Affichage des articles dont le libellé est Vénézuela. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Vénézuela. Afficher tous les articles

mercredi 10 janvier 2018

Mélenchon, nouveau meilleur ennemi du système ?

En 2017, je me suis sérieusement intéressé à Mélenchon. Au printemps, quand la présidentielle s’est transformée en quadrangulaire, il pouvait apparaître comme la meilleure option des quatre pour la France. Cet automne, il a pris la tête de l’opposition à Macron. Mais par ses excès et ses failles, j’en viens à me demander s’il ne devient pas l’opposant idéal pour Macron...


Peu pédagogique, colérique, et pas si démocratique

vendredi 8 septembre 2017

lundi 9 janvier 2017

La descente aux enfers du Vénézuela




Mais cette descente aux enfers, qui pourrait s’arrêter avec la remontée du prix du pétrole a aussi des conséquences sur le débat public, dans la mesure où le Venézuela faisait partie des pays mis en avant par bien des alternatifs, pas toujours à bon escient. Malheureusement, le traitement de ce pays est trop souvent en noir et blanc, soit un enfer absolu, soit un exemple ne souffrant aucune critique. Il y a trois ans, avant la baisse du prix du pétrole, j’avais présenté un discours qui me semblait plus équilibré, soulignant les aspects positifs, comme négatifs, du pays, ainsi que d’autres références alternatives. Il faut bien admettre que la part négative semble l’emporter aujourd’hui, pour les habitants du pays, pour beaucoup retombés dans la pauvreté. Par une ironie de l’histoire, le chavisme a réussi à la fois à tirer un profit trop immodéré de la bulle pétrolière marchande, tout en niant excessivement l’économie de marché.

samedi 5 mars 2016

Dérives alternatives (1/2) : la crise économique du Vénézuela

La faillite du néolibéralisme, éclatante avec les crises de 2001 et 2008, et toutes les failles de notre modèle économique, n’a, pour l’instant, pas encore produit un véritable changement de direction politique, si ce n’est dans quelques pays d’Amérique latine. Et si un manque de distance avec les failles des politiques des pays dirigés par des alternatifs freinait le véritable changement que nous attendons ? En ne faisant pas toujours assez le tri entre le bon grain et l’ivraie, sans pour autant tomber dans les caricatures véhiculées par les tenants de la pensée dominante, le premier ne peut-il pas en être souillé politiquement ?



Premier exemple, le Vénézuela : même si on approuve certains aspects du chavisme, il faut reconnaître la grave crise économique que traverse le pays depuis quelques mois. L’effondrement du prix du pétrole a frappé une économie qui en était très dépendante, et qui camouflait les failles du régime.

Victime du marché et de mauvais choix

vendredi 27 novembre 2015

L’Argentine tourne la page Kirchner




La défaite logique du Kirchernisme

Bien sûr, les politiques menées après le défaut et la dévaluation ont sorti le pays de l’ornière, permettant une envolée du PIB par habitant, après avoir touché le fond en 2002. L’imposition d’un défaut aux créanciers du pays, encore remis en question par des fonds vautours aux Etats-Unis, la dévaluation et le protectionnisme ont nourri une croissance dépassant largement le cadre étroit des matières premières, contrairement à ce que répètent des analystes à courte vue. Buenos Aires continue à se passer des capitaux étrangers après s’être brûlé les ailes dans les années 1990 et s’être vu imposer des programmes d’austérité étrangement proches des récents plans Grecs. En fait, c’est la banque centrale qui finance en partie le gouvernement avec de la création monétaire, comme le fait aussi le Japon.



Cependant, il semble que le gouvernement ait pris un peu trop de liberté avec la planche à billets, poussant l’inflation au-delà des 20%, tout en tentant de nier la réalité en trafiquant les statistiques. En fait, certains ont vu dans les dernières années de présidence Kirchner un reflux d’autoritarisme et de corruption, avec la mort d’un procureur juste avant son témoignage sur une affaire importante. Mais au final, l’alternance qui a été votée démontre non seulement le caractère fondamentalement démocratique du régime déchu (ce qui loin d’être aussi évident au Venézuela), mais aussi que l’Argentine est une démocratie qui fonctionne plutôt bien puisqu’un peuple déçu vote pour l’alternance. Mais, comme le note Romaric Godin dans la Tribune, il ne faut pas s’attendre à un grand soir avec la victoire de Mauricio Macri.

Leçons pour les alternatifs

jeudi 6 février 2014

Argentine, Vénézuela, Russie : entre modèle et contre-modèle


Parler de ces trois pays est compliqué. D’une part, certains les présentent comme des (quasi) dictatures gérées en dépit du bon sens et ne devant leur salut qu’à leurs ressources naturelles. D’autres les présentent comme des modèles et refusent toute critique. La vérité est sans doute entre les deux.



Ce qu’ils font de bien

Dans son édition du 1er février, The Economist consacre un dossier à charge contre Poutine et un article sur l’Argentine et le Vénézuela, « les économies les plus faibles (d’Amérique Latine) au point de rupture ». Mais l’hebdomadaire néolibéral y fait encore preuve d’une partialité assez effarante et bien peu factuelle. Attribuer la réussite de l’Argentine au soja est ridicule, comme le montre Olivier Berruyer dans un dossier absolument remarquable sur le pays : le PIB réel par habitant a augmenté de 50% en 11 ans et l’agriculture pèse seulement 10% du PIB. Si le soja apporte des devises, il n’explique qu’une petite part de la croissance, bien plus basée sur l’industrie du fait d’une vraie polique protectionniste.



C’est d’ailleurs une grande réussite de l’Argentine que d’avoir réussi à relancer son économie après avoir commis l’imprudence de s’arrimer au dollar, en protégeant son marché et ses industriels de l’anarchie commerciale, à la manière des pays asiatiques. Mieux, le pays a réussi à nettement réduire les inégalités, le chômage et la pauvreté. C’est d’ailleurs un aspect important de la réussite du Vénézuela d’Hugo Chavez, qu’il doit en partie à la manne pétrolière, mais en partie seulement car dans beaucoup de pays qui sont dans la même situation, cette manne tend souvent à ne profiter qu’à une toute petite minorité (les oligarques et les multinationales qui exploitent avantageusement les ressources).

En fait, et c’est aussi le point commun avec la Russie, ces pays défendent leur intérêt national en refusant la dictature intellectuelle néolibérale et sans se soucier de la bien-pensance occidentale qui ne semble pas toujours appliquée avec la même rigueur pour un pays comme l’Arabie Saoudite, où pourtant, il n’y a ni démocratie, ni droits des femmes, qui ne peuvent même pas conduire… On peut d’ailleurs noter qu’il n’y a pas que les oligarques qui tirent profit de la manne des matières premières en Russie, comme le montre le redressement spectaculaire de sa démographie depuis la fin des années 1990, avec 50% de naissances en plus et un taux de fécondité passé de 1,2 en 2000 à plus de 1,7 !

Ce qu’ils font de moins bien

jeudi 18 avril 2013

Vénézuela : la révoltante ingérence des Etats-Unis





Mais qui sont les vrais démocrates ?

La présidence d’Hugo Chavez est un sujet clivant. D’une part, les manières autocratiques de l’ancien dirigeant du pays peuvent choquer à raison les partisans sincères de la démocratie. Mais de l’autre, il faut bien constater que l’ancien président Carter avait jugé que la démocratie vénézuélienne fonctionnait mieux que celle de son pays. Que lorsqu’il a perdu un référendum, il a suivi l’avis du peuple (contrairement à nos dirigeants en France après 2005). Du coup, il est essentiel de diversifier ses sources d’information : le blog d’Alexis Martinez sur Ragemag en est une très recommandable.

Alors que la plupart des sondages lui promettaient une victoire large, comme pour Hugo Chavez, Nicolas Maduro a rassemblée 50,7% des suffrages, contre 48,9% à son adversaire, avec une participation proche de 80%. Bref, des scores qui ne souffrent pas de contestation en principe, d’autant plus que le processus électoral est particulièrement bien encadré au Vénézuela avec de nombreux observateurs des deux camps assurant le respect de la volonté du peuple.

Malheureusement, Henrique Capriles, comme José Luis Obrador au Mexique, n’a pas reconnu le résultat et demande un recomptage, provoquant de graves tensions. Des manifestations se sont malheureusement soldées par plusieurs morts et blessés, les deux camps s’accusant mutuellement des troubles. Les Etats-Unis ont plaidé pour un recompte des voix, le porte-parole de la Maison Blanche estimant qu’il s’agissait d’une étape « importante, prudente et nécessaire ».

Comme le rapporte Jean Ortiz, cette ingérence des Etats-Unis est proprement scandaleuse. Qu’auraient-ils dit si nous nous étions officiellement mêlés de l’élection qui avait vu Georges Bush Junior l’emporter sur Al Gore de manière très contestable ? Non seulement Washington est mal placé pour donner des leçons de démocratie, entre l’épisode de 2000, les découpages délirants ou les manœuvres pour éviter de faire voter certains électeurs, mais l’organisation de putschs militaires en Amérique du Sud et le soutien mené contre Hugo Chavez en 2002 devrait plutôt l’inciter à faire profil bas ici.

Le chavisme survit (pour l’instant) à Chavez

mardi 12 mars 2013

Hugo Chavez meurt, mais pas le chavisme


Le président tout juste réélu du Vénézuela s’est éteint. Si certaines critiques dénoncent son autoritarisme et le rôle du pétrole dans son succès, il est resté dans un cadre démocratique et a mené une politique dans le sens de l’intérêt général. Du coup, son message devrait continuer à porter.

Un bilan globalement positif

Hugo Chavez aura été un président très contesté dans nos médias, qui tendent majoritairement à souligner les côtés obscurs de ses 14 années de pouvoir. Cependant, un examen plus impartial nuance fortement ces critiques, comme le résume très bien Melclalex sur son blog. Si certains soulignent à raison son autoritarisme et les conditions pas toujours parfaitement démocratiques des campagnes électorales au Vénézuela, l’ancien président Jimmy Carter a jugé que « le processus électoral (y) était le meilleur du monde et celui des Etats Unis probablement un des pires ! ».

Il ne faut pas oublier que les Vénézueliens ont souvent voté sous sa présidence Chavez et que personne n’a sérieusement remis en question les résultats en faveur de l’ancien président. Qui plus est, quand il a perdu, il l’a accepté, ce qui ridiculise ceux qui lui font un procès en dictature. Mais c’est surtout le bilan social du chavisme qui est positif. En effet, sous son mandat, l’alphabétisation a progressé, la pauvreté a été divisée par deux, l’accès au soin et à l’éducation s’est développé.

Bien sûr, cela a été rendu possible par l’immense manne pétrolière, mais au moins cette manne a profité à la grande majorité, ce qui est loin d’être toujours le cas dans les pays qui ont de grandes richesses naturelles. L’indice de Gini est passé 0,46 à 0,39, signe d’une baisse des inégalités peu commune de nos jours. Alors, bien sûr, on peut pointer le niveau élevé de violence, l’inflation ou l’anémie de l’économie privée et de l’agriculture, qui fait que le pays dépend des importations pour se nourrir. Néanmoins, au global, le bilan des 14 années de chavisme pour le pays est globalement positif.

Un message pour l’Europe