebook.com/OpenBritain/videos/1176877825685873/

    RépondreSupprimer
  3. Dans les pays occidentaux, la soi-disant « mondialisation heureuse » a appauvri les classes populaires et les classes moyennes. Conséquence : les partis extrémistes ont de plus en plus de voix, et de plus en plus de candidats extrémistes arrivent au pouvoir.

    Le Forum de Davos lui-même commence à comprendre qu'il y a un petit problème avec la soi-disant « mondialisation heureuse » !

    La « mondialisation heureuse » a une conséquence politique : dans les pays occidentaux, les peuples votent de plus en plus pour des hommes politiques extrémistes.

    Vendredi 20 janvier 2017 :

    Au Forum de Davos, la grande peur du populisme.
     
    Les élites prennent conscience que la globalisation n’a pas bénéficié à tous. L’éducation apparaît comme la seule arme valable.

    http://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/0211710002598-au-forum-de-davos-la-grande-peur-du-populisme-2058552.php

    RépondreSupprimer