jeudi 28 février 2013

Parasites fiscaux : comment y mettre vraiment fin ?


Nicolas Sarkozy n’a pas été le dirigeant politique le plus tendre à l’égard des parasites fiscaux… en parole. Il a fait de leur suppression un objectif politique. Et selon l’OCDE, suite à un certain nombre d’accords, il n’y aurait plus de pays dans la liste noire des états non coopératifs. Coup de bluff ou réalité ?

Ce qui a été fait

La réaction des Etats a été double. D’abord, ils ont menacé les banques de certaines juridictions (notamment la Suisse) pour obtenir des informations sur les contribuables nationaux qui avaient déserté fiscalement, allant parfois jusqu’à payer pour obtenir cela. C’est le choix qu’a fait l’Allemagne. D’autres ont fait des lois d’amnistie pour faire revenir les capitaux qui étaient partis. Cela a été le cas de l’Italie. Mais l’action principale a été menée par le G20 avec l’OCDE.

En effet, l’OCDE publie une liste de parasites fiscaux non coopératifs. Devant le scandale déclenché par la crise financière de 2008, la pression a monté sur ces juridictions, qui ont toutes pris des mesures pour sortir de cette liste, dès 2009. Mais comme je l’avais rapporté alors, et comme le précise The Economist, la reclassification est en bonne partie artificielle. En effet, il suffit, pour être sorti de la liste, de signer un accord de transfert d’information fiscale avec seulement 12 juridictions. Pire, ces accords peuvent être signés avec d’autres parasites fiscaux, même si ce n’est pas toujours le cas.

Encore pire, il n’est pas compliqué pour ceux qui veulent échapper à la curiosité des autorités fiscales ou judiciaires, de monter une cascade de compagnies fantômes pour se protéger en faisant transiter les fonds par exemple par le Delaware avant de les placer dans les îles Caïmans via Jersey… Bref, les mesurettes prises au niveau international n’ont pas changé grand chose. Au final, contrairement aux promesses et aux déclarations de Nicolas Sarkozy, tout reste à faire.

Ce qui faudrait faire

mercredi 27 février 2013

Chômage : le Munich social des « socialistes »


La montée apparemment inexorable du chômage de masse vient de franchir une nouvelle étape avec les chiffres révélés hier. Comme on pouvait l’ancitiper en décembre, le record historique va bientôt être battu, sans que cela semble émouvoir particulièrement un PS, plus occupé par les déficits

L’urgence de l’emploi ignorée et minorée



Il y a quelques jours, l’immolation d’un chômeur nous a rappelé la désespérance que produit le chômage de masse. Car contrairement au discours des néolibéraux, la grande majorité des chômeurs sont bien des victimes d’une société qui maintient un niveau de chômage trop élevé. Comme l’avait noté Krugman dans son dernier livre, quand Mac Donald’s offre cinquante mille postes aux Etats-Unis, il reçoit un million de candidatures, signe d’un déséquilibre sur le marché de l’emploi.

Pire le niveau réel du chômage est considérablement sous-évalué par les statistiques. En effet, il ne faut pas oublier que le taux de chômage officiel de 10% environ ne comprend qu’une partie des demandeurs d’emplois. En réalité, si on prend l’ensemble des catégories, le nombre de chômeurs est d’environ 5 millions, soit plus de 15% de la population active. Et encore, il ne faut pas oublier qu’une partie non négligeable de la population active (20%) est fonctionnaire, et est donc protégée.

Cela signifie par conséquent que le taux de chômage chez les salariés du privé tourne sans doute autour de 20% ! Et si on y ajoute tous les salariés qui sont en contrats précaires ou dont l’entreprise est dans une situation difficile, on se rend compte qu’en réalité, il y a deux marchés du travail: celui des fonctionnaires et des salariés du privé protégés et ceux qui sont au chômage ou dans une situation précaire. Aujourd’hui, une grande part de la population n’est pas dans une position stable.

Le laisser-faire effarant des « socialistes »

mardi 26 février 2013

Elections : l’Italie vire UE-sceptique


Absence de majorité, mauvais résultat de Mario Monti, remontée de Silvio Berlusconi, performance de Beppe Grillo : le résultat des élections Italiennes provoque de nombreux commentaires. Mais la plupart oublient une chose essentielle : le peuple Italien a voté contre l’Union Européenne actuelle.

Une nouvelle faille dans la tour de Babel européenne

Pourtant, le pédigré des candidats aux élections devait permettre un soutien sans faille aux politiques menées en coordination avec la Commission. D’un côté une coalition de centre-gauche, qui avait réussi ses primaires et élu un candidat populaire. De l’autre, l’ancien Premier Ministre, Mario Monti, que beaucoup créditaient du redressement financier pays. En face, un ancien Premier Ministre encombré par de multiples affaires et un ancien humoriste qui lançait son parti.

Résultat : une majorité absolue d’Italiens a voté pour les deux derniers, qui ont adopté une tonalité extrêmement critique à l’égard de l’UE. Silvio Berlusconi n’a cessé d’attaquer la politique européenne, l’euro cher et l’Allemagne qui impose son agenda. Beppe Grillo est allé encore plus loin en proposant de sortir de la monnaie unique. Le résultat est d’autant plus cruel pour les euro-béats que Mario Monti fait moins de 10% des voix, près de trois fois moins que le M5S de Grillo.

En outre, il faut voir que la coalition de centre-gauche n’a devancé les partisans de Silvio Berlusconi que d’un cheveu (29,6 contre 29,2% à l’Assemblée et 31,6 contre 30,7% au Sénat). Comme le souligne le secrétaire général adjoint du Parti Démocrate : « si ces résultats sont confirmés, de 55% à 60% des électeurs italiens auront voté brutalement contre l’euro, l’Europe, Merkel et l’Allemagne ». L’Italie, sensé être un pays solidement attaché à l’Europe, a changé d’opinion.

A quand la chute du premier domino ?

lundi 25 février 2013

Les parasites fiscaux, produits de l’anarchie néolibérale


The Economist consacre un dossier passionnant de 16 pages sur les parasites fiscaux dans son numéro du 16 février. L’occasion de mieux comprendre l’ampleur du phénomène, leur mode de fonctionnement, mais aussi de saisir qu’en dépit de grandes déclarations, pas grand chose n’a changé…



Opacité et basse pression fiscale

Voilà le trait commun à l’ensemble des parasites fiscaux. Ils sont utilisés aussi bien par de riches particuliers qui veulent payer moins d’impôt que par des multinationales qui pratiquent la désertion fiscale (plutôt que de l’optimisation fiscale). Enfin, ils sont une destination de choix pour l’argent sale qui peut s’y recycler en toute discrétion. MêmeThe Economist souligne que « l’argent y est envoyé principalement pour le protéger des taxes, compromettant la collecte dans le pays d’origine du client, où il continue de profiter des services payés par les impôts tout en y échappant ».



Il y a beaucoup de parasites fiscaux. Naturellement, on pense à la Suisse, à Monaco, aux petites îles britanniques ou des Caraïbes, mais ce n’est pas tout. Tout d’abord, en Asie du Sud-Est, Singapour et Hong Kong se sont placés sur ce marché. En Europe, le Luxembourg, mais aussi la Belgique jouent aussi ce rôle. Pire, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis peuvent également être considérés comme des parasites fiscaux. En effet, l’Etat du Delaware présente une densité d’entreprises proche des îles Caïmans, du fait de la possibilité de créer une entreprise sans papier d’identité…



Assez logiquement, l’évaluation des montants en jeu est très variable. Pour le BCG, ce serait 8 000 milliards de dollars (sur 123 000) de la richesse privée qui y serait placée. Mais leTax Justice Network, conseillé par l’ancien chef économiste de McKinsey, avance le chiffre de 21 000 milliards de dollars. Un économiste du FMI estime que 30% des investissements étrangers sont effectués via des parasites fiscaux (près de 10 000 milliards de dollars ont été investis en Chine depuis les îles vierges britanniques !). On estime que jusqu’à 7% de la base fiscale est perdue ! En France, on parle de 4 à 6%.

L’horreur néolibérale


dimanche 24 février 2013

Marine Le Pen : du calme, de la répartie, mais pas les compétences


Jeudi soir, Marine Le Pen était l’invitée de Des Paroles et Des Actes. Si elle a dominé certains débats, elle a été mise en grande difficulté dans d’autres, ce qui permet de comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas quand on débat avec la présidente du Front National.

Vers une normalisation du débat

Si le FN ne s’est pas vraiment normalisé dans l’esprit des Français (le pourcentage d’adhésion à ses idées, certes à un plus haut historique, n’est pas plus haut qu’en 1991), cette édition de Des Paroles et Des Actes a montré une normalisation des débats (à l’exception de Nicolas Demorand). En effet, lors de ses dernières participations, Cécile Duflot et Laurent Joffrin avaient été inutilement agressifs à son égard, ne faisant plaisir qu’à leur camp, tout en confortant les électeurs du FN dans leur choix.

Marine Le Pen s’est bien débrouillée face aux journalistes (à part François Lenglet), avec de la répartie et une vraie capacité à dérouler son discours, sur la mondialisation, l’Europe ou la montée de l’insécurité, sortant de l’obsession de l’immigration qu’elle avait eue face à Manuel Valls. Même face à Bruno Le Maire qui ne l’a pas ménagée, elle a su parfois répliquer avec habileté, soulignant par exemple que le « ni-ni » de son adversaire UMP faisait écho à sa position pour la présidentielle.

Boutih maladroit, Le Maire pugnace

Malek Boutih n’a pas pris la posture hystérique d’une certaine gauche, totalement contre-productive. Néanmoins, son discours était très maladroit et assez inaudible, ses arguments étant le plus souvent ni clairs, ni simples, ni crédibles. Dire que le FN fera pareil que les islamistes, à savoir respecter les principes démocratiques pour arriver au pouvoir et les remettre en question s’il y arrivait, est un procès d’intention totalement injustifié. Marine Le Pen a eu beau jeu d’attaquer le PS sur la question de la démocratie et elle s’est assez bien sortie de l’attaque sur le bal de Vienne.

Si Bruno Le Maire a démarré de manière courtoise, son intervention était musclée. Il a critiqué ses « vieilles propositions », disant qu’elle « est le passé », dénonçant les bidouillages que représenteraient des alliances avec la droite et la gauche aux municipales, la comparant à une Arlette Laguillier qui aurait remplacé le terme « travailleur » par « patriote ». Mais par-delà la vigueur de son propos, Marine Le Pen est apparue faible sur le plan des compétences, notamment quand il a souligné que dévaluer l’euro n’est pas la même chose que revenir au franc, ce à quoi elle a eu du mal à répondre.

L’échec et mat économique

samedi 23 février 2013

L’Europe folle des lobbys donne du porc et du poulet à manger aux poissons


C’est la nouvelle absolument stupéfiante qui est tombée la semaine dernière, en plein scandale de la viande. Par-delà l’incroyable erreur de communication des eurocrates, cette décision illustre une nouvelle fois tout ce qui ne va dans cette Europe de l’argent fou qui ne se soucie guère de la santé des peuples.



L’horreur alimentaire

Mais que passe-t-il par la tête de ces eurocrates qui nous dirigent ? Depuis plus de dix jours, l’actualité dans la plupart des pays européens est dominée par le scandale de cette viande de cheval vendue comme de la viande de bœuf. Les consommateurs européens découvrent que malgré toutes les normes et les procédures mises en place à Bruxelles, la sanctification du libre-échange et la levée des contrôles aux frontières permettent de les rouler dans la farine, pour un peu plus de profits.

Comme je l’avais annoncé en 2010, après 17 ans d’interdiction suite au scandale de la vache folle, la Commission a annoncé qu’elle autorisait les élevages de poissons à utiliser des farines de résidus de porc et de poulet. Les défenseurs de cette horreur souligne, comme l’explique Périco Légasse, que cela permet d’économiser les ressources maritimes (il faut 5 kilos de poissons sauvages pour faire 1 kilo de poisson d’élevage) et qu’il n’y a pas de problème de prion ici.

Mais, comme le soutient aussi Périco Légasse, l’argument des ressources maritimes revient à questionner soit le principe de pêche industrielle, soit celui de l’élevage industriel. Et, même s’il n’y a pas aujourd’hui de preuve d’un danger sanitaire au fait de faire manger du porc et du poulet aux poissons (ce qui n’est pas très naturel, tout de même), a-t-on des preuves de l’innocuité à long terme de cette monstruosité ? On se doute que ceux qui ont rendu les vaches folles ne pensaient pas le faire, mais personne n’avait sans doute songé à vérifier que cela était véritablement sans risque. 

L’horreur européenne

vendredi 22 février 2013

LIBOR : les banksters achètent leur impunité ?


Après Barclay’s et UBS, c’est au tour de RBS, une banque britannique en partie nationalisée au pic de la crise économique, de payer une amende de plus de 600 millions de dollars. Bizaremment, personne ne se demande si les sommes sont justes ou non.

Un jugement accablant



The Economist donne des détails sur l’accord auquel est parvenue la banque avec les régulateurs étasunien et britannique. Le premier a infligé une amende de 475 millions de dollars et le second de 137 millions. La banque britannique se place entre UBS, qui a payé 1,5 milliards de dollars et Barclay’s, qui en avait eu pour 290 millions de livres. Mais la plupart des grandes banques (notamment Deutsche Bank) sont en cours d’investigations et d’autres condamnations devraient être prononcées.

A la base, un scandale dont il faut parler : la manipulation du LIBOR, un taux d’intérêt qui détermine des contrats financiers dont la valeur atteint dix fois le PIB mondial. Ce taux est la moyenne des huit taux médians de refinancement déclarés par seize grandes banques internationales. Des enquêtes ont démontré que les banques s’entendaient entre elles pour manipuler le cours du LIBOR en fonction de leurs intérêts et petit à petit, les grandes banques finissent par être condamnées.



Comme le rapporte The Economist, l’enquête a soulevé des preuves accablantes : « des mails, des enregistrements audios qui démontrent comment ils essayaient de manipuler le LIBOR, même après qu’ils aient su que des enquêteurs se penchaient sur la question ». L’article cite également une conversation où un trader affirme : « c’est incroyable à quel point la manipulation du LIBOR peut rapporter autant d’argent ». Des centaines de preuves ont été trouvées au sein de RBS, contre des milliers dans le cas d’UBS, ce qui explique la différence de montants des amendes.

Un jugement juste ?

jeudi 21 février 2013

Jacques Sapir envisage le défaut partiel de la Grèce


C’est Jacques Sapir qui pose la question dans un récent papier alors même que les Grecs viennent de manifester en masse dans une nouvelle grève générale pour dénoncer les politiques d’austérité, juste après la venue de François Hollande dans leur pays.

L’horreur économique

Il commence ainsi son papier : « les nouvelles qui parviennent de Grèce sont chaque jour plus tragiques. S’il fallait un exemple de la faillite des politiques d’austérité, ce pays nous en fournirait un éclatant. Mais ce pays n’est pas un ‘exemple’. Il est constitué de 10 millions de personnes qui souffrent dans aucun espoir de secours ». L’économiste a bien raison de parler de la sorte car on mésestime la somme de souffrances par lesquelles ce pauvre pays passe depuis 2010.

L’explosion du chômage (27% aujourd’hui), la baisse des salaires, les coupes drastiques dans les dépenses publiques, au mépris de la santé et de la sécurité de la population. Ce qui est fait ici est une honte absolu, une forme de crime économique commis contre un peuple par des fous dont la pensée est coincée dans des dogmes qui passent avant la vie de la population. J’ai profondément honte des politiques menées dans ce pays, que nous sommes beaucoup à dénoncer depuis 3 ans.



Dans ce papier, Jacques Sapir rappelle l’effondrement économique du pays, l’effroyable baisse du PIB depuis le second trimestre 2010 (-17% en deux ans et demi !), qui ne montre aucun signe de ralentissement et que toutes les mesures d’austérité complémentaires pour 2013 et 2014, devrait prolonger pour encore deux ans. Nous assistons à l’expérimentation d’une immense et extrêmement brutale régression sociale en se demandant comment le pays la supporte encore.

Vers un défaut rapide ?

mercredi 20 février 2013

La dérisoire réforme bancaire de François Hollande, suite


Hier, le Parlement a adopté la première mouture du projet de loi de réforme bancaire du gouvernement. Un texte qui démontre l’inutilité complète du PS qui a proposé une loi moins ambitieuse encore que celles passées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, des pays pourtant guère interventionnistes.

Beaucoup de bruit pour rien

On se souvient que, pendant la campagne électorale, François Hollande avait fait, le temps d’un discours, de la finance son ennemi. Mais, dans une logique toute sarkozyste, il était allé quelques jours après dire le contraire absolu au Guardian, vantant alors toutes les réformes néolibérales menées par de précédents gouvernements socialistes, comme si les Français et les journalistes ne lisaient pas la presse internationale, ce qui avait déclenché une belle polémique.

Du coup, il n’y avait pas grand chose à attendre. Et de facto, comme avec Sarkozy, la France est en retard dans la réforme de la finance. Alors que Berne ou Londres imposent des normes prudentielles plus sévères que Bâle 3 (malheureusement assouplies) pour tenir compte de la crise, le projet de loi français n’aborde même pas le sujet… Bref, sous Hollande comme sous Sarkozy, comme le soulignent beaucoup, Paris se montre moins contraignant que Londres. Un comble !

Le refus du Glass Steagall Act

L’élément le plus emblématique est clairement le refus de couper les banques en deux, comme l’avait fait Franklin Roosevelt après la Grande Dépression. Pourtant, l’ensemble du Glass Steagall Act, qui avait influencé les lois du monde entier, avait assuré des décennies de stabilité financière et son démantèlement a immédiatement provoqué de nouvelles crises. Mais comme souvent, les socialistes restent sourds aux leçons de l’histoire. Leur cerveau est encore débranché.

La simple séparation dans des filiales différentes ne changera rien en cas de panique car il est bien évident qu’une filiale peut en couler une autre et que les déposants pourront toujours craindre la faillite de leur banque, ce qui n’aurait pas été le cas avec une stricte séparation. Mais le comble du ridicule a été atteint lors des auditions en commission des finances quand le président de la Société Générale a admis que moins d’1% de son activité serait touchée par le projet

La colère des économistes

mardi 19 février 2013

Non au traité transatlantique UE-USA !


Depuis quelques semaines, on commence à en parler davantage puisque Barack Obama et les dirigeants européens le mettent en avant : l’UE et les Etats-Unis ont entamé une négociation pour créer une zone de libre-échange transatlantique. On y retrouve tout ce  qui est détestable dans cette Europe.

Une Europe bêtement néolibérale

Tout d’abord, je vous invite à faire un tour sur le blog la théorie du tout, qui suit depuis des années le sujet et qui est extrêmement documenté, pour ceux qui voudront en savoir plus. Pour simplifier, on peut dire que cet accord est un résumé de tout ce qui ne va pas dans l’UE: une négociation menée par les technocrates (même s’il est vrai que Nicole Bricq a lancé une consultation publique à ce sujet), le biais néolibéral habituel en matière de commerce, et l’influence étasunienne.

Le problème est que ce genre d’accord n’est pas nouveau. En 1991, la CEE d’alors avait accepté de lever les quotas qui existaient pour les ventes de voitures japonaises. Pourtant, on n’a jamais su ce que les eurocrates ont obtenu en contre-partie puisque le marché nippon est resté parfaitement vérouillé. De même, l’UE a signé un accord de libre-échange avec la Corée du Sud en 2011, toujours sans véritable contre-partie. Bref, comme toujours, cette Europe s’offre à la concurrence internationale sans réciproque. Et après, on s’étonne que les usines automobiles ferment en Europe.

Un mauvais accord

Le potentiel accord avec les Etats-Unis pose d’innombrables problèmes. Tout d’abord, il est probable qu’il ne prendra pas en compte la question des parités monétaires, alors pourtant que l’euro est au moins trop cher de 15 à 20% par rapport au dollar. Il est parfaitement délirant de négocier sur des tarifs qui sont à 3% en moyenne, sans prendre en compte les parités monétaires. On peut également douter du fait que les Etats-Unis remettront en cause la protection de leurs marchés publics, alors que l’Europe l’a déjà démantelée et que l’Etat français achète des Ford et des Volkswagen.

Pire, comme d’habitude, cet accord risque de se faire au détriment des consommateurs. On a vu récemment que l’UE a fini par accepter l’importation de viandes étasuniennes nettoyées à l’acide, dans un nouveau geste qui montre que la mondialisation tend à provoquer une uniformisation vers le bas. On parle également d’une reconnaissance réciproque des médicaments, qui risque de pousser les autorités nationales à favoriser leur champion et non la santé des patients. Moins de contrôle, c’est plus de scandales, comme on l’a vu avec la viande, comme avec les farines animales.

Une Europe étasunienne ?

lundi 18 février 2013

La panne de l’ascenseur social


Il faut reconnaître une belle constance à The Economist dans la dénonciation de la panne de l’ascenseur social aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. En effet, contrairement aux idées préconçues, les pays d’Europe continentale et scandinave donnent plus de chances à leurs citoyens.

Vers une nouvelle aristocratie ?



Dans les premières pages de l’édition du 9 février, qui fait suite à bien d’autres papiers, l’hebdomadaire des élites mondialisées souligne en effet, qu’il faut « réparer les barreaux de l’échelle ». Non sans ironie, il souligne que « le top 1% a vu ses revenus augmenter du fait de la valeur qu’une économie globalisée donne aux personnes les plus intelligentes. Une aristocratie (…) a été remplacée par une élite éduquée dans les écoles de commerce, qui se marie entre elle et qui dépense son argent sagement en cours de chinois et en abonnements à The Economist pour ses enfants ».

L’hebdomadaire britannique soutient que cela affaiblit l’égalité des chances et souligne qu’aujourd’hui, les Etats-Unis sont moins mobiles que l’Europe continentale et que l’écart de niveau dans les tests scolaires entre les enfants des 10% des ménages les plus riches et des 10% les moins riches a augmenté de 30 à 40% en 25 ans. The Economist voit deux raisons essentielles : un manque de dépense dans l’école primaire et le coût trop élevé des universités étasuniennes.

Dans un papier publié sur son site Internet, The Economist souligne le rôle des inégalités dans le manque de mobilité sociale en montrant la corrélation qui existe entre les deux dans le classement des pays. Mais même si l’ascenseur social fonctionne mieux en France que de l’autre côté de l’Atlantique ou de la Manche, il faut souligner également qu’il se grippe puisque 9% des élèves de classes préparatoires étaient issus de milieux défavorisés en 2007, contre 29% il y a 20 ans.

Les raisons de cette crise

dimanche 17 février 2013

PSA / Renault : un deux poids deux mesures scandaleux !


Quand PSA a annoncé son plan social en juillet, le gouvernement lui est tombé dessus avant de finalement laisser faire au prétexte que le groupe aurait fait des erreurs stratégiques qu’ils paieraient aujourd’hui. Renault, en revanche, a pu annoncer 7500 suppressions de poste calmement.

Deux poids, deux mesures

Le discours du gouvernement et de la majorité à l’égard de nos constructeurs automobiles est stupéfiant de bêtise. Tout d’abord, il faut noter que PSA a beaucoup moins délocalisé que Renault puisque le premier produit encore 40% de ses véhicules dans l’hexagone quand le second n’y construit plus que moins de 25% ! L’erreur stratégique de PSA serait-elle de ne pas avoir suffisamment délocalisé ? Bref, c’est Renault qui devrait être critiqué sur ce point et non pas PSA.

Ensuite, il ne faut pas oublier que les plans sociaux des deux entreprises sont similaires en taille et que Renault devrait au final couper une proportion plus importante de ses effectifs en France (15% contre 10% pour PSA) du fait que le constructeur a plus délocalisé. Bref, là aussi, le plan de l’ancienne Régie est au moins aussi critiquable que celui de PSA, même s’il a l’avantage de ne pas proposer de fermeture de site. Pire, l’Etat achète des Ford et des Volkwagen en même temps.

Enfin, il faudrait rappeler le différentiel de rémunération entre les deux patrons. Philippe Varin a touché 1,3 millions d’euros au titre de 2011, quand Carlos Ghosn en touche plus du double au titre de Renault (2,8 millions) et dix fois plus si on compte les revenus qui viennent de Nissan (12,7 millions). Bref, on a beau prendre le dossier dans le sens que l’on veut, il est difficile de ne pas arriver à la conclusion que l’Etat devrait être bien plus critique à l’égard de Renault que de PSA.

Erreurs stratégiques ?

samedi 16 février 2013

USA : ce n’est pas l’austérité qui réduit les déficits !


5.3% du PIB : voici ce que devrait être le niveau du déficit public aux Etats-Unis en 2013, soit plus de 6 points de moins que le point haut atteint en 2009. Une baisse plus rapide que dans les pays qui mènent des politiques d’austérité sauvages, ce qui en démontre l’absurdité.

Washington mieux que Madrid

Les statistiques de l’OCDE sont formelles et assez stupéfiantes. En plein cœur de la récession, les Etats-Unis et l’Espagne sont deux des pays qui ont le plus laissé filer leurs déficits pour amortir la crise (après l’Irlande et la Grèce), du fait de l’effondrement de leur marché immobilier. A Washington, le déficit atteignait ainsi 11,9% du PIB et à Madrid 11,2% en 2009. Pour 2012 et 2013, l’OCDE prévoyait en novembre, -8,5% et -6,8% aux Etats-Unis et -8,1% et -6,3% en Espagne.

Mais ces prévisions sont sans doute un peu périmées car l’Espagne fait souvent moins bien que prévu (il y a deux ans, on annonçait un déficit de 6% en 2011 et de 4,5% en 2012 pour Madrid), alors qu’à l’inverse, les Etats-Unis font souvent un peu mieux. The Economist annonce -7,4% pour l’Espagne l’an dernier et -7% pour les Etats-Unis. L’écart se creuserait en 2013 puisque Madrid ne ferait pas mieux que 6,2% alors que Washington parviendrait à baisser son déficit à 5,3%.



Ce qui est incroyable avec ces chiffres, c’est que la vitesse de baisse des déficits est finalement un peu plus rapide outre-Atlantique qu’outre-Pyrénées. Cela semble suprenant étant donné que les autorités espagnoles ont mis en place de redoutables plans d’austérité et ont coupé de manière sauvage dans les dépenses publiques, alors qu’aux Etats-Unis, si les Etats ont fait de gros efforts, l’Etat fédéral s’est contenté de mesures équivalentes à seulement 1,1% du PIB depuis 2011.

L’austérité est une impasse

vendredi 15 février 2013

Le scandale de la viande, nouveau symptôme des dérives néolibérales


Cela fait une semaine que l’on parle du scandale des lasagnes au bœuf Findus à la viande de cheval. Depuis, tous les jours apportent leur lot de révélations sur de nouvelles fraudes. Sous nos yeux, sont démontrés tous les travers de la globalisation néolibérale.

Les folies de la globalisation néolibérale

Le scandale de cette viande de cheval vendue à la place de la viande de bœuf est le décalque absolu de la crise financière des subprimes. Dans les deux cas, au lieu d’avoir un circuit court et maîtrisé qui permet d’éviter les abus, on passe dans un système opaque et complexe, qui passe plusieurs fois les frontières, et où la recherche de profits pousse à des comportements délirants.

Comment ne pas voir le parallèle avec ces banques vautours qui faisaient des prêts dits NINJA (No Income, No Job & Asset) à des ménages qui n’en avaient pas les moyens en les attirant avec des mensualités réduites pendant deux ans aux seuls intérêts. Ces mêmes banques n’avaient que faire de la capacité réelle des ménages à rembourser puisqu’elles pouvaient soit s’assurer avec des CDS ou alors revendre la créance dans des MBS, ensuite revendues pour être incorporées dans des CDO achetées par des banques européennes sur la foi du jugement des agences de notation.



Ici, c’est la même chose. Pour des raisons financières (réduction des investissements), Findus a décidé de ne plus produire ses lasagnes et passe donc par un sous-traitant, Comigel, qui achète donc la viande à un grossiste, Spanghero. Spanghero achète sa viande à un intermédiaire chypriote, qui passe par un trader néerlandais, qui se fournit en Roumanie. Et de la viande de cheval, bien moins chère que le bœuf (2 euros le kilo) finit par remplacer une partie de la viande de bœuf. Il faut noter que l’intermédiaire néerlandais avait déjà été condamné pour une telle fraude l’an dernier.

L’urgence : réguler et déglobaliser !

jeudi 14 février 2013

Les ayatollahs de l’euro cher


En quelques semaines, la montée de l’euro a totalement annulé les effets du plan de compétiitvité du gouvernement, poussant le président de la République à se plaindre de son appréciation pour la forme. Pourtant, quelques huluberlus soutiennent qu’il n’y a pas de problème !

Déni de réalité

Alors que tous les experts sont d’accord pour constater la surévaluation de l’euro, quelques eurobéats contestent ce fait avec une mauvaise foi délirante, qui en dit long sur le déni de réalité des partisans de cette Europe. Le papier de Jean Pisani-Ferry de l’institut Bruegel est stupéfiant. Tout d’abord, il commence par soutenir que l’euro a été plus cher dans le passé et que donc « Berlin a raison : il n’y a pas le feu ». On pourrait objecter que l’euro est tombé à 0,82 dollar…

Ensuite, il soutient que « la sous-évaluation (sic) reflétait des anticipations d’éclatement de l’union monétaire. Ne regrettons pas qu’elle se corrige ». L’auteur affirme aussi que « la BCE mène une politique de liquidité hétérodoxe mais sa politique monétaire reste plutôt orthodoxe ». En clair, la BCE n’aide que les banques et se fiche des conséquences d’un taux de change élevé pour l’emploi. De manière stupéfiante, il soutient que « la zone euro est relativement peu ouverte (elle exporte et importe de l’ordre d’un quart de son PIB) : l’impact des variations du change est donc limité ».

Jean Pisani-Ferry en est donc réduit à espérer que la BCE prenne en compte le change dans ses décisions et appelle à une coordination internationale bien illusoire vues les politiques menées aux Etats-Unis et au Japon. La même soupe est servie par Captaine Economics, qui soutient que l’euro n’est pas si cher, que notre problème est plus un problème de compétitivité, et que les dévaluations, c’est mal… Il s’appuie sur un papier de Patrick Artus, qui a été mieux inspiré, d’autant plus que son graphique montre que les périodes de croissance en Europe correspondent à un euro bon marché.



Une calamité économique

mercredi 13 février 2013

L’Islande continue à défier la finance internationale


Tous les pays européens adaptent leurs politiques aux désidératas des marchés financiers et des grandes banques. Tous ? Non, un petit pays fait de la résistance depuis quelques années : l’Islande. Et il vient de gagner une grande bataille juridique contre Londres et Bruxelles.

Astérix contre la mondialisation

On ne parle pas assez de l’Islande. Pourtant, l’histoire récente de ce pays est particulièrement instructive. Comme d’autres, il avait cédé aux excès de la financiarisation, laissant ses banques se développer au-delà du raisonnable, notamment en Grande-Bretagne et au Pays Bas. Mais alors que tous les pays de la zone euro en crise ont choisi le même cocktail de soutien indéfectible aux banques et d’austérité pour les peuples, l’Islande, après de nombreux votes, a pris le chemin inverse.

En 2008, avec la faillite d’Icesave et les demandes de la Grande-Bretagne, qui voulait que l’Islande protège les ressortissants de la Couronne trompés par cette banque, le gouvernement a proposé par référendum un projet d’accord étalant les paiements jusqu’en 2024. Chose inédite en Europe, les Islandais ont refusé de payer pour les excès des banques, provoquant une immense crise politique, qui a ouvert la voie à une refonte de la Constitution et un grand changement politique.

Un second plan, moins coûteux, a également été refusé. Ce petit pays de quelques centaines de milliers d’habitants a intéressé Paul Krugman qui a souligné qu’elle « a fortement dévalué sa monnaie et imposé un contrôle des capitaux. Il s’est alors passé quelque chose d’étrange : bien qu’elle ait traversé la pire crise financière de l’Histoire, elle a été bien moins lourdement santionnée que d’autres nations », comparant notamment la potion islandais à la potion irlandaise.

Une belle victoire juridique

mardi 12 février 2013

PSA, Renault, Goodyear, Arcelor-Mittal, Pétroplus : victimes de l’anarchie commerciale



Des marchés européens offerts

En effet, il y a un point commun entre toutes ces entreprises, par-delà la baisse des marchés provoquée par l’euro récession. En effet, les secteurs sur lesquels ces entreprises opèrent sont largement ouverts à la concurrence internationale, mais que les pays concurrents n’ouvrent pas de manière symétrique. Du coup, outre les écarts de salaires, ces entreprises sont en plus victime d’une concurrence déloyale et ne font que tirer les conclusions des mauvaises règles du jeu européennes.

En effet, il faut savoir que contrairement aux Etats-Unis, qui ont interdit l’importation de pneus chinois, l’Europe leur a ouvert grand les portes, au point qu’ils représentent 30% de nos importations de pneus, qui ont doublé en dix ans, pour peser 40% du marché du pneu de remplacement… Les importations chinoises représentent plus de la moitié de notre déficit commercial et sans elles, l’Europe devrait produire plus de 10% de plus. Le sort du site d’Amiens serait sans doute différent.

Idem pour Arcelor-Mittal : alors que les Etats-Unis protège leur sidérurgue de la concurrence internationale (en acceptant que les prix soient un peu plus élevés, mais reste sans grande conséquence sur le prix des voitures), nous laissons le marché européen ouvert. La Fédération Français de l’Acier a montré la dégradation continue de notre solde commercial, passé dans le rouge depuis 2011. Aujourd’hui, notre marché intérieur est approvisionné à plus de 50% par les importations…

Des marchés étrangers protégés

lundi 11 février 2013

La chienlit financière continue


La semaine dernière encore, François Hollande et Pierre Moscovici ont répété que la crise de la zone euro était terminée. Même si les marchés restent calmes pendant quelques temps, de nombreux faits montrent qu’il n’en est rien et que le château de cartes financier est toujours aussi instable.

L’incendie n’est pas éteint

Les meilleurs indices de tension sur les marchés sont les taux à 10 ans de l’Italie et de l’Espagne. Et il faut dire qu’ils étaient tombés au plus bas depuis bien longtemps en janvier : 4,13% pour l’Italie et 4,90% pour l’Espagne alors qu’ils avaient dépassés le cap des 6% pour la première et 7% pour la seconde l’été dernier. Cependant, depuis quelques jours, les marchés sont à nouveau nerveux et les taux se sont tendus significativement : 4,46% pour Rome et 5,38% pour Madrid.

Certes, cette poussée de fièvre est pour l’instant légère par rapport aux innombrables crises que nous avons vécues entre l’hiver 2010 et l’été 2012. Mais, comme le souligne Georges Ugeux, la situation est loin d’être stable. Tout d’abord, la troisième banque italienne, Monte Dei Paschi, est proche de la banqueroute. En effet, elle aurait perdu des sommes importantes sur des produits dérivés et elle doit solder le rachat à un prix trop élevé d’une autre banque italienne en 2007.

Georges Ugeux souligne avec malice que « la supervisions de cette opération et de la banque était exercée par le gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi »… Résultat, la banque a perdu 91% de sa valeur en cinq ans et ne vaut plus que 3 milliards d’euros (20% des fonds propres) et le gouvernement a été contraint de lui accorder un prêt d’urgence de 3,9 milliards pour éviter la faillite. Les Pays Bas ont nationalisé a banque SAS Reaal et l’Irlande liquide Anglo Irish Bank.

Des dirigeants politiques aveugles

dimanche 10 février 2013

Euro cher, sectes, viande à l’acide : quand l’Europe devient folle


Cette Europe marche à l’envers. Si Mario Draghi ne se soucie pas du taux de change de l’euro, celui-ci inquiète François Hollande et le gouvernement qui craignent les conséquences pour notre industrie. Mais la BCE n’est pas la seule institution européenne à prendre des décisions ubuesques.

Le retour de l’euro cher

Premier point : il faut rappeler que l’euro n’est pas fort, terme qui implique un jugement de valeur positif sur le fait que la monnaie unique européenne soit largement surévaluée par rapport aux autres monnaies. L’euro est cher, trop cher pour nos industriels. Louis Gallois, alors à la tête d’EADS en 2008, nous avait averti et en avait tiré toutes les conclusions en augmentant la part des composants fabriqués aux Etats-Unis pour les prochains Airbus, au grand dam de notre industrie…

Car déjà, il y a cinq ans, la BCE avait déjà laissé monter l’euro à des niveaux punitifs pour nos exportateurs (1,6 dollars, contre 0,82 pour le point bas atteint en 2001). Le scénario se répête aujourd’hui puisque non seulement la BCE ne soutient pas les Etats européens (au contraire de ses homologues étasunienne, britannique et japonaise) mais elle se montre indifférente à la parité de l’euro. Le Japon, en revanche, a bien compris l’intérêt d’une monnaie bon marché et voit l’union sacrée entre son nouveau gouvernement et la banque centrale pour faire baisser la valeur du yen.

Comme Eric Zemmour l’a souligné dans sa dernière chronique, l’euro est bien l’idiot du village planétaire. Nous sommes les seuls pays qui pourraient influencer le cours de leur monnaie qui refusent de le faire. Certes, l’Allemagne a construit son économie pour une monnaie chère, mais les autres pays européens ne le peuvent pas. Si Jacques Sapir démontre bien le danger pour nos économies et évalue les réactions possibles de la BCE, il conclut aussi que rien ne bougera…

Un laisser-faire généralisé