Un chef d’œuvre en péril
Le baccalauréat, c’est un rite initiatique pour les Français, un point de passage obligatoire, un symbole du passage à l’âge adulte, qui sépare le lycée de l’enseignement supérieur pour une partie de la jeunesse. Il y a quelques décennies, c’était aussi une garantie d’avenir professionnel. Aujourd’hui malheureusement, ce n’est plus qu’une étape, sachant que même un bac +5 ne garantit pas forcément de trouver un emploi, alors que d’autres formations l’assurent bien mieux.
L’autre immense avantage du baccalauréat est son aspect profondément républicain. Même si cela est bien sûr plus stressant que le contrôle continu, l’intérêt est de juger toute une génération sur le même examen, de manière anonyme et totalement égalitaire. La valeur d’un baccalauréat est exactement la même, quelques soient les régions ou les lycées d’origine. En 1970, 20% d’une génération obtenait le baccalauréat. Aujourd’hui, ce taux est monté à 64%, stable depuis 2000.
On pourrait se féliciter de cette progression, si elle indiquait une amélioration du niveau d’études de la population. Mais elle s’explique surtout par un abaissement du niveau, comme le révèle malheureusement cette étude. Et cela se retrouve dans l’évolution du nombre de mentions. Quand 0,8% des bacheliers avaient une mention très bien en 1990, on a atteint 5% en 2006 et 7% en 2010 (alors que 5% des bacheliers avaient une mention bien en 1990).
Un pansement sur une jambe de bois