samedi 31 mai 2025

Filles et mathématiques : le fiasco qui définit la macronie

Bien sûr, les fiascos sont la règle avec Macron et ceux qui l’ont précédé, dans presque tous les domaines (économie, sécurité, social, diplomatie…). Mais l’annonce récente par Elisabeth Borne de possibles quotas pour les filles en spécialité mathématique démontre tout ce qui ne va pas avec la macronie : une accumulation de réformes bureaucratiques dysfonctionnelles qui ne cessent de créer des problèmes.

 


Empilement bureaucratique délirant

 

Les réformes portées par Jean-Michel Blanquer étaient une calamité. La poursuite de la déconstruction du baccalauréat comme concours républicain comparable sur tout le territoire est une atteinte majeure au principe d’égalité. Cela montre à nouveau la propension de bureaucrates qui nous gouvernent à créer des schémas très complexes et illisibles. La suppression des filières (S, L, ES…), et leur remplacement par des spécialités est un monstre bureaucratique qui complexifie la gestion des lycées et la scolarité des enfants, qui ne sont pas moins marqués par leur choix qu’ils ne l’étaient pas le choix d’une filière. Bref, tous les défauts de l’ancien système sont restés, et des nouveaux sont apparus. Ce faisant, Macron s’est placé dans la droite lignée des réformes du passé, qui ont fait tant de mal à notre système éducatif.

 

Ainsi, les réformes Macron/Blanquer ont abîmé deux acquis majeurs de notre système éducatif. Le premier, c’est l’excellence de notre pays en mathématiques, reconnu par le nombre de Français ayant reçu la médaille Fields, ou plus généralement par l’attractivité de nos formations scientifiques, et notamment les grandes écoles d’ingénieur. Las, au passif de l’expérience macroniste s’ajoute l’effondrement du nombre de lycéens faisant des mathématiques au lycée, passé de plus de 50% à 30% après la réforme (en comptant ceux qui n’en font que 3 heures par semaine). Bien sûr, tout le monde n’a pas forcément le goût pour les mathématiques, mais cet effondrement est préoccupant car beaucoup de jeunes iront moins loin dans la compréhension de notions importantes pour leur vie personnelle, citoyenne et professionnelle.

 

Et dans ce naufrage éducatif, à rebours complet de la progression des filles, ce sont les filles qui ont massivement déserté l’enseignement scientifique : alors qu’elles représentaient 53% des effectifs de terminale faisant des mathématiques, et même 47% de ceux en faisant au moins 6 heures, et 43% de ceux qui en faisaient au moins 8 heures, leur part est tombée, respectivement, à 47, 40 et 31%. S’il y a 40% de garçons de moins suivant un parcours scientifique depuis la réforme Blanquer, la chute approche les 60% pour les filles ! Bref, une nouvelle preuve du caractère calamiteux de la réforme menée sous Macron, qui ajoute de nouveaux problèmes à un système éducatif qui en cumule déjà beaucoup. Chaque nouvelle réforme semble devoir apporter de nouveaux problèmes en tentant d’en corriger d’autres…

 

C’est ainsi que la ministre de l’éducation veut fixer un objectif de 50% de filles en spécialités mathématiques, quand elles ne sont plus que 33% en maths experts. Pour l’instant, Elisabeth Borne ne parle que d’objectifs, même si le Haut conseil à l’égalité veut des quotas. En outre, vouloir agir aussi tard est totalement insuffisant, comme le pointait la dernière étude TIMSS, pour qui les élèves français en CM1 et en quatrième sont parmi les plus mauvais de l’UE en maths en en sciences. De manière préoccupante, l’écart entre filles et garçons croît dès la fin de l’école élémentaire et est aujourd’hui l’écart le plus important des pays de l’UE. En clair, agir au lycée avec de tels objectifs est dérisoire et ne vise qu’à corriger à la marge une faillite bien plus profonde, sans agir en profondeur sur les véritables causes de nos problèmes.

 

Cet exemple montre tout ce qui ne va pas avec ce bloc central en échec dans quasiment tous les domaines. Face à des résultats désastreux, ils ne parviennent jamais à se remettre en cause et changer de direction, se contentant d’ajouter des rustines bureaucratiques censées corriger les effets pervers de leurs réformes, mais qui en créent généralement de nouveau. C’est de tout ce bloc central qu’il faut se débarrasser.

6 commentaires:

  1. Le plus simple et le plus courageux serait d'admettre les défauts de la réforme Blanquer, et plutôt que d'empiler une nouvelle réforme pour la "corriger", de simplement la défaire
    pour revenir au système précédent. On a le droit de rêver...

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  2. Arrêter de parler de fiasco de la Macronie: vous savez très bien que si Macron pourrait se représenter en 2027, il serait réélu.

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  3. Laurent Herblay1 juin 2025 à 20:00

    @ttt : bien d'accord, le plus simple après Macron, ce serait de défaire une grande partie de ce qu'il a fait...

    @anonyme : pas d'accord du tout, il serait pulvérisé. 82% des Français pensent que son bilan est négatif. Il n'y a que face à Mélenchon qu'il aurait une chance. Il serait éparpillé façon puzzle dès le 1er tour car il n'a que 3 à 5% de fidèles

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    1. Oui, c’est exactement ce que vous aviez également dit concernant les présidentielles de 2022! Ce serait cruel pour vous de sortir vos articles de 2020 et 2021 concernant les chances d’une réélection de Macron en 2022!

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  4. Cela ne date pas de Blanquer ! A mon sens, l'approfondissement de la déconstruction de l'école, notamment collège/lycée, peut être renvoyée à l'arrivée de N. Sarkozy et l'assouplissement de la carte scolaire. Puis les tripatouillages sous le mandat Hollande n'ont pas arrangé les choses (par ex. la suppression de l'enseignement des langues anciennes ou des classes européennes). L'arrivée des spécialités n'a fait que renforcer la dégringolade. Au final, qui paie réellement toutes ces réformes qu'on nous présente comme "plus égalitaires" ou "plus ajustées aux profils des élèves" ce sont les classes moyennes. Celles/ceux qui viennent de certains quartiers, certaines familles qui n'ont pas grande connexion avec l'école, n'ont jamais eu vraiment grand chose ou alors des solutions de m***(à mon époque on parlait de classe CPPN ou CPA ou encore technologie dès la 4ème maintenant SEGPA je crois. Pour quels résultats ? Je vois à peu près de quoi je parle je viens de ces quartiers et nous ne sommes pas très nombreux à avoir pu suivre un bon cursus.)Quant aux familles où il y a la thune, les codes, les réseaux et la cooptation, pour leurs enfants il y a toujours une solution. En revanche celles et ceux du milieu pour qui l'école républicaine s'adressait, voient leurs enfants dégringoler. Alors soit ils se saignent pour payer une école privée ,qui n'a pas nécessairement plus de compétences et de meilleurs enseignants, mais le nom, le secteur privé et souvent le territoire sont une porte de sortie. Soit ils ne peuvent pas et les enfants doivent se débrouiller comme ils peuvent. Mais cela devient de plus en plus difficile ! Comment ne pas avoir après des générations qui bavent devant la téléréalité et les influenceurs sur les réseaux sociaux !
    Sylvie

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    1. SYLVIE
      mais Sylvie, ceci est la conséquence de l'égalitarisme, de l'idée socialiste de 100% de reçus au bac.
      Du moment que tout le monde doit avoir son bac, ceci doit forcément baisser son niveau à celui des moins doués.

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