mercredi 9 mars 2016

Les banques centrales, esclaves des marchés

C’est une série de papiers très intéressants de The Economist qui rappellent une évidence pourtant très préoccupante sur la réalité de ces banques centrales, indépendantes des gouvernements, une manière politiquement correcte de dire antidémocratique. Détachées de toute considération citoyenne, elles sont devenues les otages bienveillants des marchés financiers.



L’assouplissement quantitatif, énième variante de leur soumission ?

Après avoir dénoncé, en 2008, dans des termes quasiment marxistes, « la privatisation des profits et la collectivisation des pertes » du système financier, The Economist fait des banques centrales « les esclaves des marchés », en se référant à l’étude de trois économistes. Ils ont étudié l’influence des mouvements de taux d’intérêt des banques centrales sur les marchés, avant et après, pour en tirer des conclusions, qui n’en surprendront pas certains, mais qui n’en sont pas moins extrêmement frappantes. Depuis 1913, aux Etats-Unis, les actions ont rapporté 9,3% pendant les phases de baisse, et seulement 2,3% en phase de hausse. Mais les économistes ont également noté que si la volatilité des marchés baissait très fortement après une baisse, en revanche, elle reste forte après une hausse.




D’ailleurs, une semaine plus tard, The Economist, dans un autre papier, lie la baisse récente des marchés à la baisse du bilan des banques centrales, en notant que la Fed a mis fin à son programme de rachat d’actifs puis que les réserves de change de la Chine ont reculé de 700 milliards dans les derniers mois, signifiant que le pays a davantage vendu qu’acheté. Bien sûr, la BCE et le Japon continuent à créer de la monnaie, mais il est logique que le retournement de politique de la Chine et des Etats-Unis ait une influence sur les marchés. Mais en faisant le lien avec le premier article, même s’il existe de vrais signes de bulles, on peut en venir à se demander si les fortes fluctuations récentes des marchés ne sont pas une forme de chantage des marchés pour assouplir les politiques des banques centrales.


Bien sûr, dire que les banques centrales mènent des politiques d’abord destinées aux marchés financiers n’est pas une assertion très originale. Mais ici, une étude apporte de l’eau à ce moulin. Malheureusement, The Economist ne pousse pas la logique jusqu’à questionner le statut des banques centrales.

9 commentaires:

  1. D’un autre côté, on a beaucoup critiqué – et à juste titre – la BCE du temps de Trichet parce qu’il avait remonté les taux et refusait tout QE, même au moment de la crise de la dette souveraine, mettant en péril les états d’Europe du Sud attaqués par les marchés, et parce qu’il laissait le taux de change de l’euro à un niveau qui handicapait lourdement nos exportations. Et aujourd’hui, on critique la BCE parce qu’elle est trop accommodante. Jamais contents ?

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    1. Le propos est toujours le même :

      La BCE est trop accommodante avec les marchés... ça ne change pas.


      Ensuite, il y a la situation des Etats... et les programmes de la BCE sont contraires à l'intérêt général des Etats.

      Votre conclusion "jamais contents ?" consiste quand même à mélanger deux propos qui ne forment qu'une seule affirmation : la BCE est bienveillante avec les marchés, nuisible pour les Etats.

      Ce sont toujours les mêmes qui se plaignent, et toujours les mêmes qui sont gagnants.

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  2. pour bien comprendre la nature des banques centrales on pourra se rendre sur
    http://www.lacrisedesannees2010.com
    On y trouvera entre-autres plus de 20 articles les concernant. Egalement on trouvera sous l'idée de soumission des développements intéressants dans l'ouvrage suivant: "Banques centrales, Indépendance ou soumission, Un formidable enjeu de société" Yves Michel 2012.

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  3. Ce n’est pas seulement pour les marchés financiers que la BCE fait ce qu’elle fait. Le système financier n’est plus adapté à des situations où il n’y a plus de croissance et d’inflation. Songez qu’en 1980 la dette publique de la France était à 20,7 % du PIB contre 96,5% aujourd’hui. Un éventuel relèvement de taux, voir même un simple arrête des quantitatives easing provoquant une hausse des taux, aggraveraient la situation d’agents qui sont, en fait, déjà en faillite.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_France

    A près de 100% du PIB et en croissance bancale, en inflation 0 ou proche de 0, il n’y a plus que les taux négatifs et les quantitative easing de la BCE qui maintiennent le système en survie. La France n’est pas le seul pays à problème dans la zone euro (pour d’autres c’est même pire) qui prise globalement a des taux de croissance plus faible et de chômage plus élevé, comparativement à une moyenne de pays développés à monnaie étatique. On peut certes retirer l’Allemagne de cette situation de faillite, qui elle est budgétairement solvable (hors créances douteuses dans l’Euro Système).




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    1. L'Allemagne n'est "solvable" que dans la mesure où les autres pays membres de l'€urozone ne défendent pas leur intérêt !

      Si chaque pays membre menait une politique adaptée à ses besoins et avec pour objectif de promouvoir leur activité économique... l'Allemagne serait bien embêtée.

      Avant la mise en place de l'€uro, l'Allemagne avait bien du mal à équilibrer son budget... et paradoxe, plus l'économie allemande devenait performante, plus le Mark s'appréciait et plus ça faisait mal à son économie face à des pays qui dévaluait leur monnaie.

      Un Mark cher ne gènait pas trop Bmw (par ex), mais pas d'autres secteurs d'activité sans position dominante et/ou exclusive.

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  4. Bref il ne tient qu'à la Banque Centrale de sortir l'économie virtuelle a la lumière de la réalité!

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  5. @ Moi

    Je critiquais plutôt l’inaction des banques centrales, en notant qu’elles auraient du être nationales, et agir pour la collectivité, et pas seulement la finance…

    @ Werrebrouck

    Merci, j’ai mis un lien vers un résumé d’un de vos livres dans le texte

    @ Anonyme

    Le Japon montre qu’avec de la monétisation, un niveau bien plus élevé est gérable…

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  6. 1- La bulle de dette publique :

    Italie : dette publique de 2192,001 milliards d’euros, soit 134,6 % du PIB.

    L'Italie est en faillite.

    2- La bulle de dette privée :

    Les banques italiennes ont dans leurs livres 202,05 milliards d'euros de créances irrécouvrables.

    Les banques italiennes sont en faillite.

    Mercredi 9 mars 2016 :

    Plus de 202 milliards de créances douteuses de banques en Italie.

    Le montant brut total des créances douteuses des banques italiennes a encore augmenté en janvier pour atteindre 202,05 milliards d'euros, contre 200,94 milliards d'euros le mois précédent, montrent les données publiées mercredi par la Banque d'Italie.

    Ce montant a progressé de 9% sur un an en janvier, après + 9,4% en décembre.

    Lisez cet article :

    ALERTE : l’effondrement des banques italiennes menace de faire plonger dans le chaos le système financier européen.

    Le système bancaire italien est une « Tour de Pise » qui pourrait littéralement s’effondrer à tout moment. Et comme les banques italiennes commencent à tomber comme des dominos, cela déclenchera une panique financière dans toute l’Europe comme nous ne l’avons jamais vu auparavant.

    http://www.businessbourse.com/2016/03/09/alerte-leffondrement-des-banques-italiennes-menace-de-faire-plonger-dans-le-chaos-le-systeme-financier-europeen/

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