lundi 31 octobre 2011

Qui a vu les 1000 milliards du FESF ?


Mercredi dernier, Angela Merkel annonçait que l’Allemagne ne donnerait pas un mark, pardon, un euro de plus en garantie pour le fonds européen. Pourtant, surprise, jeudi matin est annoncée une augmentation drastique des moyens du FESF. Une annonce qui reste bien mystérieuse.

Un serpent de mer

Cela fait des mois que les dirigeants européens et les éditorialistes se posent la question d’une hausse des moyens du FESF. En effet, les 250 milliards d’euros qui restent après les plans grecs, irlandais et portugais paraissent bien légers si jamais il fallait participer au refinancement des dettes publiques espagnole et italienne (respectivement 700 et 1900 milliards d’euros). Pour l’instant, la question a été résolue par la BCE qui rachète ces dettes sur le marché secondaire.

dimanche 30 octobre 2011

Le roman de la fin de l’euro, partie 2 : le PS contre-attaque

Le 22, à la surprise générale, le candidat Charles Delacroix élimine Nicolas Sarkozy du second tour et va affronter François Hollande dans un débat dominé par les questions européennes puisque l’invité surprise du second tour est favorable à la sortie de la monnaie unique. L’après premier tour confirme la dynamique de sa campagne. Jusqu’à…

25 avril 8H : au micro de Jean-Pierre Elkabbach, Jean-Claude Trichet attaque violemment Charles Delacroix, le qualifiant de « nationaliste passéiste ». Il prédit une « apocalypse économique » s’il est élu, et dénonce l’ensemble de ses plans économiques comme totalement farfelus.


samedi 29 octobre 2011

Les bourdes et dérapages de Marine Le Pen


Beaucoup pensent que Marine Le Pen pourrait accéder au second tour de la présidentielle de 2012. Mais si cette option est naturellement possible étant donné le bilan de Nicolas Sarkozy, cette campagne pourrait aussi faire apparaître toutes les limites de la présidente du FN.

Une présidentielle, ce n’est pas une élection interne

Marine Le Pen a très bien réussi son lancement médiatique en début d’année. La plupart des médias ont sagement reproduit l’histoire qu’elle souhaitait voir passer, à savoir qu’elle serait plus modérée que le Front National, qui serait devenu plus respectable, un parti républicain et non pas extrémiste. De manière étonnante, de nombreux médias de gauche ont véhiculé cette histoire sans jamais remettre en question la sincérité de la nouvelle présidente du FN.

vendredi 28 octobre 2011

Le Sarkoshow tourne dans le vide


Hier soir, Nicolas Sarkozy est intervenu sur France 2 et TF1. Bizarrement, il a choisi un couple de journalistes bien mal assortis avec le pugnace et crédible Yves Calvi qui a totalement éclipsé un Jean-Pierre Pernault dont on se demandait bien ce qu’il faisait là.

Le service après-vente de l’accord européen

Entre mercredi soir et jeudi matin, les dirigeants européens ont conçu le 5ème plan « définitif » de sauvetage de l’euro, après le printemps 2010 (1er plan grec), l’automne 2010 (plan irlandais), le printemps 2011 (plan portugais), l’été 2011 (2ème plan grec). Nicolas Sarkozy a commencé par essayer de dramatiser l’enjeu de la réunion d’hier alors que même les marchés, pourtant très fébriles, n’avaient quasiment pas bronché avant les réunions de la semaine dernière et de mercredi.

jeudi 27 octobre 2011

Bienvenue dans l’Europe Allemande !


Après une dramatisation absolument ridicule de la réunion d’hier (en se mettant une telle pression, il était bien évident que l’accord était proche), les dirigeants européens sont parvenus à un nouvel accord, qui correspond peu ou prou aux désidératas Allemands.

Sarkozy : je cède donc je suis

Il y a dix jours, la France voulait que la BCE finance l’augmentation des moyens du FESF, que la dette grecque ne soit pas davantage restructurée et proposait une augmentation des garanties allemandes, tout en étant prête à un grand pas en avant fédéraliste. L’Allemagne refusait absolument que la BCE finance le FESF, souhaitait une restructuration forte de la dette grecque, refusait d’engager un mark de plus tout en étant peu ouvert à une évolution fédéraliste.

mercredi 26 octobre 2011

Le calvaire des professeurs


Il y a deux semaines, un professeur s’immolait par le feu dans son lycée de Béziers. Parallèlement, le Monde faisait un article sur une étude qui révèle que 17% des professeurs souffrent de « burn out », un grave épuisement physique et mental.

Quand l’Etat abandonne les professeurs

L’étude révélée par le Monde est proprement effrayante. Un professeur sur six serait dans un état très difficile. En clair, n’importe quel élève de collège ou de lycée a un ou deux professeurs qui souffrent d’un grave épuisement physique et mental. Cela est doublement révoltant. Tout d’abord, il est inacceptable que l’Etat laisse ainsi les personnes en charge de l’éducation de la jeunesse à l’abandon, mal à l’aise dans leur métier, 30% souhaitant même le quitter.

mardi 25 octobre 2011

Les Argentins votent pour la démondialisation


Dimanche, les Argentins ont réélu triomphalement Cristina Kirchner par plus de 53% dès le premier tour des élections présidentielles. Une belle victoire pour la dirigeante d’un pays qui montre que la démondialisation, cela marche, avec une croissance de 8% par an depuis 2003.

Le triomphe de Cristina Kirchner

La présidente de l’Argentine a donc été réélue triomphalement puisqu’il n’y aura même pas besoin d’un second tour. Elle a devancé le candidat socialiste, qui, avec 17%, a devancé pour la première fois le candidat radical qui n’a rassemblé que 12% des votes. Les Argentins ont donc choisi de prolonger le bail de la famille Kirchner puisque la présidente avait succédé à son mari Nestor en 2007, qui ne pouvait pas alors se représenter avec les lois électorales de l’époque.

lundi 24 octobre 2011

L’Europe repousse la sortie de la crise


Hier, les dirigeants européens se sont de nouveau réunis pour essayer de trouver une solution à la crise qui secoue la zone euro depuis deux ans. Les annonces ont été repoussées à mercredi. Encore une fois, ils semblent vouloir acheter du temps sans véritablement régler les problèmes.

Une nouvelle victoire pour Angela Merkel

Comme d’habitude, la France est venue avec des propositions qui ont été retoquées par l’Allemagne. Les équipes de Nicolas Sarkozy souhaitaient en effet transformer le FESF en une banque et lui faire emprunter à la BCE pour démultiplier sa force de frappe. D’abord, on peut s’interroger sur une solution qui consiste à ajouter une couche de dettes européennes en plus des dettes nationales alors que les marchés sont méfiants à l’égard des dettes souveraines.

dimanche 23 octobre 2011

Le roman de la fin de l’euro, partie 1 : la surprise du 22 avril


22 avril 19H : les mines déconfites des représentants de l’UMP sur tous les plateaux laissent augurer un très mauvais score de Nicolas Sarkozy…

22 avril 20H : à la surprise générale, François Hollande affrontera Charles Delacroix au second tour de l’élection présidentielle. En effet, le président de la République sortant a été éliminé. L’heure du bilan a été très dure pour lui, les Français se rappelant toutes ses outrances, ses promesses non tenues, et ses contradictions. Avec seulement 17% des voix, il termine en 3ème position. Mais l’immense surprise vient du second finaliste, que les sondages n’attendaient pas si haut, et clairement pas au second tour. La campagne officielle lui a donné une forte couverture médiatique qui l’a amené à 18% des voix. François Hollande est arrivé en tête avec 26% des suffrages.

samedi 22 octobre 2011

Pourquoi la libéralisation fait monter les prix


Il y a une dizaine d’années, on nous vendait la libéralisation des services publics comme un moyen de faire baisser les prix. Mais depuis, on constate qu’au contraire, les prix ont largement tendance à progresser, démontant l’argument principal des tenants du recul de l’Etat.

Un problème d’économie d’échelle

Il ne s’agit pas de remplacer un dogmatisme par un autre. Si la libéralisation n’est pas la solution dans bien des domaines, tout ne relève pas non plus du service public. Et si le marché a ses imperfections, l’Etat les a également. Néanmoins, pour de nombreux secteurs économiques, il est plus pertinent de les conserver dans le giron de l’Etat. C’est le cas pour les « monopoles naturels », les secteurs qui nécessitent d’énormes investissements qui conduisent à des oligopoles.

vendredi 21 octobre 2011

L’Union Européenne est ingérable: tirons-en les conséquences !


Cette fin de semaine, nous allons avoir droit à un nouveau psychodrame européen, à la fois sur la finalisation du plan d’aide aux créanciers de la Grèce (il est temps, depuis le 21 juillet) mais aussi sur le fonctionnement du FESF. Les mois écoulés démontrent que l’UE est profondément dysfonctionnelle.

La énième réunion pour sauver l’euro

Cela fait des mois que l’on évoque « la réunion de la dernière chance », comme le faisait le Figaro hier, des mois que les dirigeants européens sont sensés se mettre d’accord pour enfin parvenir à un mode de fonctionnement de cette construction artificielle et baroque qu’est cette organisation mi-confédérale, mi-fédérale qu’est l’Union Européenne. On ne peut que constater que le partage d’une monnaie unique a considérablement compliqué la « gouvernance » des pays européens.

jeudi 20 octobre 2011

C’est en Grèce que l’Europe est devenue folle


Hier, a démarré une nouvelle grève générale en Grèce pour protester contre les multiples plans d’austérité qui saignent l’économie, au point de l’avoir déjà fait se contracter de plus de 12% en seulement trois ans. Si l’idée européenne est née à Athènes, elle y meurt tous les jours un peu plus aujourd’hui.

La folie de la saignée

Quand comprendront-ils ? Comment les dirigeants grecs et européens peuvent persister à ce point dans l’erreur alors que les conséquences sociales des politiques qu’ils mettent en place sont à ce point dramatiques ? Le taux de chômage, qui était de 7% il y a quatre ans, est passé à 16%. Le salaire des fonctionnaires a été amputé de 30%, les licenciements se multiplient, de nouveaux impôts semblent apparaître tous les mois.

mercredi 19 octobre 2011

La défense impossible de l’euro

Les partisans de la monnaie respirent un peu avec la remontée de la bourse. La crise pourrait bien faire une pause, qu’ils essaient de mettre à profit pour faire avancer leur agenda fédéraliste. Mais leur défense ne résiste pas longtemps à l’analyse.

Jean-Claude Trichet face à ses contradictions

La personne qui fait les titres du Monde est-elle facétieuse, ou ne se rend-elle pas compte qu’elle démonte tout l’argumentaire du patron de la BCE en titrant « l’euro pas menacé par la crise, mais il faut changer les traités » ? La deuxième partie du titre contredit immédiatement la première. En effet, si l’euro n’était pas menacé par la crise, il n’y aurait pas besoin de modifier les traités européens… Bref, tels les dirigeants de l’URSS, Jean-Claude Trichet continue à nier la réalité.

mardi 18 octobre 2011

L’admiration révélatrice de Marine Le Pen pour Poutine



On peut respecter la Russie sans admirer Poutine

La présidente du Front National a ainsi affirmé : « Je ne peux qu'être inquiète quand je vois que notre président, sous l'impulsion des Américains, tourne le dos à la Russie. Suivant les Américains, les médias français diabolisent la Russie » et elle a préconisé un rapprochement avec Moscou. Et sur le fond, je suis en partie d’accord. Je crois que l’Europe doit se construire de l’Atlantique à l’Oural, que l’OTAN n’a plus de sens et qu’il faut associer la Russie à la construction européenne.

lundi 17 octobre 2011

François Hollande, candidat à l’alternance


Les primaires du PS ont livré leur verdict, clair et sans bavure : François Hollande sera le candidat pour les élections présidentielles. La ténacité toute corrézienne de l’ancien premier secrétaire l’a emporté sur Martine Aubry dont les attaques n’ont pas réussi à changer la dynamique de la campagne.

Une victoire logique

La victoire de François Hollande est assez logique. Largement arrivé en tête dimanche dernier, il a également rallié l’ensemble des candidats qui ne sont pas parvenus au second tour, obtenant même le soutien de Ségolène Royal et même si Arnaud Montebourg s’est contenté d’une déclaration a minima. A l’inverse, Martine Aubry est restée isolée et qui plus dans une attitude assez agressive avec son concurrent, qui ne semble pas lui avoir réussi au final.

dimanche 16 octobre 2011

Quand The Economist dénonce les esprits animaux du marché


Après être brièvement passé sous les 2700 points, le CAC 40 a clôturé au-delà de 3200 points cette semaine. Une hausse de plus de 500 points en trois semaines qui illustre bien l’exubérance irrationnelle des marchés, évoquée par Alan Greenspan et expliquée par The Economist récemment.

Un journal utile et passionant

The Economist, c’est déjà un style élégant et un véritable humour. Dans le numéro du premier octobre, ils illustrent un papier critiquant le projet de mettre en place une taxe Tobin par une photo de Robin des Bois sous-titrée « Every Financial transaction I do, I to it for you ». Mais même s’ils défendent les idées libérales, ils le font en exposant souvent des arguments contradictoires qui minent leur défense, sans qu’ils semblent véritablement s’en rendre compte.

samedi 15 octobre 2011

Hollande, Aubry : le jospino-delorisme, vous le voulez sectaire ou mou ?


L’absence de véritable différence programmatique focalise le second tour des élections primaires du PS en un duel de personnalités. Mais si François Hollande évite globalement de polémiquer, Martine Aubry souligne ses différences avec son adversaire jusqu’aux limites de l’agressivité.

Le rassembleur sympathique contre l’autoritaire cassante

Le fait de se retrouver seuls à débattre a fait davantage ressortir les traits de caractère des deux protagonistes du second tour. Les sourires de François Hollande contrastaient avec la mine renfrognée de la maire de Lille. Mais la plus grande réussite du député de Corrèze est sans doute d’avoir réuni sur son nom les soutiens de tous les candidats éliminés, de Ségolène Royal, qui prend sa revanche du Congrès de Reims à Arnaud Montebourg, qui vole vers la victoire.

vendredi 14 octobre 2011

Les conséquences économiques du vieillissement


C’est un nouveau papier très intéressant de The Economist sur les conséquences économiques du vieillissement démographique des pays occidentaux, notamment sur le prix des actifs, notamment de l’immobilier. Un constat particulièrement intéressant.

La crise financière du Japon

L’explication traditionnelle de la crise du Japon qui dure depuis 20 ans est que le pays subit le contrecoup d’une énorme bulle économique, comme l’analyse Morad El Hattab dans son dernier livre. Il soulignait que l’inflation des actifs (immobiliers et boursiers) représentait pas moins de trois fois le PIB nippon de 1986 à 1989. Mais l’explosion de la bulle (le Nikkei a perdu plus de 75% de sa valeur en vingt ans) a lourdement pesé sur la croissance pour deux raisons.

jeudi 13 octobre 2011

Aubry et Hollande oublient Montebourg


Hier soir, Martine Aubry et François Hollande débattaient sur France 2. Un débat prévisible où il ne fallait pas oublier que les différences étaient essentiellement cosmétiques entre les deux héritiers de Jacques Delors et Lionel Jospin, mettant finalement Arnaud Montebourg sur la touche.

Peu de surprises

Pour être totalement honnête, j’ai écrit la plupart de ces lignes avant le débat de manière à voir si elles résisteraient à la réalité. Il faut dire que le positionnement des deux « impétrants », pour reprendre la formule d’Arnaud Montebourg, est bien connu. François Hollande doit concilier un périlleux équilibre entre le fait de continuer à apparaître comme le plus à même de battre Nicolas Sarkozy (et donc être proche du centre) tout en tendant la main aux partisans du troisième homme.

mercredi 12 octobre 2011

La Grèce prend le chemin de l’Argentine (bis)

Il y a un peu moins d’un an, j’avais fait un premier papier évoquant le parallèle entre la situation de Buenos Aires au tournant du siècle et celle de la Grèce aujourd’hui. Malgré l’accord de la troïka, les manifestations montrent bien qu’Athènes finira par suivre Buenos Aires.

Une situation extrêmement comparable

Au début des années 1990, après avoir souffert d’hyperinflation, l’Argentine avait décidé de fixer la parité de sa monnaie par rapport au dollar, le « peg ». Dans un premier temps, l’inflation a été vaincue, les taux d’intérêt ont baissé, l’économie est repartie. Malheureusement, la crise des pays émergents, en 1997, a précipité la crise du pays. En effet, les monnaies des pays asiatiques et du Brésil ont été fortement dévaluées, plongeant l’Argentine dans une grave crise.


mardi 11 octobre 2011

Montebourg face au sempiternel dilemme de la gauche du PS


Avec 17% des suffrages dimanche, c’est bien le partisan de la démondialisation qui a créé la surprise et qui est au cœur de toutes les discussions. Mais que va-t-il faire de son capital ? Le vendre aux héritiers de Delors et Jospin ou rester fidèle à ses convictions ?

Merci Arnaud Montebourg !

Je n’ai jamais été un grand partisan du troisième homme de cette élection, même s’il a voté « non » au TCE en 2005. Il faut dire que faire de la Sixième République un point phare de son programme n’est pas pour plaire au gaulliste que je suis. Mais, malgré tout, il faut reconnaître que non seulement il a fait une bonne campagne, mais que, ce faisant, il a eu le courage de défendre beaucoup d’idées pour lesquelles je me bats également depuis longtemps.

lundi 10 octobre 2011

Le PS est irrécupérable

Hier, avait lieu le premier tour des primaires socialistes. Sans grande surprise, le second tour verra s’affronter Martine Aubry et François Hollande. Même si Arnaud Montebourg a fait un très beau score, la finale 100% deloriste démontre toutes les limites du PS.

L’alternance, mais pas l’alternative

Certes, Arnaud Montebourg créé la surprise du premier tour, en réussissant à distancer Ségolène Royal et Manuel Valls, dont on se demande souvent ce qui le distingue de l’UMP. Mais malgré tout, l’aile gauche du Parti Socialiste a seulement réuni un sixième des voix. Elle reste relativement marginalisée dans un parti qui l’a toujours maltraitée, à part pendant la parenthèse collectiviste de la fin des années 1970 et du début 1980 et qui l’avait alors mené au pouvoir.



dimanche 9 octobre 2011

Pourquoi il faut sortir de la monnaie unique


Cet été, j’ai débattu avec Julien Landfried de la nécessité ou non de quitter la monnaie unique. Jean-Pierre Chevènement avait affirmé « qu’il ne faut pas sauter de l’avion en vol ». Image habile, à moins que l’on soit convaincu que cet avion va finir par s’écraser…

La parabole de la maison

Ce que je veux démontrer, c’est que la zone euro est une maison mal construite, en zone inondable, et qui repose sur des fondations pourries. C’est une maison mal construite, dont les fenêtres ne sont pas étanches, dont le toit a des fuites car les politiques monétaires qui sont menées sont mauvaises, que l’euro est une monnaie chère qui détruit notre industrie. Mais c’est aussi une maison construite en zone inondable car elle est ouverte à tous les vents de la mondialisation.

samedi 8 octobre 2011

Les fondations pourries de la zone euro


Après avoir vu que la zone euro souffre d’une mauvaise politique monétaire et d’une libéralisation délétère qui l’offre à la compétition internationale, la question qui se pose pour sa pérennité est de savoir si cette construction originale repose sur des fondations solides ou pas.

Un débat qui mérite d’avoir lieu

Remettre en cause la monnaie unique relève encore de la profession de foi. Il suffit de voir la réaction de nombreuses personnes, sincères, quand on leur explique que l’on est favorable à la sortie de la monnaie unique. Certaines personnes réagissent comme si vous leur aviez dit que la terre était plate. Il y a un aspect quasi religieux dans l’adhésion d’une grande partie des Français à la monnaie unique européenne. Beaucoup conçoivent à peine qu’on puisse en débattre.

vendredi 7 octobre 2011

La zone euro : une maison mal construite, en zone inondable


Le problème avec la zone euro est qu’elle cumule les vices de forme, ce qui permet de penser qu’elle est réformable. En effet, tous ceux qui veulent croire que la monnaie unique pourrait fonctionner peuvent pointer ses innombrables dysfonctionnements.

Le sempiternel problème de l’euro cher

En effet, la monnaie unique souffre déjà d’une mauvaise gestion. La première, évidente depuis près d’une dizaine d’années, est la cherté de l’euro. Parce que la BCE n’a jamais daigné s’intéresser à la valeur de la monnaie unique et qu’elle mène une politique uniquement tournée vers la lutte contre l’inflation, la valeur de l’euro est beaucoup trop élevée. Dans un premier temps, la monnaie unique était tombée jusqu’à 0,82 dollar, expliquant la croissance de la fin des années 1990.

jeudi 6 octobre 2011

Grèce : le naufrage de l’idée européenne


L’Europe, cela devait être la paix, la prospérité, l’harmonie entre les peuples. Aujourd’hui, des technocrates apatrides et irresponsables ont pris les commandes en Grèce, provoquant des manifestations et un ressentiment grandissant entre les peuples européens.

Honte sur l’Europe !

Comme le rapporte le Monde, un grand quotidien grec a évoqué « la torture chinoise de la goutte d’eau ». Cela fait maintenant des mois que la troïka misérable du FMI, de la BCE et de la Commission Européenne ne cesse de faire des demandes à la Grèce. Bien sûr, les privatisations n’ont pas beaucoup avancé mais dans le contexte économique actuel, cela reviendrait à brader les actifs du pays. Bien sûr, le déficit ne baisse pas aussi vite que prévu.

mercredi 5 octobre 2011

Quand The Economist défend maladroitement les riches

Difficile pour l’hebdomadaire libéral de ne pas réagir durement contre les projets de hausses d’impôts pour les plus riches, tant par conviction idéologique que souci de sa cible de lecteurs. Mais l’exposé du journal de référence des élites globalisées est à double tranchant.

« La chasse aux riches »

Il faut voir la une du journal pour le croire : une chasse à courre menée par Barack Obama et un ministre britannique, à cheval, suivi de chiens, à la poursuite de riches courant avec leur argent sous le titre de « La chasse aux riches ». Le journal liste les nombreuses initiatives qui visent à augmenter les impôts des plus fortunés, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en France et dénonce l’attitude politicienne des gouvernements, qui en feraient un symbole politique.


mardi 4 octobre 2011

Merci Jean-Louis Borloo !


C’est le coup de théâtre du dimanche soir : Jean-Louis Borloo a annoncé que finalement, il ne serait pas candidat à la présidence de la République en 2012. Une décision que j’avais anticipée en avril dernier et qui rebat les cartes, plutôt dans le bon sens.

L’ami du président

Dimanche soir, l’ancien numéro 2 du gouvernement, qui réalisait pourtant des scores encourageants dans les sondages, autour de 7%, a donc décidé de ne pas y aller. « La dynamique des centres n’est pas suffisante pour atteindre le second tour ». Une telle justification est extrêmement douteuse. Après tout, Nicolas Sarkozy, à nouveau en baisse après un petit sursaut, ne dispose que d’un petit matelas d’une vingtaine de pourcents et la campagne n’était pas commencée.

lundi 3 octobre 2011

Les victoires du protectionnisme en Amérique du Sud


8.3% : c’est la croissance du PIB Argentin prévue en 2011, une performance à peine inférieure à celle de la Chine. Un pays très intéressant puisqu’outre le fait d’avoir cassé son lien avec le dollar en 2002, il mène une politique ouvertement protectionniste, comme son voisin Brésilien.

L’Argentine renforce son arsenal protectionniste

C’est The Economist du 24 septembre qui revient sur les nouvelles mesures prises à Buenos Aires et Brasilia. L’hebdomadaire britannique détaille comment l’Argentine, qui en avait marre d’importer 96% de ses téléphones mobiles, a réussi à imposer à RiM d’assembler des Blackberry en Argentine, même si le coût du travail y est 15 fois supérieur à celui de l’Asie, par la mise en place de quotas qui limitaient les importations. L’objectif est de réduire les importations à 20% du marché.

dimanche 2 octobre 2011

Nouveau départ

Après plus de 1650 notes en quatre ans et demi, j’ai décidé de prendre un nouveau départ avec un nouveau blog http://www.gaullistelibre.com. Dorénavant, je publierai uniquement sur ce blog mais les archives de mon premier blog resteront actives.

Une page se tourne

En fait, cela faisait près de trois ans que ce changement me trottait dans la tête, à cause de l’adresse URL de mon premier blog. Si elle correspondait bien à mon état d’esprit quand je l’avais ouvert, elle donnait une idée par trop inexacte de mes idées et de mon engagement. Bien sûr, c’est en espérant soutenir Dominique de Villepin à l’élection présidentielle de 2007 que j’avais ouvert ce blog et finalement, c’est lui qui m’a motivé à reprendre le militantisme politique à la fin de l’année 2006.

Mais aussi important qu’ait été cet épisode dans ma vie politique, il ne s’agit que d’un épisode. En outre, il ne représente que très imparfaitement mes convictions, déjà anciennes. Si j’ai commencé à m’intéresser à la politique très jeune et si j’ai pris ma carte au RPR en 1991 à l’âge de 17 ans, deux débats m’ont construit idéologiquement il y a vingt ans : celui sur le traité de Maastricht (la première fois que j’ai voté, « non », bien sûr) et le débat sur l’autre politique.




31 livres pour mieux comprendre la crise

Depuis trois ans, j’ai publié de nombreux résumés de livres d’économie. Pour faciliter la recherche de ces notes, voici des liens vers l’ensemble de ces papiers :

Les progressistes

Frédéric Lordon
-        « Jusqu’à quand » : partie 1 et partie 2
-        « La crise de trop » : partie 1 et partie 2

Jacques Sapir
-        « Le nouveau 21ème siècle » : partie 1 et partie 2
-        « La démondialisation » : partie 1 et partie 2


samedi 1 octobre 2011

Le Bundestag prolonge la vie de l’euro


C’était prévisible : le parlement Allemand a très largement voté en faveur des modifications des dispositions du FESF décidées au printemps dernier, malgré l’augmentation substantielle de la caution allemande. Une décision qui va prolonger la vie de la monnaie unique.

Hypocrisies européennes

Le Figaro d’hier titrait « Le feu vert de l’Allemagne pour sauver la Grèce » : voici une présentation des faits audacieuse. Comme beaucoup d’économistes et votre serviteur le répètent depuis longtemps, ce n’est pas la Grèce qui est sauvée mais beaucoup plus ses créanciers. Il est tout de même culotté d’appeler « sauvetage de la Grèce » une politique qui va faire entrer le pays dans sa 4ème année de récession, provoquant une saignée sociale et une baisse de 15% de son PIB.

Leçons internationales pour améliorer l’école


Comme régulièrement, The Economist a publié il y a deux semaines un dossier passionnant sur la révolution scolaire. L’hebdomadaire britannique libéral analyse les résultats des tests PISA et de l’étude de McKinsey pour en tirer des leçons sur les meilleures pratiques en matière d’éducation.

Les bonnes pratiques internationales

Le journal soutient que l’argent ne fait pas tout en soulignant les succès de pays qui dépensent moins que la moyenne et le relatif échec des Etats-Unis qui dépensent pourtant plus que les autres. Néanmoins, d’autres points modèrent cette analyse. Tout d’abord, l’inégalité scolaire est un critère fondamental de la réussite d’un système. Quand l’école oublie ses élèves en difficulté, c’est tout le système scolaire qui en pâtit. Or les inégalités ne cessent de grimper, notamment aux Etats-Unis.

Collectivités locales et horreur financière


C’est un des cadeaux empoisonnés de la financiarisation imbécile de l’économie : plusieurs collectivités locales se retrouvent aujourd’hui étranglées par des emprunts toxiques vendus par des banques, du fait des variations monétaires récentes.

Quand la folie financière contamine les collectivités locales

Comme l’explique bien Emmanuel Lévy, c’est la banque Dexia qui est au cœur d’un immense scandale. En effet, de 1995 à 2009, plus de cinq mille collectivités locales et établissements publics ont souscrit à des emprunts toxiques. Le principe était assez simple : baisser les taux d’intérêt d’emprunt par des montages financiers complexes, avec des paris sur l’évolution des taux d’intérêt ou des parités monétaires. Mais ces montages sont devenus toxiques avec la crise.

La France, exportatrice de technocrates apatrides


C’est Eric Zemmour qui avait eu ce bon mot un matin dans sa chronique sur RTL : la France est bien un pays spécialisé dans l’exportation de hauts technocrates dont l’internationalisme est tel qu’ils en oublient totalement leur pays d’origine. Nouvel exemple avec Christine Lagarde.

Un lourd passé

Jacques Delors, Jean-Claude Trichet et Pascal Lamy sont sans doute les pires exemples de ce que la France a produit comme technocrates irresponsables et apatrides. Si le second a toujours été à droite, le premier et le troisième sont venus de la gauche pour mener des politiques profondément antisociales et dogmatiquement monétaristes et néolibérales. Fâchés avec la réalité, ils n’hésitent pas à nier la crise de l’euro, affirmant qu’il s’agit seulement d’une crise de la dette.

Démonter les éléments de langage des euro béats


La crise actuelle de la zone euro est l’occasion d’une guerre sémantique féroce entre les euro béats et les alter européens (notez le choix des qualificatifs, plus flatteur qu’un duel entre européens et eurosceptiques). Petit dictionnaire des expressions à relativiser.

« L’euro nous a protégé » : tous les partisans de la monnaie unique affirment qu’elle nous aurait protégé dans la crise. Il faut dire qu’en cas de difficulté, on se dit instinctivement qu’il vaut mieux être plusieurs que seul. Pourtant, la réalité démonte ce mythe. D’abord, la crise a été aussi forte dans la zone euro qu’aux Etats-Unis alors qu’elle venait d’outre-Atlantique. Si nous avions été protégés, la récession aurait été moins forte. En outre, les pays hors de la zone euro s’en sont plutôt mieux tirés.