Un coût
dérisoire par rapport à ses bénéfices
C’est la
nouvelle bombe qui a été posée la semaine dernière. En ces temps d’austérité et
de coupes en tout genre, le Syndicat National des Personnels de Direction de
l’Education Nationale (SNDPEN) vient de publier une étude affirmant que le vrai
coût du baccalauréat à la française serait de 1,4 milliards d’euros, et non les
57 millions du coût d’organisation des examens avancé par le ministère. Dans
un papier sans nuance, le Figaro
reprend les arguments du syndicat, pour qui la seule utilité du baccalauréat
serait de barrer la route de l’enseignement supérieur à ceux qui ne
l’obtiennent pas.
Il
est proprement hallucinant que ce papier militant ne remette pas plus en cause
le discours du SNDPEN et ne questionne pas les motivations de ce syndicat,
qui semble clairement vouloir la suppression du bac. Tout d’abord, le mode de
calcul est hautement contestable. S’il est vrai que prendre en compte le temps
de travail utilisé a du sens, à partir du moment où il pourrait être utilisé
pour autre chose, faute est de constater que le baccalauréat n’induit pas du
tout autant de dépenses supplémentaires. En clair, si on le supprimait, l’Etat
ne ferait pas 1,4 milliards d’économie, mais seulement 57 millions.
Mais
surtout, chose ridiculement oublié par
ce papier du Figaro, nous
perdrions alors un examen républicain qui permet à tous les Français d’être
évalués de la même manière, sur un pied d’égalité. Aujourd’hui, le bac a la
même valeur, quel que soit le lieu où l’on a étudié, ce qui permet aux classes
préparatoires de distinguer les meilleurs élèves. Si, demain, on venait à le
supprimer, le système deviendrait plus opaque et le risque serait que cela
favorise plus encore les lycéens des beaux quartiers. Il n’y aurait plus de
système permettant de juger tout le monde de manière égalitaire. Et cela n’a
pas de prix.
Un
monument qu’il faut restaurer