La semaine dernière, la ministre a fait une conférence de presse pour annoncer son agenda pour la rentrée. Derrière le déluge d’annonces, difficile de ne pas voir la continuité de tout ce qui ne va pas dans la gestion de notre éducation nationale : règles complexes et sans cesse changées, annonces dérisoires, poursuite de la dévalorisation du noble métier d’enseignant et poudre aux yeux.
Le bougisme pour camoufler l’immobilisme
Aux problèmes de violence, Élisabeth Borne répond par un protocole dédié à la santé mentale. Voilà qui va tout changer… Les nouveaux programmes ne sont pas forcément une bonne nouvelle, tant les bureaucrates tendent à abîmer les choses plutôt qu’à les améliorer. Et que dire de la réforme de la notation du bac et du brevet. Même si Élisabeth Borne affiche un discours un peu moins laxiste, les résultats de l’année montrent bien qu’il s’agit surtout d’un affichage. Et même si le léger recul du poids du contrôle continu est une bonne nouvelle pour le brevet, le bon sens serait de le supprimer pour retrouver un véritable examen. La nouvelle distinction entre les épreuves qui compteront pour le bac et celles qui ne compteront pas est typique de la complexité mises par les technocrates dans la gestion de nos vies…
L’ajout d’une épreuve de mathématiques en première qui comptera pour le bac est surtout une mesure d’affichage pour montrer que la ministre fait quelque chose face à l’effondrement de notre enseignement scientifique. Mais ce quelque chose est totalement dérisoire et ne changera rien au problème. Pire encore, derrière ce que même le Figaro rapporte comme « le début de la réforme de la formation des enseignants », se cache une nouvelle mesure majeure qui va dévaloriser le noble métier d’enseignant. En effet, en voulant recruter à Bac+5 pour un salaire à peine supérieur au SMIC, dans des conditions d’enseignement toujours plus difficile, la crise des vocations est extrêmement forte, avec des concours qui attirent de moins en moins de candidats, et parfois même moins qu’il n’y a de places...
Plutôt que de revaloriser comme il faudrait le faire ce beau métier, la solution qu’a trouvé la ministre, c’est recruter à Bac+3 à partir de 2026, sachant que dès 2028, l’ensemble du recrutement se fera à Bac+3 au lieu de Bac+5. Quel monstrueux signal envoyé aux enseignants ! De même que l’éducation nationale demande toujours moins aux élèves pour les examens, maintenant, elle demandera deux années d’études de moins aux futurs professeurs. Un signe clair que l’austérité budgétaire qui frappe depuis des décennies l’éducation nationale va a minima se poursuivre. Ce seul sujet mériterait une censure de ce gouvernement qui semble vouloir accélérer la déconsidération de ce métier pourtant aussi essentiel dans une société que tous nos dirigeants du passé ont consciencieusement dévalorisé…
Avec François Bayou probablement sur le point d’être renvoyé à Pau, malheureusement, cette conférence de presse d’Élisabeth Borne n’a pas attiré l’attention qu’elle aurait dû. Pourtant, ce qu’elle a annoncé sur le statut des professeurs, même si cela était dans les tuyaux, est d’une gravité extrême. Décidément, les macronistes semblent s’acharner à vouloir tout détruire dans notre pays.
HERBLAY
RépondreSupprimerVous avez raison de dire que le rôle d'enseignant est essentiel dans une société. Il suffit de voir que le pays où l'école est performante sont aussi les pays qui montent à l'échelle de la planète: Singapour et l'extrême orient en premier lieu.
C'est bien pour cela que ce métier devrait être rendu attractif pour les vrais passionnés pour l'enseignement.
Aujourd'hui, avec 18 heures contractuelles, il est attractif surtout pour les passionnés d'activités personnelles, et de longues vacances.
Instaurer 36 heures minimum d'enseignement comme dans tous les autres métiers intellectuels permettrait de doubler la paie des enseignants (en réduisant leur nombre de moitié) sans effort budgétaire.
On pourrait alors attirer les candidats vraiment motivés pour enseigner, et non pas ceux qui viennent aujourd'hui, motivés plutôt par une semaine de travail la plus courte possible.