jeudi 7 avril 2016

Fillon, de Séguin à Thatcher, signe d’une époque




Ce vent ultralibéral qui pousse les girouettes

Mais comment François Fillon peut-il décemment faire un tel grand écart ? Lui qui semble sérieux ne semble pas prendre très au sérieux les idées qu’il dit défendre, passant d’une position à l’autre, au gré du sens du vent, se faisant social dans les années 1990, sarkozystes dans les années 2000 (imposant quelques grands écarts d’un point de vue des idées et des politiques menées), virant ultralibéral dans les années 2010 pour essayer de se faire désespéremment remarquer lors de la campagne des primaires. Il propose de supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires, la retraite à 64 ans, la fin du statut de fonctionnaire. Dans le même temps, il propose aussi la suppression de l’ISF, des exonérations d’impôts sur le revenu et une baisse massive du coût du travail financé par la TVA.

François Fillon va tellement loin que, même dans un parti virant de plus en plus à droite, Bruno Le Maire l’a attaqué en évoquant ses « concurrents à la primaire qui se sont engagés dans une course à l’échalote ‘plus thatchérien que moi tu meurs’ ». On peut espérer que cette course à l’échalote ultralibérale finisse par faire des Républicains un parti marginal. Malheureusement, cela reflète aussi le courant pour l’instant dominant dans notre pays, comme dans d’autres pays européens. Comme l’avait bien théorisé Jacques Généreux, les dégâts de l’ultralibéralisme créent malheureusement les conditions pour le renforcer quand les opposants ne parviennent pas à bien le dénoncer et qu’une majorité des médias et des politiques suivent le sens du vent, phénomène qui s’est malheureusement encore accru.

Petit motif d’espoir : la candidature de François Fillon ne décole pas et reste un peu dérisoire. Mais il ne faut pas trop se réjouir car du PS aux Républicains, les plaques tectoniques de notre paysage politique ont très largement dérivé ces dernières années, comme si nous nous éloignions de plus en plus de la nécessaire prise de conscience démocratique pour changer.

17 commentaires:

  1. Philippe DEHAY7 avril 2016 à 10:14

    En effet, j'appréciais Fillon comme proche de Philippe Seguin. Nommé 1er Ministre, je pensais qu'il orienterait la politique de Sarközy vers le gaullisme social. Encore une déception !!!

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  2. Pourquoi parler du fidèle collaborateur de Mr Sarkozy pendant 5 ans? - Après avoir été une marionnette d'un soi disant président, il veut devenir marionnette en chef aux ordres de Bruxelles!

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  3. c'est dingue ce que leur mentor mitterrand leurs a laisser en héritage! L'OPPORTUNISME !

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  4. Déjà, prétendre rester aux ordres de Bruxelles (les deux, UE et OTAN), c'est se cantonner à un larbinisme puéril et très "court terme", de l'ordre de la semaine. On ne peut pas être à la fois politicien, et homme d'État. Ces temps-ci, les premiers abondent, les seconds se font très rares. Quitte à ce que ces seconds soient éliminés par la scélérate loi Urvoas dont on a en fait peu parlé.

    C'est avec de telles mesures, de tels falots pions dans l'échiquier, que se lèvent en face la colère et la prescience du Peuple.

    La Cinquième République est morte. Ah, je me souviens trop de ce 28 avril 1969. Jeune encarté à l'UJP (en février 1968), j'étais avec mes amis dans une permanence avec d'autres, des étudiants comme moi, et le secrétaire départemental de l'UDR. Nous écoutions les nouvelles sur le transistor que j'avais apporté. Quand le Général a annoncé sa décision, le secrétaire nous a proposé le texte d'un télégramme, qu'il a téléphoné à la Poste (oui, au niveau communications, c'était encore un autre monde) pour l'envoyer à l'Élysée.

    Après, quand nous sommes partis de la permanence, nous sommes allés prendre un pot ensemble. L'horizon était sombre. Nous savions que nous avions assisté en direct à la fin d'un monde. Les mois, les années qui ont suivi nous l'ont confirmé. C'est là que la dictature mondiale de la Phynance Globale nous a rattrapés, après l'échec de l'AMGOT.

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  5. Bien d'accord.

    Notons cependant que tous ses partisans ne sont pas comme ça :

    http://www.bernarddebre.fr/2016/04/05/une-modification-anti-democratique/

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  6. Beaucoup de bruits et d'écrits pour un oligarque médiocre qui a été la carpette, le punching-ball de l'agité anxiogène qui nous a gouverné pendant 5 ans. Le renégat Fillon et le valet qui prend ses ordres à Bruxelles, Berlin et Washington. C'est d'ailleurs en tant que directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy qu'il a entériné la réintégration du commandement militaire de l'Otan, ce gaulliste d'opérette.

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  7. Dans les mois qui viennent, on va parler du Grexit (sortie de la Grèce de l'Union européenne).

    Dans les mois qui viennent, on va parler du Brexit (sortie du Royaume-Uni).

    Dans les mois qui viennent, on va parler du Nederxit (sortie des Pays-Bas).

    Jeudi 7 avril 2016 :

    Enfin après "Grexit "et "Brexit",  "Nederxit" pourrait être le prochain terme à la mode chez les eurosceptiques, car après ce succès référendaire pour le PVV d'extrême-droite, le parti peut rêver à un second scrutin, cette fois-ci sur la sortie des Pays-Bas de l'UE. Une perspective qui inquiète Bruxelles car contrairement aux Britanniques qui bénéficient déjà de nombreuses dérogations communautaires, les Pays-Bas sont un membre central et fondateur de l'Union.

    http://www.touteleurope.eu/revues-de-presse/detail-revue-de-presse/revue-de-presse/pays-bas-le-non-au-referendum-fait-trembler-l-union-europeenne.html

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  8. Oui... Dit en plus, court, il est devenu un néo-con. Il court après Copé et a réussi même à faire pire, presque du Georges Bush...

    Au néolibéralisme s'ajoute un conservatisme rance, pour séduire la lie de son électorat. Par exemple, son programme sur l'enseignement est à vomir : transformation des principaux et proviseurs en "vrais patrons" avec des "pouvoirs" en matière de recrutement, caporalisation des enseignants, mise au pas des élèves, uniforme à l'école (lubie des vieux pervers lubriques qui s'intéressent à la longueur des jupettes des petites filles).

    Je lui ai envoyé quelques touittes assassins mais bon, ils ne doivent être reçus que par ses larbins.

    Le pire, c'est qu'il y a des veaux qui lui envoient du fric pour sa campagne...

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    1. N'Est-ce pas le général qui disait qu'il "dirigeait un peuple de veaux" ?
      Déjà...

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    2. Les uniformes, comme on les voit en G.B ou au Japon, sonts plus décents que ce que portent un certains nombre de collégiennes ici.

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  9. Emmanuel Macron = Institut Montaigne = MEDEF.

    Le mouvement lancé cette semaine par Emmanuel Macron est hébergé au domicile particulier du directeur de l'Institut Montaigne, d'inspiration libérale, a découvert Mediapart.

    La polémique est elle aussi "en marche". Le mouvement politique lancé le 6 mars par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, En Marche, n'est peut-être ni de droite ni de gauche. Mais il est très proche de l'idéologie libérale de l'Institut Montaigne, lui-même parfaitement compatible avec les idées du Medef.

    Découvert par Mediapart, le lien était à chercher dans les mentions légales du site du mouvement (elles ont été modifiées depuis la publication de l'article, mais Mediapart en a conservé une capture d'écran). 

    Celles-ci faisaient apparaître le nom du directeur de la publication du site, Véronique Bolhuis, et son éditeur, En Marche, association loi 1901 domiciliée au 33 rue Danton, 94270 Kremlin-Bicêtre.

    Véronique Bolhuis est la compagne de Laurent Bigorgne, le directeur de l'Institut Montaigne, détaille Mediapart. Et l'adresse de l'association est celle du domicile privé du couple.

    L'Institut Montaigne est un groupe de réflexion proche des idées du Medef. Durant les dernières années, il s'est notamment positionné pour donner la priorité aux accords d'entreprises sur le code du travail, pour supprimer les allocations logement (APL) pour les étudiants non-boursiers, pour travailler plus sans gagner plus, rendre dégressives les indemnités chômage, supprimer la prise en charge du congé parental, et porter l'âge de départ à la retraite à 63 ans.

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/macron-son-mouvement-en-marche-intimement-lie-a-l-institut-montaigne_1780429.html

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    1. Pourquoi cela vous étonne-t-il ? Je l'ai déjà indiqué il y a quelques temps, Macron et Gattaz se tutoient...

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    2. Effectivement le MEDEF n'est ni de droite, ni de gauche : il est AU-DESSUS.

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  10. il est resté couché combien de temps avec bismuth déjà ?

    le profil type pour l'UE...

    bah si on voulait faire des économies, pour gérer la France, un haut parleur branché à bruxelles suffirait....faire comme la Belgique qui ne s'est pas aussi bien portée que dans la période où elle n'a pas eu de gouvernement...


    Stan

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  11. @ Anonyme 10h18

    Pour se souvenir…

    @ Babelouest

    Non, elle n’est pas morte, elle est sous camisole. Mais un vote, un seul vote, peut nous libérer des liens qui nous oppriment.

    @ Rodolphe & Stan

    Bien d’accord

    @ BA

    Merci pour ces précisions

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  12. Les traités généralisés de libre échange conçus dans le secret despotique disent un monde futur constitués d'une oligarchie de milliardaires créant une nouvelle féodalité articulée par une série de transnationales réduisant un seul État mondial à une fonction sécuritaire afin de protéger la très grande propriété d'une hyper classe de parasites du capital de la finance.

    Car l'hyper libéralisme crypto fascisant ou en voie des Fillon, Sarkozy, Juppé, Hollande, Macron, Valls c'est cela et rien d'autre que ça qui est à voir avec une supposée promesse de transhumanisme hyper techno qui -nous rendrait immortels et hybrides avec l'informatique et la robotique-.

    Considérant la destruction des classes moyennes en cours et la maintenance à vie de classes de pauvres, le transhumanisme risque si non catastrophique quant à notre condition biologique d'être réservé à une classe fascisante
    de supers riches.

    L'avenir actuel créé la possibilité d'une super classe de riches féodaux renforcés par des moyens techniques.

    Fillon n'est jamais que le serviteur inqualifiable d'un libéralisme qui dérapera dans un monde inquiétant à travers son abolition programmée des nations et de la démocratie.

    La graine de politique-fiction dit ce qu'il faut voir.

    Espérons paradoxalement que la capacité du terrorisme islamiste à s'attaquer à l'Europe, l'excès de la technocratie de Bruxelles, les mouvements comme Nuit Debout, Sanders et même Trump créent les conditions des réveils des peuples.

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  13. La force du neo liberalisme c'est qu'en favorisant les puissants ses promoteurs n'ont pas de difficulté à trouver du soutien. Les journaux qui écrivent "comme il faut" se font racheter, les journalistes qui montrent leur fidelité de petit chienchien à cette noble cause de la destruction de Republique sociale (selon le preambule) deviennent chef de redaction etc...
    La societé à une tendance naturelle à devenir de plus en plus inégale quand on ne fait rien, c'est la lutte ou des interventions de politiciens qu'on pourrait qualifier "d'éclairés" (par opposition aux obscurantistes) arrivés au pouvoir généralement par accident, qui permet d'obtenir des règles pour la répartition juste de deux choses, les fruits du travail et le pouvoir politique.

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