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lundi 7 décembre 2020

Danone dans le mur du capitalisme actionnarial

Jusqu’au début d’année, Emmanuel Faber était le grand patron champion du « en même temps » : il avait su renouveler l’image sociale du groupe Danone, tout en, chose moins soulignée, générant de la valeur pour ses actionnaires. Las, la machine s’est grippée avec la crise sanitaire. L’annonce d’un plan de licenciement, a fait dire à Marianne que « Le mythe de la gentille entreprise prend l’eau », à quoi la Fondation Concorde a répondu, mais avec un argumentaire très contestable.

 


Communication dissonante et question stratégique

 

vendredi 9 décembre 2016

jeudi 15 septembre 2016

Profits, dividendes, fiscalité : les actionnaires vainqueurs de la lutte des classes

Bien sûr, ce n’est pas nouveau, mais plutôt le fruit de décennies de politiques ultralibérales. Mais le plus effarant reste que, malgré le déluge de chiffres confirmant que les excès du passé ont repris de plus belle, il n’y ait pas véritablement de remise en cause de la victoire des actionnaires.



Champagne en haut, austérité en bas

samedi 16 avril 2016

Derrière Nuit Debout, le retour de la question sociale

Si je suis souvent d’accord avec l’œil de Brutus, et je le remercie de me donner l’occasion de parler de Nuit Debout, en revanche, je ne suis pas du tout d’accord avec le billet qu’il m’a proposé « De la ‘manif pour tous’ à ‘nuit debout’ : un même combat ». Au contraire, dans une époque plus portée aux débats identitaires ou sécuritaires, j’y vois un retour bienvenu au débat sur la question sociale.



Debout face au capitalisme actionnarial

vendredi 15 janvier 2016

Des grandes entreprises toujours plus voraces

Chômage au plus haut, pouvoir d’achat en berne : pour 90 à 99% de la population, la situation économique n’est pas bonne. Pourtant, pour une petite minorité, tout va bien : les multinationales, leurs actionnaires et leurs dirigeants, comme le montrent les chiffres des deux côtés de la Manche.



Champagne pour les patrons et les actionnaires !

mardi 24 novembre 2015

Pfizer et Allergan s’entendent pour faire un hold-up fiscal

C’est la dernière invention de ce capitalisme actionnarial sans le moindre scrupule que proposent de réaliser Pfizer et Allergan : l’inversion, une fusion conçue pour déplacer le siège social sous des cieux plus cléments fiscalement. Un véritable hold-up de la collectivité et des citoyens.



Pour quelques milliards de plus…

Le plus incroyable finalement, ce qui montre l’état de déliquessence avancé du sentiment citoyen et collectif des multinationales, c’est le fait que le patron de Pfizer ne se cache même pas des motifs qui le poussent à proposer une fusion avec Allergan. Officiellement, le taux d’imposition des sociétés en Irlande, où Allergan a son siège, est de 12,5%, contre 35% aux Etats-Unis (plus qu’en France). Pire, en 2014 « la facture fiscale de Pfizer atteignait 26,5%, contre 4,8% pour Allergan ». Naturellement, The Economist se fait l’avocat de ces accords en soulignant les difficultés d’une industrie où le retour sur investissement de la recherche baisse, de nombreux brevets doivent expirer dans les années à venir, pour finir par citer une étude de McKinsey selon laquelle les fusions en pharmacie créent de la valeur.



Mais de cela, on n’en doute pas. Tout le problème qui se pose est de savoir d’où vient cette valeur crée. Et ici, il s’agit d’une réduction de la contribution à la collectivité de laboratoires richissimes. Car les comptes de Pfizer sont extrêmement parlants, même s’ils ont bien varié depuis quelques années. L’entreprise a réalisé près de 50 milliards de dollars de chiffre d’affaire, pour un résultat opérationnel de plus de 12 milliards et les 3 milliards d’impôts laissent tout de même plus de 9 milliards de profits, plus de 18% du chiffre d’affaire, soit un niveau de rentabilité qui ne place pas l’entreprise parmi les moins profitables. De facto, l’inversion fiscale permet surtout aux actionnaires de s’engraisser davantage, au détriment de la collectivité qui a vu naître Pfizer, et lui a permis de grandir en payant ses produits.

Un véritable problème moral

dimanche 20 septembre 2015

Derrière Patrick Drahi et AB-Inbev, la parabole des inégalités




Des opérations extravagantes

Les chiffres donnent le vertige quand on les met bout à bout. Le groupe de Patrick Drahi, ne réalisait encore que 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013, notamment autour de Numéricable. L’homme d’affaire conserve une majorité de l’entreprise, dont le siège social est en Hollande, via une holding domiciliée dans un paradis fiscal. Tout s’accélère début 2014, avec le rachat pour 13,5 milliards d’euros de SFR, deuxième opérateur téléphonique Français. Déjà, il est pour le moins surprenant qu’une entreprise puisse emprunter l’équivalent de 4 fois son chiffre d’affaires pour acheter un rival plus gros que lui. En décembre 2014, Altice poursuit ses acquisitions en rachetant pour 7,4 milliards d’euros Portugal Telecom, puis 70% du cablo-opérateur étasunien Suddenlink en mai 2015 pour 9 milliards.

Et après avoir échouer à racheter Bouygues Telecom pour 10 milliards d’euros en juin de cette année, le groupe tourne son attention à nouveau outre-Atlantique. Cette semaine, il a annoncé le rachat d’un nouvel cablo-opérateur étasunien, Cablevision, pour 17,7 milliards de dollars. Le groupe devrait réaliser plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaire cette année, pour un endettement cumulé de plus de 40 milliards ! Altice finance l’essentiel de ses acquisitions par des dettes, complétant le tour de table par des participations minoritaires de deux fonds aux Etats-Unis. Parallèlement, le groupe AB InBev, leader mondial et déjà acteur d’opérations capitalistiques d’envergure, semble vouloir racheter le deuxième brasseur, SAB-Miller, déjà bien placé en Afrique, le nouvel eldorado du secteur.

Exubérant et surtout injuste

mercredi 19 août 2015

Profits du CAC 40, salaires des patrons : alerte à l’explosion des inégalités !

Ce sont des chiffres passés trop discrètement : le contraste entre la croissance famélique, quand il y en a, du PIB ou des salaires, par rapport à celle, extravagante, des profits des multinationales, des dividendes ou des salaires de leurs dirigeants. Comme une synthèse de notre société.



Des chiffres extravagants


Le plus effarant est que ce contraste ne semble pas provoquer plus de questionnements, même si cela a sans doute été à l’origine du succès du livre de Thomas Piketty. Si les profits du CAC 40 ont profité de la forte baisse de l’euro (disqualifiant la critique de la dévaluation), le contraste entre les 38% de hausse des profits et les 3% de hausse du CA illustre de manière criante les priorités économiques des plus grandes entreprises, qui arrivent à tellement augmenter leur rentabilité, ce graal moderne, la priorité des priorités, avant les emplois ou la rémunération des salariés, comme du temps d’Henry Ford. Ainsi les actionnaires récupèrent des dividendes croissants, outre des rachats massifs d’actions pour booster leurs cours. Et les dirigeants sont remerciés par des salaires de plus en plus élevés.

La victoire de la loi de la jungle

samedi 25 juillet 2015

Ce que les « firmes zombies » disent du Japon, et de nous

The Economist a récemment consacré un papier sur les entreprises japonaises en difficulté, affirmant que « les difficultés de deux grandes entreprises montrent jusqu’où la réforme des entreprises doit aller ». Une analyse qui en dit sur la conception du temps en Asie, et pour les néolibéraux.



De la destruction créative

The Economist fait le procès de Toshiba et Sharp, deux géants de l’électronique nippon qui ne parviennent pas à trouver un second souffle, au contraire de Panasonic et Sony. Déjà, il n’est pas inintéressant de noter que l’hebdomadaire néolibéral mesure la réussite des quatre entreprises à leur cours de bourse. Quand on connaît la volatilité et les errements des marchés sur les dernières années, tant à la hausse qu’à la baisse, prendre une telle mesure en dit long. L’hebdo raconte les errements de Sharp, qui avait pourtant une bonne position sur plusieurs marchés il y a seulement cinq ans, mais qui vient de passer de fortes dépréciations. La situation de Toshiba est similaire, avec des ennuis comptables.



Pour l’hebdo, « au Japon, les banques conservent des légions de firmes zombies en soutien thérapeutique. Pour les créanciers de Sharp, la grande taille de sa dette signifie qu’ils ne peuvent pas permettre une banqueroute sans en payer le prix ». Il conclut « en fait, cela a été une semaine désespérante pour l’équipe grandissante des partisans d’une nouvelle gouvernance des entreprises au Japon ». En fait, il croit à la destruction créative de Schumpeter, ne pas trop s’appesantir sur les dégâts créés par les échecs car cela serait compensé par un climat plus favorable pour la création. Mais trois semaines plus tard, The Economist notait que « les vents du changement commencer à souffler ».

Le lièvre et la tortue

mercredi 22 avril 2015

Les bourses fêtent la prise de pouvoir des actionnaires

Le Dow Jones plus haut qu’en 2007, le Nikkei, au-delà de 20 000 points et au plus haut depuis 2000, le CAC 40, au-delà de 5200 points, au plus haut depuis 2007 : si l’envolée des bourses reflète la spéculation et les politiques des banques centrales, elle souligne aussi les rapports de force économiques actuels.



Les actionnaires rois du monde

A première vue, on pourrait se dire que le niveau actuellement atteint par les bourses du monde est délirant et qu’il ne représente qu’un nouvel épisode de spéculation irrationnelle et exubérante nourri par les choix des banques centrales, entre taux au plus bas et création monétaire. Bien sûr, ces éléments expliquent en partie les niveaux atteints dernièrement. Cependant, les choses sont plus compliquées que cela. En effet, quand on examine le niveau des cours par rapport aux profits, le niveau actuel n’est pas déilrant (selon The Economist, la capitalisation boursière représente 15,3 fois les bénéfices contre une moyenne de long terme de 16,6 fois). En fait, il semble même y avoir du potentiel de croissance !

C’est que notre système économique atteint de nouvelles extrémités. Depuis 3 ans, The Economist, pourtant guère prédisposé à remettre en cause notre système économique, s’inquiète régulièrement du niveau des profits, qui a dépassé les plus hauts historiques atteints avant la crise de 1929. Aujourd’hui, les grandes multinationales arrivent à tirer toujours plus de profits de leurs activités, révélant un rapport de force qui leur est forcément favorable. Mais il y a plus fort  qu’elles : leurs actionnaires, qui sont la raison pour laquelle elles concentrent toute leur énergie à augmenter sans cesse leurs profits, pour leur en redistribuer une part toujours plus forte, sous la forme de dividendes ou de rachats d’action.

Le retour des féodalités

samedi 7 mars 2015

Fonds activistes : l’ode effarante de The Economist aux requins du capitalisme

Il faut le lire pour le croire. Mais pouvait-on attendre autre chose de la part de la bible des élites globalisées que cette véritable déclaration d’amour aux investisseurs activistes qui secouent les comités de direction des grandes entreprises, pour qu’ils donnent toujours plus aux actionnaires ?



Secouer le cocotier capitaliste


Ce sont ces fonds qui poussent les entreprises à donner toujours plus aux actionnaires, que ce soit par des rachats d’action ou autres moyens. C’est ainsi qu’Apple a remis en question son refus des dividendes et a lancé un vaste programme de rachat d’action. C’est ainsi également qu’IBM consacre deux fois plus d’argent aujourd’hui à racheter ses propres actions plutôt qu’à investir en recherche et développement. De manière sans doute pas si étonnante, l’entreprise voit son chiffre d’affaire reculer et même The Economist reconnaît qu’il y a sans doute un lien de cause à effet. Ce sont aussi ces investisseurs qui poussent à des ventes de filiales, des fusions ou à des restructurations sauvages…

Le nouvel excès du capitalisme actionnarial ?

jeudi 12 février 2015

Lion Capital saigne les surgelés Picard

C’est un exemple qui pourrait nourrir à la critique du néolibéralisme de Frédéric Lordon. L’Agefi révèle que les surgelés Picard vont augmenter leur dette de 88% pour pouvoir payer un dividende de 600 millions. Comme une impression de rançonnage ou de pillage par des actionnaires-brigands…



Des chiffres qui donnent le tournis

Les chiffres sont étourdissants et merci à l’Agefi de parler de ce qui n’est pas juste un fait divers mais est sans doute trop typique du mode de fonctionnement de notre économie, où les actionnaires se comportent comme les piranahs des entreprises qu’ils possèdent, qu’ils pressurent ou découpent comme des carcasses de bêtes mortes. Picard réalise 1,3 milliards d’euros de chiffres d’affaires pour 10% de marges. D’abord racheté en 2001 par Candover, puis par BC Partners en 2004, avant de devenir la propriété de Lion Capital en 2010, pour 1,5 milliard d’euros dont 975 millions à crédit, Picard va émettre 425 millions de dettes à 5 ans et augmenter de 325 millions sa ligne à taux variables.

Comme le rapporte l’Agefi, « Fitch a placé sous perspective négative sa grille de notation (…) L’agence souligne que l’opération va faire bondir de 88% » la dette. Les près de 750 millions de dettes de plus vont permettre à Picard de verser un dividende exceptionnel de 602 millions d’euros, près de la moitié du chiffre d’affaires annuel et 4 à 5 fois les bénéfices annuels ! Comment ne pas avoir l’impression que les surgelés Picard sont rançonnés par leurs actionnaires, contraints qu’ils sont d’emprunter pour payer des dividendes juteux, qui permettront à Lion Capital de mettre du beurre dans ses épinards, et faire in fine payer par les consommateurs les juteuses rémunérations du fond.

Un capitalisme actionnarial indécent

samedi 4 octobre 2014

La folie des rachats d’action doit être stoppée


Ce n’est pas l’Humanité qui a lancé ce débat, ni même la presse « de gauche », tellement eurolibérale qu’il ne lui vient pas à l’idée de changer quoique ce soit, mais The Economist, le journal des élites globalisées, qui consacre un nouveau dossier à cette nouvelle perversion du néolibéralisme.



Tes actions tu rachèteras

La bible néolibérale n’y va pas par quatre chemins en dénonçant la « cocaïne d’entreprise » et rappelle que « les entreprises dépensent des montants records pour racheter leurs propres actions. Les investisseurs devraient être inquiets ». Le graphique qui suit a tout pour faire peur puisqu’il montre que si la tendance se poursuit, le record de la fin 2007, juste avant le krach de 2008, semble devoir prochainement être battu. Sur les douze derniers mois, les entreprises étasuniennes ont racheté la bagatelle de 500 milliards de dollars de leurs actions, d’Apple à Wal Mart. Exxon y a consacré 200 milliards et IBM y dépense deux fois plus qu’en recherche et développement ! Même les entreprises japonaises s’y mettent.

La situation a atteint de tels extrêmes que 38% des entreprises y consacrent plus que leur trésorerie ne le permet, le reste étant couvert par des emprunts ! The Economist cite le cas de Home Depot, qui, depuis 2008 a consacré 28% de sa trésorerie au paiement des dividendes et 52% à l’achat de ses propres actions, au point d’emprunter 2 milliards en partie pour cela. Depuis 2010, l’action a triplé… Les 500 plus grandes enterprises y consacrent un tiers de leur trésorerie. Apple, après avoir longtemps mis ses actionnaires à la diète, a annoncé vouloir consacrer 130 milliards de dollars à racheter ses actions. The Economist note que le secteur financier avait consacré 207 milliards de dollars pour racheter ses actions de 2006 à 2008, avant d’obtenir 250 milliards de l’Etat pour être sauvé de la faillite en 2009.

La prise de pouvoir des actionnaires