lundi 1 septembre 2025

La rentrée navrante de conformisme d’Elisabeth Borne

La semaine dernière, la ministre a fait une conférence de presse pour annoncer son agenda pour la rentrée. Derrière le déluge d’annonces, difficile de ne pas voir la continuité de tout ce qui ne va pas dans la gestion de notre éducation nationale : règles complexes et sans cesse changées, annonces dérisoires, poursuite de la dévalorisation du noble métier d’enseignant et poudre aux yeux.

 


Le bougisme pour camoufler l’immobilisme

 

Bien sûr, l’ancienne Première ministre a proposé un menu qui peut sembler assez complet, donnant une impression de mouvement qui pourrait rassurer son camp face à la crise de notre système éducatif : portable, nouvelle épreuve de mathématiques en première pour le bac, refonte de la notation du brevet et du bac, nouveaux programmes, « refonte de la formation » des enseignants, prévention de la violence. Il y a beaucoup de mesures, sur les sujets d’actualité. Malheureusement, pour qui rentre un peu dans les détails, difficile de ne pas y voir une poursuite de la politique qui nous a mené là où nous en sommes, dans quasiment tous les domaines. La mesure sur le portable n’est qu’une « pleine application » du dispositif précédent, sachant que le portable est interdit au collège depuis déjà 2018

 

Aux problèmes de violence, Élisabeth Borne répond par un protocole dédié à la santé mentale. Voilà qui va tout changer… Les nouveaux programmes ne sont pas forcément une bonne nouvelle, tant les bureaucrates tendent à abîmer les choses plutôt qu’à les améliorer. Et que dire de la réforme de la notation du bac et du brevet. Même si Élisabeth Borne affiche un discours un peu moins laxiste, les résultats de l’année montrent bien qu’il s’agit surtout d’un affichage. Et même si le léger recul du poids du contrôle continu est une bonne nouvelle pour le brevet, le bon sens serait de le supprimer pour retrouver un véritable examen. La nouvelle distinction entre les épreuves qui compteront pour le bac et celles qui ne compteront pas est typique de la complexité mises par les technocrates dans la gestion de nos vies…

 

L’ajout d’une épreuve de mathématiques en première qui comptera pour le bac est surtout une mesure d’affichage pour montrer que la ministre fait quelque chose face à l’effondrement de notre enseignement scientifique. Mais ce quelque chose est totalement dérisoire et ne changera rien au problème. Pire encore, derrière ce que même le Figaro rapporte comme « le début de la réforme de la formation des enseignants », se cache une nouvelle mesure majeure qui va dévaloriser le noble métier d’enseignant. En effet, en voulant recruter à Bac+5 pour un salaire à peine supérieur au SMIC, dans des conditions d’enseignement toujours plus difficile, la crise des vocations est extrêmement forte, avec des concours qui attirent de moins en moins de candidats, et parfois même moins qu’il n’y a de places...

 

Plutôt que de revaloriser comme il faudrait le faire ce beau métier, la solution qu’a trouvé la ministre, c’est recruter à Bac+3 à partir de 2026, sachant que dès 2028, l’ensemble du recrutement se fera à Bac+3 au lieu de Bac+5. Quel monstrueux signal envoyé aux enseignants ! De même que l’éducation nationale demande toujours moins aux élèves pour les examens, maintenant, elle demandera deux années d’études de moins aux futurs professeurs. Un signe clair que l’austérité budgétaire qui frappe depuis des décennies l’éducation nationale va a minima se poursuivre. Ce seul sujet mériterait une censure de ce gouvernement qui semble vouloir accélérer la déconsidération de ce métier pourtant aussi essentiel dans une société que tous nos dirigeants du passé ont consciencieusement dévalorisé

 

Avec François Bayou probablement sur le point d’être renvoyé à Pau, malheureusement, cette conférence de presse d’Élisabeth Borne n’a pas attiré l’attention qu’elle aurait dû. Pourtant, ce qu’elle a annoncé sur le statut des professeurs, même si cela était dans les tuyaux, est d’une gravité extrême. Décidément, les macronistes semblent s’acharner à vouloir tout détruire dans notre pays.

35 commentaires:

  1. HERBLAY
    Vous avez raison de dire que le rôle d'enseignant est essentiel dans une société. Il suffit de voir que le pays où l'école est performante sont aussi les pays qui montent à l'échelle de la planète: Singapour et l'extrême orient en premier lieu.
    C'est bien pour cela que ce métier devrait être rendu attractif pour les vrais passionnés pour l'enseignement.
    Aujourd'hui, avec 18 heures contractuelles, il est attractif surtout pour les passionnés d'activités personnelles, et de longues vacances.
    Instaurer 36 heures minimum d'enseignement comme dans tous les autres métiers intellectuels permettrait de doubler la paie des enseignants (en réduisant leur nombre de moitié) sans effort budgétaire.
    On pourrait alors attirer les candidats vraiment motivés pour enseigner, et non pas ceux qui viennent aujourd'hui, motivés plutôt par une semaine de travail la plus courte possible.

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    1. Même à Singapour et en Corée, ils donnent 18h00, pauvre tâche.

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    2. DUMOUCH
      A Singapour les enseignants donnent 18h de cours, mais ils ont un contrat de travail de 46 heures hebdo.
      C'est exactement ce qu'il faudrait faire en France

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    3. En France, ils donnent 650h00 heures annuelles de cours pour un "contrat" de 1600h00 et des poussières (zn fait pas de contrat dans le public).
      Situation similaire en Allemagne, en Belgique.
      Et ils ne font pas 35h00 sur place. Obsession des chefaillons médiocres franchouillards.
      Circulez, il n'y a rien à voir. Ou postulez si vous voulez en bénéficier afin de fuir votre bullshit job et son reporting de merde.

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    4. message incompréhensible.
      650h ou 1600h ?

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    5. Parfaitement compréhensible, avec les mêmes données que ton message du septembre à 9h46.
      Tu n'es même pas capable de te comprendre toi-même, donc arrête de vouloir jouer aux comparaisons internationales en répétant les merdes de l'IFRAP.

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  2. @ Troll
    Il est ridicule de ne comptabiliser que le temps de présence. Il y a du temps de préparation des cours, des corrections de devoirs et de copies, les échanges avec les parents, les collègues. Bref, c'est un mythe profondément malhonnête. Leur temps de travail dépasse 40 heures :
    https://www.education.gouv.fr/les-enseignants-du-second-degre-public-declarent-travailler-plus-de-40-heures-par-semaine-en-moyenne-10784

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    1. HERBLAY
      N'importe quel juriste du travail pourra vous expliquer que seul compte ce qui est formalisé dans un contrat.
      Nous savons tous que CERTAINS médecins, chercheurs, avocats, managers (salariés) travaillent beaucoup plus que les heures contractuelles (jusqu'à 60h pour les managers en industrie).
      CERTAINS, tout comme certains enseignants dépassent les 18h/semaine.
      Et puis il y a les autres, et j'en ai connus!
      Qui consultent leur smartphone pendant leur heure de leçon, qui concentrent leurs 18h sur 2 jours, pour une semaine de travail de 2 jours, qui "corrigent" devoirs et copies en laissent passer des erreurs colossales, parce qu'ils ne les ont même pas lus. Et dans mon expérience de parent les échanges avec les prof de lycée se sont limitées à un jour par an!

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    2. Beaucoup d’enseignants ont choisi leur métier avant tout pour les vacances d’été…..

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    3. Et il ne faut pas oublier qu'un enseignant de qualité est un lecteur, que souvent il publie, intervient dans des colloques soit sur des sujets scientifiques soit sur des sujets pédagogiques. Ce n'est pas un répétiteur de cours ni un exédacutant subalterne de la pédagogie officielle. Il n'est un prestataire de service comme chez Darty "le contrat de confiance", slogan de publicitaire inculte que Blanquer avait singé avec son "école de la confiance".
      On aura une vraie école de la confiance quand on évoluera sur la démocratie scolaire et le statut des élèves en s'inspirant des idées de Derry Hannam en Angleterre et de Ekkehard von Braunmühl en Allemagne, qui ont eux-mêmes inspiré les scandinaves. En France, on en singe juste des mesures ponctuelles sans en prendre l'ensemble : élèves autonomes de façon précoce y compris juridiquement (donc parents moins présents pour les grands), enseignant traités comme de vrais cadres et recrutés haut, décisions partagées à égalité avec des élèves pour la vie de l'établissement, représentant des élèves considérés comme de véritables interlocuteurs politiques (on le voit aussi en Nouvelle-Zélande ou au Luxembourg), etc.

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  3. @ Troll

    Les propos de café du commerce, qui ne repose que sur quelques cas particuliers ne doivent pas remplacer une analyse plus factuelle de la réalité. L'étude vers laquelle je vous renvoie indique un temps de travail moyen supérieur à 40 heures par semaine. Les imbécilités véhiculées par Nicolas Sarkozy ne sont pas dignes du débat public. C'est de l'infox et de la pure démagogie.

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    1. C'est trop drôle, ce type vous taxe de "populiste" à longueur de semaine mais, là, se vautre dans la démagogie la plus crasse et la plus basse du front.

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  4. HERBLAY
    Donc, si la plupart des enseignants travaillent en moyenne plus de 40 heures la semaine, quels objections pourraient-ils avoir à la formalisation par contrat de ce temps de travail de 40h, assortie d'un doublement de leur rémunération ?

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    1. En Italie, ils donnent 16h00 de cours hebdo, au Luxembourg 21 séances de 45 minutes (+2h00 de permanence) pour 8500€ nets. La France demeure un des pays avec le temps de présence le plus long.
      C'est juste une position de petit cardrillon raté qui aime bien fliquer les autres et sent le sol se dérober sous son petit pouvoir parce que le télétravail se développe.
      Assez rigolo de voir le type qui taxe )à longueur d'année Laurent herblay de "Populiste" tenir, sur les enseignants, des propos caractéristiques du gros beauf bien qui écoute Praud et s'atrophie son cerveau avec C-Niouzes comme bruit de fond 8h00 par jour.

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  5. Doubler leur salaire : en effet, cela me semblerait parfaitement juste par rapport à leur qualification, leur importance dans la société et leur temps de travail

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  6. DUMOUCH
    Pour votre régule, je n'ai jamais taxé M. Herblay de populiste, ce qui est d'ailleurs loin d'être un insulte.

    La France n'est pas l'un des pays avec temps de présence le plus long, vu que le temps de présence officiel n'est que de 18h

    Ma proposition: porter ce temps de présence officiel et contractuel de 18h à 35h comme tout le monde : si c'est déjà le cas dans les faits, pourquoi s'opposer à sa formalisation dans un contrat ?

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    1. Comme tous les tordus néolibéraux, ce qui vous obsède, c'est le contrôle et le flicage pour faire croire que votre emploi de kapo sert à quelque chose...
      Eh bien, non, les enseignants s'oragnisent comme ils le veulent, c'est un des derniers "avantages " du métier.
      Vous n'avez qu'à postuler, maintenant on prend même des corniauds incultes comme contractuels.

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  7. DUMOUCH
    "les enseignants s'organisent comme ils le veulent,"

    c'est bien là la cause de la dégringolade du niveau scolaire français, bien évident dans les classements mondiaux.
    18h à l'école et le reste en activités de loisirs ou deuxième job

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    1. Ultradébile.
      Y a-t-il une "dégringolade polonaise" ou une "dégringolade italienne" parce qu'ils font 16h00 à l'école ?
      Couché le troll.

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    2. La durée légale de travail des profs polonais est de 40h.
      En Italie elle est de 18h comme en France
      Classement PISA 2023:
      Pologne 12eme, France 23eme, Italie 27eme
      La messe est dite

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    3. 16h00 de cours pour les deux. Italie : 2h00 de permanence.
      Le temps de travail n'est pas le temps de présence, seul un crétin présentéiste franchouillard demeuré au XXe siècle et à la pointeuse peut le croire.

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    4. Sans compter la mentalité de subalterne bas du front incapable d'imaginer un emploi avec de l'autonomie.

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    5. Vous pouvez m'insulter autant que vous voulez, cela ne changera pas le fait que le pays où les prof font 40H de présence (Pologne) se classe 12eme, et les pays où les prof font 18H de présence (France et Italie) se classent 23eme et 27eme.

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    6. Ils ne font 40h00 de présence que dans votre esprit.

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    7. Allez à la niche, j'espère qu'après ça tu n'osera plus la ramener à tout jamais.
      Regarde bien la Pologne, collège et lycée. Clown.
      https://www.ouest-france.fr/education/enseignement/quelles-conditions-de-travail-pour-les-profs-francais-par-rapport-aux-autres-professeurs-en-europe-af9ea34e-8500-11ed-8952-dcf3ffe6ae68

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    8. FAKE NEWS
      voilà par exemple une offre d'emploi de prof à Varsovie en Pologne, avec salaire et durée hebdo de travail

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    9. https://www.fle.fr/Enseignant-education-physique-et-sportive

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    10. une autre encore :
      https://www.fle.fr/Enseignant-de-la-langue-francaise-16651

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    11. Et encore: selon la la Karta Nauczyciela, (secteur public, 88% des prof), un enseignant à temps plein travaille jusqu’à 40 heures par semaine, il passe officiellement 15 à 25 heures devant les élèves selon le niveau d’enseignement et e reste est constitué de tâches pédagogiques, administratives et éducatives.

      Faut connaîte un minimum et avoir voyagé avant d'écrire sur les blogs

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    12. LOL, C'est l'agence FLE et le travail total, ça ne veut pas dire heures de présence imposé.
      C'est comme en France, en fait, heures de cours et travail perso à faire chez soi. Bref, ça ne démontre strictement rien. La fake news ambulante, c'est vous.
      J'ai certainement beaucoup plus voyagé que vous, 'avec notamment une culture linguistique slave ; je suis auteur de comparaisons internationales (concernant les élèves mais forcément, les profs, je connais un tout petit peu) relues par les pairs et en plus vivant en milieu frontalier.
      Vous, vous êtes un tocard anonyme des réseaux sociaux qui ganberge des heures pour trouver des trucs pour tenter d'avoir le dernier mot.
      Umberto Eco nous avait prévenu qu'Internet donnerait la parole à une quantité d'imbéciles qui estiment que leur parole vaut celle d'un expert, alors qu'avant on ne les entendait qu'au bistrot et que la patronne les faisait taire quand ils avaient trop de verres dans le nez.

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    13. En plus, pour le prof d'EPS, c'est marqué "heures lectives", ce qui signifie exactement ce que je décris : heure devant élèves, le reste à faire en s'organisant soi-même. Ce mot français désigne précisément ce fonctionnement de l'enseignement qui enrage les jaloux, les ratés et les crevards qui font du prof bashing.
      Bref, à chaque fois que vous l'ouvrez et vous vous ridiculisez mais vous reviendrez encore vous humilier pour avoir le dernier mot, ça en devient drôle.

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  8. Moi je dis: 35h par contrat et on pourra parler salaire

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  9. Vous avez simplement oublié de remarquer que le contrat parle de 40h donc aucune discussion n'est possible

    "J'ai certainement beaucoup plus voyagé que vous"
    Vous ne vous rendez même pas compte que des assertions comme celle-ci, adressée à un inconnu, vous disqualifient au même titre que le faux propos que vous colportez

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    1. Pirouette et rien sur le fond.
      Le pauvre type dont la vie est invérifiable qui explique à celui qui s'identifie qu'il se discalifie avec des éléments vérifiable.
      Discuter avec vous, c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon. Il étend ses ailes, renverse les pièces et déclare qu'il a gagné.

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