Alors qu’il semble que la signature de l’accord de libre-échange entre
le Canada et l’Union Européenne ne pourra pas avoir lieu demain, du fait de
l’opposition de la Wallonie, voici une sélection d’articles sur le sujet,
notamment centrée sur les tribunaux d’arbitrage et le traité transatlantique
(le TAFTA), qui est le grand frère du CETA. Vous y trouverez à la fin une
synthèse du très bon livre de Danièle Favari sur le sujet :
Affichage des articles dont le libellé est traité transatlantique. Afficher tous les articles
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mercredi 26 octobre 2016
mercredi 31 août 2016
Le traité transatlantique cède sous les évidences et la pression populaire
En ces temps parfois
désolants, les bonnes nouvelles sont toujours bonnes à prendre. La prise de
position concomitante en
Allemagne, puis en
France, contre le TAFTA, le
traité transatlantique, peuvent représenter un heureux dénouement à cet
accord défendant les intérêts des multinationales au mépris de la démocratie,
même
s’il conviendra d’être extrêmement méfiant dans les mois à venir.
Un moment protectionniste
européen ?
vendredi 6 mai 2016
Les dessous du TAFTA révèlent la nocivité de l’UE
Malheureusement,
ce n’est pas surprise, tant
le monstre européen préfère ses dogmes ultralibéraux et la
défense des intérêts des multinationales depuis sa création et la défense
de peuples européens trop divers et loin de leur bulle. Mais les
révélations de la semaine démontrent une nouvelle fois tous les travers de
cette construction européenne dans la négociation avec les Etats-Unis.
Le
vampire enfin exposé à la lumière du jour ?
mercredi 5 novembre 2014
Les scandaleux tribunaux d’arbitrage internationaux
C’est une
terrible invention des années 1990 : des
cours internationales d’avocats d’affaire qui jugent les contentieux entre les
entreprises et les Etats, mis sur le même plan. Malgré l’opposition de
l’opinion, leur rôle s’étend tellement que même
The Economist a fini par s’en
émouvoir !
Pourquoi
il faut s’y opposer
« Au
revoir les protections environnementales européennes. Au revoir à la sécurité
sociale britannique. Au revoir, pour cette raison, à la capacité, pour les
électeurs dans les démocraties souveraines de déterminer la sorte de pays dans
lequel ils souhaitent vivre. Toutes ces choses sont condamnées, à cause d’une
clause obscure dans les accords de libre-échange que l’UE a négocié avec les
Etats-Unis sur les Règlements des Différends entre Investisseurs et Etats
(RDIE, ou ISDS en anglais), voici ce que disent les opposants à ces
accords ». Même si The
Economist qualifie cela d’exagération et persiste à trouver l’idée bonne,
il affirme qu’il y a une portion de vérité dans ces affirmations.
Mieux, la
bible des élites néolibérales cite des exemples choquants, comme celui de
Philip Morris, qui a demandé des compensations à l’Australie pour sa décision
d’imposer des photos de victimes de cancer du poumon sur les paquets de
cigarettes. C’est aussi par ce biais là qu’une compagnie pétrolière étasunienne
poursuit le Québec pour son interdiction de la fracturation hydraulique. Pire,
le nombre de procédures ne cesse d’augmenter et elles restent désespéremment
opaques. En effet, certaines
multinationales utilisent tous les subterfuges légaux et jouent de leur implantation dans un
pays qui accepte l’autorité de ces tribunaux pour pouvoir ensuite mener des
actions devant ces cours.
Des
politiques aux abonnés absents
vendredi 17 octobre 2014
TISA, cet autre traité libre-échangiste qui vous veut du bien … (billet invité)
Billet invité de l'Oeil de Brutus
Moins connues que les négociations relatives au
traité transatlantique (également nommé TAFTA et TTIP, lire ici, là et là), celles qui devraient
accoucher du TISA (Trade in Service
Agreement) n’en sont pas moins fortement déterminantes sur l’avenir de nos
sociétés[i].
Comme ses frères et sœurs et dans ce qui est
maintenant une habitude en ère néolibérale post-démocratique, le TISA se
négocie dans la plus grande discrétion à l’abri des murs de l’ambassade
d’Australie en Suisse (!). Chaque citoyen en sera pourtant concerné au premier
chef. Cinquante Etats, dont les 28 membres de l’Union européenne tous
représentés par la Commission européenne, participent aux négociations[ii].
Pour comprendre le TISA, il faut bien en cerner
l’origine. En 1994, dès sa création l’Organisation mondiale du commerce (OMC)
se lance dans la négociation d’Accord Général sur le commerce des services
(AGCS) qui vise, déjà, à libéraliser tous les services (y compris, et surtout,
les services publics). Souhaitant préserver leurs marchés intérieurs des
prédations financières du Nord, les pays émergents (Russie, Chine, Brésil, Inde,
Afrique du Sud), qui ont bien retenu les leçons du capitalisme prédateur,
parviennent à susciter un large consensus des pays du Sud (90 Etats) pour faire
échouer l’accord.
mardi 15 juillet 2014
BNP Paribas : les deux oublis de Lordon et Berruyer
Décidément,
l’amende acceptée par BNP Paribas déchaine les passions sur Internet. Encore
une fois, de
nouveaux éléments ont été portés au débat dans mon papier de la semaine
dernière, qui était lui-même une réponse aux commentaires sur
mon papier sur l’Argentine.
Lordon et
Berruyer n’ont pas tort
Je remercie
les commentateurs de
m’avoir indiqué les papiers de Frédéric Lordon et Olivier Berruyer, que
j’estime beaucoup, qui donnent une perspective différente à ce débat. Frédéric
Lordon s’en réjouit pour deux aspects cohérents avec son discours (et sur
lequel je le rejoins) : l’affirmation de l’autorité de l’Etat sur le
capital mais aussi la sanction d’une finance peu regardante avec l’argent
qu’elle fait. Et ces points sont justifiés. Dans ce monde où l’on négocie un
traité transatlantique qui pourrait mettre les multinationales sur le même plan
que les Etats, il n’est pas inintéressant de constater qu’un Etat, fusse-t-il
le plus puissant (ce qui limite tout de même un petit peu la portée de la
démonstration de Frédéric Lordon), impose une amende de 9 milliards à une
banque. Et on se demande s’il ne serait pas possible pour la banque d’aller
contester ceci devant un tribunal spécial (le
fameux RDIE) dans un prochain avenir…
Olivier
Berruyer, qui argumente toujours de manière très documentée et rationnelle, souligne que BNP Paribas
ne peut pas être très fière de ce qu’elle a fait en devenant l’un des
principaux financiers du Soudan. Et il note justement que la banque avait
conscience du danger légal puisqu’elle camouflait ces transactions pour éviter
que les Etats-Unis en soient au courant. Et sur le fond, moi, qui
suis un critique régulier du monde de la finance depuis l’ouverture de mon
premier blog, je suis parfaitement d’accord pour dire que la finance doit
être sanctionnée quand elle commet des actes répréhensibles par les
juridictions des endroits où ces actes ont été commis. Et je n’ai pas d’état
d’âme face à des banques qui
utilisent largement les parasites fiscaux pour contourner les règles et les
impôts. Je suis partisan
d’une réglementation beaucoup plus stricte du monde financier pour éviter
toutes les dérives passées.
Les
angles morts de leur argumentation
samedi 21 juin 2014
A lire : dossier spécial du Monde diplomatique sur le traité transatlantique (billet invité)
Billet invité de l’œil de Brutus
Dans son édition de juin 2014, Le Monde diplomatique
dresse un dossier très complet sur les débats relatifs au TTIP[i].
Je ne saurai qu’en conseiller la lecture, et pour se faire dresse ci-dessous
les éléments qui m’ont paru les plus saillants[ii].
Les principales menaces du
TTIP[iii]
-
Toute régulation de la finance deviendra
quasi-impossible et le TTIP devrait amener à l’abrogation des quelques
réglementations (déjà bien minimes) mises en place depuis 2008. Ainsi, « les négociateurs américains, conseillés par
des banquiers de Wall Street, ont proposé d’ajouter au traité des règles
contraires aux dispositions américaines visant à interdire les produits dérivés
toxiques, à limiter la taille des banques dites too big to fail »[iv].
-
Au nom de la liberté de commerce, les normes
sanitaires pourraient être revues à la baisse, ce qui induirait, par exemple,
la « libre » commercialisation de viande touchée par la « vache
folle » ou de lait contaminé[v].
-
mardi 17 juin 2014
Michel Sapin avoue que le traité transatlantique favorise les Etats-Unis
Mais
qu’est-t-il passé dans la tête du ministre du budget, qui n’est pourtant pas un
perdreau de l’année, pour affirmer qu’une sanction injuste de BNP Paribas « pourrait affecter les discussions en cours
sur le traité de libre-échange » ? Quelques mots très
révélateurs…
Une
admission révélatrice
En effet,
ces quelques mots sont très riches de sens. En utilisant le traité
transatlantique en cours de négociation entre l’Union Européenne et les
Etats-Unis pour menacer Washington alors
que BNP Paribas pourrait être soumise à une amende délirante, Michel Sapin
indique de facto que ce traité va davantage profiter aux Etats-Unis qu’aux pays
européens. Car si le traité profitait davantage au vieux continent, ce devrait
être les Etats-Unis qui menaceraient d’interrompre la négociation devant
l’interférence du gouvernement français et il n’aurait aucun intérêt à évoquer
une telle option dans
le cadre du dossier BNP Paribas. Là, parce que le gouvernement français
menace la négociation, cela signifie de facto que cette négociation représente
un bénéfice potentiel pour Washington, et donc globalement que le traité
transatlantique favorise les Etats-Unis.
Voilà une
admission effarante de la part d’un ministre de la République qui est tout
de même sensé défendre les intérêts de la France et des Français. Bien sûr, les
plus libéraux affirmeront que tout le monde a à gagner au libre-échange et que
ce que gagneraient les USA ne serait pas au détriment de la vieille Europe. Mais
un tel raisonnement ne tient pas parce que dans ce cas-là, la France y perdrait
aussi, ce qui rendrait la menace non crédible. En outre, personne n’a démontré
sérieusement les bénéfices de l’anarchie commerciale et
le développement des pays asiatiques montre au contraire l’intérêt du
protectionnisme, partie intégrante de leur modèle économique. Bref, soit
Michel Sapin est un néolibéral dogmatique de la pire espèce, soit il était prêt
à sacrifier les intérêts du pays dont il est le ministre jusqu’à ce que les
abus caractérisé de l’Oncle Sam sur le dossier BNP Paribas ne le pousse à
un peu moins de docilité à l’égard de Washington.
Un traité
révoltant
lundi 2 juin 2014
Accepter les négociations du traité transatlantique par dogmatisme serait une faute (billet invité)
Comment peut-on se prétendre être
gaulliste et défendre le principe même du traité
transatlantique (TTIP[i]) ?
A lire sa tribune sur le site du Monde (Rejeter
le traité transatlantique par dogmatisme serait une erreur,
23/05/2014), cette question, Mme Nora Berra (ancienne eurodéputée et élue UMP
de la région lyonnaise) ne se l’est manifestement pas posée. Ou alors, c’est
qu’elle est dans la plus grande ignorance sur les tenants et les aboutissants
du TTIP[ii].
Car il faut bien de l’un ou l’autre (ou
des deux) pour pouvoir s’émouvoir que ce traité infâme cristallise les
oppositions alors même qu’il s’agit « d'un accord dont ni le contenu, ni même les contours
n'ont pour le moment été mis sur le papier et nourrissent ainsi la résurgence
d'un certain anti-américanisme ». C’est
justement là tout le problème : on ne sait rien, ou presque, de ce que la
Commission européenne négocie dans notre dos alors qu’il s’agit pourtant
d’éléments fondamentaux de notre avenir ! Et les quelques fuites sur ces
négociations ne sont guère rassurantes, ni pour les citoyens, ni pour la
démocratie, ni pour la France[iii].
lundi 12 mai 2014
UE, TAFTA, RDIE…etc : avec les traités, c’est la démocratie qu’on assassine
Aujourd’hui,
on ne questionne pas le fait de signer des traités. C’est devenue une routine
de notre vie diplomatique : accords commerciaux, accords de défense, ou
associations, souvent entre Etats d’une même zone géographique. Mais ces
traités ne sont pas neutres pour la démocratie.
Une
démocratie en cage
Le principe
de la démocratie, c’est le gouvernement du peuple par le peuple, pour le
peuple. Comme depuis des décennies, cela
suppose qu’une majorité de la population peut élire des représentants qui
mèneront la politique qu’ils souhaitent. C’est ainsi qu’en 1981, les
Français ont voté pour un changement politique radical, impliquant des mesures
aussi fortes que des nationalisations ou une baisse du temps de travail. En
1986, ce fut un tournant d’inspiration néolibérale, avec des privatisations
touchant parfois des entreprises nationalisées cinq ans auparavant. Cela est
parfois brusque, mais c’est
le principe de la démocratie que de permettre au peuple de changer de direction
s’il le souhaite majoritairement.
Mais la
démocratie est de plus en plus battue en brèche par des traités qui limitent
considérablement les capacités d’action des gouvernements. L’UE est en sans
doute le meilleur exemple. Au Japon, le
Premier Ministre a relancé l’économie en utilisant le levier monétaire après
avoir gagné les élections. Dans la zone euro, cela est impossible
puisqu’elle est confiée à la BCE… L’UE empêche également toute restriction aux
mouvements de capitaux, de biens ou de personnes. Elle peut également nous
imposer des normes qui n’apportent aucun progrès, comme celle dégradant la
qualité du chocolat ou permettant la présence de 0,9% d’OGM dans les produits
Bio. C’est également un
objectif du traité transatlantique que de remettre en cause la capacité de
nos gouvernements à décider des normes dans nos pays.
De la
politique et du droit
jeudi 8 mai 2014
Européennes : pourquoi je ne voterai pas pour le Parti Socialiste (billet invité)
Considérations d’un
militant PS désabusé
Billet invité de
Guillaume Lelong, secrétaire fédéral délégué à la communication du PS17.
Vous pouvez aussi le retrouver
sur Twitter.
« Choisir notre
Europe », tel est le slogan de la prétendue gauche qui se targue de
faire enfin ce qu’elle promet depuis au moins 30 ans. Une fois encore on nous annonce
l’Europe Sociale, l’Europe Solidaire et nombre de citoyens écoutent ces belles
phrases sans naïveté aucune en étant bien résolus à s’en contre-foutre.
J’ai pour ma part faillit m’y intéresser une dernière fois.
Ma bonne conscience militante m’avait amené à accepter dans un premier temps de
faire campagne pour le PSE sans me leurrer pour autant, puisque mon côté
gaulliste m’invite à être plus que suspicieux vis-à-vis de cet étendard du
parti de l’étranger qu’est l’UE. C’est la raison pour laquelle j’ai entrepris
de faire des recherches à minima sur Martin Schulz (candidat à la présidence de
la Commission), et Isabelle Thomas (candidate PS à sa réélection pour la région
Ouest où je vote) afin de voir s’ils étaient défendables.
De prime abord mon optimisme fut grand. Dans la liste
d’Isabelle Thomas nous trouvions Emmanuel Maurel, leader de l’aile gauche du
Parti Socialiste pour lequel sa bonne foi dans ses propos est certaine. Aussi
me disais-je que ces élections sont sûrement la dernière chance pour l’UE,
laquelle si elle continue ainsi, finira dissoute par la violence populaire qui
monte, qui monte…
L’un des thèmes cruciaux était à mon sens le traité
transatlantique. C’est donc sur ce point que j’ai fait un focus mais pas
seulement.
samedi 3 mai 2014
Gagner la guerre des mots contre le néolibéralisme
Après
avoir étudié la guerre des mots que nous devons mener pour s’opposer à la
signature du traité transatlantique, il ressort également de ce traité tous
les poncifs néolibéraux pour défendre le laisser-faire et le laisser-passer,
auxquels il faut également faire un sort.
Maquiller
la jungle
Libéralisation :
c’est un des termes les plus employés pour défendre les politiques économiques
menées depuis quarante ans. Mais derrière ce terme, se cache en réalité la
promotion de la loi de la jungle, la loi du plus fort, une anarchie
néolibérale, que les démocraties ne pourraient plus maîtriser. En
réalité, il s’agit d’une forme de retour à l’état de nature, une déconstruction
de ce qui fait l’humanité. Car il s’agit d’une vision extrême de la liberté,
jamais encombrée par les principes d’égalité et de fraternité notamment.
Une plus
grande ouverture : voici un mot utile pour les néolibéraux. Qui peut
vouloir être pour la fermeture plutôt que l’ouverture ? Un bon moyen de
biaiser les débats. Mais en réalité, dans
le traité transatlantique, il s’agit en fait d’une moindre protection,
et du règne de l’argent, du laisser-faire et du laisser-passer
Intégration
économique : forcément, dire que l’on va autoriser la vente du bœuf
aux hormones étasunien en Europe n’est pas très motivant. La normalisation des
normes est un terme trop technique, un peu effrayant. Les néolibéraux ont donc
trouvé le terme d’intégration, porteur de valeurs positives, pour maquiller les
desseins du
traité transatlantique. Et si on disait restriction de notre possibilité
de choisir ce que nous mangeons et consommons ? L’intégration devient
alors beaucoup moins souhaitable.
Sur les
grands débats du moment
vendredi 2 mai 2014
Gagner la guerre des mots contre le traité transatlantique
C’est Eric
Hazan, dans
un livre passionnant, qui m’avait sensibilisé à l’importance du choix des
mots dans le débat. Gageons que l’euro fort est plus populaire que l’euro
cher… D’où mon choix de parler d’anarchie
néolibérale, de parasites
fiscaux, de désertion
fiscale ou de camisole
budgétaire. Le
livre de Danièle Favari sur le traité transatlantique démontre que la
guerre des mots aura lieu aussi sur ce sujet.
Les termes que j’ai choisis font tous partie
du mandat de négociation de la Commission Européenne rapporté
par Danièle Favari dans son livre, sur la base des travaux de Magali Pernin.
La guerre
des normes nationales
Obstacles
non tarifaires : la novlangue néolibérale veut connoter de manière
négative tout
ce qui peut freiner les échanges entre pays. C’est pourquoi elle choisit le
terme obstacle. Mais en réalité, il s’agit des normes qui protègent notre
santé et notre savoir-faire. Notez que si on utilisait ces termes, l’envie
de les démanteler passerait sans doute assez vite…
Barrières :
tout obstacle au commerce ou aux flux de capitaux doit absolument être disqualifié.
Il faut donc donner envie de les supprimer, comme
toutes les frontières. En réalité, il ne s’agit que de sas, qui
s’ouvrent et se ferment, et permettent ainsi de contrôler ce que l’on laisse
entrer.
Coûts
inutiles : en ces temps d’austérité, le motif économique doit lever
toute envie d’avoir des normes nationales. Elles sont donc qualifiées de coûts
inutiles, comme si tous les contrôles étaient inutiles, balayant le fait que les
Français ne veulent pas consommer d’hormones de croissance dans leur viande, au
contraire des étasuniens. Pour mieux les défendre, préférer tests qui
garantissent notre sécurité.
Réduire
les essais redondants et onéreux : encore une belle astuce sémantique
des défenseurs du TAFTA pour biaiser le débat. Qui pourrait souhaiter maintenir
des essais redondants et onéreux ? Mais, parions que l’opinion sera
défavorable au fait de réduire la sécurité et l’inocuité de ce que nous
consommons
Vers un
nouvel ordre mondial
samedi 26 avril 2014
Le RDIE : la bombe à retardement démocratique du traité transatlantique
Dans
son livre consacré à l’accord transatlantique, Danièle Favari donne toutes les
raisons pour s’y opposer. Et par-delà les risques sanitaires et le fait de
servir les multinationales, il y a un mécanisme peu connu mais révoltant, survivance
du défunt AMI, les RDIE, ces
tribunaux qui asservissent les démocraties.
Le RDIE,
qu-est-ce que c’est ?
Le RDIE
(Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats), ou ISDS en anglais
(Investor-State Dispute Settlement) est « un mécanisme d’arbitrage privé entre les investisseurs et les Etats qui
se substituerait aux juridictions existantes, permettant ainsi aux
investisseurs privés de s’affranchir de toutes les lois et, de contourner les
décisions qui leur seraient gênantes et de sanctifier la privatisation du
pouvoir législatif ». Les Etats et les Parlements ne peuvent rien
contre ces jugements. 6514 cas ont été soumis en 2012. Danièle Favari note que
« 15 arbitres ont décidé de 55% de tous les
litiges connus » et que « les
revendications des Investisseurs ont été acceptées dans 70% des décisions
arbitrales connues en 2012 », avec 1,77 milliards de dollars
d’indemnité à Occidental contre l’Equateur.
Selon
le mandat de la Commission « l’accord
devrait viser à inclure un mécanisme de règlement des différends investisseur /
Etat efficace et à la pointe, assurant la transparence, l’indépendance des
arbitres et la prévisibilité de l’accord, y compris à travers la possibilité
d’interprétation contraignante de l’accord par les Parties. Le règlement des
différends d’Etat à Etat devrait être inclus, mais ne devrait pas interférer
avec le droit des investisseurs d’avoir recours à des mécanismes de règlement
des différends investisseur-Etat ». Il doit protèger les investisseurs
contre « la discrimination (par
rapport à des locaux, l’expropriation, un traitement injuste et inéquitable et
la possibilité de transfert de capitaux ».
La démocratie
dans une cage
jeudi 24 avril 2014
Mobilisation générale contre le traité transatlantique !
Le traité
transatlantique, qui vise à créer un grand marché réunissant l’Europe et les
Etats-Unis symbolise à lui tout seul tous les débats que nous devrions avoir
sur notre avenir. Merci
à Danièle Favari d’en résumer les principaux enjeux dans un livre court mais assez
complet.
Un sujet
qui s’impose
Les
négociations commerciales pour créer un grand marché transatlantique sont
longtemps restées à l’écart du débat démocratique. Mais cela change. Il faut
saluer ici deux pionniers, Lior Chamla, du
blog la théorie du tout, et Magali Pernin qui tient le blog Contre
la Cour (cité par Danièle Favari). J’ai écrit quatre papiers sur le
sujet en février,
mai
et juin
2013 et janvier
2014. Marianne a consacré un dossier et sa une il y a quelques
jours, rapportant les
discussions entre la commission et les multinationales ainsi que l’influence
des lobbys. Le Monde le couvre de
manière moins critique, mais
y a consacré plusieurs papiers. Sud-Ouest
se demande « pourquoi
ce traité est en train de mettre le feu à l’Europe ».
Le
livre de Danièle Favari, qui
a lancé une pétition sur le sujet, que
je vous invite à signer, est un outil majeur dans le combat contre ce
traité. Son livre est court (et donc accessible, à 8,9 euros), mais complet. Il
comprend notamment l’intégralité du mandat de la Commission Européenne, fourni par Magali Pernin, mais aussi de
nombreux liens et sources qui permettent d’approfondir les questions que l’on
souhaite. Le mandat de négociation est effarant, disant tout et son contraire
(unification des marchés, mais préservation des spécificités, même si au
global, on devine dans quel sens il penche).
Pourquoi
il faut absolument s’y opposer
mercredi 12 février 2014
Le traité transatlantique (TTIP), ou l'aboutissement du règne de l'oligarchie
Billet invité de l’Oeil de Brutus
Avant l’été, Jean-Michel Quatrepoint
avait déjà tiré la sonnette d’alarme : L’accord commercial transatlantique sera une
catastrophe pour la France. Mais il était
encore quelque peu optimiste. Car sur le sujet du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), l’Union européenne montre clairement son vrai visage, tant sur le
fond (les dogmes néolibéraux libre-échangistes, instruments au service des
lobbys des multinationales), que sur la forme (la mise à l’écart de tous les
acteurs représentant un tant soit peu le processus démocratique : élus,
gouvernements nationaux, société civile). Sentant la pression montée sur le
sujet, la Commission européenne vient de geler (jusqu’au mois de juin,
c’est-à-dire après les élections européennes) les négociations relatives au
processus de règlement des différends. Mais ce n’est là que l’arbre qui cache
la forêt. Car tous les autres chapitres de discussion se poursuivent.
vendredi 7 février 2014
L'Europe est-elle plus "à gauche" que ses états membres ?
Billet invité de Coralie Delaume, publié
sur l’Arène Nue, qu’elle vient de relancer, avant
la parution de son livre
A l’approche des élections européennes de mai 2014 et de la « déferlante eurosceptique » qu’on nous promet, il semble que l’Europe et ses institutions, soient devenue diablement prudentes. Pour un peu, elle passerait pour moins libérale voire pour plus « à gauche » que les différents États membres.
Pas très difficile me direz-vous, puisque nombre desdits États sont gouvernés par des conservateurs. Certainement vous répondrais-je, un peu vexée. Mais ils ne le sont pas tous. En tout cas pas la France, qui est dirigée par des socialistes paraît-il, même s’il faut le dire vite.
Quelques éléments témoignent de la prudence de sioux dont font actuellement preuve nos technocrates préférés. C’est qu’ils ont l’instinct de survie, les bougres. Ils le savent pertinemment : plus d’Europe supranationale, plus de technocrates. Il faut leur faut donc éviter que le bazar ne s’autodétruise complètement. Or pour l’éviter, il faut agir. Il faut « faire des trucs ». Illustration.
La politique monétaire et la gestion de la crise de l’euro1
samedi 18 janvier 2014
Les scandaleuses négociations du traité transatlantique
Les
négociations commerciales sont un angle mort majeur de nos démocraties. C’est
bien ce que montrent les
négociations sur le traité transatlantique entre les Etats-Unis et l’UE,
qui sont maintenues dans un secret suspect et dont ce
qui nous parvient est extrêmement inquiétant.
Une
remise en cause de la démocratie
Je vous
recommande vivement de lire le papier de Lori
M. Wallach, dans le Monde Diplomatique,
qui révèle les enjeux de l’Accord de Partenariat Transatlantique (APT). Il
révèle un aspect peu connu des négociations en cours. L’ATP serait un
successeur de l’AMI (Accord Multilatéral sur les Investissements), négocié de
1995 à 1998, auquel
j’avais consacré un long papier dans
un journal étudiant il y a 16 ans… L’ATP pourrait en effet mettre en place
un cadre juridique où les multinationales seraient placées sur le même plan que
les Etats et où elles pourraient porter plainte contre eux dans des tribunaux
spécialement créés, dont on peut craindre qu’ils ne leur soient pas très
défavorables (aux multinationales).
En 1998, le scandale
déclenché par la révélation du contenu de l’AMI avait fait capoter les
négociations. Il est donc capital de faire connaître ce qui se passe et
notamment l’article
du Monde Diplomatique qui
révèle que l’accord stipule que les pays devront assurer « la mise en conformité de leurs lois, de leurs
règlements et de leurs procédures » avec les dispositions du traité.
Et si les Etats ne s’y conforment pas, les entreprises pourraient alors les poursuivre
si une législation rogne sur leurs « futurs
profits espérés » ! Tout ceci rejoint complètement la
réflexion de Jacques Sapir sur cette progression du droit qui finit par
asphyxier la démocratie et le libre-arbitre des gouvernements et donc des
peuples.
Le Monde diplomatique évoque le cas
d’une société européenne qui a utilisé certaines dispositions de l’OMC pour
engager des poursuites contre l’augmentation du salaire minimum en Egypte, et
une autre, étasunienne, contre la limitation des émissions toxiques au Pérou,
par l’ALENA ! Le volume d’affaires traité par ces tribunaux spéciaux a été
multiplié par 10 depuis 2000. L’article évoque
de nombreuses démandes de l’industrie étasunienne : la fin de la
mention de la présence d’OGM en Europe, une plus grande latitude dans l’usage
des données informatiques privées, mais aussi le refus de toute restriction aux
mouvements de capitaux, comme
le petit projet de Taxe Tobin étudié en Europe.
La
résistance doit s’organiser !
dimanche 22 décembre 2013
Edouard Martin : les illusions d’une candidature
Entretien
donné à Atlantico. Sur ce sujet, lire aussi la réaction de Nicolas
Dupont-Aignan ou de Guillaume
Lelong. D’un point de vue politique, il est difficile de ne pas y voir un
coup du Parti Socialiste pour essayer de retrouver un lien avec le monde
ouvrier, qui
lui préfère le Front National. Même si Edouard Martin est sincère, il est
tout de même étonnant qu’il choisisse de porter les couleurs d’un parti qui a
voté tous les traités qui ont mené aux désastres de Gandrange et Florange.
Atlantico : Edouard Martin, ancien syndicaliste CFDT
d'ArcellorMittal à Florange, conduira la liste socialiste aux élections
européennes de 2004.Il déclare avoir envie de poursuivre "le combat pour
la sauvegarde de l'industrie au niveau européen, parce que c'est là que se
prennent les grandes décisions qui nous impactent". Quel est le pouvoir
des députés dans ce domaine ?
Les députés européens ont un pouvoir extrêmement limité
pour sauvegarder l’industrie au niveau européen :
-
Tout d’abord, l’intiative des lois vient presque
exclusivement de la Commission Européenne. Si elle ne souhaite pas prendre
d’initiative dans ce domaine, alors le Parlement ne pourra pas agir
-
Ensuite, les traités européens ne permettent pas
de mesures de protection puisqu’ils organisent une concurrence libre et non
faussée qui empêche toute action de sauvegarde. Dès qu’un Etat essaie d’agir,
il se fait poursuivre et condamné par la Cour de Justice
-
Enfin, la Commission, qui détient l’essentiel
des pouvoirs, poursuit un agenda d’ouverture toujours plus forte des marchés
européens au commerce avec l’étranger (traité
transatlantique, traité avec le Canada, traité avec la Corée) qui va
complètement à l’inverse de toute politique de sauvegarde de notre industrie
mais qui contribue au contraire à continuer à l’affaiblir plus encore
Atlantico : Compte tenu des contraintes
institutionnelles, que pourrait vraiment faire Edouard Martin
s'il était élu ? Peut-il par exemple espérer relancer le dossier Florange ?
jeudi 28 novembre 2013
Chalutage profond, saumon, viande aux antibiotiques : prenons soin de nous et de la planète !
Internet
devrait permettre une meilleure information des citoyens, cette fameuse information
parfaite des théoriciens néolibéraux. Mais au final, nous restons trop souvent
pris entre
des enquêtes inquiétantes de journalistes ou associations et les communiqués
rassurants des lobbys. Qui croire ?
Menace
sur notre alimentation ?
Dimanche, France 5
diffusait un reportage sur l’utilisation d’antibiotiques dans les élevages.
Cette pratique a pour but de maximiser les rendements en limitant le plus
possible les pertes. Elle est d’autant plus forte dans les élevages industriels,
où la promiscuité des animaux rend la contamination particulièrement rapide.
Mais cela pose de nombreux problèmes. Tout d’abord, cela
contribue sans doute à l’émergence de souches de bactéries résistantes aux
antibiotiques du fait d’une exposition trop fréquente. Enfin, on ne peut pas
ignorer les risques qu’il y a à utiliser de trop nombreux produits chimiques.
Il y a
quelques jours, c’était
Arte qui diffusait un reportage sur la pêche en eau profonde. Les
journalistes dénonçaient notamment les pratiques de la flotte d’Intermarché,
qui utilise des filets qui raclent les fonds marins, emportant tout sur leur
passage, coraux et espèces menacées. Une pétition demandant l’interdiction
de cette pratique a déjà réuni plus de 600 000 signataires. Les lobbys
s’affairent pour éviter une interdiction de cette méthode dans toute l’Europe.
Il est difficile de ne pas comprendre qu’une telle pêche est totalement
aberrante étant donné son caractère extrêmement destructeur.
Malheureusement,
il semblerait que l’alternative du saumon d’élevage ne soit pas sans poser de
problème. Envoyé
Spécial a diffusé un reportage qui a fait du
bruit dénonçant la présence de produits toxiques dans le saumon d’élevage
norvégien. Les industriels du secteur ont réagi en lançant une
campagne assurant qu’il n’y avait aucun risque. Mais comment savoir qui a
raison ? Du coup, une
autre pétition circule, qui a déjà rassemblé plus de 60 000 signatures,
pour demander à l’Etat de mener une expertise indépendante pour nous assurer de
la non dangerosité du saumon de Norvège.
Un Etat
triplement aux abonnés absents
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