dimanche 26 août 2018

Quand le Brexit confirme les propos de Jaures sur l’immigration

Parfois, l’actualité est extraordinairement révélatrice, particulièrement quand les défenseurs d’une idéologie rapportent une information qui la contredit complètement. Quelle heureuse surprise de voir donc BFMTV rappeler ce qui pourrait être une évidence, à savoir que la baisse de l’immigration suite au Brexit contraint des entreprises à augmenter les salaires pour attirer les travailleurs.


L’immigration est bien l’armée de réserve du capitalisme

Le Guardian cite une étude qui montre que depuis le Brexit, le solde net migratoire en provenance de l’UE a été divisé par deux, passant de près de 200 000 personnes par an à 100 000 et souligne que cela est un choc pour les entreprises puisque le rapport de force s’est brutalement rééquilibré en faveur des salariés, qui peuvent demander des salaires plus élevés et des avantages. En clair, la baisse forte et rapide du flux migratoire renforce la position de force des travailleurs qui peuvent enfin demander une part du gâteau aux entreprises, du fait d’un taux de chômage au plus bas outre-Manche. Pas étonnant que la patronne des patrons ait exprimé ses inquiétudes sur le type de Brexit


Bien sûr, ce ne sera pas une découverte pour beaucoup : une augmentation de l’offre de travail renforce la position de ceux qui en demandent. Les flux migratoires sont une aubaine pour le patronat, comme l’exprimait Pierre Gattaz il y a près de trois ans, qu’on devine davantage préoccupé par ses intérêts financiers que par humanité… Il y a plus d’un siècle, Marx en faisait « l’armée de réserve du capitalisme », et Jaures affirmait que « ce que nous ne voulons pas, c’est que le capitalisme international aille chercher la main d’œuvre sur les marchés où elle est la plus avilie, humiliée, dépréciée (…) pour amener partout dans le monde les salaires au niveau des pays où ils sont les plus bas ».

Une étude, certes débattue, sur l’allfux massif de migrants Cubains aux Etats-Unis en 1980, a montré que le salaire des travailleurs peu qualifiés avait alors fortement décroché de celui du reste des Etats-Unis, soulignant donc que l’immigration pèse logiquement particulièrement sur les classes populaires… L’impact économique de l’immigration est donc doublement négatif, pesant sur les salaires à la baisse, outre le fait de représenter un coût pour la société (estimé à 0,5% du PIB par l’OCDE en France). Certes, ces chiffres sont bien moins élevés que les fariboles du FN-RN, mais ils montrent que dans un pays comme le nôtre, l’immigration a un impact économique clairement négatif.

Ces questions économiques justifient largement à elle seule la limitation la plus stricte possible des flux migratoires, comme le soutient désormais une partie de la vraie gauche allemande. Mais bien évidement, les questions de société, et notamment la protection du statut des femmes, le justifient également dans notre société où une complaisance existe pour des pratiques inacceptables.


Etant données les dérives du débat sur ce sujet sur le blog, les commentaires sont fermés et je préviens le troll qui y officie que je n’accepterai plus qu’il détourne les sujets des débats des prochains papiers.