mercredi 11 janvier 2017

Ce cinéma qui refuse les frontières tout en étant protégé par les nôtres


« N’attendez pas du cinéma qu’il dresse des murs et des frontières » : voici la contribution d’Isabelle Huppert à la dénonciation de Trump un peu complaisamment partagée par les artistes qui se sont exprimés lors des Golden Globes. Mais en tenant un tel discours, le milieu du cinéma fait inconsciemment une double erreur. D’abord, il est peu probable que de telles déclarations aient une quelconque influence auprès des citoyens du pays, puisqu’il était clair lors de l’élection qu’Hollywood votait Clinton. Bien au contraire, cela pourrait renforcer Trump en illustrant si parfaitement son discours.

Mais il y a un point supplémentaire qui est gênant dans le discours d’Isabelle Huppert. Bien sûr, elle évoque la frontière que veut dresser Trump avec le Mexique. Mais elle devait sans doute sa présence aux frontières que la France a érigées pour protéger notre cinéma, en imposant des quotas de diffusion et des taxes portant sur les films étrangers. Bref, il est quand même un peu culotté de critiquer les frontières que veut mettre Trump, au chaud des frontières que la France défend pour ce seul secteur, ou presque. Ce qui montre aussi que l’on peut être protectionniste et ériger des frontières nationales fortes, sans pour autant être fermés à l’extérieur, comme le montre le secteur du cinéma.
 

7 commentaires:

  1. Trois questions :

    1- A part Hollywood (et encore) qui connaît Isabelle Huppert aux Etats-Unis notamment l'Amérique ayant voté pour D. Trump ?

    2- Ne pas ériger de frontières, comme vous le dites Laurent, la France a bien construit tout un système de défense de son cinéma. Ce qui n'est pas un mal. L'autre grand cinéma européen qui n'a pas su faire cela s'en mord les doigts, le cinéma italien. Maintenant, qui peut croire que les Etats-Unis n'ont pas leur propre système de défense et d'offensive pour protéger et imposer son cinéma ?

    3- Combien de films français passent la frontière américaine et s'imposent réellement aux Etats-Unis comparés aux films américains qui passent nos frontières et s'imposent en France ?

    Quand on écrit et dit qu'il y a une fracture (voire une faille sismique) entre certaines castes, certains microcosmes (je n'emploie pas volontairement le terme d'élite pour le cinéma...faut pas exagérer) et Madame et Monsieur Toulemonde...
    Bonne journée
    Sylvie

    PS: Laurent, ne manquerait-il pas une partie à votre texte ?

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    1. En effet, les Américains se contrefichent probablement d'Huppert. C'est avant tout pour notre pays que son état d'esprit est préoccupant.

      Tout comme l'est le multicul, autre chouchou des cultureux, et problème inévitable lorsqu'on ne fait pas attention à la composition des flux migratoires, pour qu'ils soient comme le souhaitait de Gaulle blancs, chrétiens, gréco-latins (s'il y en a) :

      http://www.atlantico.fr/decryptage/quand-royaume-uni-decouvre-avec-effarement-que-systeme-educatif-fait-face-menace-conjuguee-infiltration-extremisme-religieux-et-2931476.html

      Mais là, hélas, c'est Herblay lui-même qui est dans le déni.

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  2. Le protectionnisme francais vis à vis des films et séries US qui inondent le marché ciné-TV francais, elle est bien bonne celle là... sans compter que bon nombre de productions francaises sont des navets, vive le protectionnisme !

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  3. Il y a pire qu'Isabelle Huppert critiquant les frontières, par exemple Gérard Depardieu payant ses impôts en Russie.

    Ivan

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    1. Comme vous avez raison...
      L'Anonyme du jour

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  4. C'est actuellement la parade des bons sentiments dans le milieu du cinéma. ça ne leur coute pas cher et ils peuvent se prendre pour des héros, des résistants des temps modernes, cet entre-soi de lèches-culs et d'hypocrites professionnels.
    Minables, pathétiques.

    ça rappelle un peu la posture des dames patronesses du 19ème siècle qui faisaient oeuvre de charité pour le "bon peuple", pleines de bons sentiments pendant que leurs maris exploitaient sans vergogne ce même bon peuple.

    ça me dégoute à un point.
    Je vais aller gerber un bon coup et peut-être qu'après ça ira mieux...

    ***Jacko***

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  5. @ Sylvie

    Je suis bien d’accord. Merci, j’ai corrigé

    @ Ivan

    C’est un autre point choquant

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