lundi 11 décembre 2017

Ce que disent les incroyables profits d’Apple, Google, Facebook et Microsoft



Comment les GAFAM volent, légalement, la France

Apple est pour l’instant le champion toute catégorie, avec près de 230 milliards de chiffre d’affaires attendus en 2017, et environ 50 milliards de profits. Suit Alphabet, la holding de Google, qui va réaliser plus de 100 milliards de revenus et de 25 milliards de résultat opérationnel. J’avais rapporté récemment que Microsoft a réalisé 90 milliards de revenus et plus de 20 milliards de profits en 2016. Enfin, Facebook bat des records de croissance avec près de 40 milliards de revenus attendus en 2017 et 18 milliards de profits. Des sommes qui en disent long sur la position de force construite par ces entreprises et à quel point l’époque leur permet à l’exploiter d’une manière extravagante financièrement.


Cela est d’autant plus extravagant dans le cas de Google et Facebook que ces deux entreprises ont absorbé plus de la moitié du marché de la publicité digitale, premier média aujourd’hui, asséchant les ressources de tous les autres médias, télévision, radio ou journaux. Le journalisme a été un des premiers métiers frappé par la révolution digitale. Aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur l’effet de ces entreprises sur la société et le débat public, par la caisse de résonnance qu’elles donnent aux islamistes radicaux, aux terroristes, aux fausses nouvelles ou aux puissances étrangères (la Russie dans la campagne de 2016 ?). Et à cela s’ajoute leur pratique détestable de la désertion fiscale.


Au bout du bout, on peut estimer que ces entreprises réalisent environ 20 milliards de revenus en France et 5 milliards de profits, mais parviennent à en soustraite au bas mot 90%, soit plus de 1,5 milliard d’euros d’IS évité par an, pour ces 4 entreprises seulement. Pire, je ne prends en compte que les conséquences sur l’impôt sur les sociétés, sachant que d’autres montages pourraient avoir des impacts énormes. Un article canadien détaille les pratiques fiscales effarantes d’Apple en Irlande. Encore une fois, on constate que l’Union Européenne fournit le cadre idéal pour permettre aux multinationales d’échapper aux impôts et à leur juste contribution aux sociétés qui les font pourtant vivre.


Bien sûr, ces chiffres ne sont que des estimations. Néanmoins, ils reposent tous sur des sources a priori solides et lèvent un voile sur les pratiques révoltantes de ces entreprises richissimes, auxquelles l’UE et nos dirigeants donnent tous les outils pour réduire leur contribution à la société d’environ 90%. Quelle tristesse que les révélations sur les parasites fiscaux ne suscitent aucun véritable changement !

2 commentaires:

  1. "Aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur l’effet de ces entreprises sur la société et le débat public, par la caisse de résonnance qu’elles donnent aux islamistes radicaux, aux terroristes, aux fausses nouvelles ou aux puissances étrangères (la Russie dans la campagne de 2016 ?). Et à cela s’ajoute leur pratique détestable de la désertion fiscale."

    Sans compter le bridage demandé par certains pays et consenti ou encore l'espionnage des populations...L'abandon quasi volontaire du droit à la vie privée etc etc...
    C'est sûrement pour cela que je n'ai ni compte facebook, ni un apple. Par contre échapper à Google lorsqu'on utilise Internet que ce soit sur le plan professionnel ou personnel...c'est un peu difficile...Hélas !


    Bonne journée
    Sylvie

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  2. Bonjour. J'ai cité votre excellent article sur le site de notre association Europe solidaire
    http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2802&r_id=&t=Les%20centaines%20de%20milliards%20des%20G%E9ant%20du%20Web

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