dimanche 27 octobre 2013

Quand François Lenglet se fait l’avocat de la démondialisation


C’est un livre que je recommande. Dans « la fin de la mondialisation », François Lenglet prend le contre-pied des avocats de la mondialisation heureuse. Non seulement il prédit une « fin de la mondialisation », mais il détaille aussi tous les problèmes que cette mondialisation pose aujourd’hui.



Le vice des inégalités

François Lenglet détaille en effet trois vices majeurs qu’a, pour lui, la mondialisation. Le premier, largement théorisé par Thomas Piketty, Camille Landais, Emmanuel Saez, et plus dernièrement, par Joseph Stiglitz, dans « Le prix des inégalités », est le fait que cette mondialisation augmente fortement les inégalités. Il cite un sondage instructif : « 71% des citoyens étasuniens sont préoccupés par les destructions d’emplois potentielles que causent le commerce avec la Chine », contre seulement 15% des élites du pays… Il rappelle également la croissance de 25% des actifs des 500 plus grandes fortunes en 2012, alors même que le pouvoir d’achat de la population a diminué.

Pour lui, il n’y a pas de doute : « ces inégalités ont été décuplées par l’ouverture des frontières, en particulier la mondialisation financière. Pour les réduire, comme semblent le souhaiter aujourd’hui les citoyens, il faudra réhabiliter les frontières ». Il dénonce une mondialisation qui ne tourne que pour les élites et qui refusent de le voir : « étrange cécité qui réunit les maîtres de l’économie par-delà les siècles et les conjectures, pour une raison peu avouable : la mondialisation, inégale dans les dividendes qu’elles distribue, leur apporte bien plus qu’aux autres ». Il rapporte l’évidence : « les revenus réels des travailleurs les moins qualifiés baissent, alors qu’à l’autre extrémité de l’échelle les plus qualifiés voient, eux, leur salaire bondir bien plus vite que la moyenne » (patrons, financiers, artistes, sportifs).

Le vice de la paralysie des gouvernements

Le second angle d’attaque de la mondialisation est le fait qu’elle rend les Etats impuissants. Il commence par une évidence trop souvent ignorée : « on oublie que l’interdépendance est avant tout une dépendance ». Il parle d’effet papillon en soulignant que la dévaluation du yen, en provoquant un ralentissement des importations japonaises de produits chinois, a contribué à réduire la croissance de l’Empire du milieu, et donc sa consommation de matières premières, pesant in fine sur les exportations des pays qui produisent ces matières premières… Il souligne que les petits pays très ouverts en Europe, (pays scandinaves, Pays-Bas) ont tendance à avoir un fort niveau de dépenses publiques, ce qui permet d’amortir les aléas provoqués par l’ouverture à cette mondialisation.

L’amortissement est possible par la monnaie et le budget. Mais l’abaissement des frontières pèse sur les deux, dans une forme de « revanche du capital » pour l’auteur. En effet, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés sont sous la pression de la désertion fiscale. Il rappelle l’étude du Conseil des Prélèvements Obligatoires en 2009, qui montraient que les grandes firmes paient 9% sur leur bénéfice en France contre 30% pour les PME. Pour lui, « la libéralisation des mouvements de capitaux met les Etats à la merci du moins-disant fiscal » et cela a « tranformé les systèmes fiscaux occidentaux en ‘Robin des bois à l’envers, qui prélèvent sur les pauvres et non pas sur les riches ». En outre, la finance se joue des frontières comme des réglementations, avec les dark pools et les parasites fiscaux.

La libéralisation des capitaux et la lutte contre l’inflation attirent les investisseurs. Pour l’auteur, dans la lignée de son précédent livre, « les banques centrales travaillent davantage pour les épargnants et les détenteurs de capitaux (…) les usuriers (ont été) remplacés par le cartel bancaire et les banques centrales ‘indépendantes’ ». Il cite Dani Rodrik, pour qui, « un quart de siècle plus tard, on peut se demander pourquoi les Etats ont ainsi abandonné une partie importante de leur souveraineté pour la confier à des technocrates inamovibles ». Pour ce professeur d’économie politique de Harvard, il y a un « trilemme », à savoir qu’il n’est pas possible d’avoir simultanément démocratie, indépendance nationale et mondialisation économique. D’où plusieurs issues possibles : soit une limitation de la démocratie, soit un gouvernement mondial ou européen, mais, pour l’auteur, il faudrait « un très gros effort d’imagination », soit une limitation de la mondialisation. En conclusion, il note que la mondialisation « donne aux électeurs le sentiment qu’ils n’ont plus de barre sur leur destin – ni eux ni leurs représentants de la classe politique ».

Le vice de la « crise permanente »

Il remonte à la crise asiatique de 1997, qui a d’abord touché la Thaïlande, qui avait lié sa monnaie, le bhat, au dollar. Pour l’auteur, la crise vient bien d’un dysfonctionnement du marché et non des problèmes de gouvernance des pays concernés, comme les néolibéraux ont essayé de le faire croire. Les raisons de cette crise sont les excès traditionnels de la spéculation financière. Il rappelle qu’en 1996, 100 milliards de dollars avaient afflué en Asie du Sud-Est, créant de graves déséquilibres.  Tout le problème est que cela a poussé ces pays, ensuite, à accumuler des réserves de changes importantes pour éviter de dépendre de l’extérieur en cas de crise, et ne pas avoir à passer sous les fourches caudines du FMI.

Pour l’auteur « non seulement les marchés provoquent l’effondrement dans les moments de panique, mais ils créent eux-même la bulle spéculative qui va exploser en supprimant les signaux qui auraient pu conduire les Etats à la vigilance quant à la dégradation de leur solde extérieur », en Asie comme en Europe treize ans plus tard. Pire, les marchés accentuent les crises en poussant les taux à la hausse, ce qui creusent les récessions. De manière très intéressante, il note également que le financement à l’étranger de la dette fait que les intérêts quittent le territoire alors que si le financement était interne, l’argent circulerait, générant alors des recettes fiscales pour l’Etat…

Il démontre qu’il y a de nombreux responsables dans la crise de la zone euro et que la réduire à des Etats trop dépensiers est abusif puisque les marchés ont leur part de responsabilité. Au final, il juge que le premier responsable est ce système, et rappelle que dans les phases de spéculation, il vaut mieux avoir tort avec tout le monde que raison tout seul. Reprenant ses critiques précédentes de l’euro, il soutient que la politique de la BCE était « tout à fait adaptée outre-Rhin, mais trop accommodante dans les autres pays. Beaucoup trop pour l’Europe du Sud ». Il aurait fallu pouvoir monter les taux dans les pays de la périphérie de l’Europe. Avec un certain sens de la formule, il dit que le taux de change est « l’airbag de la mondialisation » et qu’« avec l’euro, l’Europe a renoncé à ses airbags ».

De manière amusante, son analyse des conséquences de la mondialisation rejoint l’analyse que j’avais faite début 2009, avec mon papier sur « la crise de l’anarchie néolibérale ». Si nous mettons tous deux en avant les inégalités et les crises à répétition, dans une forme étonnante d’inversion des rôles, il a remplacé mon point sur la dette par la perte de souveraineté des Etats.

Source : François Lenglet, « La fin de la mondialisation », Fayard

20 commentaires:

  1. Que n'avait-il réfléchi dans ce sens lors des débats précédant les présidentielles...

    RépondreSupprimer
  2. on se rappelle tous du Lenglet moquant Montebourg et ses idées de démondialisation après la publication du livre de Montebourg et lors de la campagne des primaires socialistes. Tout fout l'camp même Lenglet a révisé ses jugements

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. s'il est sincère, c'est bon signe,
      car au delà du fait que Montebourg a toujours raison trop tôt,
      l'essentiel est que la société change.
      s'il n'est pas sincère, ça fera quand même une voix de plus pour que Montebourg puisse appliquer ses idées.

      Supprimer
  3. "« les banques centrales travaillent davantage pour les épargnants et les détenteurs de capitaux (…) les usuriers (ont été) remplacés par le cartel bancaire et les banques centrales ‘indépendantes’ ». Il cite Dani Rodrik, pour qui, « un quart de siècle plus tard, on peut se demander pourquoi les Etats ont ainsi abandonné une partie importante de leur souveraineté pour la confier à des technocrates inamovibles »
    Tout est dit dans ce passage. Soit le cartel en question soumet le monde entier à sa volonté, soit les états reprennent leur souveraineté monétaire.

    RépondreSupprimer
  4. @ Anonyme

    Tout le monde peut évoluer. Il montre l'évolution de Keynes, Krugman... On sent une vraie différence de tonalité avec son précédent livre qui préconisait austérité et efforts de compétitivité. C'est donc une évolution positive.

    @ Melclalex

    Par-delà son évolution, le travail d'un journaliste n'est pas de passer les plats aux personnes dont il se sent plus proche. Il est normal qu'il les questionne. Il n'hésite jamais à questionner durement les personnes du PS et de l'UMP, il serait illusoire de s'attendre à ce qu'il traite plus gentillement ceux dont il est proche. Il doit faire preuve d'une certaine objectivité.

    @ Cliquet

    Beaucoup de choses très intéressantes dans ce livre (suite demain)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'espère que vous avez raison sur Lenglet et que ce n'est pas un opportuniste capable de tout pour vendre ses bouquin dans ce cas c'est une sacre épine dans le pied du concert médiatique ambiant ; je vais acheter le livre et en profiter pour prendre " Les voleurs de la Republique"

      Supprimer
    2. "C'est donc une évolution positive."

      Un peu tardive...

      C'est trop facile de changer d'avis maintenant que tous les signes d'un profond changement apparaissent.

      D'ici à ce qu'il essaye de se racheter une image pour pouvoir continuer à vendre une image d'analyste économique.

      C'est un résistant de 44 quoi...

      Quel courage!! Quelle girouette...

      Supprimer
    3. ouhaouuu, lui le chantre de la mondialisation heureuse ,
      quel beau revirement, espérons qu'il soit sincère !!!!
      effectivement, tout le monde à le droit de se tromper, comme tout le monde à le droit de douter !!
      Mais Mr Lenglet, lors des primaires ne doutait pas du tout, et se moquait des idées de Montebourg !!!
      du coup, je n'achèterai pas le livre, car ce Monsieur ne m'a pas convaincue sur son honnêteté journalistique .
      Ceci n'engage que moi bien entendu ...

      Supprimer
  5. Reprenant ses critiques précédentes de l’euro, François Lenglet soutient que la politique de la BCE était « tout à fait adaptée outre-Rhin, mais trop accommodante dans les autres pays. Beaucoup trop pour l’Europe du Sud ». Il aurait fallu pouvoir monter les taux dans les pays de la périphérie de l’Europe.

    Fin de citation.

    Bon.

    La question est donc :

    Pourquoi François Lenglet était-il pour le "oui" à tous les traités européens ?

    Hein ?

    Pourquoi ?

    François Lenglet était pour le "oui" à la monnaie unique, et aujourd'hui il vient pleurer à cause des conséquences de la monnaie unique.

    François Lenglet est un des très nombreux éditorialistes médiatiques qui étaient pour le "oui" à la monnaie unique, et qui aujourd'hui se lamentent des conséquences de la monnaie unique.

    Cet effondrement des élites médiatiques françaises est quelque chose de fascinant à observer.

    RépondreSupprimer
  6. La soudaine prise de conscience a-t-elle un intérêt au-delà de sa personne ? Non, car en dehors du fait que cette conversion apporte un peu d'espoir à ceux qui combattent l'establishment, son analyse n'est pas partagée par les gouvernants. Ceux-ci continuent à s'agiter, à zigzaguer sans avoir de carte, ni de boussole, ce qui n'est pas grave dans la mesure où ils n'ont pas la moindre idée de la destination.

    RépondreSupprimer
  7. François Lenglet voyait, au moins de mai 2012, une sortie imminente de la Grèce de l'euro, une fin rapide de l'euro et que François Hollande serait, contre son gré, le président du retour au franc (voir la vidéo ci-dessous). Il n'avait pas vu venir l'OMT de la BCE, l'énorme quantitatice esasing de la FED et la détermination insensée des élites et des classes dirigeantes à perpétuer le système quoi qu'il en coûte sur un plan social notamment.

    http://www.youtube.com/watch?v=hFVA8aonJwA

    Cependant quand on lit les déclarations récentes de Joerg Asmussen sur l'Italie, imminente personnalité allemande qui est une de celle dont la mission est de perpétuer le système, on comprend que rien n'est acquis :

    http://borsaitaliana.it.reuters.com/article/businessNews/idITMIE99O05E20131025

    Celui-ci vient d'affirmer que le sort de l'ensemble de la zone euro dépendra de l'Italie et non de l'Allemagne ou de la France, ni de la BCE ou de la Commission européenne. Il a considéré que l'Italie est trop grosse pour être assistée de l'extérieur et qu'elle doit donc se débrouiller seule pour retrouver la croissance perdue. Asmussen a rappelé la tendance à la baisse du taux de croissance réel en Italie au cours des 60 dernières années: « 5% dans les années cinquante, 4% dans les années soixante, 3% dans les années soixante dix, 2% dans les années 80, 1% dans les années quatre-vingt-dix, 0% au XXIe siècle ». Aujourd'hui on est même en dessous de 0% (et avec l’impossibilité de soutenir l'économie comme le font les pays disposant de la souveraineté monétaire dont le Royaume-Uni qui vient de faire une croissance trimestrielle de 0,8%):

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20131025trib000792510/08-la-plus-forte-croissance-trimestrielle-britannique-depuis-plus-de-trois-ans.html

    Que va pouvoir faire l'Italie dans l'euro avec aussi un endettement à plus de 130% du PIB? Elle ne peut rien faire selon le professeur d'économie italien Claudio Borghi :

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=gu7IY7VveHs

    En début de crise on était optimiste pour l'Italie car elle disposait encore d'une industrie de grande taille (voir l'article ci-dessous), mais c'est de moins en moins le cas aujourd'hui.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=73168

    On se demande par quel miracle la croissance va revenir en Italie et la situation italienne est largement transposable à la situation française. Si certains économistes dont François Lenglet et Jacques Sapir se sont trompés en voyant une fin rapide de l'euro, le système en place n'a en fait réussi qu'à repousser les échéances.

    Saul

    RépondreSupprimer
  8. La mondialisation et son double.
    Il me semble qu’on assiste à deux phénomènes extrêmement contradictoires. Le premier est la mondialisation qui consiste en une standardisation des modes de consommation, des cultures, des espaces, et dont Apple pourrait être le modèle, et le second qui serait une multi-mondialisation de ce même espace constituant, au contraire, en la mise en place de réseaux, très fortement ancrés dans des territoires et marquée par une forte empreinte culturelle et dont internet pourrait être l’archétype.
    Pour prendre un exemple, le blockbuster américain, universellement reconnu comme un archétype, appartient à l’espace de la mondialisation ; la découverte et le partage des cinémas indien, iranien ou coréen, parce qu’ils comprennent une forte emprise locale, appartiennent à la multi-mondialisation.
    Si la mondialisation impose l’uniformisation et la mise en concurrence des territoires qui, dès lors, se hiérarchisent et se fragmentent (fermeture des usines en France), à contrario, la multi-mondialisation suppose le respect des diversités et une mise en coopération entre ces mêmes territoires.
    A l’échelle européenne, j’aurais tendance à penser que l’euro appartient à l’esprit de la mondialisation, en ce sens qu’il uniformise la monnaie et génère de fortes inégalités sociales et territoriales ; alors, qu’au contraire, un programme comme Erasmus appartient plutôt à l’esprit de la multi-mondialisation parce qu’il crée des réseaux fortement ancrés dans des territoires et par delà des coopérations.
    Le refus de la mondialisation est souvent vécu comme une peur de la modernité, un repli identitaire et archaïque. Pas sûr que ce soit toujours le cas. On peut très bien rester ouvert sur le monde tout en étant attaché à son territoire et à sa culture – au fond, c’est ce que font tous les migrants du monde. La multi-mondialisation n’interdit pas le respect de l’Etat-nation, de la famille, de la culture d’origine. Au contraire. Mais elle l’ouvre à d’autres territoires par le biais des voyages, des échanges de cultures et de savoir-faire, des migrations, etc.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Le refus de la mondialisation est souvent vécu comme une peur de la modernité, un repli identitaire." Il s'agit là de la perception de nos "élites", qui sont au-dessus de la mêlée, voire profitent de la situation, et qui méprisent les citoyens "lambda". Hollande a fait de même en qualifiant ceux qui sont opposés à cette mondialisation-là de "conservateurs", de "peureux" et autres qualificatifs péjoratifs du même acabit. Or, la mondialisation, comme la politique de l'Union européenne pourraient avoir un tout autre visage que ceux que nous connaissons aujourd'hui. Les questions sont abordées de manière manichéenne et jamais approfondies avec des réponses sous forme d'alternatives. Il s'agit pour chacun d'entre nous de répondre à un ultimatum : "Etes-vous pour ou contre l'Europe ?". C'est comme s'il fallait, par exemple, répondre par oui ou par non à la question : "Etes-vous pour ou contre l'immigration ?". Un bon vieux raisonnement binaire et ils osent nous parler de populisme !

      Appliquez donc ce genre de raisonnement à votre vie quotidienne et vous en verrez la stupidité.

      Supprimer
  9. J'ai toujours apprécié LENGLET....

    RépondreSupprimer
  10. HALTE AU SCANDALE ....

    TOUCHES PAS A MES ECONOMIES, MON ASSURANCE-VIE

    faire suivre, je l'ai fait à tous mes contacts

    RépondreSupprimer





  11. Rémi Briere vous a envoyé une invitation à l’évènement de La Bretagne Vous Aime Et Vous? :
    Grande manifestation Régionale pour l'emploi et la Bretagne. NON! à l'écotaxe
    samedi 2 novembre, 15:00 (UTC+01) à : Quimper, Bretagne






    Rémi Briere vous a envoyé une invitation à l’évènement de La Bretagne Vous Aime Et Vous? :
    Grande manifestation Régionale pour l'emploi et la Bretagne. NON! à l'écotaxe
    samedi 2 novembre, 15:00 (UTC+01) à : Quimper, Bretagne


    RépondreSupprimer
  12. @ Tous

    Ce n’est pas parce que nous sommes arrivés à ces conclusions avant, qu’il faut tomber sur ceux qui nous rejoignent (d’autant plus quand ils sont trainés dans la boue par ceux qui défendent encore le néolibéralisme). Nous devrions surtout nous en réjouir à mon avis.

    @ Patrice

    Non, ce n’est pas un opportuniste. On note chez lui une évolution de la pensée qui rappelle celle de Stiglitz et Krugman, qui prennent petit à petit conscience des dangers d’une mondialisation anarchique. Il faut noter qu’il l’avait fait assez tôt sur les questions financières (son livre « la crise de 1929 est devant nous », publié avant 2008). Le livre de NDA est son meilleur à mon sens.

    @ Bip

    Pas du tout d’accord (cf commentaire pour Patrice). Nous ne sommes pas encore en 1944 il me semble et il se fait lyncher par beaucoup de médias. J’ai lu une critique indigente dans Challenges qui le lapidait (sans l’avoir vraiment lu sans doute) en disant qu’il reprenait le programme de Marine Le Pen…

    @ BA

    Qui sait s’il a soutenu tous les traités ? Il a été un des premiers journalistes à critiquer la monnaie unique et les plans européens, dès 2010.

    @ Démos

    Si, car cela signifie que le journaliste économique le plus connu du pays tient un discours beaucoup plus équilibré…

    @ Saul

    C’est un débat que j’avais eu avec Sapir, Gréau et Hureaux. Dès 2010, je pensais que la fin de l’euro pouvait durer. La situation de l’Italie n’est pas durable, mais l’étranglement économique est lent. C’est comme pour ébouillanter une grenouille. Si on la met dans de l’eau bouillante, elle sort tout de suite. Si on la met dans de l’eau tiède que l’on chauffe petit à petit, elle se laisse engourdir.

    Ma conviction est que le prochain krach provoquera l’effondrement du système et de l’euro en même temps.

    @ Léonard,

    Analyse très intéressante. Pour ma part, cela rejoint la différence pour moi entre la globalisation (uniformisation du globe par la mondialisation) et l’internationalisme, qui représente une augmentation des échanges entre les nations, et donc une ouverture à l’autre, qui, quand elle est souveraine, est très positive. Le Général de Gaulle était, à mon sens, profondément internationaliste.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis d'accord, c'est exagéré.

      Mais moi j'entends pas la même chose quand il parle au JT 20h ou dans "Des paroles et des actes" que ce qu'il a l'air de dire dans ce livre.

      Donc peut-être qu'il va changer de discours parce qu'il vient de comprendre quelque chose.

      Mais si la seule chose qu'il fait pour compenser les propos archi favorables au système qu'il tient à la télé, c'est d'écrire un livre dont on peut douter qu'il puisse avoir un centième de l'impact des quelques minutes où il passe au 20h...

      On pourra se demander quel est son but.

      Supprimer
  13. En dépit de la colère légitime des Bretons, Pierre Moscovici vient d'annoncer aujourd'hui que le gouvernement maintiendrait l'entrée en vigueur de l'écotaxe pour le 1er janvier 2014. Cet été, M. Moscovici avait été beaucoup plus prompt à transférer 25 milliards d'euros de liquidités du livret A pour les offrir aux banques. Visiblement il est beaucoup moins ouvert quand il s'agit des agriculteurs bretons. Pourtant cette nouvelle taxe verte est une absurdité tant économique qu'écologique. Économique car elle va alourdir encore les charges de nos producteurs français et créer une distorsion de concurrence par rapport aux produits importés qui seront taxés à la marge. A titre d'exemple, un poulet produit en Bretagne ou en Dordogne pourra être taxé six fois entre la naissance du poussin et l'achat par le consommateur final, contre seulement une fois quand il sera importé par avion du Brésil. Écologique car cette taxe va avoir l'effet inverse de celui recherché ; elle va favoriser les produits étrangers au lieu des circuits courts, et va donc accroitre les émissions de gaz à effet de serre. Voilà une taxe qui a tout de la fausse bonne idée. Votée par l'UMP et le PS, elle découle d'une directive adoptée par Bruxelles en 2006. En vérité, le gouvernement est prêt à ruiner des agriculteurs et laisser la Bretagne s'enfoncer dans le désespoir pour faire plaisir au lobby vert à Bruxelles et à Paris. Est-ce que vraiment les caprices de Mme Duflot et ses amis sont plus importants que les dizaines de milliers d'emploi menacés par cette écotaxe ? Il semblerait bien que oui. La France a déjà les normes environnementales les plus strictes au monde. On ferait mieux de taxer les produits fabriqués à l'étranger qui ne respectent aucun de nos standards environnementaux. Là, l'impact écologique serait réel et la concurrence économique serait beaucoup plus loyal pour les entreprises françaises. Les Allemands ont été, une fois encore, plus malins que nous. Angela Merkel a décidé d'appliquer cette taxe que pour les poids lourds supérieurs à 12 tonnes, et non 3,5 tonnes comme en France. De ce fait, la taxation touche surtout les transports longs qui traversent l'Allemagne et épargne les entreprises locales. La colère de la Bretagne est légitime car cette écotaxe est à tous points de vue absurde. Le gouvernement est prêt à tous les sacrifices pour contenter ses alliés verts et obéir aux directives de Bruxelles. Les Bretons ont raison de sonner la révolte. Nicolas Dupont-Aignan Député de l'Essonne Président de Debout la République - See more at: http://www.debout-la-republique.fr/communique/ne-sacrifions-pas-nos-emplois-sur-l-autel-du-dogme-vert#sthash.pIOjP8rX.lf6oTkOx.dpuf

    RépondreSupprimer
  14. @ Bip

    Disons que Lenglet n’est pas complètement un alternatif. C’est un libéral pragmatique et humaniste. J’écoute ses chroniques sur RTL et je trouve que ce qu’il dit est souvent intéressant. Sur France 2 et RTL, il tient des propos souvent hétérodoxes.

    @ Gilco56

    Bien d’accord

    RépondreSupprimer