vendredi 4 novembre 2016

Trois mois après le Brexit, la Grande-Bretagne va bien !




La vie est meilleure hors de l’UE

Il est vraiment révélateur de reprendre la presse du lendemain du Brexit. Horrifié, The Economist affirmait dans un éditorial intitulé « À la dérive », que « le dommage fait à la prospérité britannique et à sa place dans le monde est déjà grave », évoquant des remords imaginaires et plaidant mezzo voce pour un maintien dans l’UE. Dans un autre papier « Gérer le chaos », la bible ultralibérale se demandait « comment le Brexit allait affecter la croissance britannique, européenne et mondiale », les yeux rivés sur des marchés en crise, avec les actions des banques européennes en recul de 20%, ce qui a été effacé depuis. Le 16 juillet, il affirmait que « les preuves grandissent que l’économie réelle souffre du Brexit ».


Mais les chiffres du troisième trimestre, comme le rapporte piteusement le Monde, qui avait été parmi les plus caricaturaux après le 23 juin, montrent une « résistance au Brexit », invalidant sérieusement les thèses des opposants au Brexit. Les pluies de sauterelles annoncées par certains ne se sont pas matérialisées. Bien sûr, la négociation du départ n’a même pas commencé, et ne débutera pas avant l’année prochaine, mais on voit bien que les conséquences sont minimes et que Londres bénéficie à court terme de la chute de la livre, qui devrait l’aider à partiellement rééquilibrer son commerce extérieur, très négatif. Il faut dire que Londres a conservé sa monnaie, ce qui lui facilite la tâche.



Mieux encore, le Brexit semble avoir redistribué les cartes politiques outre-Manche. Après l’ascension de Jérémy Corbyn, qui a enterré le blairisme en s’emparrant du Parti Travailliste, la nouvelle Premier ministre, Theresa May, semble vouloir elle-aussi faire l’inventaire du passé thatchérien de son parti, en remettant en cause certains rachats d’entreprises britanniques et en prenant une ligne dure dans la négociation du Brexit, au grand drame de The Economist. La bible des élites globalisées la prévient que « le divorce est rarement heureux (et que) le pouvoir de négociation est déséquilibré (en la défaveur de Londres) », tout en dénonçant la « nouvelle direction, illibérale », de Theresa May.

En effet, il y a un mois, elle a prononcé un discours de référence devant son parti, appelant au changement et faisant du Brexit « une révolution tranquille (…) la révolte d’une génération de millions de citoyens ignorés qui avaient assez de l’immigration, assez des élites libérales, assez du ‘laisser-faire’ dominant ». Rejetant la gauche socialiste et la droite libertaire, elle a plaidé pour une forme de centrisme réhabilitant l’Etat, la Nation, les frontières, l’ordre et la tradition, parlant à nouveau de politique industrielle. C’est ici qu’elle a parlé de quotas pour les travailleurs étrangers, et critiqué les multinationales qui ne paient pas leurs impôts, faisant dire à The Economist, en français, « au-revoir, laissez-faire ».


6 commentaires:

  1. Je tique sur un point. Pour vivre entre l'Angleterre et la France, je dirai que la situation sociale et surtout les services gérant la situation sociale notamment des laissés pour compte en GB n'est pas franchement reluisante. La GB a quand même un sérieux problème avec le traitement du chômage, de la misère et du déclassement de certaines couches de la population. Quand je parle du traitement du chômage je veux dire qu'en GB les chiffres du chômage paraissent bons car nous sommes dans un traitement ultra-libéral du chômage. Un véritable couperet après un parcours du combattant pour celles et ceux qui perdent leur emploi. Sans être fanatique de K. Loach (trop manichéen et assez caricatural à mon goût), j'invite à aller voir son dernier film. Je parle du chômage mais on pourrait parler du traitement de la pauvreté des enfants ou de l'école. Quad j'entends F. Fillon se sentir proche des idées de M. Thatcher....je fais plus que frémir pour les classes moyennes en France.
    Je ne dis pas qu'avec l'UE c'était mieux et que le modèle anglais sur cette question est à jeter complètement à la poubelle. Mais l'UE prévoit un minimum de droit social. Alors pour des pays où le droit social est largement développé, ce que propose l'UE est un recul net. Pour un pays comme la GB, paradoxalement c'est un garde-fou.
    Maintenant crier aux loups en disant que cela va être la fin du monde pour la GB de sortir de l'UE. Alors oui, il y a un point qui va leur poser un souci très majeur : l'application du code des douanes de l'UE, de ses dispositions d'application. Je n'entrerai pas dans le détail, ce serait trop technique mais le entreprises anglaises qui ont liées une partie voire la totalité de leur activité aux modalités de fonctionnement de ces 2 textes, cela va leur faire mal. Mais bon...sans faire café du commerce, les Britanniques sont assez pragmatiques et gèrent leurs affaires en maniant très bien le théorique et l'empirique pour faire face. Mais à mon sens sur ce point, ils perdront quand même beaucoup de plumes.
    Néanmoins, Il y a 2 pays européens qui vivent bien en dehors de l'UE et qui ont su et savent magistralement retourner à leur avantage notamment les règles douanières, commerciales et économiques, des frontières etc de l'UE : la Suisse et la Norvège ! Je ne crois pas que ces 2 pays sont des exemples de dérive total en matière économique, social, sociologique et politique. Il y a un 3ème pays qui a eu des réactions et des positions bien intéressantes et loin des canons de beauté de l'UE : l'Islande. Idem je ne pense pas que ce pays se trouve dans une situation de sous-développement ou de décrépitude profond.

    Fanfan

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  2. Enfin de compte, ceux sont les "puissants" qui sont toujours demandeur vis a vis des plus faibles pour renforcer leur propre puissance! On le constate avec le CETA, le TAFTA, et autre traité!

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  3. Bien entendu, les prédictions apocalyptiques ne reposaient sur rien et ne servaient qu'a la propagande. Mais pour l'instant, le Brexit n'est qu'un vote populaire, la Grande-Bretagne est toujours dans l'Union, avec son grand marché. Ce qu'on observe en ce moment, c'est l'effet de la baisse de la livre. Ce n'est que plusieurs années après la rupture effective avec Bruxelles qu'on pourrait en évaluer l'effet. Si l'on tient compte du fait que les trois pays les plus prospères d'Europe, la Suisse, la Norvège et l'Islande, ne sont pas dans l'UE, on se dit qu'il faudrait que le Royaume-Uni fasse beaucoup de bêtises et n'ai pas de chance pour ne pas aller mieux que maintenant. De plus, Theresa May semble bien comprendre la situation.

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  4. @ Fanfan

    Je suis bien d’accord. Le papier ne concerne que le Brexit. Et je ne dis pas que tout est rose : il y a 15 jours, j’avais fait un papier dénonçant les coupes sauvages dans les budgets publics faites par David Cameron :
    http://www.gaullistelibre.com/2016/10/cameron-fossoyeur-des-services-publics.html

    @ Anonyme et Jacques

    Je suis d’accord

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  5. C'est ridicule, la GB est toujours dans l'UE, rien n'est prévisible de ce qui se passera.

    La Norvège a du pétrole et la Suisse a signé de nombreux traités avec l'UE à laquelle elle cotise, en plus d'être un paradis fiscal, comme le Luxembourg dans l'UE, et d'avoir une industrie haut de gamme.

    Les problèmes français sont avant tout français, pas issus de l'UE. Quand les français apprendront à balayer devant leur porte, ils arrêteront d'accuser l'UE ou la Chine de tous leurs maux d'irresponsables chouineurs bordéliques citoyens d'une république bananière aux politiciens corrompus en grande partie.

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    1. Raison de plus pour sortir de l'UE est de savoir ce que nous valons en dehors!

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