samedi 21 avril 2018

Migrants : la myopie carabinée du FMI



Le petit bout de la lorgnette intellectuelle

« Bien qu’accueillir des migrants puisse poser des problèmes et susciter potentiellement un revers politique, ceux-ci pourraient aussi être une aubaine pour les pays hôtes » : voici le jugement convenu du FMI, qui affirme que « le vieillissement de la population pourrait ralentir la croissance des économies avancées », du fait de la baisse de la population. L’institution de Washington appelle à « repenser les politiques migratoires pour dynamiser la main d’œuvre disponible dans les économies avancées ». Rien de bien surprenant dans ce discours, celui des élites ultralibérales communautaristes et du patronat, aussi prétendument évident que profondément superficiel, et, pire encore, très intéressé.

D’abord, la croissance globale d’une économie n’est qu’un indicateur très imparfait. En effet, une croissance plus faible peut camoufler une croissance par habitant plus importante, comme l’a montré le Japon dans les années 2000, avec moins de croissance du PIB que l’UE et les Etats-Unis, mais plus de croissance du PIB par habitant, Japon qui refuse l’immigration et se protège mieux des excès ultralibéraux. Ensuite, ce qui compte aussi, c’est la distribution de la croissance, comme le montrait Paul Krugman dans « L’Amérique que nous voulons », soulignant l’égalité de la croissance de toute la population pendant les Trente Glorieuses, par contraste avec la situation ultra-inégalitaire actuelle.

Enfin, il ne devrait pas avoir échappé au FMI que beaucoup de pays dits développés souffrent encore d’un taux de chômage ou de sous-emploi significatif, et que presque aucun ne semble avoir un fort manque global de main d’œuvre, réduisant à néant l’argument du besoin de main d’emploi, d’autant plus que beaucoup d’études pointent les risques d’une raréfaction des emplois demain. Pire, bien des études démontrent les coûts très significatifs de l’immigration sur l’économie. L’OCDE avait récemment affirmé qu’elle coûtait 0,5% du PIB de la France et The Economist, qui y est pourtant favorable, pointait le coût élevé des migrants peu qualifiés sur les économies d’accueil.

Le même The Economist avait aussi montré que l’afflux de migrants pèse sur les salaires, avec le cas d’un afflux de Cubains en Floride en 1980 par la levée de l’embargo maritime. Ce faisant, il apparaît clairement que la grande majorité des nationaux y perdent, à moins d’être en manque criant de main d’œuvre, ce qui n’est pas le cas dans les pays développés aujourd’hui. Les gagnants peuvent être les migrants, mais surtout, les entreprises qui gagnent une concurrence redoutable pour les travailleurs nationaux, des personnes prêtes à travailler pour des conditions souvent largement dégradées, du fait de référentiel complètement différent. Voilà la réalité économique de l’immigration.


Qui plus est, l’économie n’est qu’une chose et l’immigration peut également poser de vrais problèmes sociétaux, outre une contribution non négligeable à la délinquance et à la criminalité, à travers la remise en cause du mode de vie local différent du leur. Voilà pourquoi il me semble qu’une société doit pouvoir restreindre le plus possible ces mouvements, si elle le souhaite.

13 commentaires:

  1. Trump-Macron : « Ils se parlent comme deux vieux potes. »

    Malgré leurs différences de style, les deux dirigeants affichent une grande proximité.

    Normal : Emmanuel Macron est américain dans sa tête.

    http://www.liberation.fr/france/2018/04/20/trump-macron-ils-se-parlent-comme-deux-vieux-potes_1644862

    - Quand on regarde la liste des Young Leaders de l'année 1981, on trouve un jeune politicien de droite Alain Juppé, et deux futurs ministres de la Défense : François Léotard, qui était de droite, et Alain Richard, qui était au Parti Socialiste.
    - Quand on regarde la liste des Young Leaders de l'année 1996, on trouve Pierre Moscovici et François Hollande. Ils étaient au Parti Socialiste.
    - Quand on regarde la liste des Young Leaders de l'année 2006, on trouve Najat Vallaud-Belkacem et Laurent Wauquiez.
    - Quand on regarde la liste des Young Leaders de l'année 2012, on trouve Cédric Villani, Edouard Philippe et Emmanuel Macron.

    Conclusion :

    Depuis 40 ans, de gauche comme de droite, les dirigeants politiques français sont les caniches des Etats-Unis.

    La liste des caniches :

    https://frenchamerican.org/young-leaders/earlier-classes/

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    1. Sans compter les de Castries, Colombani, Toubon, NDA, Matthias Fekl, Joffrin, NKM, Lauvergeon, Minc, Montebourg, Morelle, Ockrent, Olivennes, Pécresse, Fleur Pellerin, Pigasse, MS Touraine pour les plus connus...
      Un des passages obligés pour se faire une place au soleil.

      Certains en rêvent la nuit d'en faire partie.

      Toujours intéressant de se faire régulièrement ce genre de piqure de rappel.

      ***Jacko***

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    2. Quarante ans seulement ? Ça date de l'invasion de l'Europe par les USA et l'URSS. Invasion rendue possible par le soutien sans faille de Wall Street aux bolchéviks et aux nazis (voir les fameux livres de Sutton mais aussi celui de Villemarest). Hitler a été l’idiot utile des élites anglo-américaines soutenues par la finance juive. Et de Gaulle est à ranger parmi les larbins zélés et nocifs de cette oligarchie mondialiste et atlantiste. Il a été le Pie XII de la France, car de même que Pie XII a nommé tous les cardinaux qui ont fait Vatican II, de Gaulle a, derrière son apparence de patriote modèle, lancé la carrière politique ou institutionnelle de tous les voyous (Monnet, Pompidou, Giscard, Chirac) qui allaient inféoder la France aux USA via la construction européenne.

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    3. Le soutien sans faille de Wall Street aux bolchéviks et aux nazis… Quel tissu de foutaises ! S'appuyer sur ce cinglé de Villemarest ? Belle référence !

      Vos idées moisies ont perdu la guerre; Elle ont perdu. Vous n'arrivez pas à le digérer ? Elles en ont même perdu deux, si l'on compte le combat d'arrière-garde de l'OAS pour l'Algérie française. Apparemment, ça ne vous suffit pas.

      Votre antisémitisme, qui n'est plus aujourd'hui qu'une forme de paresse intellectuelle ("Que faire pour ne pas être mainstream ? Soyons antisémite et passons pour des radicaux, ce sera trop cool !") ne fera en définitive que le jeu de l'islamisme. Pas sûr que votre fantasme euroracialiste y trouve son compte… C'est vous l'idiot utile.

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    4. Un peu d’information et de lecture pour les esprits curieux, désireux de comprendre qui a financé le réarmement de l’Allemagne et permis à l’expérience communiste d’ensanglanter la Russie et le monde pendant plus de 70 ans :
      https://www.youtube.com/watch?v=XYLAFOvt32o
      https://www.voltairenet.org/IMG/pdf/Sutton_Wall_Street_and_the_bolshevik_revolution-5.pdf
      https://www.voltairenet.org/IMG/pdf/Sutton_Wall_Street_and_Hitler.pdf

      Les guerres ont toujours fait le bonheur des aventuriers et des financiers. Officier médiocre et infatué de Gaulle n'aurait jamais percé s'il ne s'était mis, comme 20 ans plus tôt Monnet, au service de l'oligarchie anglaise. Il a eu l'habilité ou la chance, allez savoir, de miser sur le bon cheval anglo-saxon et de s’appuyer sur les Rothschild plutôt que sur les Lazard.

      La France a perdu deux fois la guerre : en 39-40 contre Hitler, en 44-45 contre Staline, deux golems des Anglo-américains. Depuis, abjecte et lamentable, elle rampe aux pieds de ses maîtres et s’empresse, sur leur ordre, d’agresser et de torturer les populations arabes afin de hâter l’avènement du grand Israël et d’offrir aux multinationales américaines les ressources du Proche-Orient. Et de cabot qu’il était le Français s’est fait caniche des neocons.

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    5. Cher ami,

      La vieille calomnie complotiste des "young leader" semble reprendre de la vigueur ces derniers temps... Alors que c'est n'imp'... Laurent en avait d'ailleurs parlé en son temps

      http://www.gaullisme.fr/2010/10/06/etre-gaulliste-cest-aussi-tenir-compte-des-realites/

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  2. Piller les richesses dans les pays pauvres, les maintenir en état de crise permanente, dette, guerre, dépendance, sous-développement, laisser faire les ogres multinationaux sans visage.

    Dans le même temps libérer les flux migratoires, jouer sur les peurs, importer de la main d'oeuvre payée au lance-pierre, destabiliser les populations du nord, faire jouer à la baisse l'ensemble des salaires/avantages sociaux, favoriser l'armée de réserve du capital comme dirait Marx, débiliser les esprits.

    L'oligarchie a de beaux jours devant elle.

    ***Jacko***

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  3. Le vieillissement de la population ne pourrait commencer à ralentir la croissance qu'une fois le chômage résorbé, autrement dit c'est un problème virtuel.

    Ce n'est pas demain la veille qu'on manquera de main-d’œuvre, mais le chômage commencerait à baisser et les salaires à monter longtemps avant qu'on en arrive là ce dont l'oligarchie ne veut pas entendre parler, d'où ce faux chantage au grand remplacement, qui dissimule un vrai chantage au démantèlement de l'assurance vieillesse : si vous n'acceptez pas les réformes des retraites l'oligarchie n'aura pas d'autre choix que de faire appel à une immigration massive, car il n'est pas question de laisser le chômage baisser.

    Où on voit que l'idéologie ultralibérale fait le lit de l'extrême droite raciste, et que cela ne la dérange pas.

    Ivan

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  4. Laurent, je suis d'accord sur l'essentiel avec ce que vous signalez, avec quelques nuances cependant.

    La question a déjà été abordée ici, il y a quelques mois, mais le débat avait été pollué par le troll de service… Le point sur lequel insiste notamment Jorge Borjas, qui est considéré aux États-Unis comme l'auteur de référence en la matière, est que l'arrivée brutale des Marielitos à Miami en 1980 a créé une situation de concurrence parmi les travailleurs les moins qualifiés, d'où une pression à la baisse sur les salaires les plus faibles. Le travail de Borjas visait à reconsidérer l'étude de 1990 de David Card, qui prétendait avoir établi l'inocuité totale à moyen terme de l'afflux des réfugiés cubains (l'article de Card est téléchargeable ici : https://eml.berkeley.edu/~card/papers/mariel-impact.pdf). Après la publication de son dernier ouvrage, We Wanted Workers: Unraveling the Immigration Narrative (2016), dans lequel il mettait en évidences les effets économiques pervers de l'immigration de masse, Borjas a été pris à partie par deux chercheurs, Michael Clemens et Jennifer Hunt, qui prétendaient confirmer les conclusions de Card : https://www.cgdev.org/sites/default/files/labor-market-effects-refugee-waves-reconciling-conflicting-results-July-revision.pdf.pdf et https://www.cgdev.org/blog/what-mariel-boatlift-cuban-refugees-can-teach-us-about-economics-immigration. Borjas s'est défendu avec vigueur et a contesté leurs méthodes : https://gborjas.org/2017/05/23/more-fake-news-on-mariel/.

    Borjas a eu aussi beau jeu de signaler que l'argument selon laquelle l'appel à l'immigration permettait de faire baisser le coût du travail était pourtant un lieu commun de la littérature économique. Il a longtemps été utilisé par les partisans de l'ouverture des frontières, et il l'est encore (voir notamment : https://gborjas.org/2017/06/17/the-wsj-weighs-in-on-mariel/). Mais il a suffi qu'un auteur désigne cet effet sur les salaires comme un facteur de renforcement des inégalités sociales pour que les défenseurs de l'immigration se mettent à contester des conclusions qui auraient fait l'unanimité quelques décennies plus tôt. En résumé, aux yeux des partisans actuels de l'ouverture illimitée des frontières, vous avez le droit de dire que l'immigration de travailleurs peu qualifiés fera baisser les salaires si votre objectif est d'encourager cette immigration ; vous perdez ce droit dès que vous utilisez le même constat pour mettre en garde contre la paupérisation accrue des prolétaires qui pourrait découler de cette immigration…

    J'ai peut-être déjà signalé que The Economist avait publié une mise au point sur ce débat (https://www.economist.com/blogs/freeexchange/2017/06/immigration-economics) : sans donner ni raison ni tort à Borjas, il signalait qu'une étude de 2011 sur les effets de l'immigration aux États-Unis avait conclu à un effet nul ou très légèrement positif sur les revenus des autochtones, mais à une chute à long terme de plus de 6,7 % des salaires des immigrés déjà installés (étude consultable ici : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1542-4774.2011.01052.x/full). Ces résultats sont confirmés pour la Grand-Bretagne par une étude publiée en décembre 2015 (https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2706493) : ses auteurs attribuent à la pression migratoire une très légère baisse du salaire moyen en Grande-Bretagne, le groupe le plus fortement impacté étant celui des travailleurs peu qualifiés du secteurs des services ; de même, différenciant l'immigration originaire de l'UE de celle venue du reste du monde, ils n'observent pas d'impact significatif sur les salaires britanniques qui pourrait être imputé à la première.

    YPB

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    1. « du secteurs des services » : désolé pour le « s » de trop…

      YPB

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  5. Europe : le retour de l'épuration ethnique.

    Antisémitisme : plus de 300 personnalités dénoncent « une épuration ethnique. »

    Les signataires de ce « manifeste contre le nouvel antisémitisme » en France, publié dimanche 22 avril dans « Le Parisien », évoquent notamment un « silence médiatique ».

    Plus de 300 personnalités ont signé un « manifeste contre le nouvel antisémitisme » en France, dénonçant un « silence médiatique » et une « épuration ethnique à bas bruit au pays d’Emile Zola et de Georges Clemenceau » dans certains quartiers, dans Le Parisien à paraître dimanche 22 avril.

    « Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France », lit-on dans ce texte.

    Il a été signé par des politiques de droite comme de gauche – l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, l’ex-premier ministre Manuel Valls, l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, le président des Républicains Laurent Wauquiez... –, et par des artistes (Gérard Depardieu, Charles Aznavour, Françoise Hardy...). Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Levy, Elisabeth Badinter et Luc Ferry sont aussi au nombre des signataires, tout comme des responsables religieux, dont des imams.

    « Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs par des islamistes radicaux », écrivent-ils, en référence à l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, à la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012, à l’attaque de l’Hyper Cacher en 2015, à la mort par défenestration à Paris de Sarah Halimi en 2017 et, récemment, au meurtre d’une octogénaire dans la capitale, Mireille Knoll.

    « Nouvel antisémitisme »

    « Les Français juifs ont vingt-cinq fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans », lit-on dans ce manifeste.

    « Dix pour cent des citoyens juifs d’Ile de France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. »

    Ciblant principalement ce « nouvel antisémitisme », les signataires demandent « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par le concile Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime ». 

    « Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie », écrivent-ils.

    http://www.lemonde.fr/religions/article/2018/04/21/antisemitisme-plus-de-300-personnalites-denoncent-une-epuration-ethnique_5288826_1653130.html

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  6. "les entreprises qui gagnent une concurrence redoutable pour les travailleurs nationaux" Karl Marx avait décrit cela il y a plus d'un siècle sous le nom de "l'armée de réserve du capitalisme"

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